Lundi 29 juin 2009 1 29 /06 /Juin /2009 07:34

Baiser chez des amis

 

Chez mes amis.

Pour l’occasion, Sandra et Bernard ont mis les petits plats dans les grands. On peut dire qu’on est gâtés : langoustines fraîches, carré d’agneau accompagné d’un gratin d’aubergines, sorbet de fruits rouges maison. Ça fait plus d’un an qu’on ne s’était pas revus et, à cette époque, je vivais encore avec Nadège.

Nadège, ils y étaient habitués, ils avaient même fini par croire qu’on ne pourrait pas vivre l’un sans l’autre. Six années, tout de même, ça ne s’efface d’un simple geste de la main sur une poignée de porte ! Et pourtant… Exit Nadège, histoire terminée, classée et oubliée… enfin presque. Désormais, il faudra dire Edwige. Avec cette finale identique qui tombe bien mal, les conversations auraient pu tourner au numéro de funambules. Cependant, on parvient à se demander des nouvelles sans parler de Nadège, à évoquer le passé sans prononcer le nom de Nadège, à repartager des souvenirs communs sans se rappeler de Nadège… À table, Bernard garde le sourire et Sandra croise et décroise ses belles jambes, comme si elle cherchait désespérément la bonne posture pour ne pas faire de gaffes.

Le dîner s’achève tant bien que mal. On écoute quelques CD tout en discutant boulot, politique et cinéma. On ne parle ni d’amour ni d’avenir : terrain miné ! Edwige se tait, elle écoute. Elle fait ça très bien.

Sandra nous accompagne jusqu’à la porte de la chambre d’amis. Une petite pièce douillette qu’ils ont aménagée dans une aile de la maison. C’est simple, mais accueillant. Sandra a mis des doubles rideaux aux fenêtres, Bernard a accroché quelques-unes de ses aquarelles au mur. Il y a un grand lit bateau, une table de chevet, et même une petite bibliothèque en cas d’insomnie. J’y ai beaucoup de souvenirs.

- Alors, comment tu les trouves ?

- Plutôt sympas… Tu les connais depuis longtemps ?

- Plus de vingt ans. On était au lycée ensemble.

Je l’observe pendant qu’elle se déshabille et jette ses vêtements en vrac sur le tapis. Je regarde ses seins, ses cheveux blonds ; je pose la main sur ses hanches nues, entre ses cuisses entrouvertes…

- Le lit, il est comment ?

- Pas mal, mais je crois me souvenir que le sommier grince un peu…

Effectivement, il grince. Peut-être que c’est à cause de ça qu’Edwige n’a pas joui comme d’habitude… Ou alors, c’est à cause de ses règles qui sont arrivées en pleine nuit, sans prévenir, et qui ont taché les draps et même le matelas. J’espère que Sandra et Bernard ne seront pas fâchés…

 

Chez ses amis.

Je dois admettre qu’on n’a pas été trop mal reçus, même si Juliette n’a rien d’un cordon bleu. Plateau de fruits de mer sans doute acheté chez un traiteur, mouton rôti et glaces à l’eau parfumée. C’était bon, sans plus. Pas de quoi se relever la nuit ! À table, Pierre, le mari de Juliette avait le sourire grimaçant. Mine de rien, il reluquait les cuisses d’Edwige qui pour l’occasion portait une jupe bien courte. Je mettrais ma main au feu que ces deux-là ont déjà baisé ensemble et que ça ne date pas du siècle dernier.

Le repas n’en finissait pas. La conversation, c’était Radio Nostalgie : les souvenirs succédaient aux souvenirs, les sous-entendus aux non-dits. Edwige et nos hôtes échangeaient des rires et des regards complices. De temps à autre, rayonnante de joie enfantine, elle me prenait à témoin :

- Tu te rends compte ! Tu aurais vu ça ! Dommage que tu n’aies pas été là, tu te serais bien marré !

Je souriais, enfin j’essayais. Comme si j’avais choisi de ne la rencontrer que l’an dernier !

Enfin on nous a montré le chemin de la « chambre d’amis ». Ou plutôt du débarras aménagé. Il avait suffi de dérouler un tapis sur le linoléum, de remonter un vieux lit et une table de nuit dépareillés, d’accrocher aux murs quelques déplorables tableaux et de mettre des doubles rideaux à la fenêtre. Neuf mètres carrés à tout casser, au bout d’un couloir très loin de la salle de bain et des toilettes. Ça sentait le renfermé, c’était la « chambre d’amis ». Il n’y avait même pas une chaise pour poser ses fringues ! Mais Edwige s’était mise à poil, avait sauté sur le lit et y minaudait comme une chatte qui vient de retrouver son panier.

- Le lit n’a pas l’air terrible…

- C’est pas grave, allez viens, donne-moi ta bite !

Dans le noir, j’ai repensé à Nadège, et aussi à toutes les fois d’avant où Edwige avait baisé dans ce lit, avec d’autres mecs et, sans aucun doute, avec Pierre… Au dernier moment, je me suis retiré et j’ai tout balancé dans les draps.

 

© Michel Koppera, juin 2009 ( vous aurez reconnu un dessin de Martin Veyron et une illustration de Jean Morisot )

 

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Samedi 27 juin 2009 6 27 /06 /Juin /2009 15:14

















Baiser sur une île déserte

 

La meilleure chose à faire, c’est de se branler en attendant Vendredi et peut-être Dimanche…

 

© Michel Koppera, juin 2009

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Vendredi 26 juin 2009 5 26 /06 /Juin /2009 08:28

Vladan MATIJEVIC ( né le 16 novembre 1962 )

Les aventures de Minette Accentiévitch

Sous-titre : Court roman de chevalerie  (Editions  Points Seuil, 2007)

Titre original : Casovi Radosti ( leçon de joie)  paru en 2000

Traduit du serbe par Gojko Lukic et Gabriel Iaculli.

 

À toutes mes compagnes, je me suis permis de demander un jour de tenter de m’expliquer ou de me décrire ce qu’elles éprouvaient au moment de l’orgasme. Cette question me hantait et me hante encore. Si j’ai parfois obtenu des explications incomplètes, le plus souvent elles m’ont avoué être incapables de me répondre tant la chose leur paraissait indescriptible, comme abstraite. Je m’en suis donc remis à la littérature pour tenter de trouver la clef de ce mystère.

Voici par exemple la description de l’orgasme de Minette Accentiévitch, même si le point de vue me semble essentiellement masculin. Et vous, mesdemoiselles et mesdames, vous reconnaissez-vous dans ce texte et qu’en pensez-vous ?

 

Orgasme ( pages 93-95 )

 

Les muscles de son abdomen sont devenus de pierre et ses muscles vaginaux se sont resserrés comme un boa autour de son butin. De ses mollets, elle le poussait par les fesses pour l’enfoncer au plus profond d’elle. Ô quelles délices l’ont envahie ! Ses lèvres se sont ouvertes pour jeter un cri, mais seul un gémissement est sorti de sa gorge, pourtant suffisamment audible pour provoquer un scandale si l’on était en train de la branler dans un cinéma ou de lui frotter le pubis dans un autobus plein de monde. Elle n’avait aucune conscience d’où elle se trouvait, ignorait si elle était dans une voiture où le levier de vitesses, le frein à main et d’autres mandrins devenaient des phallus pointés sur elle, ou dans une entrée d’immeuble où les ampoules ont grillé plutôt que d’éclairer des graffitis obscènes, ou encore dans un bois où chaque bulbe de champignon ressemblait à un gland. Un instant elle a cru être une gamine qu’un garçon, au cours d’une excursion scolaire, pénètre par derrière, tandis que sur l’autre lit sa copine fait semblant de dormir. Et comme elle ne sait ni qui elle est ni où elle est, on comprendra qu’elle ne sache non plus avec qui elle est, et ce n’est pas un chuchotement indistinct et entrecoupé qui va l’aider à le savoir.

   En elle sont, lui semble-t-il, tous les hommes du monde, et tous les ancêtres mâles, et son père, et tous les descendants encore à naître. Dans toutes les ouvertures de son corps s’enfoncent des membres, l’un plus gros que l’autre. Ils s’enfoncent dans ses oreilles, dans son nombril, dans la fossette de son menton. Dans les années de sa vie, dans ses jours, ses rêves, ses désirs, dans son nom même. Les os de son bassin s’écartent pour livrer passage à un membre géant, somme de tous les membres qui se sont raidis et ont durci à cause d’elle, et chaque pore de sa peau s’ouvre, bâille, prêt à contribuer à la réception du colosse. Elle a envie que ses entrailles deviennent la tanière de ce membre géant, elle a envie de finir empalée sur lui, d’être tuée par lui. Elle est prête à se vider de soin sang sur des feuilles humides, sur un matelas trempé de sueur dans un gymnase, dans une cave obscure sous les yeux d’araignées curieuses et de scorpions hautains, elle est prête, où qu’il puisse se trouver.

On peut même dire que sur son visage apparaît la peur qu’elle ne revienne plus à la vie après cet orgasme, qu’il ne lui reste plus suffisamment de force pour en chercher de nouveau un pareil, car un meilleur, elle ne pourra certainement pas y atteindre, elle en est convaincue. Elle voudrait être consumée par le désir de stupre, être déchirée, remplie de foutre, que le foutre gicle de sa bouche, de ses oreilles, de son nez, qu’il se déverse alentour, qu’il inonde le monde entier, qu’elle en finisse de courir après les jouissances. Mais au bout d’un moment, elle se laisse gagner par la paix environnante. Seul son clitoris palpite encore avec une frénésie inentamée comme s’il marquait les dernières secondes, comme s’il faisait le décompte avant la grande explosion, avant l’éruption finale, avant l’éjaculation qui fera de ce monde un ex-monde. Une goutte de sueur glisse dans la raie de son cul et efface les pressentiments apocalyptiques. Qu’il était bon, cet orgasme –se dit-elle en desserrant l’étau de ses jambes, puis en donnant des tapes sur le dos de l’homme, le genre de tapes qu’on donne à un cheval qui est arrivé le premier au poteau, elle remet à plus tard la réflexion sur le sens de la phrase formée dans une sorte de semi-conscience -, je suis mortelle, mais indestructible. 

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Mercredi 24 juin 2009 3 24 /06 /Juin /2009 14:16
Donc, après les photos, les dessins :
Le gros dossier, c'était Ernst FUCHS ( né à Vienne le 13 février 1930) dont je vous propose ici 5 oeuvres.
1) L'étreinte
2) La danse d'Esther

3) Esther après

4) La mort et la jeune fille
5) le bain.

Puis deux dessins extraits de la première B.D underground parue en URSS. L'héroïne en était Octobriana ( sorte de Barbarella version soviétique, avec des formes à la Raquel Welsch !) Une curiosité pour l'époque.

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Lundi 22 juin 2009 1 22 /06 /Juin /2009 16:16

Le numéro 11 de Zoom était tellement riche en images qu'il fera l'objet de deux articles. Le premier sera consacré à la photo, le second aux illustrateurs.
À tout seigneur tout honneur, commençons par une photgraphie de Jacques Henri LARTIGUE (1896-1986). Cliché daté de 1920 et intitulé :" les mains de Bibi". Il y a beaucoup de respect et d'amour dans cette image.

Premiers essais d'utilisation du laser en photo. Il s'agit d'un cliché signé Carl Frederik REUTERSWALD. Nous étions en 1971 !

Deux "portraits" de l'actrice Catherine JOURDAN réalisés par Alain FLEISHER ( la technique de la surimpression faisait fureur à l'époque )







































Enfin une photo signée Jerôme DUCROT, photographe de mode et "people", né en 1935 en Algérie et à l'époque installé aux USA. Il avait déjà travaillé pour Paris-Match et Vogue. 

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Dimanche 21 juin 2009 7 21 /06 /Juin /2009 12:06
21 juin, c'est l'été, il fait beau. Vous ne savez pas quoi faire ? Pourquoi ne pas aller faire un tour au zoo ?

Baiser au zoo.

 

Une fois par mois, mon cousin Matthieu se rend au zoo avec sa femme Nina. Toujours le même jour, le deuxième lundi du mois ; toujours le même zoo. Lorsque j’ai appris ça, j’ai d’abord cru qu’ils s’étaient pris d’affection pour un animal en cage ou que c’était leur façon à eux de se donner l’illusion de voyager au loin à peu de frais.

Nina a 42 ans. C’est une petite femme brune, plutôt boulotte, avec des jambes courtes et un visage avenant. Je ne l’ai jamais connue de mauvaise humeur. Matthieu a presque dix ans de moins que son épouse et ce qu’on appelle un physique ingrat : une dentition pour le moins désordonnée, une petite bedaine et d’énormes mains poilues de bûcheron canadien. Bien qu’habitant une petite maison avec jardinet, ils n’ont ni chien, ni chat, et n’ont jamais évoqué en public le désir d’en posséder. Aussi, leur visite mensuelle au zoo n’a pas manqué de m’étonner, puis d’éveiller ma curiosité. J’ai profité d’un repas de famille où Matthieu avait un peu abusé du punch pour aborder le sujet. On se trouvait seuls, un peu à l’écart. Il a rougi jusqu’aux oreilles ; décidément, ça devenait intéressant.

- C’est très personnel… Tu vas te moquer de moi…

- Mais non ! Allez, dis-moi. Je te promets que je ne le répéterai à personne !

- Promis juré ?... On y va faire l’amour.

Sur le coup, j’ai cru avoir mal entendu. Sans doute avait-il parlé de vautours ou de loups… Je l’ai fait répéter… Non, j’avais bien entendu !

Alors, sans trop se faire prier, il m’a tout raconté. Ils ont choisi un lundi parce que c’est le jour le plus creux de la semaine, le jour où les allées sont presque désertes, sans enfants, où les gardiens fatigués de l’affluence du week-end sont moins vigilants. Comme Nina a des cycles réguliers de trente jours, le second lundi du mois correspond presque toujours à son ovulation.

- Elle est très excitée et les animaux le sentent, me confie Matthieu.

Le jour venu, Nina s’habille avec une jupe assez ample et ne met pas de slip. Tout comme Matthieu qui porte un survêtement avec un pantalon facile à baisser, sans s’encombrer de boutons, de fermeture éclair ou de boucle de ceinture.

Ils débutent leur visite par les volières des oiseaux exotiques. Ces bêtes-là sont sages, à l’exception des perroquets qui parfois se permettent des sifflets et des quolibets salaces. Ils enchaînent avec les parcs où vont et viennent les grands fauves, comme nimbés d’odeurs sauvages qui font frémir Nina, surtout quand ils la fixent avec leurs yeux dorés de cruelle gourmandise.

Mais les choses sérieuses ne commencent que devant les reptiles qui somnolent dans leurs vivariums tropicaux. Matthieu se laisse masser la bite et les couilles pendant qu’ils contemplent en silence les puissantes torsades de l’anaconda ou du python dont les écailles luisent dans la pénombre. Un frisson de désir court sous les doigts de Nina.

Ils poursuivent avec les grands herbivores de la savane africaine. Nina aime particulièrement les spécimens mâles des girafes et des zèbres. Avec un peu de chance, elle les verra bander et ce spectacle suffit à exacerber sa libido. Matthieu me fait une description méticuleuse du gigantesque pénis des girafes. Il me dit aussi qu’une fois, Nina s’est fait lécher la vulve à travers le grillage d’un enclos par un jeune buffle, mais j’ai du mal à le croire.

Le quartier des grands primates constitue le clou de la visite. On y trouve un couple de bonobos, une douzaine de chimpanzés et surtout un magnifique orang-outang solitaire qu’on peut admirer derrière une épaisse paroi de verre. C’est là que ça se passe. Quand ils voient le couple arriver – Matthieu m’affirme même qu’ils sont attendus – les chimpanzés cessent leurs jeux de balançoire et d’épouillage et se rassemblent devant leur grille. Nina soulève sa jupe, Matthieu baisse son pantalon. Ils se branlent  de concert. Puis, Nina se met à quatre pattes, la jupe repliée sur les reins, la croupe en l’air ; accroupi derrière elle, Matthieu la prend en levrette. Les chimpanzés hurlent et trépignent de joie, le couple de bonobos baise furieusement, l’orang-outang envoie son sperme sur la vitre, Nina et Matthieu jouissent en grognant.

- Ça nous rend heureux, conclut-il en me laissant.

J’ai raconté l’histoire à Nadège et, à force d’insinuations, je l’ai convaincue de tenter l’expérience. Mais de toute évidence, Nadège n’est pas Nina et je ne suis pas Matthieu. Si le regard doré des grands fauves nous a procuré quelques frissons, le spectacle des reptiles nous a plutôt glacé le sang. Pour nous, les grands herbivores de la savane africaine n’ont fait que d’énormes bouses. Quant aux primates, non seulement ils ont à peine jeté un œil à la chatte pourtant généreuse de Nadège, mais quand on s’est mis en position d’accouplement, les chimpanzés nous ont jeté en criant des trognons et des pelures de fruits douteux et l’orang-outang a copieusement pissé sur la vitre de sa cage.

 

© Michel Koppera, juin 2009


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Vendredi 19 juin 2009 5 19 /06 /Juin /2009 09:28

C'est le moment du bac, un peu de réflexion ne peut pas faire de mal... 
V.Despentes King Kong Théorie (Editions Grasset , 2006)

Chapitre : Porno sorcières

 

Le porno pose un vrai problème : il défoule le désir et lui propose un soulagement, trop rapidement pour permettre une sublimation. À ce titre, il a une fonction : la tension dans notre culture entre délire sexuel abusif (en ville, les signes en appelant au sexe nous envahissent littéralement le cerveau) et rejet exagéré de la réalité sexuelle (on ne vit pas dans une giga-partouze perpétuelle, les choses permises ou possibles sont même relativement restreintes). Le porno intervient ici comme défoulement psychique, pour équilibrer la différence de pression. Mais ce qui est excitant est souvent embarrassant, socialement. Rares sont ceux et celles qui ont envie d’assumer en plein jour ce qui les fait grimper aux rideaux, dans le privé.* On n’a pas forcément envie d’en parler avec nos partenaires sexuels. Domaine du privé, ce qui me fait mouiller. Car l’image que ça donne de moi est incompatible avec mon identité sociale quotidienne.

Nos fantaisies sexuelles parlent de nous, à la façon détournée des rêves. Elles ne disent rien sur ce que nous désirons voir arriver de facto. (…)

On demande trop souvent au porno d’être l’image du réel. Comme si ça n’était plus du cinéma. On reproche par exemple aux actrices de simuler le plaisir. Elles sont là pour ça, elles sont payées pour ça, elles ont appris à le faire. On ne demande pas à Britney Spears d’avoir envie de danser chaque soir qu’elle se produit sur scène. Elle est venue pour ça, on a payé pour voir, chacun fait son boulot et personne ne râle en sortant « je crois qu’elle a fait semblant ». Le porno devrait dire la vérité. Ce qu’on ne demande jamais au cinéma, technique de l’illusion par essence.

On demande précisément au X ce qu’on craint de lui : dire la vérité sur nos désirs. Je n’en sais rien, moi, du pourquoi c’est à ce point excitant de voir d’autres gens baiser en se disant des saloperies. Le fait est que ça marche. Mécanique. Le porno révèle crûment cet autre aspect de nous : le désir sexuel est une mécanique, guère compliquée à mettre en branle. Pourtant, ma libido est complexe, ce qu’elle dit de moi ne me fait pas forcément plaisir, ne cadre pas toujours avec ce que j’aimerais être.* Mais je peux préférer le savoir, plutôt que tourner la tête et dire le contraire de ce que je sais de moi, pour préserver une image sociale rassurante.

 

* C’est moi qui souligne

 

et pour conclure, cette très sensuelle illustration de Jean Morisot. Le dessin de la couverture du livre est signé Marie Meier
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Mercredi 17 juin 2009 3 17 /06 /Juin /2009 15:48

Janvier 1972, dixième numéro de ZOOM. Très riche, avec un beau dossier consacré à la photographe Sarah MOON, comme cette image pour Harper's Bazaar ( édition anglaise) C'est quasiment religieux !


Deux dessins de Douglas FIELD, illustrateur né à Salisbury en 1945. Etudes en Angleterre, puis voyage aux USA en 1971.













 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


















Un dessin de Douglas BINDER,  et son univers très particulier et si facilement reconnaissable.( né en 1941, d'origine anglaise )

Une photo de Dennis STOCK, photo prise à Novato dans une communauté hippie. Belle image de la mixité, sensuelle et tendre. ( pour la plus célèbre photo de Dennis Stock, je pense qu'il est plus simple de chercher sur internet, vous y trouverez sans difficulté le cliché pris à Venice ( Californie ) Brucemas day...)

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Lundi 15 juin 2009 1 15 /06 /Juin /2009 04:23
Pour ce 17ème volet de la série, Camille m'a de nouveau fait l'honneur d'un dessin et je l'en remercie.


Baiser dans les toilettes publiques

 

Quand on arrive par l’autoroute, à une trentaine de kilomètres de N*, il y a une aire de repos plutôt bien entretenue. On peut y vérifier la pression des pneus, y acheter des boissons fraîches dans une sorte de boutique ambulante, et surtout y faire un arrêt pipi. Avec Martine, c’est toujours là qu’on s’arrête, envie ou pas. On y a comme qui dirait nos habitudes. Reste juste à décider si on ira dans les toilettes pour femmes ou les toilettes pour hommes.

Les toilettes pour femmes.

On les choisit avant tout pour leur propreté, bien qu’il nous soit arrivé de les trouver en triste état, mais c’était un jour de grands départs. En général, les odeurs y sont plutôt agréables presque fleuries, les carrelages des sols et des murs impeccables et on n’y manque jamais de papier hygiénique. C’est là que nous entrons lorsque nous souhaitons baiser à l’ancienne, je veux dire sans risque mais aussi sans émotions fortes. On se glisse discrètement dans une des cabines, on met le verrou et on se met dare-dare à l’ouvrage. Martine relève sa jupe, baisse sa culotte ; j’ouvre mon pantalon, je sors ma bite. Si je bande à peine, Martine me suce un peu, mais le plus souvent c’est inutile. Alors, je m’assois sur la cuvette, Martine me chevauche, me présentant son cul et sa chute de reins. On serre les dents pour ne pas faire de bruit. On n’écoute pas vraiment de qui se passe dans les cabines voisines ou devant les lavabos. On reste concentrés sur notre affaire. Ça nous prend cinq à dix minutes de patient limage. Je me permets parfois la fantaisie de lui caresser un sein ou de lui titiller gentiment le trou du cul, mais rien de plus. On a notre orgasme individuel. La seule fantaisie que nous nous offrons, et encore pas à chaque fois, c’est de nous observer en train de pisser. À genoux à côté de la cuvette, Martine regarde ma miction avec sérieux ; puis c’est à mon tour. Avec un peu de chance, je verrai en prime un filet de mon sperme couler de sa vulve et tomber en gouttes épaisses dans le fond de la cuvette. On reprend la route sans tarder.

Les toilettes pour hommes.

En dernier ressort, c’est Martine qui décide d’entrer ou pas dans les toilettes côté hommes. Elle m’envoie en éclaireur pour s’assurer que la voie est libre. À chaque fois, on a le cœur qui bat vite. Martine a les yeux dans le vague, comme si elle avait bu. Je connais ce regard, c’est celui des mauvais jours : jours de règles en retard, d’humeur maussade… Et pire encore si c’est au retour d’une visite chez ses parents... Une fois enfermés dans notre cabine, on ne se touche pas tout d’abord. L’oreille aux aguets, Martine écoute les bruits proches : chasses d’eau, clapotis d’urine dans les cuvettes, zips de fermetures éclair, froissements de papier hygiénique. Une forte odeur de pisse mâle remplit l’espace jusqu’à l’écoeurement. Tout en écoutant, Martine consulte les inscriptions sur les cloisons et la porte des toilettes, graffitis obscènes, adresses de rendez-vous gays et numéros de téléphone pour un premier contact. Il lui arrive d’appeler un de ces numéros sur son portable, rien que pour écouter le message d’accueil d’un homme qui lui décrit en détail son érection et son attente de bite dans le cul. Martine pose la main sur ma braguette et masse lubriquement mon érection tout en composant un nouveau numéro. Dans la cabine voisine, un homme vient de prendre place. On l’entend uriner, un jet puissant qui fait chanter la cuvette, puis on distingue son souffle court. Martine me regarde en souriant : le mec se branle, elle l’a aussitôt deviné. Je soulève sa jupe et glisse ma main droite dans son slip. Je m’en doutais, elle est trempée. Je lui masse le clitoris hypertrophié de désir.
 Sa mouillure est intense et m’englue les doigts. Elle a sorti ma queue et la pétrit avec la même ardeur que celle du mec qui se masturbe de l’autre côté de la cloison. Martine se shoote aux phéromones. Dans la grande salle carrelée aux urinoirs, c’est le ballet incessant des hommes pressés, le chuintement des chasses d’eau, le battement des portes à double battant. Le mec d’à côté éjacule en silence, Martine me serre la queue. On attend encore quelques instants pour se mettre à baiser pour de bon. On est debout, face à face, bouche contre bouche, ventre à ventre. Finalement, Martine enlève son slip et me repousse vers le siège. On prend notre position habituelle. Elle s’encule d’autorité, elle est devenue homme-femme. Elle a l’orgasme laborieux. Quand c’est terminé, si elle est bien disposée, elle me donne en cadeau le spectacle d’un étron tout frais. Avec un peu de chance, il sera strié de foutre encore chaud. Nous sortons des toilettes pour hommes, bras dessus, bras dessous, sous les regards jaloux des hommes debout, les jambes légèrement écartées, devant les urinoirs.

 

© Michel Koppera, juin 2009        


je suis désolé pour Camille, mais je ne connais pas l'auteur du second dessin ( celui de la fellation) car je sais qu'il lui plaira sans doute. par contre, le dernier est une illustration de Jean-Marie Poumeyrol parue dans son premier album. Elle a pour titre "Travestis" ( 54 X73 cm) et date du 26 octobre 1970
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Samedi 13 juin 2009 6 13 /06 /Juin /2009 10:59

Novembre 1971, numéro 9 de ZOOM avec un très gros dossier consacré au photographe Will Mac Bride qui avait réalisé un album photos à partir du Siddhartha de Hermann Hesse. On était en plein dans la période mystique post-hippie, avec fascination de tout ce qui était oriental et plus particulièrement indien ou afghan... De ce long article, je n'ai retenu que cette douce photo qui acompagnait un extrait du texte d'hermann Hesse.

Sinon, J'ai retenu un cliché de Jean-François Bauret qui nous livrait une image très "colorée"  de la grossesse

Puis une photo noir et blanc de
François-Gérard MATTHYS

Enfin, des personnages de l'univers de Chester Gould ( créateur entre autres du personnage de Dick Tracy)


Par michel koppera - Publié dans : zoom
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