Mardi 16 février 2016 2 16 /02 /Fév /2016 08:00

"Crissie et Monsieur K." chapitre 37 b

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Nous nous sommes arrêtés dans une station service : nous avons bu un café, fumé une cigarette : nous n'avons pas cessé de nous regarder. Puis nous avons repris la route sans un mot.

crissie37b-2Je tournais souvent la tête vers toi mais tu étais absente : ton profil parfait, encore une fois, avait la beauté tragique des statues de pierre. Un orage soudain s'est mis à taper fort contre les vitres de la voiture, et c'était comme si nous étions encore plus enfermés en nous-mêmes. J'ai pressé ta main gauche une seconde, en regardant droit devant moi, et l'ai relâchée. La pluie battait de plus en plus fort, puis s'est calmée d'un seul coup. Notre respiration à nous aussi s'est apaisée, comme si nous acceptions tous les deux quelque chose, définitivement.

J'ai glissé un doigt dans la pochette de mon veston et t'ai tendu le petit cadenas précieux qui scellait nos attaches. Je te rendais la liberté que tu allais, de toute façon, reprendre.

Je me suis senti vide, vieux et plein d'amour.

Nous avons continué à nous taire : nous aurions voulu parler que nous en aurions été incapables. Une chape de plomb écrasait nos langues et nos coeurs.

Nous sommes entrés dans Paris et j'aurais voulu que ça n'arrive jamais. Tout s'imprimait dans mon esprit, cette boutique dans le boulevard, cette affiche d'expo avec une photo d'Aragon, cette fille qui traversait avec une jupe rouge.

Boulevard de l'Hôpital, tu m'as fait signe de m'arrêter près de la Gare d'Austerlitz et pendant une fraction de seconde, j'ai eu un grand blanc. J'ai arrêté la voiture sans couper le contact. Nous nous sommes penchés l'un vers l'autre en nous serrant trop fort et ces quelques secondes m'ont semblé une éternité de douleur.

Tu es sortie et tu as claqué la portière. Dans mon trouble, j'ai calé. C'était une fin de film ridicule.

J'ai redémarré comme un fou et me suis enfui. Je n'ai  pu m'empêcher d'avoir le regard aimanté par le rétro. Tu étais là,  statufiée les bras ballants, éloignée de plus en plus, et tu me regardais à jamais.

FIN

 

 

 

 

  

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 15 février 2016 1 15 /02 /Fév /2016 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 37 a

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Cette nuit-là, Miguel et toi, vous n’avez donné que quatre « représentations » d’à peine cinq minutes. Mais, à chaque fois, la foule des spectateurs était plus nombreuse, plus compacte. Visiblement, l’information avait circulé comme une traînée de poudre sur les Ramblas et dans les rues avoisinantes. Il y avait des applaudissements. On vous jetait même des pièces et des billets de banque, comme si l’exhibition ne pouvait avoir d’autre finalité que l’argent.

crissie37a-1Cependant, Miguel était sur ses gardes, surveillant l’arrivée imminente de la police qui avait dû être prévenue de l’événement ou intriguée par l’importance de l’attroupement et l’intensité des éclairs des flashes. Aussi, au bout d’à peine une demi-heure, au premier hurlement de sirène au loin, nous avons plié bagage.

Dès le lendemain matin, les images de « La Novia de Houdini » étaient en bonne place sur tous les portails branchés du net et avaient fait plusieurs fois le tour du monde. C’était le buzz du jour. On voulait tout savoir de toi et, comme on ne savait rien, on inventait n’importe quoi. Au gré des imaginations et des fantasmes, tu as été indifféremment top model, étudiante sans le sou, putain, fille de bonne famille, danseuse nue de cabaret, caissière de supermarché au chômage… Et tu as changé autant de fois de nationalité que de nom.

Miguel, qui était connu et reconnu, a été assailli de coups de téléphone, de demandes d’interviews et de propositions de contrats pour racheter le spectacle et son modèle.

C’est pourquoi nous ne nous sommes pas attardés à Barcelone et avons bien vite repris le chemin de Paris. Nous avons parcouru plusieurs centaines de kilomètres sans échanger un mot. Il y avait comme une gêne nouvelle entre nous. C’est entre Arles et Lyon, alors que l’autoroute faufilait sa monotonie entre Alpes et Massif Central que j’ai compris que nous allions bientôt nous séparer pour toujours, et que c’était inéluctable.

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Dimanche 14 février 2016 7 14 /02 /Fév /2016 08:00

À l'occasion de la Saint Valentin, une tendre pensée pour les amoureux, pour TOUS les amoureux et amoureuses, sans aucune exception !

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Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 12 février 2016 5 12 /02 /Fév /2016 08:00

Pierre Louÿs, "Pybrac"

Quatrains 181 à 184

Je n'aime pas à voir Irma changée en Muse

Qui se soûle le jour de son couronnement

Et répond : "Je sais plus par quel trou je m'amuse,

Enfilez-moi partout sans le dire à maman."

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Je n'aime pas à voir qu'une gousse ironique

Suce un clitoris gros comme un bout de nichon

Puis le lâche, l'insulte et lui fasse la nique

En disant : "Branle-toi tout seul, petit cochon."

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Je n'aime pas à voir dans la cour de la ferme

Le valet qui déflore un coq sur le fumier

Et qui perd dans son cul sept décharges de sperme

Quand il pourrait baiser les filles du fermier.

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Je n'aime pas à voir la jeune fille amère

Qui tire un godemiché d'une table de nuit,

Se branle avec et dit : "C'est l'amant de ma mère.

Il la baise, il l'encule, et tout ce qui s'ensuit."

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Par michel koppera - Publié dans : pybrac - Communauté : Fantasmes et écriture
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Jeudi 11 février 2016 4 11 /02 /Fév /2016 14:00

Miss Tic est un figure majeure du Street Art contemporain. Pour sa biographie et son itinéraire, je vous renvoie à l'article très documenté que lui consacre Wikipédia.

Wikipedia : Miss Tic

Pour ma part, je me contenterai, si vous ne la connaissez pas encore, de vous présenter une petite galerie que je trouve représentative de la sensualité de ses œuvres ainsi qu'un portrait de l'artiste.

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Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera - Communauté : Arts érotiques
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Mercredi 10 février 2016 3 10 /02 /Fév /2016 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 36 b

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crissie36a-3Tu as pris ton rôle très au sérieux. Tu es restée immobile et fière. Les gens s'attroupaient, voulaient voir le plus près possible. Il y a même eu un type bien éméché qui a tendu la main vers toi pour te toucher mais Miguel veillait. Moi je t'admirais de loin et j’observais les réactions des gens. Ça avait l'air de foutrement les impressionner, peut-être bien les exciter aussi qui sait. N'eût été le faible battement de tes cils que je remarquais par intermittences, tu trônais comme un sphinx incompris... et je me suis entendu déclamer le poème de Baudelaire tant tu l'incarnais : Je hais le mouvement qui déplace les lignes et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.... Quelqu'un près de moi  m'a regardé de travers comme si j'étais dingue et a poussé du coude son voisin en me désignant et en rigolant. Ensuite ils se sont tournés vers le théâtre de ton corps bellement cadenassé en faisant des gestes obscènes et ils ont dit quelque chose que je n'ai pas compris.

Tu étais le clou du spectacle de l'endroit. Les gens passaient et s'arrêtaient, ils s'arrêtaient tous. Tu étais belle comme un rêve de pierre. Ils étaient bluffés et je me suis plu à imaginer quel souvenir tu allais être dans leur nuit à venir.


 

 

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 9 février 2016 2 09 /02 /Fév /2016 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 36 a

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Dès que chacun a eu repris ses esprits, nous sommes allés déguster des tapas revigorants dans une bodega. Le xérès aidant, nous nous sommes abandonnés à la vie noctambule de Barcelone. Les rues tièdes grouillaient d’une foule métissée, d’odeurs épicées, de musiques du bout de monde. En remontant les Ramblas, nous nous sommes arrêtés devant quelques spectacles de statues vivantes. Rien que des thèmes éculés : vampires sanguinolents, figures mythologiques imitation marbre, navrantes copies de stars déchues du cinéma ou du showbiz… Ces spectacles ont rappelé à Miguel son projet pour Crissie. De retour à l’atelier, il s’est aussitôt mis à l’ouvrage. crissie36a-2Dans l’extraordinaire capharnaüm de son atelier, il  a trouvé de quoi bricoler une sorte de castelet en carton noir qui s’ouvrait avec un rideau de velours rouge. Sur le fronton, il a inscrit en lettres dorées : «  La Novia de Houdini ». Sur le corps intégralement nu de Crissie, il a peint en trompe-l’œil des chaînes qui l’ont métamorphosée en belle captive. À plus d’un mètre de distance, l’illusion était parfaite.

Un peu avant minuit, aux heures de la nuit où la folie catalane battait son plein, nous nous sommes rendus avec tout notre attirail sur les Ramblas, non loin du marché couvert. Crissie était vêtue d’une cape noire à capuchon qui l’enveloppait de la tête aux pieds. À minuit trente précises, au plus fort de l’animation de la rue, Miguel, tel un bateleur de foire, a commencé à haranguer les badauds dans toutes les langues de son répertoire.

 

Un petit attroupement s’est formé devant le castelet au rideau fermé. Alors, d’un geste théâtral, Miguel a tiré le cordon qui a écarté le rideau rouge. Et tu es apparue, dans ta splendide nudité, prisonnière de tes chaînes qui convergeaient toutes sur le cadenas de platine qui fermait son sexe. Légèrement reversée en arrière, les bras levés, les mains jointes entravées, les cuisses largement écartées, tu étais livrée aux regards dans une pose très obscène. Il y a eu un moment de stupeur dans le public, puis les flashes des appareils photos et des portables ont aveuglé la nuit…crissie36a-1

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 8 février 2016 1 08 /02 /Fév /2016 08:00

Envoi d'une lectrice qui souhaite rester anonyme. Moments de solitude devant le miroir, elle se photographie. C'est spontané, sans orgueil ni provocation. C'est émouvant, c'est tout simplement beau.

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Par michel koppera - Publié dans : storynet - Communauté : Arts érotiques
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Samedi 6 février 2016 6 06 /02 /Fév /2016 08:00

Vendredi 29 janvier, j'étais à Angoulême pour le 43 ème Festival International de la Bande Dessinée. Je vous entretiendrai dans des articles ultérieurs de mes découvertes, mais pour l'instant il est urgent que je vous invite à aller sur place, au Musée d'Angoulême voir l'exposition Interduck. C'est le résultat des travaux d'un collectif d'artistes qui détournent des classiques de l'art (peintures, sculptures, affiches.. ) à la gloire du canard et plus précisément de Donald Duck. L'exposition est prévue pour durer jusqu'au 15 mars 2016. À ne manquer sous aucun prétexte, c'est absolument génial !

Pour vous mettre l'eau à la bouche voici quelques exemples parmi tant d'autres, où vous reconnaîtrez au passage, "Mademoiselle Murphy" de Boucher, "La jeune fille à la perle", "l'origine du monde" de Courbet, La Joconde, le Che...

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Pour en savoir plus  : www.duckomenta.com

Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera
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Vendredi 5 février 2016 5 05 /02 /Fév /2016 08:00

Pierre Louÿs, "Pybrac". Quatrains 177 à 180

Je n'aime pas à voir la nièce consentante

Qui, douce, et toute nue, et la main sur les yeux

Darde sa langue au cul de son énorme tante

Et pleurniche :" Maman, j'aime encor mieux les vieux."

pybrac177

Je n'aime pas à voir un vit solide et large

Enculer une Agnès immonde, qui s'en fout,

Et qui crie :" Eh ! Maman ! Faut-il que je décharge ? "

Et se tord le derrière avec un rire fou.

pybrac178

Je n'aime pas à coucher dans l'herbe à la campagne

Avec une bergère aux tétons chauds et droits

Qui s'empoigne les poils, prend sa main pour un pagne

Mais qui laisse mon vit passer entre les doigts.

pybrac179

Je n'aime pas à voir la jolie Argentine

Qui trousse la nounou, lui promet un louis,

Caresse le téton, fait bander la tétine

Et se la plante au sexe en criant :" Je jouis !"

pybrac180

Par michel koppera - Publié dans : pybrac - Communauté : Fantasmes et écriture
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