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Pour tout envoi de document ( photo, dessin, vidéo ou texte), pour toute demande de renseignement complémentaire ou pour information plus confidentielle, une seule adresse : mkoppera@orange.fr
Je vous propose également, à partir de vos photos inédites et de vos suggestions, de vous écrire un texte original et personnalisé (4 à 5 pages) qui réponde à vos fantasmes les plus secrets. Voir adresse mail ci-dessus.
Je présente toutes mes excuses à mes lecteurs pour les hideux encarts publicitaires qui "fleurissent" sur les pages du blog. Croyez bien que j'en suis désolé mais ils me sont imposés par l'administration d'Erog
Devant m'absenter pendant quelques jours, je vous ai préparé une petite série de pipes quotidiennes afin de vous faire patienter...
Pour aujourd'hui, la pipe médicale. Attention, ne pas en abuser, gare aux rayons X !
Philippe # 6
Il est presque 22 heures, je suis dans le canapé, la nuit est chaude mais malgré la tension perceptible il n'y
aura pas d'orage ce soir.
J'ai pu écourter ma réunion en fin d'après-midi pour arriver jusqu'à la boutique avant sa fermeture. Pas de chat dans la ruelle.
Lorsque j'ai franchi la porte, il n'a pas paru surpris de me revoir si rapidement, il faisait du rangement parmi tous ses objets.
J'ai prétexté avoir à faire en ville pour des raisons professionnelles.
M'a-t-il cru ? Peu m'importait, l'essentiel était de justifier ma présence d'une façon ou d'une autre.
Dire que je le trouve étrange alors que mon comportement est plutôt singulier.
J'ai posé ma sacoche sur le comptoir ayant pris soin de mettre au secret la première pochette dans une armoire, difficilement accessible à Monika,
Alors que j'étais en train d'en extraire l'enveloppe contenant les négatifs des travaux suivants il m'a tendu ceux qu'il avait développés.
Je fus décontenancé, surpris par sa rapidité d'exécution : il est vrai que je devais être l'un de ses rares clients.
Sa vie semblait être vouée à la solitude.
À le côtoyer, je le trouve sympathique malgré ou peut-être à cause de ses manies.
Avec difficulté, je suis parvenu à refuser de prendre la pochette, expliquant que je ne pouvais pas le régler faute d'argent, en réalité je ne voulais pas, pas encore du moins être tenté de l'ouvrir.
Trop tôt, ce n'était pas encore le moment.
Je les prendrais la prochaine fois, il parut déçu, du moins il me sembla, si j'avais osé fixer son regard.
Pour apaiser sa déception, je lui ai demandé s'il lui était possible d'effectuer des travaux spéciaux sans avoir de négatifs, juste des photos originales, comme restaurer des photos anciennes, les agrandir ou recadrer,.
Il ne pouvait se prononcer sans voir l'état des images mais il me confia avoir déjà réalisé quelques miracles pour le plus grand plaisir de ses clients,
J'allais réfléchir et au moment de prendre congé, il me précéda en ouvrant la porte, m'évitant ainsi, à dessein peut-être, tout contact avec le reptile de la poignée.
Je ne me suis pas retourné, mon regard fixé vers le goulot de la ruelle, je l'entendis juste appeler au loin :
- Tabou, Tabou, Tabou
Un miaulement puis le fracas du rideau métallique.
Quel drôle de nom pour un chat !
22 H 15 : le bruit de la clé dans la serrure, elle est enfin de retour.
Où était-elle ? Aucune envie de le savoir, le contrat fixé hier au soir est clair, jusqu'à sa date anniversaire aucune question ne sera posée à l'autre.
Lorsqu'elle dépose ses sacs encombrants je la découvre rayonnante dans cette petite robe blanche cintrée à la taille et dévoilant à mi-cuisses ses fines jambes, Les lacets de ses sandales remontent haut sur ses mollets délicats.
- Je me suis fait plaisir, dit-elle sans en expliquer l'énigmatique sens,. Et toi, as-tu passé une bonne journée ?
- Excellente, merci ,mais j'ai beaucoup de travail en retard.
- Promets-moi de ne pas ouvrir les sacs en cachette, tu m'as donné carte blanche pour du changement,
- Promis
- Bon je file sous la douche.
Plus tard, lorsqu'elle me rejoint, elle arbore un magnifique sourire.
- Et bien, le mystère te profite bien, la salle de bain n'a jamais été aussi propre, bravo ! Pardonne-moi je file me coucher, je suis épuisée.
Elle dépose sur ma bouche la fraîcheur de la sienne et me demande de ne pas veiller trop tard.
En effet, la salle de bain est d'une propreté laborantine, j'y ai passé plus d'une heure à la nettoyer de fond en comble, l'inspectant dans les moindres recoins,
Trente-deux ! Jamais je n'aurais pensé en trouver autant et pourtant tous se sont retrouvés exclus de ma sélection, ne possédant pas à mes yeux le label de fraîcheur que je me suis fixé.
Par contre lorsque je m'y rends après son passage, les six que je découvre viennent compléter le contenu de ma boite,
J'ai envie d'elle mais elle dort déjà je le sais, je rentre dans la chambre pour simplement la regarder, ses cheveux tombent sur ses épaules et couvrent la naissance de ses seins.
Je la laisse au bras de Morphée pour retrouver le canapé.
Je songe à Denis la croquant, Valentin lui donnant le bain et je glisse...
Le serpent à quitté la porte, Valentin est derrière le comptoir me fixant du regard, Tabou se frotte à mes jambes. Comme fixé au sol je le suis du regard lorsque d'un coup de patte il ouvre la porte en contrebas d'un escalier dévoilant Monika allongée sur une sorte de table, tout sourire, comme apaisée, Elle remonte sa robe blanche jusqu'à sa taille dévoilant une jarretière. Sur son bas-ventre, enroulé sur lui même, il dort...
En sursaut je me réveille, la surprise passée, je tente en vain de fermer les yeux pour retrouver la trace du songe, en vain.
Au matin, un bisou sur mon front me signifie qu'il est temps de se lever. Sans me le reprocher, elle me dit que dans le lit j'aurais mieux dormi et que même si nous nous sommes promis l'un à l'autre abstinence jusqu'à la date échéance, il n'est pas question de faire couche à part.
Valentin # 6
Hier, pour la première fois, j'ai eu un semblant de conversation avec le mari de Monika. Oh, pas de confession
intime, pas de révélations fracassantes, mais un simple échange de considérations techniques sur mon travail. Je sais que les visites de Philippe – c'est ainsi qu'il s'est enfin présenté – vont
devenir de plus en plus fréquentes et qu'au fil des rencontres, nos paroles respectives vont se libérer. En attendant, il m'a apporté à retirer une série de clichés de leur mariage, photos
exclusivement consacrées à la rituelle mise aux enchères de la jarretière de la mariée. Dans mes activités professionnelles, je n'ai jamais éprouvé aucun plaisir à effectuer des photos de
mariage. Peut-être parce que je n'ai jamais moi-même envisagé de me marier. En règle générale, je me tiens éloigné des groupes ; les foules m'angoissent. Et pourtant, pour la première fois, j'ai
accepté ce travail. Ce n'est pas pour l'argent : cela fait très longtemps que je ne travaille plus pour gagner ma vie. En effet, l'héritage de mon oncle Théodore m'a mis à l'abri du besoin pour
le restant de mes jours. Je suis donc un homme libre, libre de dire non, libre de mes choix... Ce qui m'a poussé à déroger à ma règle de conduite ? La curiosité, une certaine sympathie et aussi
cette histoire de jarretière. D'habitude, les photos de mariage sont d'une consternante niaiserie : le jeune couple dans un parc avec un étang et des cygnes blancs, la photo de groupe genre photo
de classe avec costards trop neufs, souliers vernis trop serrés, trop grands chapeaux à fleurs, la sortie d'église avec averses de riz et chemin semé de pétales de roses... Affligeant !
Apparemment, le mariage de Monika et Philippe n'eut rien de grandiose. Pas de tralala ! À la bonne franquette ! La fête avait eu lieu dans un sous-sol, peut-être un garage... Objet de tous les
regards, juchée sur une chaise, il y a la mariée qui, au gré des enchères, se laisse remonter ou abaisser le bas de sa robe blanche jusqu'à découvrir la jarretière enroulée autour de sa cuisse
gauche. L'ambiance était à la franche rigolade, agrémentée d'une bonne dose de grivoiserie. C'est Philippe, le tout jeune marié, qui photographie d'un oeil amusé; mais sans doute également un peu
troublé, l'exhibition de sa toute jeune épouse. Car ce faisant, il laisse dévoiler à toute l'assemblée les bas blancs de Monika, laisse deviner ses dessous affriolants mais cachés : sans doute un
porte-jarretelles et une toute petite culotte blanche elle aussi... C'est donc bien de sexe qu'il s'agit ! L'invité qui remporte les enchères acquiert aussi le droit d'ôter lui-même, parfois avec
les dents, la jarretière tant convoitée. Il a ainsi non seulement le privilège du toucher, mais aussi celui de respirer les parfums secrets, les odeurs intimes des dessous de la
mariée...
Confortablement assis dans le fauteuil de l'antichambre des secrets, Tabou endormi sur mes cuisses, je contemple le visage de la jeune mariée : elle a l'air heureuse, insouciante. Le jeu lui plaît... À ce moment précis, à quoi pensait-elle ? Avait-elle conscience que cette jarretière enroulée sur sa cuisse était comme le serpent du jardin d'Eden ? Serpent tentateur, révélateur de la connaissance, du désir, du plaisir d'amour, de la jouissance... Elle en riait...
D'une main distraite, je caresse la douce fourrure de Tabou qui ronronne. Me revient alors en mémoire l'imperceptible hésitation de la main de Philippe au moment de pousser la porte de la boutique, de poser ses doigts sur le serpent à deux têtes de la poignée en ébène de Macassar...
Serpent à la langue bifide, au double langage, capable de vérité aussi bien que de mensonge. Serpent qui mord, qui étouffe, qui crache son venin comme le phallus crache son sperme ; reptile au sang froid que l'ardeur du soleil réchauffe comme la tendre caresse d'une main réveille le sexe endormi... Serpent qui tue ou qui guérit des maux d'amour. Songeait-elle à tout cela alors qu'elle sentait le long de sa jambe glisser sa jarretière de jeune mariée ?
Aujourd'hui, inauguration d'une nouvelle série d'articles sans aucune prétention consacrés à la pipe dans tous ses états, articles que je qualifierais de "paresseux". En effet, après 1786 articles publiés sur le blog, votre serviteur peut connaître certains moments de faiblesse imaginative et même carrément de paresse ! Alors, quoi de mieux qu'une bonne pipe pour passer le temps ?
Commençons donc par la "pipe littéraire". Double pipe en l'occurrence ! La pipe littéraire se pratique dans un lieu public, de préférence un café, si possible littéraire comme la pipe... Dans la cas présent, Paul Verlaine se trouvait être le fumeur et le fumé. Peut-être attendait -t-il Rimbaud ?
Médecin grec, Luc entendit par saint Paul parler de Jésus. Il choisit alors de se joindre au groupe d'hommes qui accompagnait Jésus. Pendant dix-huit années, il suivit Paul avec lequel il mourut en martyr à Rome en 67. Saint Luc est surtout connu comme auteur d'un des Evangiles. Il est le saint patron des médecins, des peintres et des sculpteurs.
"Le Fouineur"est un album BD paru en 1988 chez ALPEN Publisher dans la collection Raspoutine.
Carlos Trillo en a écrit le scénario et Domingo Mandrafina a réalisé les illustrations.
Résumé : Dans une société partagée entre représentants de la "race pure" et mutants, le Fouineur est un tueur à gages sans aucun scrupule qui se met au service du plus offrant. L'album est composé d'une série de 9 mini aventures toutes marquées du sceau de la violence et du sexe réunis.
Je vous ai gardé la dernière page pour la bonne bouche.
Fille du comte de Bavière, Edwige épousa à 12 ans le duc de Silésie, chef de la famille royale polonaise. Edwige était la belle-soeur du roi de France Philippe Auguste. Mère de sept enfants, elle encouragea la fondation de monastères dans son royaume et, devenue veuve, elle se retira dans l'abbaye cistercienne de Trebnitz où sa fille Gertrude était abbesse. Elle y acheva son existence dans la plus grande simplicité et y mourut en 1243. Edwige est la sainte patronne des orphelins.
En illustration, je vous propose deux orphelines célèbres : tout d'abord Blanche-Neige (sous une représentation inhabituelle) et la voluptueuse Blanche Epiphanie du regretté Georges Pichard.
Evidemment, difficile de parler bancs publics sans évoquer la chanson de Brassens :
"Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics,
En s'foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics,
En s'disant des "je t'aime" pathétiques,
Ont des p'tites gueules bien sympathiques."
Je vous propose aujourd'hui en 10 images une vision souvent moins poétique de ces fameux bancs, quoique...
« La chambre obscure », chapitre 5
Philippe
Pressé de sortir, hâte de plonger mon regard dans le sien entraperçu, je balbutie un au revoir, ma main va pour
pousser la porte lorsque , brusquement, j'interromps mon geste.
Etais-je à ce point décontenancé à ma première visite pour ne pas l'avoir remarqué ?
Il me rappelle celui que je devais affronter lorsque ma grand-mère chez qui je passais des vacances me demandait de l'accompagner jusqu'à la pharmacie.
Parfois lorsqu'elle était trop chargée de commissions, je devais saisir moi-même cette poignée pour ouvrir la porte : elle était froide, en métal verdâtre et figurait un serpent à la gueule ouverte.
À chaque fois, la nuit même, ce serpent venait hanter mes cauchemars.
Celui de la boutique du photographe était sculpté dans un bois d'essence exotique mais tout aussi inquiétant car il avait cette particularité d'être bicéphale...
Je marmonne, faisant semblant de chercher mes clés pour faire diversion et cacher mon émoi ; une fois la peur enfantine chassée, je m'empare de la poignée de porte.
Son corps est chaud.
Dehors mon compagnon de ruelle semble m'attendre, je lui envoie un salut de la main, il demeure immobile, le regard fixe et curieux.
Je ne puis ouvrir ici ma sacoche, Valentin me guette peut-être et il me faut vite rejoindre la gare, mon train ne saurait tarder.
Je trouverai bien un compartiment vide pour enfin l'admirer.
Après quelques recherches me voici assis au calme, lorsque je m'apprête à enfin ouvrir la pochette aux photos, arrive un vieux monsieur encravaté précédé d'une jeune femme brune d'à peine vingt ans.
Elle s'assied à mes cotés, lui face à elle, sans doute pour admirer la jupe courte et les collants de la demoiselle.
Je serais hypocrite de le condamner, ne suis-je pas en train d'exhiber ma propre femme au regard d'un inconnu ?
Ma voisine apprendra je l'espère avec l'âge à être plus discrète en se parfumant.
Je connais déjà la réaction de Monika ce soir à mon retour.
- Ben dis donc tes collègues se parfument avec un arrosoir de Chanel !
Je suis censé rentrer tard à cause d'une réunion d'équipe, il me faudra faire montre de talent et d'imagination.
D'autant que la jeunette plutôt que d'occuper une place à l'extrémité du wagon semble vouloir se coller à moi, fort heureusement ma sacoche fait rempart entre nous deux.
Lorsque je pénètre dans la maison, j'entends le bruit de la douche qui vient de s'arrêter, juste le temps de glisser la sacoche dans le tiroir de mon bureau et d'un bisou elle m'accueille encore humide, le corps nu enroulé dans une serviette,
- Tu rentres tard, tu sens fort !!!
Regard interrogateur.
- Bientôt ton anniversaire- stop- Top secret- stop,
Sourire complice.
- File sous la douche- stop- sinon divorce- stop- lol
J'entre dans la salle de bain, me déshabille, alors que je vais pénétrer dans la baignoire, je le remarque à quelques centimètres à peine de la bonde, encore un peu et il allait disparaître.
Délicatement je le saisis pour le poser sur le meuble voisin, bien vite j'en découvre d'autres, ils sont maintenant au nombre de sept que je conserve dans une boite transparente.
Je prends ma douche et retrouve Monika assise dans le salon, elle a pris soin de repousser mes dossiers et
courriers.
Ses jambes nues se balancent, ses mains s'entrelacent, elle est radieuse, ses cheveux à peine secs tombent en boucles d'or. Seulement vêtue d'une culotte et d'un fin tee-shirt blanc sous lequel je devine la pointe de ses seins libres.
Elle me confie son envie de changer le décor de notre chambre, son mobilier, son ambiance mais aussi sa garde-robe.
Hypnotisé par son charme je l'écoute.
Ok Monika je te laisse carte blanche pour la décoration en échange, jusqu'à ton anniversaire permets-moi de revenir un peu plus tard qu'à l'accoutumée sans avoir à me justifier.
Trop heureuse du marché conclu elle m'invite à la suivre au lit.
Dans une position de tendresse, en chien de fusil, serrés presque nus l'un contre l'autre, elle s'endort tandis que je songe.
Finalement je n'ai pas envie d'ouvrir la pochette de Valentin, j'aurais trop peur de rompre le charme,
Ce que je vis en ce moment est si beau, je serais fou de demander plus.
Je n'ai pas envie d'attendre pour me rendre chez Valentin, dés demain je lui apporterai de nouvelles épreuves à développer.
Il sera surpris sans doute de me revoir si vite, même s'il n'est pas dupe.
Il m'a dit la trouver belle et semblait sincère.
Pourquoi n'ai-je pas répondu qu'il n'avait encore rien vu ?
Il trouve le prénom de Monika peu approprié, quel est celui qui l'aurait été selon lui ?
Comment vais-je la lui dévoiler, dans quel ordre son intimité apparaîtra ?
Mes paupières s'alourdissent,
Je sais déjà quelle enveloppe demain je lui porterai...
...Elle est nue sous les draps, les yeux ouverts, elle sourit sans mot dire, il approche, glisse vers elle, doucement, sans un bruit...
Je me réveille en sursaut !
Ecrasé de fatigue je me rendors aussitôt.
Le lendemain, je quitte le travail plus tôt que d'habitude.
J'ai pris soin de n'emporter dans ma sacoche que la seule enveloppe que je dépose sur son comptoir.
Il m'attendait...
Valentin
Il est revenu, toujours aussi mystérieux et taciturne. Je ne connais même pas son nom et je dois avouer que sa démarche est plutôt déroutante. En effet, après les premiers travaux qu'il m'avait demandés d'effectuer – pour me tester, j'en suis sûr – je m'attendais logiquement à des clichés de plus en plus indiscrets, voire indécents. En près de trente années de métier, j'ai fini par connaître – de fond en comble, si je puis dire – les galeries secrètes du temple aux fantasmes masculins. Dans le saint des saints, resplendit et palpite le sexe magnifié de la femme, mais avant d'y parvenir, le regard et la pensée doivent emprunter une sorte d'itinéraire initiatique qui passe par le dessin de sa bouche, la douce pesanteur de ses seins et de ses fesses, l'arrondi de son épaule, avec parfois un détour inattendu par la fontaine de son nombril ou une touffe axillaire... Mais, quel que soit le chemin, depuis la nuit des temps, le but ultime en est toujours le même, s'agenouiller, se prosterner, aux portes du sanctuaire devant le tabernacle sacré : des cuisses écartées, un mont de Vénus majestueux, des nymphes pulpeuses, un clitoris turgescent, une vulve entrouverte...
Aussi, quel ne fut pas mon étonnement lorsque, à l'ouverture de l'enveloppe qui contenait sa nouvelle commande, de
n'y trouver que des photos de mains et de pieds. Sans doute les tarses et métatarses de la belle Monika ! Tout cela était si inattendu, si saugrenu, que j'ai d'abord cru à une erreur ou à une
plaisanterie ; mais ce n'était pas le genre du personnage. J'ai pensé aussi au fétichisme, après tout pourquoi pas ! Mais là encore, ça ne collait pas : le fétichiste ne s'intéresse qu'à l'unique
objet de son culte, le reste lui est totalement indifférent. Dans ce cas, pourquoi mon client m'aurait-il d'abord apporté des photos sans rapport direct avec ses fantasmes ongulés ? Non, la
réponse était ailleurs...
C'est dans la pénombre orangée du labo que j'ai enfin donné un sens à ces photos d'ongles soigneusement manucurés et vernis,
de pieds nus... Ongles apprêtés pour séduire, mais aussi ongles acérés pour griffer, pour lacérer ; pieds nus pour s'approcher à pas feutrés ou pour s'enfuir au premier danger... Ainsi, je
redécouvrais Monika la féline, tout à tour chatte domestique ou lionne sauvage, fauve câline ou cruelle, ronronnante ou rugissante... Cette dualité se retrouvait dans les photos, dans le
contraste entre la douceur candide des motifs qui fleurissaient sur ses ongles et la menace de leur fond de vernis noir, avec parfois même une touche sanguine encore plus
inquiétante...
Ainsi l'homme se jouait de moi, m'entraînant malgré moi dans une sorte de jeu de piste érotique, balisé d'indices et d'énigmes, qui devaient me mener inexorablement aux portes encore closes de ce que les Grecs anciens appelaient le Naos, l'épicentre du temple où s'élevait la statue de la divinité...
La semaine dernière, je suis tombé dans un magazine sur cette page de pub pour Campanile. D'emblée, cette image m'a troublé. Dans un premier temps à cause des visages : je me suis même demandé si l'homme ne portait pas un masque ! J'ai pensé à Halloween. Les vêtements, les rires outranciers, tout me paraissait factice... Sauf qu'il y avait ce troisième personnage, cette jeune fille à droite, en mini-jupe et collants résille, avec son air à la fois gêné et complice... Alors, j'ai élaboré un tout autre scénario.
Donc, Campanile ! Hötel, restaurant. Laissons le côté restaurant, et intéressons-nous au côté hôtel. Campanile, chaîne d'hôtels connue de tous les couples échangistes, de tous les conjoints adultères, de tous les amateurs de plans cul ! Chambres accessibles sans passage par le hall d'accueil, anonymat et discrétion garantis ! Alors revenons à nos trois protagonistes : à gauche, un couple ; à droite, leur invitée... Tout nous indique qu'elle venue pour s'envoyer en l'air... Dans moins d'une heure, ces trois-là seront réunis dans une chambre pour donner libre cours à leurs fantasmes et désirs. En attendant, ils plaisantent... Qu'est-ce qui les fait rire ? Sans doute ce que l'homme tient entre ses doigts. De toute évidence, au vu de l'attitude de la jeune invitée, il s'agit de quelque chose de sexuel, de délicieusement inconvenant et grivois... Je vous laisse donner libre cours à votre imagination. À vous de jouer !
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