Jeudi, 19h15, Boucherie Charcuterie de la Rue Saint Antoine
Le jeudi soir, c’est Sébastien qui a la charge des enfants, aussi lorsque la fraîcheur du crépuscule descend lentement sur la ville, Sofia se prépare pour les dernières emplettes de la journée. Dans le secret de sa chambre close, elle enfile une paire de bas noirs qu’elle agrafe à un porte-jarretelles de même couleur et une petite culotte de dentelle, noire elle aussi. Pas besoin de soutien-gorge. Dans la penderie, elle prend un manteau de fourrure d’un noir de jais dont elle s’enveloppe voluptueusement. En passant dans le vestibule, elle chausse une paire de hautes bottes fourrées en daim, s’empare de son sac à main et sort… La boucherie est toute proche, à quelques centaines de mètres, dans une rue adjacente et étroite. Quand elle en pousse la porte vitrée, le rideau de fer est déjà au tiers baissé et la vitrine réfrigérée presque vide. Assise à la caisse, la patronne, une brune plantureuse comme une otarie, est en train de compter les billets de la recette du jour, pendant que son mari, aussi imposant qu’un taureau de concours, range des quartiers de viande dans les armoires frigorifiques. À l’arrivée de Sofia, la patronne lâche ses billets et la regarde intensément.
- Ah, bonsoir madame Sofia ! On ne vous attendait plus ! Qu’est-ce qu’on vous sert ?
- Un rôti de bœuf… Un bon kilo dans le faux-filet, ce serait possible ?
- Pas de problème. Mon mari va vous préparer ça. Allez-y, il doit être dans le labo. Pas besoin de vous montrer le chemin, vous connaissez… Je vais fermer la boutique. J’en ai pour quelques minutes et je vous rejoins…
Sofia contourne la caisse et passe derrière la vitrine réfrigérée où traînent encore quelques terrines de pâtés. Elle pousse une porte à hublot et pénètre dans une pièce entièrement carrelée de faïence blanche, violemment éclairée par des rampes de néons. La porte d’une chambre froide est ouverte. Sofia aperçoit la silhouette massive du boucher en train de pendre un quartier de bœuf à un crochet. À chaque fois qu’elle le voit, Sofia éprouve la même fascination mêlée d’effroi. Cet homme lui donne des frissons : son visage lunaire aux sourcils broussailleux et noirs comme du charbon, ses cheveux ras, sa moustache épaisse, son tablier maculé de sang séché, son ventre imposant, ses mains velues aux ongles très courts, aux doigts zébrés de cicatrices, sa voix de stentor… Quand il voit Sofia s’approcher, il pose les mains sur ses hanches et la regarde avec aplomb :
- Avec Rolande, on se disait qu’on n’allait pas avoir la visite de madame Sofia aujourd’hui… Mais si ! Qu’est-ce qu’elle veut la petite dame ? Un rôti dans le faux-filet, comme d’habitude ?
Malgré le froid qu’elle sent ramper entre ses cuisses et sur son ventre, Sofia pose ses fesses sur la paillasse de faïence, juste à côté de l’étal où le boucher vient de poser un beau quartier de bœuf. Un fusil dans une main, un couteau à la lame aussi fine qu’une dague dans l’autre, le boucher affûte son outil sans quitter Sofia des yeux. Le bruit du frottement de la lame acérée contre l’acier du fusil a quelque chose d’envoûtant. Alors, Sofia ouvre en grand son manteau et se montre au patron dont une puissante érection soulève le tablier. Sans plus attendre, penché au-dessus de la pièce de viande froide, il se met à l’ouvrage. Avec dextérité, la lame du couteau dégage la tête de l’os au cartilage luisant. Le manteau ouvert, Sofia le regarde faire en se masturbant, la main gauche dans son slip, la main droite posée sur la bosse qui déforme le tablier blanc du boucher. Puis elle s’agenouille sur le carrelage glacé, glisse sa main sous le tablier, ouvre la braguette et dégage l’énorme membre du boucher. Elle n’en a jamais vu d’aussi gros. Il lui fait penser à une andouille de Vire : même taille, même calibre, même consistance ni dure, ni vraiment molle. Elle émerge d’un bas-ventre couvert de poils noirs épais comme une fourrure de gorille, mais, délicatesse extrême, ses grosses couilles de taureau qui ballottent librement sont rasées de près. Sofia l’empoigne fermement et le branle.
C’est dans ces instants qu’arrive Rolande, la patronne, qui a fermé la boutique et sa caisse. Quand elle voit Sofia à genoux, aux pieds de son mari, elle ôte sa blouse et la voilà, tout en chair blanche, avec sa grosse poitrine de nourrice comprimée dans un soutien-gorge d’ogresse, son ventre à double bourrelet, son pubis gras, sa culotte de dentelle dont le tissu se perd dans la fente de sa chatte majestueuse.
- Vous auriez pu m’attendre ! dit-elle avec une pointe de dépit. Alors, il bande le Marcel ?
Sofia écarte le tablier et lui montre la bite gargantuesque. Elle passe la langue sur le gland tuméfié pour l’enduire de salive : le sexe du boucher a un arrière-goût appétissant de charcuterie fumée au feu de bois. Marcel en a presque fini avec son rôti. Pendant qu’il le barde et le ficelle, Rolande ôte sa culotte et s’approche à son tour. Debout près de Sofia, elle lui présente sa chatte béante. Vue de près, la vulve est impressionnante, déjà gluante –des filets de mouillure suintent au bord du vagin – le clitoris paraît minuscule dans cette gangue de chairs épaisses et odorantes. Sofia sait exactement ce qu’elle a à faire : sans lâcher le membre cyclopéen de Marcel, elle glisse sa main libre entre ses cuisses ouvertes de Rolande et l’insinue dans la fente huileuse. Tout rentre sans aucune résistance, sans gêne, jusqu’au poignet. Elle peut lui caresser à pleine main le col de l’utérus, lui fouiller le con qui bave.
- Vas-y, pouffiasse, gueule Rolande, baise-moi avec ta main de putain bourgeoise. T’inquiète pas, Marcel va te fourrer son gros engin dans le cul, mais avant ça, je vais me l’enfiler et c’est toi qui vas me le mettre…
Rolande se dégage, se tourne, couche son buste sur l’étal à côté du rôti de bœuf emmailloté comme un nouveau-né, présente son fessier de matrone. Sofia dénoue le tablier de Marcel, baisse son pantalon. La bite est monstrueuse. Pendant que des deux mains Marcel écarte les fesses de sa femme, Sofia présente la tête de l’engin aux portes du vagin qui bâille. Un gargouillis obscène accompagne la saillie. Sofia se repaît du spectacle de leur rut et ne peut s’empêcher de jalouser Rolande qui se l’enconne jusqu’à la garde. Les grosses couilles glabres pendouillent à leur aise entre ses cuisses velues de Marcel et Sofia joue avec pendant que la bite magistrale pistonne le con des Danaïdes. La patronne jouit, le patron se retient et se retire.
Car c’est au tour de Sofia. Rolande prend la direction des opérations : c’est elle qui couche Sofia sur la paillasse, elle qui lui écarte les fesses et lui branle le clitoris pour la faire mouiller, elle qui beurre de saindoux le gland de Marcel et le cul de Sofia, elle qui pose la tête luisante de la bite de Marcel sur l’anus de Sofia, elle qui leur dit de pousser, qui les encourage, qui commente la lente progression de la sublime queue dans le rectum bourgeois, elle qui les caresse, les embrasse, les aide à jouir. Sofia a l’impression d’être empalée par un mammouth. À la douleur lancinante que lui inflige le boucher sodomite, se mêle l’incroyable chaleur de son torse et de son abdomen velus qui la couvrent et l’enveloppent avec douceur. Heureusement, le saindoux fait son office et, peu à peu, la souffrance s’estompe pour laisser place au plaisir d’être enculée, d’être aimée. Et, au fur et à mesure que Marcel la défonce, une sorte de fièvre s’empare de son corps qui brûle et se consume de plaisir.
Marcel éjacule en barrissant. Son sperme inonde le cul de Sofia. Elle ne compte plus ses orgasmes, elle est hors du temps, dans les âges préhistoriques où le monde n’était qu’un grand rut permanent.
L’andouille de sa bite refroidie pendue au bas de son ventre poilu, Marcel enveloppe le rôti dans un papier. Rolande prodigue à Sofia ses dernières recommandations :
- À four chaud, thermostat 8. Pas plus d’un quart d’heure par livre. Bon appétit.
à suivre...
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