Rappel : Colette et Michel ont été invités par des amis à fêter ensemble la Saint Sylvestre au
Croisic
Lorsque nous sommes arrivés sur place, le 31 décembre vers 20 heures, dans la douceur océane et le vent, tous les invités
étaient déjà là. Nous ne serions que huit. Bien sûr, il y avait Corinne et Alain qui faisaient partie du cercle de nos amis depuis près de 15 ans. Il y avait aussi un autre couple, Solange et
Denis, qu’Alain nous présenta comme d’anciens collègues de bureau. Puis deux hommes d’une trentaine d’années : François, le jeune frère de Corinne, dont je connaissais déjà l’existence mais
que nous n’avions jamais rencontré, et un certain Gérard dont je ne compris pas très bien le lien de parenté avec Denis. Tout ce petit monde s’affairait à la cuisine et dans la grande salle à
manger pour préparer la soirée. Dans la salle, il y avait un sapin de noël tout enguirlandé, une cheminée avec un feu de bois bienvenu et, dans un coin, une chaîne hifi où Gérard s’était
improvisé DJ et assurait l’ambiance musicale.
Comme
convenu, nous avions apporté le foie gras et du champagne. Alain et Corinne s’étaient occupés du plateau de fruits de mer et du muscadet, Solange et Denis du dessert, les deux autres du
fromage, du vin rouge et de l’apéro. Dans sa petite robe de soie noire, Colette était resplendissante. Tout s’annonçait pour le mieux.
Nous sommes passés à table vers 22 heures, après un apéro prolongé. J’ai eu l’impression que Corinne était déjà un peu
ivre : elle parlait haut et riait aux éclats sans raison. Colette a pris place entre Gérard et Alain, moi, je me suis retrouvé en bout de table, à côté de Solange et de François.
Jusqu’à minuit, la soirée se déroula sans accroc : on mangeait, on buvait, on parlait, on riait. On était heureux d’être
ensemble. Au zéro du traditionnel compte à rebours, on s’est embrassés en se souhaitant tout le bonheur du monde. C’est là que j’ai réalisé que Corinne était maintenant complètement soûle et
qu’elle tanguait sérieusement. À peine les vœux échangés, elle s’est affalée dans un canapé où elle s’est bientôt assoupie. Alain était désolé. Je l’ai aidé à accompagner – ou plutôt porter-
Corinne jusqu’à leur chambre au premier étage.
- Elle était trop fatiguée, m’a dit Alain pour l’excuser. C’est quand même la première fois que je la vois dans cet
état !
Quand on est redescendus dix minutes plus tard, la soirée avait pris pendant notre courte absence une nouvelle tournure. La
table avait été poussée contre le mur et la pièce transformée en boîte de nuit. Gérard était à la platine. Le lustre avait été éteint et remplacé par un éclairage indirect. Sur la piste, les
autres se trémoussaient au rythme du disco. Alain s’y est mis aussi. Moi, je ne suis pas très danse, j’ai quand même fait un effort pour ne pas avoir l’air rabat-joie. Mais au bout de deux tubes
de déhanchement, j’ai renoncé et trouvé refuge dans un fauteuil en compagnie d’un cognac millésimé. Je regardais amoureusement Colette onduler comme une algue au rythme des basses. Qu’elle était
belle dans sa petite robe de soie noire !
Puis Gérard a lancé le premier slow. Deux couples sont restés sur la piste : Solange avec Gérard qui avait abandonné son
poste de DJ pour laisser tourner une cassette audio, Colette et Denis. Et dès le début, j’ai vu qu’il se passait quelque chose d’anormal : ils se tenaient trop serrés, les mains des hommes
se posaient trop bas… Il y avait dans l’air comme une drôle d’atmosphère. Pour le second slow, Colette s’est retrouvée dans les bras de François. Je ne les quittais pas des yeux. Le slow, c’était
« Nights in white satin » des Moody Blues, on en avait pour un bon quart d’heure. Et là, j’ai clairement vu que Colette se laissait peloter les fesses. De l’autre main,
François lui caressait les seins. Le visage niché au creux du cou de son cavalier, elle se laissait faire. Au bord de la piste, un verre de champagne à la main et le sourire aux lèvres, les
autres observaient la scène. Je crois qu’en temps normal, me connaissant, je serais immédiatement intervenu pour les séparer et mettre un point final à cette humiliation. Et là, étrangement, non
seulement je ne bougeais pas d’un pouce, mais je sentais au fond de moi naître un plaisir inconnu et troublant. Un peu comme un metteur en scène de cinéma qui voit ses acteurs s’écarter du
scénario, improviser des répliques et des gestes, créer des situations inédites, et qui n’ose pas les interrompre de peur de passer à côté de quelque chose de génial. Alors, je suis resté dans
mon fauteuil à les regarder danser, seuls au milieu de la pièce, même s’il n’était plus désormais question de danse.
En effet,
Colette se trouva bientôt retroussée jusqu’à la taille, le cul à l’air, avec juste la ficelle de son string rouge disparaissant entre ses fesses. Ils s’embrassaient à pleine bouche. J’ai vu aussi
qu’elle avait ouvert la braguette de son cavalier et lui tenait fermement le sexe. Après les Moody Blues, ce fut Scorpion. Le cercle des autres s’était resserré. Lentement, Colette fut
entièrement déshabillée. Les cinq autres en firent autant, tout en continuant de la caresser, de l’embrasser. Puis les quatre hommes allèrent dans les chambres chercher deux matelas qu’ils
étendirent par terre, devant la cheminée. C’est alors seulement que Colette me regarda en souriant un peu tristement. Comme prise de remords, elle s’approcha, s’agenouilla près de moi et me
prit la main:
- Tu es fâché ?
- Non, je ne crois pas.
- Tu sais, ça s’est fait naturellement, presque sans que je m’en aperçoive. Je ne te dis pas ça pour me chercher une excuse.
J’ai l’impression que cela devait arriver et que, maintenant, il est trop tard pour revenir en arrière…
- Comme je sais que pour moi il est trop tard pour prendre le train en marche. Allez, vas-y, amuse-toi !
Les matelas étaient prêts et les acteurs en place. Colette m’a tendrement serré la main pendant qu’Alain venait l’inviter à
les rejoindre devant la cheminée. Il lui caressa les seins, elle m’abandonna.
- Tu as de la chance d’avoir une femme comme elle, me dit Alain. Elle est vraiment fantastique !
à suivre…
© Michel Koppera, mars 2014
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