Odile-Claudia poursuit ses activités parallèles
Aussi étrange que cela puisse paraître, Odile n’avait jamais connu d’aventure lesbienne. Même dans son adolescence, alors que quelques-unes de ses camarades de lycée avaient franchi le pas, elle n’avait jamais été tentée par l’expérience. Devenue adulte, elle n’y avait plus pensé tant elle s’était persuadée de connaître le bonheur dans une hétérosexualité exclusive.
Et puis voilà que par un après-midi d’été, un de ses clients réguliers lui fit cette étrange confidence :
- Je crois que mon épouse est bisexuelle et peut-être même carrément lesbienne. Pourtant, ça fait plus de vingt ans que nous sommes mariés et nous avons eu des enfants. Mais au fond de moi, il y a quelque chose qui me dit qu’elle n’est pas heureuse, qu’elle ressent un manque… J’ai essayé de lui en parler mais elle nie farouchement. Je suis persuadé qu’elle refuse la vérité… Accepteriez-vous de l’aider à se libérer ?
Alors, il lui exposa son plan, une sorte de guet-apens tendu à sa femme : la semaine suivante, pour des raisons professionnelles, il devrait séjourner en province pendant quatre jours. Les enfants seraient en vacances dans la famille. Sa femme serait donc seule à leur appartement et ces quatre jours d’absence correspondraient au début du cycle menstruel de sa femme, période pendant laquelle était très avide de sexe…
- Qu’attendez-vous de moi ?
- C’est simple : je vous laisse mon adresse et vous sous présentez un après-midi chez moi en prétendant que je vous y ai donné rendez-vous pour la finalisation d’un contrat… Je vous fournis un dossier bidon, une fausse carte de visite… Ensuite, je vous laisse carte blanche !
- Et si votre plan fonctionne ?
- Vous me bipez sur mon portable. En réalité, je ne serai pas loin et je rentrerai à l’improviste, pour vous surprendre en flagrant délit. 500 euros, ça vous convient ?
- À ce tarif-là, on peut tenter le diable !
Le mercredi suivant, prétextant une migraine persistante, Odile parvint à obtenir son après-midi de liberté. À l’heure du thé, une serviette de cuir à la main, elle pénétra dans l’immeuble cossu d’un boulevard bordé de platanes majestueux. Sur les conseils du mari soupçonneux, Odile avait particulièrement soigné sa tenue : tailleur gris anthracite, mais à la jupe légèrement fendue sur le côté, chemisier de soie blanche, foulard d’un rouge flamboyant pour la touche glamour, escarpins noirs. En dessous, bas et porte-jarretelles, culotte de dentelle, mais pas de soutien-gorge. Lunettes cerclées d’écaille, cheveux tirés en arrière, touche de gloss, mascara et vernis à ongles en harmonie avec ses lèvres…
L’appartement était au troisième étage. Odile sonna. La porte fut longue à s’entrouvrir.
- Bonjour madame, je me présente Solange Tourneur de Atlantic Consulting… J’ai rendez-vous à 16 heures avec M. Guilbert… C’est pour affaires…
Odile tendit sa carte de visite. La porte resta entrebâillée, chaînette de sécurité en place.
- Monsieur Guilbert est absent, il vous faudra repasser.
- À quelle heure ?
- Pas aujourd’hui. Vous devrez le contacter pour convenir d’un nouveau rendez-vous, il est absent pour quelques jours !
Odile prit une mine déconfite et un ton larmoyant :
- C’est que je viens de loin, et spécialement pour ça. J’ai apporté les documents, je pourrais peut-être vous les laisser ?
La porte se referma. Odile crut que c’était perdu, mais elle entendit le bruit de la chaînette de sécurité qu’on retire et la porte se rouvrit, cette fois en grand.
- Excusez-moi, dit la femme en lui tendant la main. C’est tout à fait le genre de mon mari : il prend des engagements et les néglige. Il est un peu tête en l’air. Entrez, je vous prie !
Elle précéda Odile jusque dans un salon au confort bourgeois et l’invita à prendre place dans un profond canapé de cuir blanc.
- Alors comme ça, vous venez de loin ?
- De Nantes.
- Je crains que vous ne vous soyez déplacée pour rien. Mon mari ne rentrera qu’après-demain soir. Il aurait pu tout de même vous avertir de son absence ! Mais si vous le souhaitez, je me chargera ide lui remettre vos documents à son retour. En attendant, je peux vous offrir quelque chose ? Un thé peut-être ?
- Je ne dis pas non.
Alors que la femme se dirigeait vers la cuisine, Odile l’observa plus en détail. Son hôtesse devait avoir près de cinquante ans, une silhouette un peu lourde mais harmonieuse. Elle portait un simple jean et un sweat-shirt chatoyant. Elle était blonde, mais sans doute décolorée. Elle avait un visage rond, où pétillait un regard noisette et souriant, une bouche pulpeuse…
Elle revint porteuse d’un plateau avec une théière, deux tasses en porcelaine et une assiette de petits gâteaux.
- Si je me souviens bien, vous m’avez dit que vous vous prénommiez Solange, c’est cela ? Vous êtes mariée ?
- Oui, et maman de deux enfants.
- Moi, c’est Séverine…
Pendant qu’elles prenaient le thé, la conversation roula d’u ton convenu sur le thème des enfants, de l’ameublement, des voyages… Elles se faisaient face de chaque côté de la table basse : Séverine dans un fauteuil, Odile sur le canapé. Elle avait habilement croisé les jambes de façon à ce que le regard de la maîtresse de maison n’ignore rien de ses bas et de ses cuisses. Cependant, Odile voyait venir le moment où il lui faudrait prendre congé. Elle devait prendre d’urgence l’initiative. Elle n’eut besoin que d’une fausse maladresse : alors que Séverine lui tendait une nouvelle tasse de thé, Odile en renversa le contenu sur son corsage et sa jupe.
- Mon dieu ! s’écria Séverine. Je suis vraiment désolée ! Suivez-moi, on va réparer tout cela.
Séverine prit d’autorité Odile par la main et l’entraîna vers la salle de bains.
- Vous pouvez vous débarrasser de vos vêtements, je vais vous chercher un change !
Odile ôta d’abord son corsage ce qui dévoila sa poitrine nue, puis sa jupe qui glissa à ses pieds. Elle se retrouva donc presque nue, avec juste sa petite culotte de dentelle blanche, son porte-jarretelles et ses bas couleur chair. Elle vit le trouble de Séverine qui emportait ses vêtements souillés.
- Je reviens tout de suite, je n’en ai que pour quelques instants.
Son absence fut plus longue qu’elle ne l’avait promis. Elle revint avec une brassée de fringues qu’elle posa sur le bord de la baignoire. Séverine en avait aussi profité pour se changer : elle avait troqué son jean et son sweat-shirt contre une sorte de peignoir d’un bleu satiné. Elle regarda longuement Odile, d’abord son visage, ses seins, puis plus bas encore…
- Cela vous va bien… finit-elle par articuler. C’est agréable à porter ?
- Très… Vous pouvez toucher, si vous voulez…
© Michel Koppera, juillet 2013
à suivre…
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