Le saviez-vous ? # 89
Lu dans le Canard Enchaîné du mercredi 8 février 2017
Alors, mesdemoiselles, mesdames et messieurs, à vos godes !
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Je vous propose également, à partir de vos photos inédites et de vos suggestions, de vous écrire un texte original et personnalisé (4 à 5 pages) qui réponde à vos fantasmes les plus secrets. Voir adresse mail ci-dessus.
Je présente toutes mes excuses à mes lecteurs pour les hideux encarts publicitaires qui "fleurissent" sur les pages du blog. Croyez bien que j'en suis désolé mais ils me sont imposés par l'administration d'Erog
Le saviez-vous ? # 89
Lu dans le Canard Enchaîné du mercredi 8 février 2017
Alors, mesdemoiselles, mesdames et messieurs, à vos godes !
Vidéo : coït conjugal
Une petite vidéo "pédagogique" qui pourrait être projetée aux élèves de 4ème dans le cadre de la formation "adolescence et sexualité". J'imagine déjà les réactions indignées des associations de parents d'élèves, des intégristes de tous poils... Pas d'inquiétude : ce n'est pas pour demain ! En attendant, nos chères petites têtes blondes pourront toujours se nourrir de clips machistes de rappeurs mysogynes et de pubs sexistes...
Gabriel García Márquez " Vivre pour la raconter" (2002)
Livre de poche n° 30538 (572 pages)
Récit autobiographique de son enfance en Colombie et de ses débuts en littérature.
Page 197-199. Le jeune Gabriel est envoyé par son père pharmacien pour encaisser des dettes dans un bordel aux environs de la ville de Sucre.
" Je passai la tête par la porte entrebâillée d'une pièce qui donnait sur la rue et j'aperçus une femme
qui faisait la sieste sur un lit de camp, pieds nus, vêtue d'une combinaison qui laissait ses cuisses à découvert. Avant que j'aie pu dire un mot, elle s'assit sur le lit à moitié endormie
et me demanda ce que je voulais. Je lui expliquai que j'avais un message de mon père pour don Eligio Molina, le propriétaire. mais au lieu de m'indiquer où le trouver elle me donna l'ordre
d'entrer, de fermer la porte, de pousser le loquet, et elle accompagna d'un mouvement de l'index ces deux mots qui voulaient tout dire :
- Viens ici.
À mesure que je m'approchais d'elle, le bruit de sa respiration précipitée, pareil au courant d'air d'un fleuve, remplissait la pièce. Me saisissant de la main droite par le bras, elle fit glisser la gauche dans ma braguette. Je fus pris d'une délicieuse terreur.
- Alors comme ça tu es le fils du docteur aux petites pastilles, me dit-elle tandis que cinq doigts agiles
continuaient de me tripoter et me donnaient l'impression qu'elle en avait dix. Elle baissa mon pantalon tout en me murmurant des mots tendres à l'oreille, passa sa combinaison au-dessus de sa
tête et s'allongea sur le lit avec pour tout vêtement une petite culotte à fleurs.
- C'est toi qui me l'enlèves, me dit-elle. C'est un travail d'homme.
Je défis le cordon mais dans ma hâte je ne pus la lui ôter et elle dut m'aider en étirant les jambes avec des ondulations de sirène. Puis elle m'attrapa sous les bras et me plaça au-dessus d'elle dans la position classique du missionnaire. Elle s'occupa du reste, jusqu'au moment où je crus mourir sur elle, englué dans le suc de ses cuisses de pouliche.
Tournée sur le côté, elle me regardait droit dans les yeux sans dire un mot et moi je soutenais son regard dans l'espoir de recommencer, sans peur et avec moins de hâte. Soudain elle me dit qu'elle ne me ferait pas payer les deux pesos de la passe parce que je n'étais pas venu pour ça. Puis, se rallongeant sur le dos, elle ajouta en me dévisageant :
- C'est toi le gentil grand frère de Luis Enrique, n'est-ce pas ? Vous avez la même voix.
J'eus la naïveté de lui demander d'où elle le connaissait.
- Ce que tu peux être bête, rit-elle. La dernière fois qu'il est venu, il a même laissé un caleçon que j'ai lavé.
Vu l'âge de mon frère, je crus qu'elle exagérait, mais quand elle me le montra je dus me rendre à l'évidence. Alors, elle bondit hors du lit, nue, avec une grâce de danseuse, et tandis qu'elle se rhabillait, elle m'expliqua que je trouverais don Eligio Molina à la première porte à gauche. À la fin, elle me demanda :
- C'est la première fois, pas vrai ?
Mon coeur ne fit qu'un bond.
- Penses-tu, répondis-je, c'est au moins la septième.
- De toute façon, ajouta-t-elle avec une expression moqueuse, tu devrais dire à ton frère de te donner quelques leçons. "
Dans son récit, Douglas Kennedy aborde aussi les turpitudes des prédicateurs évangélistes. Un des scandales les plus retentissants fut celui qui ruina la carrière de Jimmy Lee Swaggart. Dans les années 80, il était un des télé-évangélistes les plus célèbres. Sa parole était diffusée chaque jour par 3000 radios ou télés. Il possédait sa propre chaîne de télévision. Mais à la fin des années 80 il est impliqué dans une série de scandales sexuels avec des prostituées, ce qui entraîna la chute de sa notoriété et surtout de son business.
Voici comment, Bill Butler, un de ses anciens fidèles et successeurs analysait sa déchéance (page 116) : " Jimmy Swaggart n'a été victime que d'une chose, une seule : le pouvoir de Satan. Cet homme a amené des millions d'individus au Royaume de Dieu. En voyant son œuvre, les puissances du Mal ont décidé de le détruire. Et pour porter atteinte à un saint pareil, il a fallu que l'attaque démoniaque soit considérable. C'est le Diable qui a forcé Swaggart à rendre visite à cette prostituée. C'est le Diable qui est responsable de sa chute."
" Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée" (André Gide, Les Nourritures terrestres)
" Comme il est vrai que la beauté réside dans le regard de qui la contemple" (Emily Brontë, Jane Eyre)
" Le regard, indécent, s'avère plus polisson que la parole." ( Gilbert Brévart, Le mal de terre)
" Un regard est souvent tout dans les choses de l'amour." ( Hector Bernier, Au large de l'écueil)
" On dit beaucoup plus de choses et on les dit mieux avec ses yeux qu'avec sa langue. Par son regard, l'être se livre tout entier."( Marcel Portal, Saison des vignes rouges)
Douglas Kennedy, "Au pays de Dieu" Pocket N°12622. Première parution en 1989 aux USA, réactualisé en 2004.
Récit d'un vogage, d'une plongée, dans le sud des Etats-Unis au cœur de l'Amérique chrétienne, royaume souvent glauque de la télé-évangélisation, des prédicateurs de toutes obédiences. À la lecture de ce road-movie d'un nouveau genre, on comprend mieux les ressorts profonds de l'élection de Donald Trump.
Au milieu de ce tableau bien sombre et inquiétant, l'humour de Douglas Kennedy parvient tout de même à nous faire sourire. Comme quand, page 47, il nous rapporte une blague très en vogue pendant son adolescence : "La seule fille de seize ans encore vierge dans tout l'Alabama c'est celle qui court plus vite que ses frères et tient mieux l'alcool que son père."
Ou page 129, quand il est dans un bar de Floride et partage une bière avec un certain Al : Une jeune femme est passée près de nous. Elle portait un jean qui paraissait avoir été moulé sur ses formes. Al a pris une autre gorgée de Bud, et, toujours très philosophe, a annoncé : " Le bulletin météo pour ce bout de cul, c'est orage en vue."
Voici quelques estampes du "Shunga Project" de Jeff Faerber qui reprend la tradition du "shunga" (estampe érotique japonaise) en l'adaptant aux nouvelles technologies (texting) et à l'évolution de la sexualité (two couples)
Girl with suitor ( fille avec son amant)
Keynesian (en référence au kéneysianisme qui stipule qu'en économie la demande, le désir, est le facteur essentiel de la production et de la croissance)
Paramours (les maîtresses)
Picture of spring (image de printemps)
Couple with fan ( couple avec éventail)
Supine couple (couple couché)
Supplicant two courtesans (celui qui a besoin de deux amantes)
Texting
Two couples
Jeff Faerber est né en 1974 à San José en Californie. Il réside aujourd'hui à New-York, quartier de Brooklyn. Sa première exposition a eu lieu à Salt Lake City en 2009. Puis de 2009 à 2011, ses tableaux ont été exposés à travers le monde : Bruxelles, Cologne, Paris, Zurich, Budapest.
Vase
Nurses
Stacey
Redhead privates
"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 61
Enfin, cerise sur le gâteau, Aurélie a retrouvé l’article du journal dont parlait Geneviève, l’article paru en dernière page de l’Echo de Nanterre du samedi 16 juin 1979. Encore une fois, Aurélie m’épate ! Le quotidien a disparu dans les grandes restructurations de la presse à la fin des années 80. Comment s’est-elle débrouillée ? Il faudra que je lui demande…
« L’Egypte ancienne à l’honneur
Jeune archéologue passionné par l’Egypte antique, Tristan Daimler vient de passer plus d’une année sur les bords du Nil, près de la frontière soudanaise. Dans le cadre d’une mission franco-égyptienne de recherches sur l’Egypte prépharaonique, l’équipe qu’il a dirigée a mené une campagne de relevés et de fouilles. Tristan Daimler nous a accordé un entretien :
L’Echo de Nanterre : Quel était le but exact de votre mission ?
Tristan
Daimler : Essentiellement localiser et éventuellement retrouver des vestiges datant de la période prépharaonique.
E.D.N : Cette période est peu connue du grand public. Pourriez-vous nous la présenter en quelques mots ?
T.D : Cela recouvre une période de 4 à 5 millénaires. Disons pour simplifier entre 10000 et 4000 av JC. Jusqu’à maintenant, on ne sait que très peu de choses sur les premières implantations humaines dans cette région du monde.
E.D.N. : Qui étaient ces hommes et d’où venaient-ils ?
T.D. : Sans doute des nomades en voie de sédentarisation. On pense généralement qu’il venaient du Sahara actuel, même si rien n’est avéré. Cependant, on note une similitude frappante entre les fresques rupestres découvertes sur les parois de grottes sahariennes et les représentations humaines des tombeaux égyptiens qui nous sont plus familières.
E.D.N. : Quel bilan tirez-vous de cette mission ?
T.D. : Très positif, même si elle a soulevé plus de questions qu’elle n’a apporté de réponses, en particulier sur les rites funéraires de cette période. Nous avons mis à jour quelques sites intéressants, mais il reste beaucoup de travail…
E.D.N. : Ces sites feront-ils l’objet d’une nouvelle mission de recherche ?
T.D. : Je l’espère, mais ce n’est pas à moi d’en décider. »
La photographie qui accompagne l’article semble à première vue des plus banales. Au premier plan, on y voit Tristan Daimler –Geneviève avait vu juste, plutôt bel homme, chevelure au vent et sans doute blonde (la photo est en noir et blanc)) teint hâlé, sourire façon toréador Email Diamant. Il pose en serrant ostensiblement la main d’un notable local. Légende : «Après un an d’absence, Tristan Daimler a retrouvé son pays et ses proches ». Les proches, ils sont en arrière-plan. Je zoome… Des visages souriants parmi lesquels je reconnais aussitôt maman qui regarde amoureusement, il n’y a pas d’autre mot, Tristan Daimler . Et dans ses bras, elle porte un bébé, et ce bébé, il n’y a pas de doute, c’est moi, en chair et en os !
FIN
Si vous avez apprécié ce récit et si vous souhaitez me faire part de vos remarques ou critiques, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse mail habituelle : mkoppera@orange.fr
"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 60
Aujourd’hui, samedi 28 juin, Aurélie est partie en virée avec Sandra, sa collègue de l’agence. Elles font les soldes. Cette sortie l’a tellement déboussolée que, dans la précipitation du départ, elle en a oublié de fermer la session sur l’ordi. Ça fait maintenant plus d’une heure que je parcours le dossier GT.
Tout d’abord des centaines de photos téléchargées sur Internet : rien que des mecs, aux visages juvéniles,
presque tous blonds En boxer, en string ou carrément à poil, la queue au vent, en mât de beaupré. Certains en flagrant délit d’éjaculation, avec la trace blanche de la parabole spermatique qui
s’élance dans le vide. Quelques séries de très jeunes hommes en train de baiser avec des femmes mûres, parfois même très mûres. Le contraste entre les pectoraux d’acier et les seins flasques est
franchement obscène. Les femmes boivent le foutre comme du lait de jouvence, à la fontaine de la jeunesse éternelle. Aurélie a même déniché des photos d’autofellation : des mecs qui se
sucent la queue avec des contorsions pas possibles ; j’en ai mal pour eux !
Evidemment, Aurélie a consacré un fichier à la photo de classe de la première B du Lycée Tocqueville, avec ce petit commentaire : « Peut-être que Tristan Daimler porte le pull-over tricoté par Geneviève ? »
Il y a aussi un fichier intitulé « mariage ». Je m’attendais à des informations sur notre projet, mais c’est du mariage de mes parents qu’il s’agit. Surprise ! Voilà la photo de groupe que nous avons découverte à Noël. Avec ce commentaire d’Aurélie : « Tristan Daimler était invité. Il est au dernier rang, le quatrième en partant de la droite. Si mes calculs sont justes, il avait 31 ans. » J’observe attentivement ce visage qui a bien changé depuis la photo de classe, cependant on retrouve son regard clair et son menton volontaire. Il sourit, mais comme distraitement. En fait, il a l’air un peu triste… Je reste trop longtemps à le dévisager…
La page suivante est encore plus surprenante. Aurélie est parvenue –mais quand et comment a-t-elle fait ?- à se procurer une copie de l’original de l’acte de mariage de mes parents à la mairie d’Asnières. En bas de page, il y a les signatures des nouveaux mariés et des deux témoins, ainsi que leur identité. Et je lis : « M. Daimler Tristan, né le 17 mars 1947 à Compiègne (Oise) » Aurélie a noté : « Il était au mariage, et pas seulement comme simple invité. Il était le témoin de la maman de Guillaume »
à suivre...
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