Henry MILLER , SEXUS ( la Crucifixion en rose)
Editions Buchet/Chastel, 1968
Marié avec Maud, Henry rencontre Mara avec qui il entretient une relation plus que tumultueuse. Vivant de jobs précaires, il
continue de voir Maud ( ils ont une fille ensemble) qui, bien que se sachant trompée, se laisse parfois aller à ses désirs.
L’épisode qui va suivre est certes long, mais constitue un des monuments de la littérature érotique.
Les circonstances : En difficulté financière, Henry vient rendre visite à Maud afin de lui soutirer un peu d’argent
frais. Maud se plaint de douleurs intimes et se prête avec passivité à son examen. Au moment où commence cet extrait, Henry a déjà la main sur le ventre de Maud
1 ) Pages 295 à 300.
Feignant de prendre le plus vif intérêt à ce qu’elle me racontait, je lui
rappelai soudain son beau-père, qu’elle avait perdu. Comme je le prévoyais, ce rappel eut sur elle l’effet d’une décharge électrique. Stimulée par la seule évocation de ce nom, elle posa sa main
sur la mienne, pressant vivement celle-ci. Ma main pouvait bien glisser un peu plus bas, mes doigts s’embrouiller dans l’épaisseur du poil – cela lui était égal, apparemment… pour l’instant. Et
pendant ce temps, elle babillait, parlait du beau-père, avec une pétulance de collégienne. (…)
Jouant donc avec les poils raides et piquants de son fameux buisson, laissant un doigt s’égarer à l’occasion un peu plus bas, à
l’orée du con, je songeais vaguement et mes pensées vagabondes s’enfonçaient loin dans le passé. J’avais presque l’impression d’être ce fameux père élu, jouant avec sa fille lascive dans la
pénombre hypnotique d’une pièce surchauffée… Je n’avais qu’à continuer à jouer la comédie : elle écarterait les cuisses avec une ardeur volcanique.
- Voyons un peu si ça fait mal à l’intérieur, chuchotai-je, retirant ma main et la glissant expertement sous la soie pour
remonter droit au con.
Elle jutait tant et plus ; ses jambes s’entrouvrirent légèrement, répondant à la faible pression de ma main.
- Là, par exemple…ça fait mal, là ? demandai-je, poussant à fond .
Ses yeux étaient mi-clos. Elle bougea vaguement la tête… ni oui ni non. J’introduisis doucement deux autres doigts dans le con
et m’allongeai tranquillement à côté d’elle. Je passai un bras sous sa nuque et l’attirai doucement à moi, sans cesser de baratter la sève qui continuait à suinter.
Elle gisait immobile, absolument passive, l’esprit entièrement occupé du jeu de mes doigts. Je pris sa main et la glissai dans
ma braguette qui se déboutonna magiquement. Elle empoigna solidement ma verge, mais doucement, la caressant, l’effleurant habilement. Je lui jetai un bref coup d’œil par-dessous et vis une
expression de quasi béatitude sur ses traits. C’était cela qu’elle aimait : cet échange aveugle, tactile, d’émotions. (…)
Je la regardais pour voir si elle pouvait lire mes pensées, sans cesser cependant d’explorer les plis et replis de son con
embrasé, à grands palpes hardis et agressifs. Ses paupières étaient étroitement closes ; ses lèvres, lascivement entrouvertes ; le bas de son corps se mit à gigoter et à se tortiller,
comme un poisson se débat dans un filet. Doucement, je retirai sa main de ma verge, soulevant en même temps, délicatement, une de ses jambes et la passant par-dessus moi. Je laissa ma pine
tressaillir et frémir quelques instants à l’entrée de la fente, l’autorisant à glisser d’avant en arrière et vice-versa, tel un jouet flexible en caoutchouc. Un refrain stupide tournait sans
arrêt dans mon crâne : « Devine c’que j’tiens au-d’ssus d’ta tête… du supérieur ou de l’extra ? » Je continuai ce petit jeu provocant pendant un bout de temps,
tantôt passant le nez de ma pine à l’intérieur, de deux ou trois centimètres, tantôt le frottant à l’extrême pointe du con et le blottissant ensuite dans le buisson humide de rosée. Tout à
coup, elle ahana et, les yeux grand ouverts, se retourna complètement. En équilibre sur mains et genoux, elle se mit, frénétiquement, à vouloir coincer ma verge dans son piège gluant. Je la pris
par les fesses, à deux mains, mes doigts faisant un glissando le long du bord interne et gonflé du con ; et ouvrant celui-ci comme j’eusse fait d’une balle en caoutchouc crevée, je plaçai ma
pine au point vulnérable et j’attendis qu’elle se rabattit de tout son poids. Un instant, je crus qu’elle avait brusquement changé d’idée. Sa tête, qui jusqu’alors ballait en liberté, les yeux
inertes tournant au rythme frénétique du con, se redressa soudain roide et tendue, en même temps que son regard se portait subitement sur un point de l’espace au-dessus de ma tête. Une expression
de plaisir extrême et égoïste emplissait les pupilles dilatées et folles. Et tandis qu’elle imprimait à son cul un mouvement de rotation, ma verge n’étant encore qu’à demi entrée, elle se prit à
mâcher sa lèvre inférieure. Sur quoi, me glissant un peu plus bas, je l’attirai à moi de toutes mes forces et l’enfilai jusqu’à la garde - si profondément qu’elle poussa un gémissement et que sa
tête s’affala, face contre l’oreiller.
2) Pages 302 à 304. Maud et Henry ont été interrompus dans leurs ébats par Mélanie (la femme de ménage) qui
vient annoncer à Henry qu’il a un coup de fil urgent. Il apprend que Mara, sa maîtresse, vient de faire une tentative de suicide. Henry s’apprête à prendre congé de Maud.
« Brusquement, je me rendis compte que ce serait cruel de ma part, de me tirer sans une petite manifestation de
tendresse.
- Il faut réellement que je me sauve, dis-je, lâchant chapeau et pardessus en m’approchant vivement d’elle. Cela me fait mal au
cœur de te laisser en ce moment,… comme ça…
Et saisissant sa main qui cherchait le commutateur, je l’attirai contre moi et
l’embrassai. Elle n’offrit pas de résistance. Au contraire : elle renversa la tête en arrière et tendit ses lèvres. La seconde d’après, ma langue était dans sa bouche, et son corps, mol et
chaud, se pressait convulsivement contre le mien. Me fichant éperdument, désormais, de faire ou non une fausse manœuvre, je glissai une main sous son peignoir et plongeai les doigts dans la
fourche. À ma surprise, elle chercha droit ma braguette, l’ouvrit et sortit ma verge. Je l’adossai au mur et la laissai mettre mon vit en batterie contre son con. Elle était en feu, à présent,
consciente de chacun de ses gestes, résolue et impérieuse. Elle maniait ma pine comme un objet qui lui eût appartenu.
C’était malcommode d’essayer d’y arriver tout debout.
- Là, par terre, murmura-t-elle, tombant à genoux en me tirant et me forçant à faire de même.
- Tu vas prendre froid, dis-je, tandis qu’elle tentait fébrilement de faire glisser ses vêtements..
- Je m’en moque, dit-elle, rabattant mon pantalon et m’attirant follement à elle. Oh, Seigneur ! gémit-elle, mordant de
nouveau ses lèvres et m’écrasant presque les couilles pendant que j’enfonçais lentement ma verge. Oh, Seigneur ! mets-le moi… tout au fond, tout au fond !
Et d’ahaner et de geindre. Je me reposai donc sur elle, la pine bien au chaud et raide comme un refouloir. Elle était pareille à
un fruit mûr, à l’intérieur – un fruit dont la pulpe eût respiré. Bientôt, je sentis voltiger les deux petits drapeaux ; on eût dit une fleur oscillant sous le vent, et la caresse des
pétales était un supplice de tantale. Ils bougeaient, irrésistiblement, non par saccades violentes et convulsives, mais comme de soyeuses oriflammes répondant à la brise. Ensuite, tout se passa
comme si elle prenait brusquement la direction de la manœuvre : elle se changea (les parois de son con se changèrent) en une sorte de tendre presse-citron interne, pinçant et grippant à
volonté ; presque comme s’il lui était poussé une main invisible. (…)
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