Samedi 14 mars 2009 6 14 /03 /Mars /2009 18:54

Dans le recueil de Serge Lama paru en 2007 aux Editions Anne Carrière " Sentiment Sexe Solitude", je vous ai sélectionné 10 poèmes très érotiques, voire obscènes. À l'époque, on parla beaucoup de ces poèmes, parfois pour dire du mal de leur auteur. Moi, j'aime bien, je trouve ça sympa, souvent touchant, toujours sincère... Je vous laisse juges.

J’aime les cons à la folie,

Les clitos, raides tours de guet ;

Je ne suis jamais fatigué

D’en sucer la mélancolie

Et leurs larmes me rendent gai.

 

J’aime à mort sucer les cramouilles

Ce maquis, cette rose raie,

Ma langue y dessine à la craie

Des mèches de flamme qui mouille

Et j’avale tous leurs secrets.

 

Vive les chattes bien poilues

     Et bien charnues,

Le rouge rit sous le velu

    De leurs chairs nues,

Vive les chattes qui s’écartent

Entre mes doigts comme des cartes.

 

Mon sexe n’est hélas que mon onzième doigt,

Je voudrais que mon corps entier pénètre en toi.

 

Dans l’anneau de l’anus

Si lisse de Vénus

Gicle le terminus

De l’homo erectus.

 

D’oblongs agrumes, des engins,

Sceptres spéciaux, spacieux, spatiaux, ces monolithes

Effleurant ton pruneau d’Agen,

Godemichés aristocrates, vits d’élite

Sont seuls dignes de ton vagin.

 

 Tant que vous êtes seule, osez,

Profitez-en pour vous baiser

Vous-même, dans ce va-et-vient

Dont seule la nuit se souvient,

Ce sera d’autant plus exquis

Que vous choisirez avec qui.

 

Chère élève studieuse,

Chaque nuit branle-toi,

Dans ta fente insidieuse

Enfonce tous tes doigts,

Décapsule ton cul

D’un doigt juste mouillé,

Ça, j’en suis convaincu,

Va le déverrouiller.

Cette entrée interdite

Prépare-la petite,

Pour qu’un beau prince y glisse

Un bâton de réglisse.

 

Je voudrais te voir

Une nuit entière

Derrière un miroir

Sur une litière

Te faisant fourrer

De mille manières,

De pipe en pipe

De type en type,

Avec des gonzesses

Te léchant les fesses…

Moi, dans mon fauteuil,

Je me rince l’œil.

 

Je sais des femmes de tout âge

Aux bouches pleines de vagins

Et qui s’enfoncent des engins

Enormes et lourds, qui fourragent

Leur rouge théâtre qui geint.

 

 

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Vendredi 13 mars 2009 5 13 /03 /Mars /2009 07:40


Les photos parlent d'elles-mêmes. Il suffit de voir les touffes de poils sous les aisselles de Penelope Cruz, poils longs et soyeux, d'un noir charbonneux,  à l'image de son abondante chevelure, pour deviner l'autre touffe, la grande, la sublime, la secrète... Penelope doit avoir une chatte fantastique, drue, épaisse, large, majestueuse.... Une chatte tropicale, chaude comme son nom.... J'aimerais tant écarter le drap qui dérobe son ventre à nos regards ou soulever sa jupe noire, écarter ses cuisses et voir, même pas toucher, non rien que voir ! Mais je m'emporte ! On ne peut que se dire que la nature est parfois vraiment bien faite, ou remercier Dieu d'avoir créé des femmes si belles ! Si l'un d'entre vous possède dans un repli secret de son ordinateur ou dans ses archives une image de cette splendeur pileuse, qu'il m'en envoie une copie !  


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Mercredi 11 mars 2009 3 11 /03 /Mars /2009 07:23


À l'occasion de la sortie  le 4 mars en livre de poche de mon recueil de nouvelles érotiques "Body Gym", j'ai le plaisir d'offrir aux 10 premiers lecteurs de ce blog qui le souhaitent un exemplaire de ce livre avec une dédicace personnelle. Pour cela, il vous suffit de me communiquer vos coordonnées postales et vous recevrez dans quelques jours votre cadeau
Faites votre demande en m'écrivant :
mkoppera@orange.fr

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Mardi 10 mars 2009 2 10 /03 /Mars /2009 12:37

Dans les années 1941-1943, Balthus peignait son célèbre tableau intitulé «  Le salon ». On y retrouve les thèmes favoris de l’artiste : des jeunes filles en jupe bien courte, un lieu clos, des poses lascives et ambiguës… Commentaire du tableau par Jean Leymarie dans l’ouvrage consacré à Balthus paru aux éditions Skira en 1982 : «  Voici, sous son aspect littéral et aussitôt mystérieux, la grande pièce du salon, son espace quadrangulaire, ses fines plinthes lambrissées et son lourd décor  bourgeois, le piano, le guéridon, le sofa, les étoffes aux plis mouvementés sur ces gros meubles curvilignes. Une même fillette se dédouble en deux figures opposées, l’une active et l’autre passive, la liseuse accroupie au sol,(…) la dormeuse renversée à l’appui du sofa, les jambes à califourchon. »

Trente années plus tard, en janvier 1971, Jean-Marie Poumeyrol  signait une œuvre qu’il intitulait « Les petites filles modèles ». Difficile de ne pas faire le rapprochement. Certes les jupes ont encore raccourci, les gestes ont gagné en cruauté et en audace, mais on retrouve la même atmosphère érotique … Nous sommes passés du salon bourgeois aux bancs de l’école primaire. Où est donc l’institutrice ? On la devine dans la cour à surveiller la récréation. Ces deux-là sont punies ; contrairement à ce qu’annonce le titre, ce sont de mauvaises élèves, et si ce sont des modèles, ce ne sont pas des modèles de vertu mais de vice… Les cahiers sont mal tenus, les cuisses très écartées, les doigts curieux et précis dans le plaisir comme dans la cruauté, les culottes trop étroites pour contenir tous leurs désirs de femmes…

J’aime et j’admire les deux œuvres, j’aimerais les voir réunies dans une exposition du musée Koppera. Et vous ?

L’œuvre de J.M Poumeyrol a été publiée dans l’album paru en 1972 aux Editions Le terrain vague.

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Dimanche 8 mars 2009 7 08 /03 /Mars /2009 17:31

Nicole AVRIL, Ron FAFFAELLI

En 1976, paraissait aux éditions Tchou/Vertigo un album de photos de Ron Raffaelli en noir et blanc ( format paysage 30x20) accompagnées de textes de Nicole Avril ( alors  compagne de J.P Elkabach). Le livre s’intitulait EXTASES et fut un des premiers livres grand public à caractère presque pornographique. Si les photos allaient effectivement bien au-delà des conventions érotiques de l’époque, les textes qui accompagnaient chacun des 9 chapitres (1 chapitre = 12 photos) restaient d’un grand classicisme.

Comme ces extraits du chapitre 5 «  Nous inventerons des jeux secrets »

« Je suis tout ce que je veux que je sois. Et je soupire, et je crie, et je gonfle, et je me tords, et je danse, et je m’écartèle. À nouveau fiévreux, tu reprends l’exploration de mes terres et tu pousses ta charrue dans la glaise toute humide des pluies d’équinoxe ; ton soc s’enfonce et tranche un sillon profond au cœur de mon territoire tandis que les mouettes suivent au ras de mon ventre le fil sanglant de ton empreinte (…)

 … Il est des après-midi où nos fermons portes et fenêtres sur notre folie. Nous inventons des jeux secrets. Autour de « il était une fois », nous tissons nos pensées cachées et nous nous émerveillons d’oser formuler et assouvir chacun de nos désirs. Au fil de notre instinct, nos exigences sont sans limites.

Parfois je deviens ton époux, ton amant, et, tandis que je m’arcboute, j’aime t’épuiser sous moi et te sentir haleter. Tu m’entraînes à travers les forêts sibériennes. D’une main je tiens mes rênes et de l’autre, sans cesse, je te harcèle. Je ne te donnerai pas le temps de t’ébrouer dans la rivière, il faudra poursuivre ta route encore et encore. Au bout du voyage, je sens que l’éternité rôde. »

Je vous ai sélectionné 2 photos de Ron Raffaelli, extraites de l’ouvrage.


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Vendredi 6 mars 2009 5 06 /03 /Mars /2009 19:23

Ivre de pain perdu, extrait n° 2

Il y avait aussi des passages plus conventionnels, comme cette lettre qu’une adolescente, Angiolina, adresse à Nil, lettre où elle exprime son amour et son désir ( extrait du chapitre 5, pages 110-111)

« Mon amant tout nu, tout doré, j’ai envie de tes lèvres, de ton corps, de ton sexe, de la lueur qui danse dans tes yeux durant le plaisir. Quand donc te retrouverai-je dans notre lit de Monsieur-le-Prince, à la lueur su cierge, à la musique de Donovan ? Je désir tellement cet instant. J’ai drôlement envie d’être dans vos bras, je caresse mon ventre, mes cuisses, mes épaules, en m’imaginant que c’est votre peau si douce que je sens sous mes doigts, ou mieux, que ce sont vos mains qui me caressent. Je vous désire, j’ai envie de vous – très fort. J’ai envie que vous me preniez dans vos bras, que vous m’allongiez sur le lit où nous nous sommes tant de fois caressés, que vous me serriez contre votre poitrine, que vous me fassiez l’amour comme à une femme, et aussi comme à un petit garçon.

 J’aime presser ma bouche sur votre bouche tiède et profonde, je vous savoure Nil tout nu, rôti de soleil, Nil sur canapé, Nil parfumé aux senteurs orientales, Nil et les endroits secrets de son corps… Je veux dire qu’il me laisse le déshabiller sans rien dire, ses cils graves baissés sur moi, il fait « Oh ! » parce que je me montre audacieuse. Nil nu, sans défense, il ne bouge pas, si, parfois il tressaille un peu, il gémit un peu. Non, ne me touchez pas, mon amant soleil ! Restez immobile, faites le pharaon, vous avez compris ! Nil dont les fesses s’embrasent, sentez-vous mes mains avancer sur la face intérieure de vos cuisses ? Vous rendez-vous compte que vous vous ouvrez, tout doucement, que vous vous livrez à moi ? Je perds la tête et j’ai envie de me serrer contre vous, d’enlacer vos jambes de mes jambes, de vous aspirer de toutes mes forces, de jouir du va-et-vient de Mitrounet, de sentir le soleil se lever en moi. Mais auparavant je veux prendre votre bouche dans la mienne, lécher vos lèvres pourpres, vos dents si blanches, sucer votre langue fruit, boire votre salive. Je veux adorer vos oreilles coquillages, griffer votre dos, là, juste au milieu. Je veux mordre vos bras là où ils sont le plus en chair, après l’épaule. Mon bel ange tentateur, laissez-moi encore perdre mon visage dans vos aisselles parfumées, oh si ! encore. Ta poitrine, je me serre contre vous, c’est si doux, si chaud, tiédeur paisible… Je me laisse glisser le long de votre corps doré, ouvre-toi mon amour, laisse-moi te caresser, te sucer, entre les cuisses tiédeur humide entre les fesses vous gémissez et mordez l’oreiller…les petites boules à Mitroun’ je voudrais tant les prendre dans ma bouche ! Je suis le sillon et enfin ton sexe, ton sexe doux et lisse, le lécher longuement longuement tourner autour à toute vitesse enfouir son extrémité rose sous ma langue vous pétrir avec ma main te sucer te sucer faire jaillir  de toi toute ta semence…

Tu es l’Unique, mon amour du onze août, mon visiteur du soir, mon Nil dont le cœur palpite dans mon sein quand nous nous aimons, mon seigneur du monde. Tes cils sont des ailes de papillon, mon petit niouf-niouf. Moi, je suis ton petit pouf, ton petit poisson, ta lycéenne, ton amante. Jamais je ne serai à un autre. Je me suis donnée à vous et c’est à jamais que je vous appartiens. Je me suis dévoilée à vous corps et âme. Vous m’avez tout pris et vous m’avez tout donné. Il y a là un ouragan d’amour qui nous emportera ensemble à travers les années. Toujours ensemble, toujours les caresses, les tendresses, le plaisir, la gravité, je t’aime, je suis ta rencontre, ton enfant fidèle, ton esclave nubienne, ta maîtresse, ta muse, ton amante absolue pour tous les jours de l’éternité. »   
Etrange tout de même cette toute jeune fille qui demande à être enculée !!!

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Mercredi 4 mars 2009 3 04 /03 /Mars /2009 19:52

Né en 1936, d’origine russe, Gabriel Matzneff connut son heure de gloire à la fin des années 70. Dans ses ouvrages, il ne fit aucun mystère de ses mœurs pédophiles, aussi bien féminines que masculines. La piscine Deligny était un de ses terrains de « chasse » favoris. Plus  tard, dans les années 80, avec un ordre moral plus strict, ses écrits firent scandale et peu à peu, il disparut de la scène médiatique.

Son roman «  Ivre de pain perdu » paru à la table Ronde en 1981 constitue une de ses œuvres majeures. On y retrouve tout l’univers de Matzneff : luxe, vie facile et plutôt oisive, voyages, érotisme et intellectualisme bobo.  Le livre fut même édité en Folio dès 1983.

Voici un premier extrait où nos deux principaux protagonistes du roman, Nil et Rodin, discourent très doctement de la pédérastie. Il va de sans dire que de tels écrits seraient aujourd’hui quasiment impensables. Extrait des pages 34-35 de l’édition Folio

«  Enculage ou touche-pipi, le principal aux yeux de Nil, quand deux êtres se trouvent dans le même lit, c’est qu’ils y fassent des choses qui leur soient agréables à l’un et à l’autre. Telle n’était pas la philosophie de Rodin, qui se mit à dérouler, dans les moindres détails, les mérites du trou du cul. Nous nous tiendrons la bride courte sur ce point, par désir de n’effaroucher pas les mères qui nous lisent. Observons simplement que Rodin possédait le sujet à fond, et que s’il en avait fait une thèse de doctorat de troisième cycle , il aurait sans nul doute ( et non, cher typos, sans cul boute) reçu les félicitations du jury.

- Votre jean marc, qui a douze ans, conclut brusquement le banquier, j’espère que vous le sodomisez ? J’aime qu’un garçon m’offre ses fesses, car c’est le signe d’une nature généreuse. »

Difficile de faire plus explicite !


 

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Lundi 2 mars 2009 1 02 /03 /Mars /2009 14:33


MOI
. Ton évocation de mon séjour à l’hôpital m’a laissé perplexe. Tu parles de mon accident comme d’un événement qui te serait totalement étranger. Aurais-tu oublié comment je suis tombé de cette échelle ?

Lorsqu’on m’a enlevé mon plâtre à la cheville et que j’ai pu de nouveau marcher, j’ai fait mes premiers pas hors de ma chambre. J’ai suivi les couloirs, j’ai pris les ascenseurs… Je n’allais pas au hasard, je suivais une sorte de piste invisible, entraîné par un courant diffus que suivaient d’autres hommes : les uns en blouse blanche, le stéthoscope au cou ; d’autres en pyjama, estropiés, encombrés de pansements comme moi. Je me retrouvai le dernier dans la file des hommes qui patientaient devant une lourde porte à hublot. Nous faisions la queue pour te satisfaire. Je ne te voyais pas, mais j’avais reconnu tes gémissements et parfois tes cris. Enfin, ce fut mon tour. Cela se passait dans une des salles du bloc opératoire, au deuxième sous-sol. Tu étais couchée sur le dos, nue, étendue sur une sorte de table de massage qui te relevait légèrement le buste. Un parapluie de lumière blanche inondait ta peau pâle. Tes cuisses s’ouvraient à la bonne hauteur pour te faire enfiler sans effort. Ton corps était maculé de foutre. L’air était saturé d’odeurs de sperme, de sueur et d’antiseptique. En me voyant, tu as eu un tout petit sourire triste, pareil à une grimace. Tu ne t’attendais pas à moi…

Comme tu avais le vagin plein de foutre, quand je t’ai pénétrée, ça a débordé… Même chose pour ton cul. Ça faisait floc, floc, à chaque coup de piston… J’ai giclé et j’ai compris, à ce moment précis, que tu ne m’aimais pas, que te ne m’aimerais jamais et que je ne te reverrais plus. 
  
  

                 

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Samedi 28 février 2009 6 28 /02 /Fév /2009 11:21


Plus que 3 numéros avant la fin. Ce numéro 28 de l'automne 1985 entretenait encore l'illusion avec quelques documents intéressants, comme des dessins érotiques de Hugo Pratt, ainsi qu'un article instructif sur la technique de peinture de Gustav Klimt, à savoir qu'il commençait par dessiner une femme nue et qu'ensuite, il l'habillait de peinture en quelque sorte.  Le grand dossier était consacré à la partouze, des origines à nos jours, des contrées les plus lointaines à nos salons parisiens. Rien de bien nouveau dans tout ça. Je vous ai donc sélectionné quelques illustrations. Je vous en laisse juges.
1) Pour commencer, un croquis d'Hugo Pratt, intitulé Yes, Tomorrow ( Londres 1979 )

2) Un dessin anonyme des années 1930, pour une partouze de salon. On est entre gens bien, on sait se tenir, et même quand on baise, on garde son rang !

3) Un truculent dessin d' Albert Dubout ( vers 1950). Il ne faut pas moins de 5 freluquets mâles pour venir à bout de cette matronne himalayesque !

4) Illustration de Berthommé Saint-André pour une édition de Pybrac ( Pierre Louÿs) vers 1930.

5) Partouze "moderne", illustration de Philippe Cavell pour Nini Tapioca de Béatrice Tessica ( 1978 )

6) Carte postale de J.M Lafferté.


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Vendredi 27 février 2009 5 27 /02 /Fév /2009 13:49

Retour à Roissy, une fille amoureuse

Pauline REAGE

Jean-Jacques Pauvert, 1969

Extrait pages 119-120

 

«  Les photos d’O avaient été prises un matin, dans un studio tout pareil à celui où elle avait travaillé, installé sous les combles de l’aile droite. O avait été fardée comme elle fardait les mannequins, dans un temps qui lui semblait plus lointain que sa petite enfance. Elle avait été photographiée vêtue de son uniforme, de sa grande robe jaune, elle avait été photographiée nue, de face, de dos, de profil : debout, couchée, à demi renversée sur une table et les jambes ouvertes, courbée et la croupe tendue, à genoux et les mains liées. Allait-on garder d’elle toutes ces images ? « Oui, dit Anne-Marie. On les met à ton dossier. Les plus réussies, on en fait des tirages pour les clients. » Quand Anne-Marie les lui montra, le surlendemain, elle fut atterrée ; elles étaient jolies pourtant ; pas une qui n’eût pu prendre place dans les albums qu’on vend à demi clandestinement dans les kiosques. Mais la seule où O eut l’impression de se reconnaître  fut une photo où elle était nue, debout, de face, accotée au rebord d’une table, les mains sous les reins, ses fers bien visibles entre les cuisses, et le fente de son ventre aussi bien marquée que sa bouche entr’ouverte. Elle regardait droit, le visage noyé et perdu. »

Pour illustrer cet extrait, il m'était difficile de ne pas vous proposer des illustrations de Loïc Dubigeon qui est un grand spécialiste du SM et qui a illustré Histoire d'O. Voici donc 4 images qui semblent avoir été faites rien que pour cet extrait :

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