Mercredi 10 juin 2009 3 10 /06 /Juin /2009 14:36

Né le 28 mai 1866 à Agram, Franz von Bayros connut une vie courte mais fulgurante. Dès l'âge de 6 ans, il manisfesta son désir de se consacrer au dessin. Ses premières oeuvres connues datent de 1882. Mais c'est à partir de 1897 que débute sa période la plus féconde qui durera jusqu'à sa mort le 2 avril 1924. Il laisse une collection impressionnante de dessins érotiques.
En 1967, les éditions GALA VERLAG publiaient un album de dessins du marquis, repris en 1978 par les éditions FUTUROPOLIS. Les 3 dessins que je vous propose sont tirés de cette dernière édition.
1) "L'épousée", ( 1905 ) illustration extraite d'un recueil de chansons et poèmes érotiques du 18ème siècle intitulé "Les escargots pourpres de Fleurette"

2) " Altruisme" ( 1907 ) extrait d'un album de 15 dessins intitulé "la Grenouillère" et publié sous le pseudonyme de Choisy le Conin. Le dessin était accompagné de cette légende :
" Mais, Idi, quand il te lèche le connin,
Tu oublies de mouvoir
Le doigt dans le mien"

3)" Le plumage bleu" ( 1908) extrait d'un portfolio " les Contes de la Toilette". Belle image de zoophilie soft.

Si vous êtes intéressé(e) par d'autres images du Marquis von Bayros, n'hésitez pas à prendre contact avec moi : mkoppera@orange.fr

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Mardi 9 juin 2009 2 09 /06 /Juin /2009 14:03

L'essentiel du numéro 8 de ZOOM était consacré à un portfolio de Francesco SCAVULLO, portraitiste des stars de l'époque. Voici donc dans l'ordre :
- 1 portrait en noir et blanc de Joe Dallesandro ( acteur fétiche de Andy Wahrol, entre autres )
- 1 autre portrait, un rien trash, de
Tally Brown
- 1 portrait couleur de
Tom Wilson

Une photo de couple signée Jean-François JONVELLE

Enfin, côté illustrateurs, 1 dessin d'un artiste très en vogue à l'époque, Jean GOURMELIN à l'univers dépouillé et absurde. Le dessin est la dernière planche d'une histoire intitulée " Les journées de Mr Vase" ( le scénario était signé Jacques Sternberg, les dessins Gourmelin  )


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Lundi 8 juin 2009 1 08 /06 /Juin /2009 14:37

Numéro 7 paru en mai 1971. L'essentiel du numéro était consacré aux photographes de guerre, et en particulier ceux de la guerre du Vietnam qui battait son plein d'horreurs, et que "couvraient" encore presque librement les reporters.
 Cependant, on y trouvait aussi d'étranges images un peu fourre-tout, genre métaphysico-intello-sprirituelles, mélange de photo et de peinture. L'artiste s'appelait MATI ( de son vrai nom Mathias Klarwein)  né en 1933 en Allemagne, mais élevé en Israel jusqu'en 1950.
Voic deux "tableaux"
Le premier  " représentation du Cosmos"

le second, symbolisation du moi intérieur ( le hara ) ( reproduction partielle de l'oeuvre )

Un cliché de Georges TOURDJMAN, photographe né en 1935 à Casablanca

Une belle et sensuelle photo en noir et blanc de Leonard SONED, photographe américain né en 1942, originaire de Manhattan

Enfin pour terminer, un beau dessin à l'encre de Chine de Hugo Pratt extrait d'une BD ayant pour cadre l'Ethiopie où il vécut de 1938 à 1943.


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Samedi 6 juin 2009 6 06 /06 /Juin /2009 10:36

300ème article du blog ! Pour fêter ça, trois oeuvres de Jean-Marie Poumeyrol. Les 3 tableaux sont extraits d'un album paru en 1978 chez  Bernard Letu Editeur. L'album avait pour titre " Out of nowhere" avec une courte préface de Michel Ozenne. Je ne ferai aucun commentaire sur ces tableaux si ce n'est que je les considère comme des oeuvres majeures de l'érotisme
Voici donc
1) "Les Leurres", acrylique de 1976, ( 100 X 73 cm )

2) " Le Maître de manège", aquarelle de 1974 ( 70 X 52  cm )

3) "La Chambre d'amies", acrylique de 1977 ( 100 X 73 cm )

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Vendredi 5 juin 2009 5 05 /06 /Juin /2009 08:09
Pour ce texte, Camille m'a fait l'honneur d'une illustration originale et je l'en remercie encore vivement.


Baiser sous la tonnelle

 

- Chéri, la météo annonce du beau temps, on pourrait remonter la tonnelle. Qu’est-ce que tu en penses ?

La tonnelle, c’est  notre salon d’été. Douze mètres carrés de toile bleue sur armature en aluminium boulonnée dans le béton de la terrasse, avec moustiquaire, grande table de jardin en teck, rideaux, double toit pour la ventilation, éclairage électrique, balancelle et clématites… On y prend les repas, on y fait la sieste, on y reçoit les voisins et amis, on y baise.

Eté oblige, il faut être patient. Alors, en attendant, on mange des salades tomate-mozarella à l’huile d’olive, avec du basilic frais du jardin et un filet de vinaigre balsamique ; ou encore du melon accompagné de tranches de jambon de Parme si fines qu’on peut voir le crépuscule à travers.

Il y a des nuits d’été propices à l’amour sous la tonnelle. Des nuits où les vers luisants paradent dans l’herbe rase, des nuits où fanfaronnent les grillons et les grenouilles, des nuits au ciel constellé avec parfois un orage qui gronde au loin, des nuits moites sans lune aucune, des nuits à la brise marine si légère qu’elle semble une vibration, des nuits de tendresse.

On a prolongé le dîner au-delà du raisonnable. Les enfants sont allés se coucher ou, plus sûrement, se gaver de jeux vidéo et de blogs pubères dans leurs chambres closes. Aussi, on reste là tous les deux, un peu désemparés de se retrouver seuls dans l’épaisse pénombre. Certes, on pourrait allumer l’ampoule électrique de l’abat-jour, mais on redoute la danse fébrile des papillons de nuit.

Dans l’obscurité, je la distingue à peine, si ce n’est la tache claire et mouvante de sa robe de coton blanc. Elle est dans la balancelle, à moitié couchée sur les coussins, jambes repliées, les pieds nus sous les fesses. On parle peu. Quelques phrases sans importance. L’instant n’est pas aux conversations sérieuses ou aux sujets qui fâchent. Alors, on ne parle ni du boulot, ni des enfants, ni du lave-vaisselle en panne…

J’ai tiré les rideaux sur trois côtés, laissant grand ouvert celui qui donne sur le parc dont les frondaisons nous protègent des regards de la rue.

Ensemble dans la balancelle, nous retrouvons de fugitives sensations d’enfance, lorsque nous passions de longs moments à la balançoire. Nous étions alors totalement étrangers l’un à l’autre et pourtant éprouvions les mêmes émois au plus secret de nos ventres quand nous nous élancions vers le ciel, à grands éclats de rires et de frayeur.

Avec les années, les rires sont devenus soupirs, la peur a laissé place au désir. Elle ne porte ni soutien-gorge, ni culotte, mais elle a conservé l’intégralité de son triptyque naturel. Ses aisselles et son mont de Vénus captent dans leurs boucles noires les parfums du jardin. Au printemps, ses touffes respirent les senteurs du chèvrefeuille et du seringat. Dans les mauvais jours, elles ont des relents de coriandre ou d’oignon. Mais, en cette nuit d’été, tous ses poils intimes exhalent le thym et la lavande fleurie.

Je me fais bourdon pour m’abreuver du pollen de sa fleur baveuse. Il n’y a pas besoin de fermer les yeux pour se croire au paradis. De sa fente pourpre, montent des parfums de miel. Elle mouille autant que je bande. On s’embrasse, on se caresse, on se lèche, on se balance pendant qu’un crapaud lance la note claire de son chant amoureux, comme la ponctuation de notre sérénade sensuelle. La suite n’est qu’affaire d’improvisation au gré des humeurs et des opportunités. On peut baiser furieusement appuyés contre la table en teck, tendrement crucifiés à l’armature en aluminium, les bras en l’air et le ventre en feu, ou simplement emboîtés dans le nid de coussins de la balancelle qui tangue.

En sueur, on finit par s’assoupir. Tard dans la nuit, je suis réveillé par le chant aigu d’un moustique matinal qui vient de me piquer la bite encore poisseuse de sperme refroidi. Il est grand temps d’aller se coucher.


© Michel Koppera, juin 2009


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Jeudi 4 juin 2009 4 04 /06 /Juin /2009 04:29

Au programme de ce ZOOM n° 6, deux photos de Jean-François Bauret dans un article intitulé : "Le point sur le sexisme, la femme et l'image". Les 2 images sont superbes.




































Zoom avait organisé dès ses premiers numéros un concours amateur. Un des lauréats, le second prix, fut un certain Jean-Marie Holterbach, auteur de ce cliché en noir et blanc plein de grâce et de tendresse ( de toute évidence, le photographe était amoureux de son modèle !)

Deux tableaux de Fank Frazetta, "maître incontesté de l'illustration fantastique aux USA" (sic!)


























Enfin une magnifique photo de Jean-Paul Merzagora. La qualité de l'image est stupéfiante.

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Mardi 2 juin 2009 2 02 /06 /Juin /2009 17:27

Pendant de longues années, trop longues sans doute, j'ai fumé. Et beaucoup de mes amies aussi. Cécile était du nombre. Elle fumait des Gauloises ou Gitanes, je ne sais plus exactement. Nous avons été amants par intermittence. J'ai fait de nombreuses photos de Cécile, mais celles que je trouve les plus érotiques sont celles de sa main avec une cigarette allumée entre l'index et le majeur. Quand elle tenait sa cigarette comme ça, je savais que nous allions bientôt baiser ensemble. C'était sa façon à elle de me dire son désir. J'aimais le goût du tabac dans sa bouche lorsque nous nous embrasserions...
 

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Lundi 1 juin 2009 1 01 /06 /Juin /2009 15:08

Un des derniers dessins que j'ai réalisés. C'était en 1991, à la suite d'une longue relation à trois : elle s'appelait Nadine, il s'appelait Pierre. Notre aventure a duré presque deux années entières. Ensuite, nos trajectoires ont divergé. De ces deux années, restent quelques photos et des dessins, dont celui-ci. Il a été réalisé au compas, et trois crayons de couleur.

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Dimanche 31 mai 2009 7 31 /05 /Mai /2009 10:17
Hier soir, c'était la dernière journée du championnat de France de football ( ligue 1). À cette occasion, j'ai écrit ce quinzième épisode de la série des "Baiser". Que les supporters n'y voient aucune malice.

Baiser dans les vestiaires d’un club de foot

 

On n’a jamais été aussi proches de la relégation. Les années précédentes, on avait réussi à s’en tirer tant bien que mal, grâce à quelques bons résultats en déplacement. Mais là, on est dans la merde ! Tout va se jouer sur un match, le dernier de la saison. Il faut qu’on gagne, impérativement. Un match nul ne suffirait pas. Comble de malchance, on reçoit le deuxième du classement. En cas de victoire, ils finissent premiers. Autant dire que c’est très mal engagé.

Le dernier entraînement, c’était samedi soir. À huis clos. Personne ne manquait à l’appel : les joueurs au grand complet, le coach, le kiné, les dirigeants et même un représentant de notre sponsor. Le Président nous a promis une grosse prime de match en cas de victoire. On était remontés à bloc.

- Jusqu’à demain, concentration maximum sur l’objectif, a répété le coach. On mange léger, sans alcool, on ne se rase pas et surtout on ne baise pas ! Faites le plein d’énergie et d’agressivité pour le match…

Sauf qu’à la sortie du stade, il a fallu que je tombe sur Véronique qui m’attendait sur le parking, près de ma voiture.

- Salut ! qu’elle m’a dit. J’étais venue pour vous encourager, mais apparemment j’arrive trop tard… Ça va ?

Véronique, c’est ma copine. On sort ensemble depuis presque trois ans. Mais on ne vit pas dans le même appart. Chacun chez soi. Faut dire que Véronique, le foot ça ne l’intéresse pas vraiment. Elle préfère le tennis. Alors, elle ne vient quasiment jamais au stade.

- T’as un peu de temps ? qu’elle m’a demandé. Tu pourrais me faire visiter ?

- Visiter quoi ?

- Les vestiaires, les installations, comme qui dirait les coulisses du stade…

Heureusement que j’étais le dernier, sinon je crois bien que ça n’aurait pas plu que j’amène une femme dans les vestiaires. Dans la salle, ça sentait la sueur à peine refroidie. À terre traînait une paire de chaussettes oubliées et aux portemanteaux étaient pendus quelques chasubles que nous avions portées pendant l’entraînement. Sur la table centrale, des bouteilles d’eau minérale entamées, le chronomètre du coach. On a continué par les douches où la vapeur d’eau embrumait encore l’air moite.

- C’est donc vrai que vous vous douchez tous ensemble ! s’est-elle étonnée. Comme dans les films ! Vous êtes tout nus ?

- Bien sûr que oui, qu’est-ce que tu croyais ?

- Alors, chacun peut voir la bite des autres, ça ne vous gêne pas ?

Elle, en tout cas, ça l’émoustillait. Elle m’a regardé de travers.

- Et les arbitres, ils sont avec vous ?

- Non. Ils ont leur vestiaire personnel, avec un bureau et une cabine de douche individuelle.

De retour dans le vestiaire de l’équipe, Véronique a parcouru le banc d’un regard songeur.

- Et toi, elle est où ta place ?

Je lui ai montré. Véronique est allée s’y asseoir et a commencé à se déshabiller. Elle a ôté ses sandales, son jean, son tee-shirt. Une fois en slip et soutif, elle s’est relevée.

- Allez, viens, on va baiser sous la douche !

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Si le coach l’apprend !

- Et pourquoi il l’apprendrait ?

Elle a dégrafé son soutif et glissé sa culotte à ses pieds. J’ai suivi le sillage de son petit cul qui rebondissait et fuyait amoureusement devant mes yeux.

Dimanche après-midi, à 15 heures précises, l’arbitre siffle le coup d’envoi du match. On démarre à fond, et ça paye : douzième minute, centre fuyant et reprise de volée de notre ailier droit. On mène 1-0. Le coach nous donne ses instructions : pas d’enthousiasme excessif, de la rigueur. On passe en 4-4-2, je redescends milieu défensif. Dans les tribunes j’ai fini par repérer la tache jaune vif du tee-shirt de Véronique. Elle est venue avec sa meilleure copine, Elaura. Quarantième minute, j’adresse une passe en retrait au gardien, sauf que j’ai sous-estimé la vivacité de leur avant-centre à l’affût. Ma passe n’est pas assez appuyée, il l’intercepte et s’en va lober notre gardien trop avancé. J’en ai les jambes coupées. Tout est à refaire.

À la mi-temps, dans les vestiaires, le coach pique une gueulante mémorable. Pas fiers, on se regarde les chaussettes. J’en prends pour mon grade. Jamais un quart d’heure ne m’a paru aussi long ! De retour sur le terrain, je cherche Véronique du regard. Je vois bien Elaura, mais pas la tache jaune du tee-shirt de Véronique. Peut-être qu’elle est fâchée contre moi ou qu’elle pense que le match est plié. L’arbitre de champ se fait attendre ; il finit par arriver avec presque cinq minutes de retard.

Seconde mi-temps. On rame, comme si on avait tout donné dans les quarante-cinq premières minutes. C’est un miracle si on n’encaisse pas un deuxième but. D’ailleurs, on s’en prend un, heureusement refusé pour une charge sur notre gardien, pas du tout évidente. Les coachs s’égosillent au bord du terrain. Et puis, à la quatre-vingt-troisième minute, on bénéficie d’un penalty généreux : l’arbitre sanctionne une main dans la surface, main qu’il est le seul à avoir vue. L’équipe adverse fulmine. Distribution de cartons jaunes. C’est moi qui suis chargé de tirer le penalty. Contre-pied, but ! Mon premier regard, c’est pour la tribune où je retrouve la tache jaune du tee-shirt de Véronique. Puis mes coéquipiers me sautent dessus et je passe en quelques secondes du statut de brebis galeuse à celui de sauveur de la saison.

Le soir, on va faire la fête, d’abord au restau puis en boîte. On est tous plus ou moins éméchés. Tard dans la nuit, le coach me prend à part.

- Dis donc, tu ne m’avais pas dit que ta copine Véronique connaissait l’arbitre… C’est quelqu’un de sa famille ?

- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

- Ecoute, tout ce que je sais, c’est qu’à la mi-temps, elle a été vue entrer dans le vestiaire  de l’arbitre et qu’elle y est restée un bon quart d’heure… Alors, j’ai pensé qu’elle était peut-être sa cousine ou quelque chose dans le genre…

 

© Michel Koppera, mai 2009


Vous aurez reconnu au passage, un dessin D'Aslan et deux vignettes d'une BD de Varenne.

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Samedi 30 mai 2009 6 30 /05 /Mai /2009 09:06

Baiser au balcon

 

C’est bientôt le 14 juillet, Nathalie est tout excitée. Elle n’arrête pas de consulter les prévisions météo sur internet. Pourvu qu’il ne pleuve pas ! Il faut dire que l’appartement de Nathalie donne sur l’Avenue Gambetta et que c’est là que passe le défilé du 14 juillet. Certes, l’Avenue Gambetta ce n’est pas les Champs-Elysées, mais quand même ! Chaque année, on a droit à une petite heure de parade militaire avec fanfares et engins motorisés. Nathalie habite au troisième étage, elle y loue un deux-pièces cuisine avec balcon, un de ces balcons à l’ancienne, avec balustres ouvragées en béton, style arts déco. Du balcon de Nathalie, on a une vue imprenable sur toute l’avenue et ses événements. Grandes manifs des jours de grève, arrivée au sprint d’une étape du Tour de France, passage du cortège du Président de la République de visite en province, départ du marathon de Pâques, tout cela c’est Avenue Gambetta. Sans compter les accrochages quotidiens, les chats écrasés au petit matin, quelques prostituées nigérianes près de l’abri-bus, un braquage de bijouterie et le blocage de l’avenue par les producteurs de lait en colère. À chaque fois, Nathalie est aux premières loges.

Depuis son divorce, Nathalie invite chaque année un de ses collègues de travail à assister avec elle au défilé du 14 juillet, depuis son petit balcon à deux places. L’an dernier, c’était Anaïs la comptable, cette année, c’est moi. Je ne sais pas si je dois en être flatté, je ne suis pas spécialement fan de l’apparat militaire. Mais Nathalie est de bonne compagnie, plutôt jolie. Elle a les cheveux châtains, les yeux pers, le visage amène. Elle n’est pas très grande, mais arbore une belle poitrine et de solides hanches.

À tout hasard, je suis arrivé avec une bouteille de champagne que Nathalie a aussitôt mise au frais. Ce matin-là, le temps était à l’orage. Au loin, on voyait déjà de sombres amoncellements de cumulus. Pour l’instant, le ciel était encore dégagé au-dessus de la ville et une chaleur lourde montait de l’avenue où se pressait la foule des grands jours. On a commencé par déployer le drapeau tricolore au balcon, puis Nathalie m’a laissé seul  quelques instants pour aller se mettre en tenue, comme elle disait. Elle est réapparue en jupe plissée bleue et chemisier blanc. La jupe était outrageusement courte et le chemisier laissait pointer ses sombres tétons sous le tissu vaporeux.

- Il ne manque plus que le rouge ! lui ai-je dit en manière de boutade.

- En es-tu si sûr ? a-t-elle répondu avec un drôle de sourire.

Le balcon est exigu, à peine plus large qu’une fenêtre. Les balustres sont hautes, le garde-corps presque à hauteur de l’estomac. Quand nous y sommes tous les deux côte à côte, nos hanches se frôlent, nos bras se touchent.

Le défilé s’annonce à grands renforts de musique. Ça commence par un détachement de sapeurs-pompiers aux casques étincelants, derrière deux gros camions rouge vif, gyrophares en folie. Ils ont même une fanfare qui fait un boucan d’enfer. Les gars marchent au pas, mais sans trop de conviction. Nathalie applaudit, ses seins se trémoussent d’enthousiasme. Après, c’est le tour d’un groupe d’une bonne centaine de fantassins, en uniforme kaki, bardés de médailles, fusil mitrailleur plaqué en travers de la poitrine. Ils occupent toute la largeur de l’avenue. Ça a l’air plus sérieux que les pompiers !

- Ils reviennent du Kosovo ! me lance Nathalie, les yeux mouillés d’émotion.

La foule applaudit, mais on sent comme une sorte de retenue craintive. Et s’ils avaient du sang sur les mains ?

Suivent une dizaine de camions bâchés, genre tenue de camouflage. Ils fument beaucoup et font trembler les vitres de l’appartement de Nathalie. Je la prends par l’épaule et la serre contre moi. Elle se laisse furtivement aller.

Puis une autre fanfare arrive, qui  joue Sambre et Meuse. Nathalie en a la chair de poule, ça lui hérisse les poils de ses bras nus. Ma main descend le long de son flanc et se pose sur sa hanche qu’elle presse tendrement. Mais voici que surgit, au fond de l’avenue, un escadron de motards de la gendarmerie. Ils se tiennent bien droit, raides comme la justice, les gants blancs sur le guidon, fourragères tressées sur l’épaule. Ils roulent presque au pas, alignés en double chevron. Nathalie les regarde passer en silence, l’œil mauvais.

- Les salauds ! Il y a un mois, ce sont eux qui m’ont arrêtée pour défaut de ceinture et usage du portable au volant. Deux cents euros d’amende et trois points en moins sur mon permis. Tu te rends compte !

J’opine du chef et en profite pour glisser ma main entre ses cuisses qu’elle écarte volontiers.

- Ah, super, voilà les fusiliers marins !

Elle a retrouvé le sourire. Je n’ai pas vu défiler les gars de la marine, j’ai juste entendu leur pas cadencé sur le macadam. Moi, je suis agenouillé derrière Nathalie, la tête sous sa jupe plissée, devant son string rouge que j’écarte délicatement pour lui lécher la chatte. Afin de mieux admirer les beaux militaires, elle s’est penchée en avant ce qui relève sa large croupe. Je ne sais pas ce qui la fait le plus mouiller de ma langue ou du spectacle des uniformes. Le défilé s’éloigne. Nathalie me rejoint dans l’ombre des balustres. Elle sort ma queue du pantalon et me branle.

- J’aime les gros calibres, dit-elle, surtout quand ça décharge. Tu connais mon adage ? 14 juillet au balcon,  feu au buisson !

On prend le temps de baiser, pendant que l’orage qui menace vide la rue de ses derniers badauds. On jouit presque ensemble aux premières grosses gouttes de pluie qui tombent dans nos coupes de champagne.

 

© Michel Koppera, mai 2009


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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