Lundi 30 janvier 2017 1 30 /01 /Jan /2017 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 59

(toutes les illustrations de cet article sont signées Paul Poulton)

Un soir de janvier, à la débauche, j’ai décidé de faire une surprise à Aurélie en passant à son agence pour qu’on se fasse un petit restau italien avant de rentrer ensemble à l’appartement. Il faisait presque nuit et Paris engourdi avait encore la gueule de bois des lendemains de fête. En me voyant entrer, Sandra, la collègue de travail d’Aurélie, m’a adressé son plus beau sourire. Si elle m’avait proposé une aventure, je pense que je n’aurais pas dit non, même si Sandra était vraiment trop blonde et mariée.

ardents62-2- Aurélie est déjà partie ? que je lui ai demandé en désignant la chaise vide derrière le bureau où elle travaillait habituellement.

- Non, elle est au troisième étage avec le stagiaire. Ils préparent son rapport pour le BTS. C’est Aurélie qui l’a pris en charge… Ils ne devraient plus tarder, a-t-elle dit en consultant sa montre. Vous voulez que je l’appelle pour la prévenir que vous êtes là ?

- Merci, pas la peine. Je vais la trouver tout seul, je connais le chemin.

Le couloir du troisième étage était plongé dans l’obscurité. Les bureaux étaient déserts, sauf un, tout au fond, avec une porte vitrée… Ils étaient là, assis tous les deux au bureau, côte à côte, devant un ordi. Ils me tournaient le dos. De la main droite, Aurélie tenait la souris et, sur l’écran, défilaient des tableaux, des graphiques avec des courbes, des colonnes de couleur… Aurélie se lançait parfois dans des explications en pointant le curseur sur un diagramme ou une statistique…Comme la porte était fermée je n’entendais pas ce qu’elle lui disait. Le stagiaire, un jeune homme dont je ne voyais que la nuque blonde, le coude sur le bureau, le menton appuyé sur sa main gauche, écoutait attentivement les explications de sa maîtresse de stage…

Mais, de la main gauche, Aurélie lui tenait fermement la bite sortie de sa braguette et le branlait avec toute l’autorité de sa fonction ; sa main droite à lui, disparaissait à moitié dans la petite culotte d’Aurélie, entre ses cuisses écartées et lui caressait la chatte.

ardents62Je suis resté prudemment caché dans l’obscurité profonde du couloir à les observer, à regarder grandir leur désir. Mais je n’ai pas eu le courage d’assister au dénouement. Je suis redescendu au rez-de-chaussée, un peu étourdi et sans doute très pâle.

- Ça va, vous les avez trouvés ? m’a demandé Sandra, heureusement sans lever la tête pour me regarder.

- Oui, ils ont presque fini… Je vais attendre ici.

Et je me suis assis sur une banquette, comme un simple candidat à l’embauche. Devant mes yeux, j’avais Sandra qui classait des dossiers, glissait des feuilles pliées en trois dans des enveloppes à fenêtre. Oui, à cet instant précis, même blonde et mariée, je l’aurais volontiers baisée et j’essayais de me concentrer sur cette pensée unique.

Effectivement, ils n’en ont pas eu pour longtemps. Aurélie n’a même pas paru surprise de me voir.

- Ça alors, c’est vraiment sympa d’être passé ! Je te présente Kévin… Il prépare un BTS en communication  Tu sais que je suis sa maîtresse de stage ! On avait du travail en retard…

- Enchanté !

ardents62-4Le jeune Kévin m’a tendu la main, sa main droite qui venait de tripoter la vulve d’Aurélie. Il en avait encore la paume toute moite. Il n’en menait pas large. Aurélie affichait une totale désinvolture. Elle a déposé un rapide baiser mouillé sur mes lèvres ; sa bouche avait goût de sperme.

On s’est quand même fait notre petit restau, mais un truc tout simple dans une brasserie, juste histoire de marquer le coup. C’est là, alors qu’elle venait de se commander une crème brûlée en dessert, qu’Aurélie m’a posé une drôle de question.

- Tu sais Guillaume, ces temps-ci, j’ai beaucoup réfléchi à nous deux, qu’elle m’a dit en cachant ses mains sous la table et en se penchant un peu en avant pour approcher son visage du mien. Tu m’écoutes ?

- Oui, oui…

- Alors, on pourrait se marier, qu’est-ce que t’en penses ?

C’est le genre de question qui tue.

Après, plus rien. Quand j’écris plus rien, je veux dire qu’Aurélie ne m’a plus jamais parlé de Tante Geneviève et de son jeune amant. Comme si leur existence même lui est maintenant indifférente. Notre vie commune a repris son cours normal, presque monotone, comme une rivière qui rentre dans son lit après la crue. L’idée de notre éventuel mariage fait son chemin, même si rien n’est encore décidé – on n’a mis personne dans la confidence. Cependant, Aurélie a déjà dressé une liste des possibles invités, s’est renseignée pour la location d’une salle de réception et sur les tarifs de quelques traiteurs. On en est là.ardents62-1

À l’agence d’intérim, Kévin a terminé son stage. Aurélie a remis des jupes un peu plus longues et entrepris une discrète épilation de sa touffe qui avait tendance à prendre ses aises. Bref, notre quotidien a toutes les apparences du bonheur…

à suivre...

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Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 27 janvier 2017 5 27 /01 /Jan /2017 08:00

" Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 58

ardents61À partir de ce jour, Aurélie a définitivement cessé de porter des pantalons et des collants, même pour se rendre au travail. Désormais, elle ne met plus que des robes ou des jupes, parfois indécentes, et des bas qu’elle commande sur catalogue de lingerie érotique ou dans des boutiques en ligne spécialisées dans ce genre d’articles.

Son vocabulaire amoureux s’est récemment enrichi de mots nouveaux qu’elle emploie avec une évidente excitation : bite, couilles, chatte, cul et même foutre ponctuent maintenant nos accouplements qu’elle souhaite moins rares et plus festifs, comme elle dit.

Aux fêtes de Noël en famille, son nouveau look en a étonné voire choqué plus d’un, à commencer par sa mère. En bonne féministe qui se respecte – elle avait à peine seize ans qu’elle défilait déjà aux côtés des militantes du MLF – la maman d’Aurélie a gardé les cheveux courts, met un point d’honneur à ne porter ni soutien-gorge, ni bague au doigt… Aussi, quand elle a vu débarquer sa fille en robe courte, bottes de cuir à talons hauts, les lèvres et les paupières fardées, elle n’a pu réprimer une moue de désapprobation. Sans doute a-t-elle pensé que j’étais à l’origine de ce changement, ce qui explique qu’elle m’ait battu froid tout au long de notre séjour… Mais Aurélie s’en contrefichait.

Chez mes parents, l’ambiance n’était pas non plus au beau fixe. L’état de maman s’était encore aggravé, rendant toute conversation sérieuse impossible. Papa devait maintenant veiller sur elle comme sur une enfant, lui répéter jusqu’à l’absurde les mêmes consignes, tout en prenant garde à ne pas la froisser. Docile, elle se laissait commander, diriger, parfois gentiment réprimander… Elle allait de pièce en pièce, telle un automate, sans cesse à la recherche de quelque chose. Et puis, elle s’arrêtait soudain :

- Qu’est-ce que je cherche ? Je ne sais plus…

- La corbeille à pain.

- Ah oui, c’est ça ! D’habitude, je la range dans le buffet de la cuisine, mais je ne la vois pas…

Papa soupirait et me regardait tristement.

- C’est comme ça, du matin au soir…

Alors, peu lui importait qu’Aurélie porte un pantalon ou une jupe, une culotte Petit Bateau ou un string en dentelle…

Il y a quand même eu quelques instants heureux… Comme quand Aurélie a déniché au grenier un plein carton de disques vinyl. Des 45 tours ! Alors, papa a rebranché la platine, dépoussiéré le diamant et on a passé l’après-midi à écouter les vieux tubes de Boney M. C’était fascinant  de regarder tourner le disque noir, même si ça crachait pas mal. Maman était ravie de réécouter ses titres fétiches, comme  I want muscles  de Diana Ross.

- C’est moi qu’elle appelait ! a souri papa en faisant jouer ses biceps.

On a bien rigolé aussi avec le tube de Patrick Juvet, Où sont les femmes ?  et les refrains du Rockollection de Voulzy les ont ramenés plus loin encore dans le passé, dans les recoins secrets de leur enfance.ardents61-1

Un souvenir poussant l’   autre, maman nous a montré leur album de mariage. Elle l’a trouvé du premier coup ! Que la mariée était belle en ce samedi de mai 1978 ! Sur la photo de groupe, elle a essayé de redonner un nom à chaque visage : l’oncle Jean pas encore bedonnant, sa femme Mireille toute pimpante, les parents ravis, les grands-parents un peu embarrassés dans leurs habits du dimanche, des neveux et des nièces, des cousins et cousines, le garçon et la demoiselle d’honneur, déguisés en nouveaux mariés miniature et figés dans une pose un peu ridicule… Au dernier rang, tout en haut, d’autres visages encore, moins familiers…

- Des copains et copines de l’époque ! a dit papa pour couper court aux questions d’Aurélie.

- Tu sais que j’étais déjà enceinte de toi ! m’a annoncé fièrement maman. Oui, enceinte de plus de deux mois… Ni vu, ni connu !

 

Oui, je le sais, elle me l’a raconté tant de fois ! Ils s’étaient mariés à Courbevoie où ils avaient élu domicile. Maman était comptable et papa agent roulant à la SNCF. Le récit de leur rencontre dans l’express Paris-Le Havre faisait partie de la légende familiale : la jeune femme qui ne retrouvait plus son billet, le contrôleur qui avait fait preuve de mansuétude… Et, finalement, juste avant l’arrivée en gare du Havre, le billet retrouvé dans le labyrinthe du sac à main, la passagère qui part à la recherche du gentil contrôleur, qui finit par le croiser sur le quai et lui présente le billet et ses excuses… Happy end ! On est ému aux larmes, c’est presque comme au cinéma, trop beau pour être vrai !

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 25 janvier 2017 3 25 /01 /Jan /2017 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 57

Il m’est aujourd’hui difficile et surtout douloureux de raconter ce qui est arrivé après ce matin de novembre. Les événements se sont précipités sans que je puisse les contrôler.

D’abord, lorsque j’ai cherché à consulter secrètement la session d’Aurélie sur notre ordi, pour voir un peu les fichiers qu’elle avait téléchargés – mais qu’est-ce que je cherchais ? – j’ai buté sur un mot de passe. C’était nouveau. Jusque-là, on avait tout partagé !

Ensuite, début décembre, il y a eu ce week-end surprise à Amsterdam. C’est Aurélie qui en a eu l’idée : elle voulait absolument visiter le musée Van Gogh. De toute façon, je n’avais pas le choix : elle avait depuis longtemps réservé les places, celles de l’entrée au musée et celles du train. Donc, on a vu les tournesols et les autoportraits de l’homme à l’oreille coupée… Mais le samedi soir, alors qu’on suivait le flot de badauds au bord des canaux, on est arrivés, comme par hasard, dans le quartier rouge, avec ses ruelles si étroites qu’on peut toucher les murs en écartant les bras, et surtout ses femmes en vitrine : putains de tous les continents, jeunes et moins jeunes, en déshabillé provocant ou en robe minimaliste, debout sur le seuil de leur boutique ou assises jambes croisées haut sur un canapé de velours cramoisi face à une télé où passait une vidéo X… Aurélie me tenait la main où je sentais la moiteur de son émotion.

ardents60- Tu veux essayer ? qu’elle m’a dit.

On était à la porte d’un minuscule salon baigné de lumière orangée. Dans le fond,  une jeune métisse d’une vingtaine d’années nous regardait, outrageusement maquillée, gloss nacré, cils charbonneux et paupières à paillettes. Sans doute sud-américaine, cheveux d’un noir luisant, petite et menue. Elle était belle, simplement vêtue d’une culotte et d’un soutien-gorge en dentelle ajourée d’où jaillissaient ses tétons bruns. La fille nous a fait un signe de la main pour nous inviter à entrer. Elle a passé sa langue rose sur ses lèvres brillantes et une main caressante sur son ventre en balançant les hanches…

- One hundred dollars !

- C’est moi qui paye ! a murmuré Aurélie en me pressant la main.

- Ça va pas non !

Et on a passé notre chemin. Je ne me souviens plus avec précision de la suite de notre balade nocturne, si ce n’est que nous avons fait halte dans un coffee-shop, histoire de fumer quelques joints et de nous croire encore étudiants.

- Tu as peut-être raté quelque chose, une expérience inoubliable, a dit Aurélie aux yeux mouillés. J’en avais envie aussi…

- Si tu veux, on peut y retourner.

 

- Non, plus maintenant. As-tu remarqué les petites lanternes rouges au-dessus des portes ? Disons que ma petite ampoule personnelle est éteinte. C’est trop tard. Pourtant, la fille était belle, tu ne trouves pas ?

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 23 janvier 2017 1 23 /01 /Jan /2017 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 56

Par un matin pluvieux de novembre, une de ces aubes morbides où la vie ne semble plus tenir qu’à un fil, mais un fil de soie comme savent en tisser les araignées, j’ai assisté, bien malgré moi, à un curieux spectacle.

C’était un lundi matin, jour hebdomadaire de congé pour Aurélie. Comme chaque matin, j’étais descendu à ma station de métro habituelle pour me rendre au bureau, à l’autre bout de Paris… Mais, ce matin-là, pas de métro, ou si peu ! Grève. La veille au soir, presque coup sur coup, un chauffeur de bus s’était fait sérieusement balafrer par un cinglé du cutter et un agent du métro en uniforme avait été pris à partie par une bande qui voyageait sans ticket… Donc grève à la RATP ! J’allais devoir prendre la voiture, ce qui voulait dire retourner vite fait chercher les clefs à l’appartement, sortir la bagnole de son box du deuxième sous-sol et me taper une bonne heure d’embouteillages… En partant, j’avais laissé Aurélie sous la douche. Elle devait faire un peu de ménage et aussi quelques boutiques en prévision des fêtes de Noël.

ardents59Elle ne s’attendait pas à me voir revenir, elle ne m’a pas entendu arriver, elle était tellement occupée… Seul le bureau était éclairé. La porte était entrebâillée. Aurélie était confortablement installée dans le fauteuil, en peignoir, les jambes passées par-dessus les accoudoirs, complètement débraillée avec le ventre grand ouvert…. Elle se branlait, les yeux rivés sur l’écran de l’ordi. En me décalant un peu sur le côté pour modifier mon point de vue, j’ai pu découvrir ce qu’elle regardait avec tant d’attention. Je m’attendais à une de ces vidéos pornographiques, prétendument amateur, qui pullulent sur le Net. Mais non, Aurélie se branlait en regardant, droit dans les yeux, le visage en noir et blanc de l’élève Tristan Daimler… Elle lui parlait aussi, des mots chuchotés, des mots soupirés…

Je n’ai pas attendu qu’elle jouisse. Sans faire plus de bruit qu’à mon retour inopiné, j’ai pris le trousseau de clefs pendu dans le petit couloir d’entrée et je suis reparti sans demander mon reste.

 

Je n’ai jamais parlé de ça avec Aurélie. D’ailleurs je ne comprends rien aux femmes. Pour moi, elles sont comme les étoiles dans un ciel d’été. Dans la constellation de celles qui ont marqué et parfois partagé mon existence, certaines étaient proches, d’autres plus lointaines, et pourtant, je les vois maintenant côte à côte, brillant avec la même intensité, si semblables qu’elles en paraissent presque sœurs. 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 21 janvier 2017 6 21 /01 /Jan /2017 08:00

Courte pause vidéo de fin de semaine dans votre lecture des "Ardents de la Rue du Bois-Soleil"

video-jf-lunettes 

Vidéo : Les petits jeux solitaires d'une jeune femme à lunettes

Par michel koppera - Publié dans : videos et webcam - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 20 janvier 2017 5 20 /01 /Jan /2017 08:00

" Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 55

Ainsi est passé l’été. Aurélie a continué à jouer au détective privé, surtout sur Internet, dans les archives des années 1963-64. En bricolant la photo de classe, elle a réussi à isoler le visage de Tristan Daimler et à en tirer un portrait grand format qui occupe la première page du dossier qu’elle appelle le dossier GT (évidemment, G pour Geneviève et T pour Tristan). Elle a lu et relu les pages des deux récits croisés de leur relation secrète, en quête du plus petit indice qui aurait pu la mettre sur la voie d’une explication.

ardents58En octobre, la boîte d’intérim où elle travaille lui a confié un nouveau poste, celui de la prise en charge des jeunes sans diplôme à la recherche d’une première embauche. Elle m’a dit que c’était une promotion, un poste à responsabilités ; je veux bien le croire même si je n’ai pas vraiment vu la différence sur ses bulletins de salaire…

Durant tout l’automne, on a continué à baiser nos trois fois par semaine réglementaires. Aux premiers froids, Aurélie a fait provision de collants et, pour la première fois, de paires de bas ainsi que d’une guêpière. Elle a aussi peu à peu alterné robe et pantalon pour aller au travail, commencé à se maquiller presque quotidiennement et à se vernir les ongles des doigts puis plus tard des orteils.

- Je vieillis… Il faut que je m’assume comme femme, dit-elle à chaque fois que je m‘étonne d’une de ses nouvelles métamorphoses.

à suivre...

 

 

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 18 janvier 2017 3 18 /01 /Jan /2017 08:00

" Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 54

La suite de la course, on l’a suivie à la télé ou à la radio. À la télé, chez mon oncle avec de la bière et des arachides grillées. L’oncle faisait les commentaires, traitait les concurrents d’aujourd’hui de représentants en pharmacie, de coureurs-sandwichs, de tricheurs professionnels et évoquait l’époque des grands héros qui avaient pour nom Anquetil, Bobet, Hinault ou Copi…

- C’est le fric qui a tout pourri !

Je n’étais pas loin de lui donner raison. Aurélie était moins catégorique. À cette occasion, j’ai été surpris de l’entendre comparer la mort de Tom Simpson sur les pentes du Mont Ventoux à celle de Philippidès après la bataille de Marathon !

ardents57Le reportage radio de l’étape nous a accompagnés sur l’autoroute qui nous ramenait à Paris et, pour l’arrivée sur les Champs Elysées, on s’est vautrés dans le canapé du salon, face à l’écran plat. Il faisait beau, Aurélie ne portait pas de culotte sous sa jupette jaune ; moi, rien sous mon bermuda. Alors on a baisé comme des malades pendant que le peloton groupé et paresseux parcourait inlassablement le même circuit parisien, reluquait les cuisses écartées de l’Arc de Triomphe, longeait les arcades mystérieuses de la rue de Rivoli, frôlait le phallus mégalithe de l’Obélisque. On a baisé jusqu’aux dernières tentatives d’échappée en solitaire, jusqu’au sprint final, jusqu’aux gerbes de fleurs et d’accolades, jusqu’aux discours en langue de bois massif, jusqu’aux portes de la nausée cycliste…

- Alors, t’en as parlé à ton oncle ? Qu’est-ce qu’il t’a dit ?

On y revenait sans cesse.

- Rien que tu ne saches déjà… Il se souvient que Tristan Daimler et lui avaient été assez proches, mais sans plus. Il n’a aucune idée des raisons pour lesquelles il n’est pas revenu au lycée en terminale. Il pense que ses parents avaient déménagé pendant l’été. De toute évidence, il ignore tout de l’aventure entre son copain et tante Geneviève…. Ou alors, s’il sait quelque chose, il joue très bien les ignorants…

- À ton avis, comment le cahier à spirale de Tristan et le journal intime de ta grand-tante se sont retrouvés ensemble ? Il a bien fallu que quelqu’un, à un certain moment, les réunisse… et arrache les dernières pages du cahier…

Voilà, on y était, au cœur de l’énigme. Pour Aurélie, c’était sa pierre de Rosette, son meurtre sur le Nil, son mystère de la grande pyramide à elle. Et ça la rendait insupportable mais terriblement désirable.

 

Je venais de lui jouir dans le cul et deux gouttes de sperme perlaient le diaphragme de son anus étoilé. 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 16 janvier 2017 1 16 /01 /Jan /2017 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 53

ardents56-3

Et nous voilà, de bon matin, au bord d’une route abrupte et étroite. Il paraît que c’est une ascension décisive, une sorte de juge de paix, comme disent les journalistes sportifs. Il est dix heures du matin, il fait déjà une chaleur de plomb fondu. Pas un poil d’ombre, rien que le soleil. À perte de vue, le long de la route en lacets, des bagnoles garées à-la-va-comme-je-te-pousse, des camping-cars équipés comme des motels sur quatre roues avec parabole et tutti quanti, des crétins en bermuda qui ont badigeonné des crétineries sur le bitume surchauffé, d’autres crétins qui agitent des drapeaux… On patiente… De temps en temps passe en trombe une moto de presse ou une voiture officielle … Ça crée une émotion, une petite montée d’adrénaline. Fausse alerte ! Aurélie a mis un tee-shirt très moulant qui fait jaillir ses tétons pointus et une jupe trop courte pour son string. En face, de l’autre côté de la route, il y a un trio de jeunes Hollandais oxygénés qui lui reluquent le haut des cuisses et lui sourient avec parfois des mimiques obscènes. Elle fait semblant de ne pas les voir, mais continue discrètement de leur montrer son cul. Je sais bien que je ne devrais pas, mais ça m’excite de savoir qu’elle les allume…ardents56

Enfin, alors qu’on vient de sortir le thermos de café, voilà la caravane publicitaire qui s’annonce. On l’entend venir de loin, à grand renfort de musiques saturées, de klaxons, de sirènes et de mégaphones. C’est la foire à Neuneu, la quinzaine commerciale en goguette, le grand Guignol de la conso… Filles aguicheuses, voitures bariolées et déguisées comme pour la grande parade de Disneyland, échantillons jetés par poignées à la foule, promotions en direct… Ça dure une bonne demi-heure. Il y en a qui s’entretueraient pour une casquette ou un sachet de café soluble lancés par une de ces créatures blondes à forte poitrine pas plus humaines que des photos de magazines… À ce petit jeu, tante Mireille collectionne les trophées : un paquet de chewing-gums fraîcheur polaire, un bracelet multicolore en tissu éponge, un porte-clefs, une mini-bombe de crème à raser parfumée à la menthe, un sachet de chips à l’ancienne, un autocollant pour une compagnie d’assurances, une peluche bancaire…  Rien que du bonheur ! Aurélie est aux anges. L’oncle Jean écoute la radio pour savoir où en sont les coureurs… Il paraît qu’il y a des échappés. En attendant, on a largement le temps de reprendre un café et même de boire une bière avant de les voir arriver !

Assise sur une chaise pliante de toile bleue – vous savez, le style plage au ras du sol qui vous met les genoux à hauteur des épaules – Aurélie, les jambes ouvertes, une boîte de Heineken dans une main, une Dunhill dans l’autre, montre ostensiblement son ventre aux jeunes Hollandais qui n’en perdent pas un poil. Je bande ferme.

ardents56-0Finalement, voici les coureurs. Une armada de motos, de voitures avec gyrophares les précède. J’ai la vision fugace de deux types à vélo qui passent en trombe malgré la pente. Ce qui me reste, c’est malgré les clameurs le bruit sensuel de leurs chaînes bien huilées et la forte odeur d’embrocation de leurs jambes dorées… Puis, deux minutes et cinquante-sept secondes plus tard, le groupe maillot jaune. La foule est en délire : les jeunes Hollandais en oublient Aurélie, agitent leurs drapeaux, poussent des cris bataves, et il y en a même un qui se met à courir à côté du peloton en hurlant… Tout va trop vite. Après, passent d’autres concurrents, les attardés, en groupe ou solitaires, parfois à l’agonie. On les encourage, sans réelle conviction, par devoir. Beaucoup plus tard, c’est la voiture balai. C’est terminé. Je n’ai reconnu personne, aucune star… Décidément, je ne comprendrai jamais rien au cyclisme ! Heureusement qu’Aurélie a fait des photos !

 

Il nous faut au bas mot deux heures pour nous extraire des embouteillages et rejoindre la vallée. À l’avant, l’oncle Jean et sa femme parlent de tout et de rien, sur la banquette arrière, Aurélie a la main dans mon bermuda et me caresse comme par distraction. J’ai les doigts dans sa chatte et je lui baratte le désir. Finalement, j’éjacule dans mon boxer tout neuf. 

à suivre...

ardents56-1

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Vendredi 13 janvier 2017 5 13 /01 /Jan /2017 08:00

" Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 52

Aux heures brûlantes de la sieste, allongée nue sur le drap, Aurélie était encore en proie à la plus vive excitation. Les cuisses écartées, les genoux un peu relevés, la main gauche à se triturer alternativement les tétons entre le pouce et l’index, la main droite à se branler énergiquement, elle cherchait une jouissance qui fuyait sous ses doigts.

ardents55- Tu te rends compte, ton oncle n’a reconnu que lui ! Et dire qu’on croyait qu’ils étaient côte à côte sur la photo… Dis, tu vas essayer d’en savoir plus, c’est ton oncle, après tout… Fais-le pour moi, s’il te plaît !

Elle était tellement mouillée que l’agitation de ses doigts provoquait un petit clapotis. C’était magique ! Alors, je me suis agenouillé à la tête du lit pour glisser ma queue raide entre ses lèvres. Et sa bouche qui venait d’avaler un déjeuner dominical composé de tomates-mozarella, de côtelettes d’agneau grillées accompagnées d’un gratin de courgettes, de salade verte du jardin, de fromage de chèvre frais, d’une tarte aux fraises du jardin, le tout arrosé d’un petit verre de porto, de deux autres de beaujolais, d’un café et d’eau fraîche, sa bouche que j’avais regardée mastiquer avec son habituelle obscénité discrète, sa bouche aux lèvres toujours entrouvertes, sa bouche chérie a volontiers tété ma bite et avalé mon sperme comme la dernière friandise d’un repas de fête.

- Tu sais que demain, le Tour de France passe dans le coin ? J’en ai parlé à ton oncle… T’es partant ?

 

Je n’ai pas dit non. Je n’avais pas vraiment le choix. Avec Mireille, ils avaient déjà préparé les sandwichs, les œufs durs, les bières et le rosé, les glacières et les sièges pliants…

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 11 janvier 2017 3 11 /01 /Jan /2017 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 51

Au mois de juillet, on a profité d’une semaine de vacances pour rendre visite à mon oncle Jean. Pour y arriver, c’est toute une aventure. De Paris jusqu’à Valence, ça va tout seul, il suffit de suivre le fleuve tranquille de l’autoroute. C’est après que ça se complique : il faut obliquer brutalement vers l’est et s’enfoncer dans des vallées de plus en plus étroites, sur des routes de plus en plus entortillées. À la fin, au bout du bout, il y a des endroits où deux voitures ne peuvent même plus se croiser. Avec tous ces virages, Aurélie avait mal au cœur…

ardents54Mon oncle Jean habite – avec sa femme – dans le Vercors. Ils sont à la retraite tous les deux, alors ils passent leurs journées à contempler la montagne et à trouver ça beau… De toute façon, il n’y a rien d’autre à faire ! Le premier village est à trois kilomètres. Trois kilomètres, on pourrait dire que c’est rien, mais en voiture, avec tous ces virages qui s’enchaînent, faut bien compter vingt minutes. Et on ne parle pas du supermarché, du cinéma ou du médecin, là faut plutôt tabler sur une demi-journée ! Donc, regarder la montagne ou baiser, il n’y a pas vraiment le choix. Avec Aurélie, on a opté pour la baise, parce que la montagne ça ne nous branche pas vraiment…

Mon oncle Jean, il a soixante-trois ans, le nez envahi de couperose et un gros ventre. Car il aime trop manger. Mireille, sa femme depuis plus de trente ans, elle fait tout ce qu’elle peut pour modérer ses appétits et son taux de cholestérol. En vain. C’est pour ça qu’on avait été surpris d’apprendre qu’il avait naguère lancé le javelot et couru le 400 mètres.

- Erreurs de jeunesse ! dit-il en se pianotant jovialement la bedaine.

Evidemment, il n’était pas question d’évoquer le rôle d’une certaine Reine Victoire dans sa brève carrière sportive. Qu’était-elle devenue celle-là ? Aurélie aurait bien aimé le savoir.

On lui a montré la photo de classe en lui disant qu’on l’avait trouvée sur Internet. Pas de danger qu’il aille vérifier : ils n’avaient pas d’ordi et n’y connaissaient rien en informatique ! C’était dimanche. On était encore à table. On venait de prendre le dessert et on attendait le café. L’oncle Jean a posé la photo à plat sur la table de la salle à manger et il est resté très longtemps à la regarder en répétant :

- Ben, ça alors !... Ça alors !...

- Vous reconnaissez quelqu’un ? a demandé Aurélie dont je devinais le cœur battant.

L’index boudiné de l’oncle Jean se promenait lentement sur la photo. Puis il s’est arrêté sur un visage, au dernier rang, en haut à gauche : une tête blonde comme celle des autres, mais un regard clair, une esquisse de sourire malicieux…

 

- Lui, il s’appelait Tristan, Tristan Daimler !

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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