Jeudi 4 juin 2009 4 04 /06 /Juin /2009 04:29

Au programme de ce ZOOM n° 6, deux photos de Jean-François Bauret dans un article intitulé : "Le point sur le sexisme, la femme et l'image". Les 2 images sont superbes.




































Zoom avait organisé dès ses premiers numéros un concours amateur. Un des lauréats, le second prix, fut un certain Jean-Marie Holterbach, auteur de ce cliché en noir et blanc plein de grâce et de tendresse ( de toute évidence, le photographe était amoureux de son modèle !)

Deux tableaux de Fank Frazetta, "maître incontesté de l'illustration fantastique aux USA" (sic!)


























Enfin une magnifique photo de Jean-Paul Merzagora. La qualité de l'image est stupéfiante.

Par michel koppera - Publié dans : zoom - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 2 juin 2009 2 02 /06 /Juin /2009 17:27

Pendant de longues années, trop longues sans doute, j'ai fumé. Et beaucoup de mes amies aussi. Cécile était du nombre. Elle fumait des Gauloises ou Gitanes, je ne sais plus exactement. Nous avons été amants par intermittence. J'ai fait de nombreuses photos de Cécile, mais celles que je trouve les plus érotiques sont celles de sa main avec une cigarette allumée entre l'index et le majeur. Quand elle tenait sa cigarette comme ça, je savais que nous allions bientôt baiser ensemble. C'était sa façon à elle de me dire son désir. J'aimais le goût du tabac dans sa bouche lorsque nous nous embrasserions...
 

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Lundi 1 juin 2009 1 01 /06 /Juin /2009 15:08

Un des derniers dessins que j'ai réalisés. C'était en 1991, à la suite d'une longue relation à trois : elle s'appelait Nadine, il s'appelait Pierre. Notre aventure a duré presque deux années entières. Ensuite, nos trajectoires ont divergé. De ces deux années, restent quelques photos et des dessins, dont celui-ci. Il a été réalisé au compas, et trois crayons de couleur.

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Dimanche 31 mai 2009 7 31 /05 /Mai /2009 10:17
Hier soir, c'était la dernière journée du championnat de France de football ( ligue 1). À cette occasion, j'ai écrit ce quinzième épisode de la série des "Baiser". Que les supporters n'y voient aucune malice.

Baiser dans les vestiaires d’un club de foot

 

On n’a jamais été aussi proches de la relégation. Les années précédentes, on avait réussi à s’en tirer tant bien que mal, grâce à quelques bons résultats en déplacement. Mais là, on est dans la merde ! Tout va se jouer sur un match, le dernier de la saison. Il faut qu’on gagne, impérativement. Un match nul ne suffirait pas. Comble de malchance, on reçoit le deuxième du classement. En cas de victoire, ils finissent premiers. Autant dire que c’est très mal engagé.

Le dernier entraînement, c’était samedi soir. À huis clos. Personne ne manquait à l’appel : les joueurs au grand complet, le coach, le kiné, les dirigeants et même un représentant de notre sponsor. Le Président nous a promis une grosse prime de match en cas de victoire. On était remontés à bloc.

- Jusqu’à demain, concentration maximum sur l’objectif, a répété le coach. On mange léger, sans alcool, on ne se rase pas et surtout on ne baise pas ! Faites le plein d’énergie et d’agressivité pour le match…

Sauf qu’à la sortie du stade, il a fallu que je tombe sur Véronique qui m’attendait sur le parking, près de ma voiture.

- Salut ! qu’elle m’a dit. J’étais venue pour vous encourager, mais apparemment j’arrive trop tard… Ça va ?

Véronique, c’est ma copine. On sort ensemble depuis presque trois ans. Mais on ne vit pas dans le même appart. Chacun chez soi. Faut dire que Véronique, le foot ça ne l’intéresse pas vraiment. Elle préfère le tennis. Alors, elle ne vient quasiment jamais au stade.

- T’as un peu de temps ? qu’elle m’a demandé. Tu pourrais me faire visiter ?

- Visiter quoi ?

- Les vestiaires, les installations, comme qui dirait les coulisses du stade…

Heureusement que j’étais le dernier, sinon je crois bien que ça n’aurait pas plu que j’amène une femme dans les vestiaires. Dans la salle, ça sentait la sueur à peine refroidie. À terre traînait une paire de chaussettes oubliées et aux portemanteaux étaient pendus quelques chasubles que nous avions portées pendant l’entraînement. Sur la table centrale, des bouteilles d’eau minérale entamées, le chronomètre du coach. On a continué par les douches où la vapeur d’eau embrumait encore l’air moite.

- C’est donc vrai que vous vous douchez tous ensemble ! s’est-elle étonnée. Comme dans les films ! Vous êtes tout nus ?

- Bien sûr que oui, qu’est-ce que tu croyais ?

- Alors, chacun peut voir la bite des autres, ça ne vous gêne pas ?

Elle, en tout cas, ça l’émoustillait. Elle m’a regardé de travers.

- Et les arbitres, ils sont avec vous ?

- Non. Ils ont leur vestiaire personnel, avec un bureau et une cabine de douche individuelle.

De retour dans le vestiaire de l’équipe, Véronique a parcouru le banc d’un regard songeur.

- Et toi, elle est où ta place ?

Je lui ai montré. Véronique est allée s’y asseoir et a commencé à se déshabiller. Elle a ôté ses sandales, son jean, son tee-shirt. Une fois en slip et soutif, elle s’est relevée.

- Allez, viens, on va baiser sous la douche !

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Si le coach l’apprend !

- Et pourquoi il l’apprendrait ?

Elle a dégrafé son soutif et glissé sa culotte à ses pieds. J’ai suivi le sillage de son petit cul qui rebondissait et fuyait amoureusement devant mes yeux.

Dimanche après-midi, à 15 heures précises, l’arbitre siffle le coup d’envoi du match. On démarre à fond, et ça paye : douzième minute, centre fuyant et reprise de volée de notre ailier droit. On mène 1-0. Le coach nous donne ses instructions : pas d’enthousiasme excessif, de la rigueur. On passe en 4-4-2, je redescends milieu défensif. Dans les tribunes j’ai fini par repérer la tache jaune vif du tee-shirt de Véronique. Elle est venue avec sa meilleure copine, Elaura. Quarantième minute, j’adresse une passe en retrait au gardien, sauf que j’ai sous-estimé la vivacité de leur avant-centre à l’affût. Ma passe n’est pas assez appuyée, il l’intercepte et s’en va lober notre gardien trop avancé. J’en ai les jambes coupées. Tout est à refaire.

À la mi-temps, dans les vestiaires, le coach pique une gueulante mémorable. Pas fiers, on se regarde les chaussettes. J’en prends pour mon grade. Jamais un quart d’heure ne m’a paru aussi long ! De retour sur le terrain, je cherche Véronique du regard. Je vois bien Elaura, mais pas la tache jaune du tee-shirt de Véronique. Peut-être qu’elle est fâchée contre moi ou qu’elle pense que le match est plié. L’arbitre de champ se fait attendre ; il finit par arriver avec presque cinq minutes de retard.

Seconde mi-temps. On rame, comme si on avait tout donné dans les quarante-cinq premières minutes. C’est un miracle si on n’encaisse pas un deuxième but. D’ailleurs, on s’en prend un, heureusement refusé pour une charge sur notre gardien, pas du tout évidente. Les coachs s’égosillent au bord du terrain. Et puis, à la quatre-vingt-troisième minute, on bénéficie d’un penalty généreux : l’arbitre sanctionne une main dans la surface, main qu’il est le seul à avoir vue. L’équipe adverse fulmine. Distribution de cartons jaunes. C’est moi qui suis chargé de tirer le penalty. Contre-pied, but ! Mon premier regard, c’est pour la tribune où je retrouve la tache jaune du tee-shirt de Véronique. Puis mes coéquipiers me sautent dessus et je passe en quelques secondes du statut de brebis galeuse à celui de sauveur de la saison.

Le soir, on va faire la fête, d’abord au restau puis en boîte. On est tous plus ou moins éméchés. Tard dans la nuit, le coach me prend à part.

- Dis donc, tu ne m’avais pas dit que ta copine Véronique connaissait l’arbitre… C’est quelqu’un de sa famille ?

- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

- Ecoute, tout ce que je sais, c’est qu’à la mi-temps, elle a été vue entrer dans le vestiaire  de l’arbitre et qu’elle y est restée un bon quart d’heure… Alors, j’ai pensé qu’elle était peut-être sa cousine ou quelque chose dans le genre…

 

© Michel Koppera, mai 2009


Vous aurez reconnu au passage, un dessin D'Aslan et deux vignettes d'une BD de Varenne.

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 30 mai 2009 6 30 /05 /Mai /2009 09:06

Baiser au balcon

 

C’est bientôt le 14 juillet, Nathalie est tout excitée. Elle n’arrête pas de consulter les prévisions météo sur internet. Pourvu qu’il ne pleuve pas ! Il faut dire que l’appartement de Nathalie donne sur l’Avenue Gambetta et que c’est là que passe le défilé du 14 juillet. Certes, l’Avenue Gambetta ce n’est pas les Champs-Elysées, mais quand même ! Chaque année, on a droit à une petite heure de parade militaire avec fanfares et engins motorisés. Nathalie habite au troisième étage, elle y loue un deux-pièces cuisine avec balcon, un de ces balcons à l’ancienne, avec balustres ouvragées en béton, style arts déco. Du balcon de Nathalie, on a une vue imprenable sur toute l’avenue et ses événements. Grandes manifs des jours de grève, arrivée au sprint d’une étape du Tour de France, passage du cortège du Président de la République de visite en province, départ du marathon de Pâques, tout cela c’est Avenue Gambetta. Sans compter les accrochages quotidiens, les chats écrasés au petit matin, quelques prostituées nigérianes près de l’abri-bus, un braquage de bijouterie et le blocage de l’avenue par les producteurs de lait en colère. À chaque fois, Nathalie est aux premières loges.

Depuis son divorce, Nathalie invite chaque année un de ses collègues de travail à assister avec elle au défilé du 14 juillet, depuis son petit balcon à deux places. L’an dernier, c’était Anaïs la comptable, cette année, c’est moi. Je ne sais pas si je dois en être flatté, je ne suis pas spécialement fan de l’apparat militaire. Mais Nathalie est de bonne compagnie, plutôt jolie. Elle a les cheveux châtains, les yeux pers, le visage amène. Elle n’est pas très grande, mais arbore une belle poitrine et de solides hanches.

À tout hasard, je suis arrivé avec une bouteille de champagne que Nathalie a aussitôt mise au frais. Ce matin-là, le temps était à l’orage. Au loin, on voyait déjà de sombres amoncellements de cumulus. Pour l’instant, le ciel était encore dégagé au-dessus de la ville et une chaleur lourde montait de l’avenue où se pressait la foule des grands jours. On a commencé par déployer le drapeau tricolore au balcon, puis Nathalie m’a laissé seul  quelques instants pour aller se mettre en tenue, comme elle disait. Elle est réapparue en jupe plissée bleue et chemisier blanc. La jupe était outrageusement courte et le chemisier laissait pointer ses sombres tétons sous le tissu vaporeux.

- Il ne manque plus que le rouge ! lui ai-je dit en manière de boutade.

- En es-tu si sûr ? a-t-elle répondu avec un drôle de sourire.

Le balcon est exigu, à peine plus large qu’une fenêtre. Les balustres sont hautes, le garde-corps presque à hauteur de l’estomac. Quand nous y sommes tous les deux côte à côte, nos hanches se frôlent, nos bras se touchent.

Le défilé s’annonce à grands renforts de musique. Ça commence par un détachement de sapeurs-pompiers aux casques étincelants, derrière deux gros camions rouge vif, gyrophares en folie. Ils ont même une fanfare qui fait un boucan d’enfer. Les gars marchent au pas, mais sans trop de conviction. Nathalie applaudit, ses seins se trémoussent d’enthousiasme. Après, c’est le tour d’un groupe d’une bonne centaine de fantassins, en uniforme kaki, bardés de médailles, fusil mitrailleur plaqué en travers de la poitrine. Ils occupent toute la largeur de l’avenue. Ça a l’air plus sérieux que les pompiers !

- Ils reviennent du Kosovo ! me lance Nathalie, les yeux mouillés d’émotion.

La foule applaudit, mais on sent comme une sorte de retenue craintive. Et s’ils avaient du sang sur les mains ?

Suivent une dizaine de camions bâchés, genre tenue de camouflage. Ils fument beaucoup et font trembler les vitres de l’appartement de Nathalie. Je la prends par l’épaule et la serre contre moi. Elle se laisse furtivement aller.

Puis une autre fanfare arrive, qui  joue Sambre et Meuse. Nathalie en a la chair de poule, ça lui hérisse les poils de ses bras nus. Ma main descend le long de son flanc et se pose sur sa hanche qu’elle presse tendrement. Mais voici que surgit, au fond de l’avenue, un escadron de motards de la gendarmerie. Ils se tiennent bien droit, raides comme la justice, les gants blancs sur le guidon, fourragères tressées sur l’épaule. Ils roulent presque au pas, alignés en double chevron. Nathalie les regarde passer en silence, l’œil mauvais.

- Les salauds ! Il y a un mois, ce sont eux qui m’ont arrêtée pour défaut de ceinture et usage du portable au volant. Deux cents euros d’amende et trois points en moins sur mon permis. Tu te rends compte !

J’opine du chef et en profite pour glisser ma main entre ses cuisses qu’elle écarte volontiers.

- Ah, super, voilà les fusiliers marins !

Elle a retrouvé le sourire. Je n’ai pas vu défiler les gars de la marine, j’ai juste entendu leur pas cadencé sur le macadam. Moi, je suis agenouillé derrière Nathalie, la tête sous sa jupe plissée, devant son string rouge que j’écarte délicatement pour lui lécher la chatte. Afin de mieux admirer les beaux militaires, elle s’est penchée en avant ce qui relève sa large croupe. Je ne sais pas ce qui la fait le plus mouiller de ma langue ou du spectacle des uniformes. Le défilé s’éloigne. Nathalie me rejoint dans l’ombre des balustres. Elle sort ma queue du pantalon et me branle.

- J’aime les gros calibres, dit-elle, surtout quand ça décharge. Tu connais mon adage ? 14 juillet au balcon,  feu au buisson !

On prend le temps de baiser, pendant que l’orage qui menace vide la rue de ses derniers badauds. On jouit presque ensemble aux premières grosses gouttes de pluie qui tombent dans nos coupes de champagne.

 

© Michel Koppera, mai 2009


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Jeudi 28 mai 2009 4 28 /05 /Mai /2009 17:06

Le numéro 5 de Zoom était presque entièrement consacré à David HAMILTON, avec le texte d'un article d'Alain Robbe-Grillet en personne (excusez du peu !)
Citation !: " L'adolescente est en train de regarder ses seins naissants, dans la glace, comme étonnée par la présence incongrue de ces deux petits hémisphères de chair tendre qui auraient poussé cette nuit, pendant son sommeil" C'est du Robbe-Grillet, si si, je vous le garantis... Et tout le reste de l'article est de la même veine !
Difficile, voire impossible de parler de la photo de charme des années 1970 sans évoquer David Hamilton. C'était LA référence.
Automne 1970. Pour comprendre l'impact de ces photos, je crois qu'il est nécessaire de revenir sur cette époque.
- Octobre 1970. De Gaulle n'est pas encore décédé, même si c'est Pompidou qui est devenu Président de la République.
- L' IVG est encore un délit et la majorité est à 21 ans.
- La censure est encore toute puissante
Alors, dans ce contexte, les photos de Hamilton sont très, très osées. Je vous en ai sélectionné 5 et je vais à chaque fois essayer de vous expliquer mon choix
1) Pour son petit cul, surtout la contraction de son muscle fessier, ainsi que pour le reflet de son visage dans le miroir au mur.

2) Photo parue dans Vogue Italie. Pub pour de la lingerie. Amour lesbien. La pose alnaguie de la jeune fille allongée sur le lit est sans ambiguïté : elle attend.

3) La jeune fille dans le fauteuil a les yeux posés sur le sexe de l'autre, l'autre qui se regarde le ventre. Que voient-elles ?

4) Très belle jeune fille. la poitrine est superbe.

5) Pour la main sous la jupe. Ainsi les jeunes filles se branlent et n'en éprouvent aucune honte ! Image en vente libre dans tous les kiosques qui bouscule bien des tabous et idées reçues.

6 ) Photo de Franz Gruber ( Autrichien, né en 1945.) Très belle image. Le jeune fille a un profil de madone florentine, mais son ventre nu évoque les plaisirs de la lecture qu'on devine licencieuse.

7) Un dessin de Michèle Pierret ( née entre 1940 et 1944 ) Je n'en sais guère plus. 


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Mercredi 27 mai 2009 3 27 /05 /Mai /2009 14:09

Numéro 4, la revue prenait petit à petit ses marques. Numéo intéressant car il présentait notamment un portfolio de Gim GERALD( 29 ans en 1970, donc né en 1941, d'origine anglaise) Les 3 photos que je vous ai sélectionnées sont bien  représentatives de sa production de l'époque. Je suis particulièrement sensible à sa façon de rendre hommage au cul des modèles, comme sur la troisième image où le cul cambré de la femme de gauche est d'un érotisme absolu ( on a envie d'y mettre la main, la bouche et plus encore )







































Autre portfolio, une série de photos de Claude CAILLOUX d'où j'ai extrait cette femme voilée ( enfin, le visage voilé, pas le reste ) qui sonne étrangement quelque quarante années plus tard...

Une photo de Isi VALERIS, né en 1941, d'origine française mais américain depuis 1960. Une belle photo de modèle black.

Enfin, pour terminer, une gravure de Philippe MOHLITZ, dont je vous laisse apprécier la finesse.


Pour Camille, une seconde gravure de Molhitz
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Lundi 25 mai 2009 1 25 /05 /Mai /2009 14:59

Baiser dans un musée

 

On filait plein sud vers la Méditerranée. Pendant qu’Odile conduisait, je feuilletais le guide touristique de la région. Cette année-là, on avait décidé de faire dans le culturel. Finies les après-midi drap de bain sur la plage à se mélanomiser malin ! Ce serait visites guidées d’abbayes cisterciennes, concerts de musique baroque dans les ruines de forteresses médiévales, expositions d’artistes locaux et très naïfs, dégustations de produits du terroir et randonnées botaniques. Enfin, quand j’écris on, je devrais plutôt dire Odile, car c’était avant tout son idée. Moi, les journées à glander en transat au soleil, ça ne me culpabilisait pas plus que ça ! Un ou deux cinoches, une soirée disco, une balade dans l’arrière-pays, pourquoi pas ? Je ne voyais pas la nécessité d’en faire des tonnes ! Mais Odile s’était mis dans la tête qu’on était des péquenots et qu’il était grand temps qu’on se mette au diapason du monde. Etre au diapason, c’était une de ses expressions favorites. Elle voulait être au diapason de tout : de la mode, d’une société plus humaine, de la conscience écolo, de la pensée universelle…

- Tiens, on pourrait assister à une corrida, ça fait partie du patrimoine local, non ?

- T’es dingue ou quoi ! Cherche-nous plutôt des musées intéressants, au lieu de raconter des conneries !

J’aimais bien taquiner Odile, titiller sa fibre S.P.A.  C’était son côté Brigitte Bardot en colère, dont elle avait aussi la blondeur.

Deux semaines plus tard, notre programme culturel avait sérieusement du plomb dans l’aile. Pour ce qui était du patrimoine régional, on avait essentiellement vu des parties de pétanque et un vide-grenier où Odile avait acheté, à vil prix, une poterie « typique ». Côté musique, un radio-crochet sur la plage et un concours de air-guitar sur écran géant ; côté gastronomie, on avait fait la tournée des pizzerias et sacrifié au culte de l‘huile d’olive à toutes les sauces. Par contre, le soleil avait cuivré nos épaules et comme javellisé la chevelure d’Odile. C’est en choisissant des cartes postales à envoyer à ses collègues de travail qu’elle fut saisie de remords.

- Demain, on sort ! declara-t-elle en faisant tourner le présentoir à souvenirs.

- Comment ça, on sort ?

Le lendemain, il faisait très chaud, un de ces après-midi torrides où les pavés sont brûlants, le soleil vertical et les siestes profondes. Odile ne portait que des sandales et une petite robe de coton fuchsia ; moi un bermuda, un t-shirt et une paire de tongs fatiguées. « Muséum d’archéologie littorale », ça en jetait !  Une vénérable bâtisse en pierre ocre, une guichetière indolente entre deux âges, deux billets plein tarif. On commence par les salles du rez-de-chaussée et du premier étage. On se tape des alignements de vitrines replies d’objets de la vie quotidienne gallo-romaine : fibules, vases plus ou moins complets, boucles d’oreilles et lampes à huile… Quand Odile se penche pour lire les notices explicatives, cela découvre un peu plus ses cuisses bronzées et je me sens à l’étroit dans mon bermuda. Entre des portes, dans une encoignure, un gardien à casquette somnole sur une chaise.

On termine la visite par les salles voûtées du sous-sol, là où sont exposées les statues. Il y fait frais. Odile en frissonne de plaisir. Nous sommes seuls. La douce lumière des spots caresse la pierre millénaire, les courbes des hanches minérales, comme ma main qui soulève la robe d’Odile. Nous nous embrassons à l’ombre d’un Apollon sans tête, au sexe pré-pubère. La peau des fesses d’Odile a la blancheur du marbre antique, sa chatte blonde est aussi émouvante et chaude que le pubis glabre des Vénus romaines. On baise en bonne compagnie, sous le regard aveugle d’une Minerve en armes, de sévères sénateurs en toge, de bustes d’empereurs à tête couronnée de lauriers, de nymphes et de naïades lascives. Odile est ma déesse callipyge, je suis son Priape domestique ; ses seins sont d’albâtre, ma bite est d’airain. Tout en forniquant me revient en mémoire la scène finale des Visiteurs du soir, lorsque les deux amants sont métamorphosés en statues de pierre par Satan en personne. J’ai tellement peur que j’en oublie de jouir. Pas Odile qui avant de quitter la galerie se permet de caresser le cul de l’Apollon sans tête et même de lui embrasser le zizi de marbre où elle laisse un peu de gloss vermillon

- On devrait sortir plus souvent, me dit Odile dans la rue abrutie de chaleur. Finalement, les trucs culturels, c’est pas aussi chiant que je croyais.

 

© Michel Koppera, mai 2009


Avouez que je vous ai gâtés pour les illustrations ! La 3ème image, celle de la femme en porte-jarretelles qui chevauche un Apollon est signée Brian Bagnall.
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Dimanche 24 mai 2009 7 24 /05 /Mai /2009 11:21

Coucou, me revoilà après une escapade normande. Au menu, le numéro 3 de la revue Zoom.
D'abord deux dessins signés Didier Moreau: , dont un qui accompagnait ce poème de Georges Bataille
" Tu m'étrangles comme la mort
Je sais cela misérablement
Je ne te trouve qu'agonisant
Tu es belle comme la mort

Je t'aime comme on délire
Tu sais que ma tête meurt
Tu es l'immensité la peur"
























































Puis deux photos de Jean François Bauret. Portraits de famille très troublants, je veux dire qu'ils transgressent des tabous... Pourrait-on aujourd'hui publier de telles photos sans soulever le tollé des bien-pensants, des politiquement corrects ? je n'en suis pas sûr...


P.S :Enfin, pour terminer quelque chose qui n'a rien à voir. Pendant ce court séjour normand, je suis allé voir une exposition de dessins de Hugo Pratt. Si vous passez par Cherbourg, n'hésitez surtout pas, ça vaut vraiment le déplacement. Oui, je sais, c'est loin, c'est au bout du bout, mais l'entrée est gratuite, alors...

Par michel koppera - Publié dans : zoom - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 20 mai 2009 3 20 /05 /Mai /2009 05:22

Aujourd'hui, départ sur les routes pour la grande transhumance du pont de l'Ascension. Je serai donc absent pour quelques jours ( retour dimanche). En attendant  je vous laisse avec ce montage photo . Il s'agit d'un tirage effectué en superposant deux négatifs : en arrière-plan, vous distinguez le sexe de Valérie ( avec ses lèvres très charnues et sa belle touffe), et au premier plan, une photo de menhir prise quelque part dans la campagne bretonne. Menhir éminemment phallique, comme de bien entendu. J'avais donné pour titre à ce tirage particulier : "Soeur Anne, ne sens -tu rien venir ?"

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