Mercredi 1 octobre 2014 3 01 /10 /Oct /2014 13:47

Comme chaque mois, voici le bilan de fréquentation du blog.

- Nombre de pages vues depuis la création du blog : 3 888 575

- Nombre de pages vues en septembre : 106 085

Classement des albums

1. Album insolite : 2095 visites

2. Vulves bovines : 1379 visites

3. Dessins X : 1302 visites

4. Loïc Dubigeon : 1042 visites

5. Selfies : 1026 visites

Commentaire : ce mois-ci, la surprise vient de l'attrait pour l'album de dessins de Dubigeon. En effet cet album est déjà ancien.. Mais il faut reconnaître qu'il est de qualité ! Je vous offre en prime ce dessin qui ne figure pas dans l'album

dubigeon-septembre2014

Le top 5 des articles les plus consultés 

1.  Images du candaulisme, # 3

2.  Images du candaulisme, # 1

3.   Charles Bösersach, "Petite musique de sexes" # 2

4.  Première expérience candauliste

5.  22 septembre, jour de la saint Maurice

Commentaire : le candaulisme reste le sujet préféré des blogueurs. Voici donc une image qui devrait vous plaire !

candaulisme-00

"Chérie, tu disais que notre vie sexuelle devenait ennuyeuse, alors j'ai ramené à la maison deux articles pour pimenter un peu la chose !"

Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour
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Mardi 30 septembre 2014 2 30 /09 /Sep /2014 13:32

Suite de l'improbable rencontre entre Philippe, Valentin et Monika...

Philippe # 3

 

chambre3J'avais osé, osé la déposer dans des mains étrangères. Certes les photos étaient sages et chastes mais je compris bien que l'homme n'était pas dupe.

À peine avais-je quitté sa boutique qu'il baissa le vieux rideau de fer, allait-il se précipiter dans sa chambre obscure et plonger Monika dans ses bains d'alchimiste ?

Je n'avais fait que quelques pas dans la ruelle et son visage disparut de ma mémoire, seul son regard m'obsédait.

De retour à la maison, je fus saisi d'un sentiment étrange : celle qui partageait ma vie depuis tant d'années n'était plus la même ou plutôt mon regard sur elle était modifié.

Je ne pus m'empêcher d'admirer les ondulations de sa croupe, de plonger mes yeux dans son décolleté chaque fois qu'elle se penchait devant moi. J'en arrivais même à me demander si les parfums de son entrecuisse m'étaient encore familiers.

Amour Phoenix renaissant des cendres du quotidien.

Quel étrange contrat avais-je signé là ? Peu importait, mon amour pour elle déferlait en vagues croissantes...

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Valentin # 3

chambre3-1J'ai passé toutes les nuits de la semaine dans le ventre rouge du labo. Comme je l'avais deviné au premier coup d'oeil sur les négatifs, sa longue chevelure bouclée était blonde. Son visage encore juvénile fixait l'objectif de ses grands yeux sombres. Il y avait quelque chose de joyeux, d'effronté dans son regard, impression que renforçait la petite fossette de son menton. Sa bouche souriait aussi, sans affectation... Bouche sensuelle qui appelait les baisers et sans doute d'autres caresses plus subtiles, plus profondes...

J'avais méticuleusement préparé le cérémonial et aucun soupçon de poussière ne viendrait troubler l'objectif de l'agrandisseur. Son image en négatif est projetée en grandeur nature sur le plateau blanc. J'effleure déjà le velouté de sa peau. Papier brillant, pas trop dur. Vingt secondes d'exposition à faible ouverture, de façon à conserver à la peau sa douceur presque enfantine. Je glisse la feuille encore immaculée dans le bac de révélateur. À mains nues, je caresse tendrement le papier qui baigne dans sa solution un peu huileuse. Les yeux « montent »les premiers ; deux points noirs qui me regardent, puis l'ourlet de sa bouche qui sourit, et, lentement, tout son visage apparaît avec ses ombres, ses courbes et ses clairs-obscurs. Je laisse agir la chimie. Mes doigts ne cessent de caresser ce visage, d'en prendre possession car elle est déjà mienne.chambre3-6

Bientôt l'image se stabilise. Il est temps de lui administrer le traitement rituel, celui qui va lui insuffler une seconde vie. Dans la douceur utérine du labo, je suis intégralement nu. Le sexe tendu à tout rompre au-dessus du bac de révélateur, j'éjacule de lourdes giclées de sperme qui éclaboussent la photo à peine révélée. De plat de l'index, j'en masse les lèvres et les yeux de la jeune femme. Jamais elle n'aura été aussi belle que sur cette photo et personne ne saura d'où lui vient cette incroyable beauté qui éveillera chez ceux qui la regarderont un désir à nul autre pareil. Hommes ou femmes, adolescents ou vieillards, ils éprouveront tous la même émotion intense, le même besoin de posséder son corps. Peu à peu, mon sperme filandreux se mêle aux cristaux d'argent et finit par s'y dissoudre entièrement.

 

Ensuite tout n'est que routine : bain d'arrêt, fixateur, rinçage et séchage. Épuisé, j'ai rangé les tirages dans une pochette, établi la facture et dormi à en oublier les heures et les jours.  

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Par michel koppera - Publié dans : chambre obscure - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 29 septembre 2014 1 29 /09 /Sep /2014 13:55

Le 29 septembre on fête la saint Gabriel, mais aussi la saint Michel et la saint Raphael, tous les trois archanges. Les anges sont des serviteurs envoyés de Dieu, et parmi eux les archanges ( mot formé à partir du préfixe grec "archo" qui signifie "pouvoir" ) ont un statut privilégié. À Gabriel échut le rôle de messager de Dieu. C'est à lui que revint la mission d'annoncer à la Vierge Marie qu'elle allait donner naissance au Christ rédempteur. Gabriel est le saint patron protecteur des ambassadeurs, des personnels de radio et de télévision, et des postiers

Pour illustrer cet article je vous ai choisi deux images.

La première est le célèbre tableau de l'Annonciation de Fra Angelico ( exposé au Musée san Marco à Venise)

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L'affiche du film "Le facteur sonne toujours deux fois" avec Jessica Lange et Jack Nicholson

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Par michel koppera - Publié dans : agenda - Communauté : Arts érotiques
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Samedi 27 septembre 2014 6 27 /09 /Sep /2014 14:20

FENTE : division, séparation, ouverture dans le sens de la longueur. voir : fourche, crevasse, fissure, sillon, entaille, écartement...

Rail à fente : rail comportant dans son profil une gorge pour le passage du boudin. (c'est moi qui souligne !)

En escrime, position du corps jambes écartées.

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Mettre le doigt dans la fente.

"Yi a confiance en sa délicate fente, la tirelire de son trésor qui, cachée, intacte, est l'enjeu véritable. Fente des plaisirs et des fécondités." (Lucien Bodard, la Vallée des roses, 1977)

"Beautés mûres ou non, novices ou professes

Et ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies" (Verlaine)

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Les illustrations de l'article sont signées Loïc Dubigeon et Tom Poulton, mais vous les aviez sans doute déjà reconnues au premier coup d'oeil !

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Vendredi 26 septembre 2014 5 26 /09 /Sep /2014 08:00

Selon la légende, Côme et Damien étaient deux frères morts ensemble, en martyrs, au IIIème siècle en Syrie. Venus d'Arabie pour exercer la médecine, ils soignaient gratuitement les pauvres mais, comme ils étaient chrétiens, le gouverneur Lysias qu'ils avaient pourtant soigné les fit arrêter, les condamna à être atrocement torturés puis décapités (on a la désagréable impression que l'histoire se répète tragiquement !). En Orient, ils sont fêtés le 1er juillet et le er novembre.

Côme et Damien sont les saints patrons des chirurgiens et des pharmaciens. Ils sont aussi invoqués pour l'accompagnement des malades.

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Les deux illustrations de cet article sont tirées de l'excellent album "Humour noir et hommes en blanc" de Serre, paru aux éditions Glénat en 1975.

Par michel koppera - Publié dans : agenda - Communauté : Arts érotiques
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Jeudi 25 septembre 2014 4 25 /09 /Sep /2014 09:59

En mars 2010, je vous avais déjà proposé deux extraits de ce magnifique roman. Après une récente relecture, je ne peux résister au plaisir de vous en offrir deux nouveaux passages

Donleavy, "les Béatitudes bestiales de Balthazar B"

James Patrick  DONLEAVY, Les béatitudes bestiales de Balthazar B

Paru aux USA en 1968, et en France en 1973 aux éditions Denoël ( texte traduit par Suzanne Mayoux). Le présent extrait est tiré de l’édition Folio n° 987 de 1977, 588 pages

 ( dessin de couverture signé Siné )

Donleavy est surtout connu pour son roman « L’homme de Gingembre » dont je vous recommande chaudement la lecture. Il est né en 1926 à New York, mais réside en Irlande.  

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Pages 119-120

Balthazar se trouve seul  à Paris en compagnie de Miss Hortense, sa nurse anglaise qu’il appelle familièrement Bella. Balthazar a à peine 14 ans, elle qui en a 27, va l’initier à l’amour. Dans la scène qui suit, elle vient de lui avouer qu’elle l’aime. J'attire votre attention sur l'écriture de Donleavy qui n'utlise pour ce roman que le point et la virgule, et dont le narrateur est alternativement le "je" ou le "il".

«  - Non. Ne t’en va pas. Reviens ici.

balthazar1Balthazar se retourna, il posa les livres sur la chaise. Il retourna vers le lit. Et comme ses genoux en touchaient le bord, la main de Bella se tendit pour éteindre la lampe. À tâtons,  elle lui prit sa main à lui et l’attira doucement. Ses doigts dans les cheveux courts de ma nuque, et je sens leur fraîcheur s’insinuer derrière mon oreille. En basculant dans ses bras, je l’entends murmurer, ah, viens contre moi. Ses baisers sur ma bouche. Sur mes joues, sur mes yeux. La langue le long de mon cou et tout au fond de mon oreille où j’entends sonner toutes les cloches de Paris. Et des chœurs tempétueux chantent bien que ce ne soit pas encore la messe ni dimanche mais ses longs bras soyeux, ses poignets lisses et ses mains douces et fines. Son souffle se hache dans mes poumons. Et moi, je ne suis presque plus capable de respirer. Ses dents mordent durement ma bouche. Sa main sur mon cou pour dénouer ma cravate. Elle-même se dégage des draps. Ses cheveux en mèches d’ombre pendent autour de sa tête. Un jour qu’assise dans les jardins elle se grattait la cuisse, je regardais ses ongles laisser de longues traces blanches sur sa peau dorée. Des doigts lointains défont un par un les boutons de ma chemise. Et des lèvres proches baisent ma poitrine. Bella, dis-moi ce qu’il faut faire. Rien rien. Déshabille-toi simplement. Quelle chose étonnante. Toutes ces années à rêver. Entré un jour dans la buanderie pour toucher en secret son linge qui séchait, de plus près que je n’espérais jamais arriver. Et ce soir, allongé de tout mon long contre son corps, je le sens se presser contre le mien, comme deux corps tout à soi. Un ici, un qu’on étreint. Belle, ce qu’on fait, est-ce que c’est ça faire l’amour. Oui, oui. Dépêche-toi de m’expliquer. Tu verras, tu verras. Je vois. Bella assise sur mon cerveau qui croque une noix de cajou. Bella qu’est-ce que je dois faire. Rien, rien pour le moment. (…) Et maintenant je touche. Tout entière cette récompense la plus précieuse. Du sommet de son crâne au bout de ses orteils. Je peux promener ma main partout sur toi si lisse. Oui tu peux, tu peux, viens sur moi. Bella, Bella, ça gicle de moi, ça ne veut plus s’arrêter. Il y en a partout sur toi. Ah, ça ne fait rien, mon chéri, maisse-le couler sur moi, ne t’inquiète pas. Bella dis-moi ce que j’ai fait. C’est très bien. Mais j’aurais dû être à l’intérieur de toi. Oui mais c’est très bien, ne t’en fais pas. »

 balthazar

Pages 128-129. Pendant les jours qui suivent, Balthazar et Bella poursuivent leur folle aventure amoureuse.

balthazar2«  Nous sommes rentrés en faisant la course tout le long du chemin jusque dans l’escalier de la maison et sa chambre à elle. Bella, est-ce que c’est ça qu’ils font. Quand je mets ma main ici pour toucher comme ton sein est gonflé au-dessus du reste de ton corps. Et je ne sais pas encore ce que tu as là en bas dans le secret de tes poils. Oui, mon chéri, c’est ce qu’ils feraient. Ils me serreraient dans leurs bras, seulement c’est moi qui te serre dans les miens. Et ils feraient ce que je vais te dire. Viens sur moi Balthazar. Sur moi. Comme ça. Pour rien au monde je ne voudrais que tu sois eux. Tu es trop adorable. Tu es mon ravissant petit homme à moi. Mets-le entre mes jambes. Là. Mon dieu qu’il est dur. Je vais te guider. Ne t’inquiète pas, ne t’inquiète pas. Mon dieu, ça y est, ça y est. Ah, Balthazar. Tu l’as enfoncé en moi. Toutes les sensations qu’on n’aurait jamais pu deviner d’avance. D’un miracle étonnant éprouvé là. Dans cette partie d’elle. Etait-ce elle. Comme son visage, ses dents, ses cheveux. Ces lèvres qui me parlent de si près. Sortir de ma propre conscience pour passer dans la sienne. Hello où est le Saint Graal. Comme de rouler sur un pré dans l’odeur de foin humide en contemplant un ciel de fleurs de marronnier. Partout des planètes si blanches. Bella. Est-ce que je l’ai bien fait. Oui, oui. Oh, Bella, oh, Bella, ça gicle de moi, tiens-moi fort s’il te plaît. Oui, oui, mon chéri, jouis. Bella, ne me laisse pas mourir. S’il te plaît. Perdre tout mon sang. Oh, Balthazar, je ne te laisserai pas mourir, je ne te laisserai pas perdre ton sang, mon dieu, moi aussi je meurs. Dans tous les creux, toutes les niches, toutes les ombres des draps. Rejetés loin des deux corps, le fauve et le pâle. Sa main effleure mes vertèbres et les compte. Je pose le bout de mes doigts sur l’os tout dur derrière sa petite oreille. Ton visage. Bella, tu as les yeux fermés. Et un sourire tout autour de ta bouche. Tout est si calme à présent. À part un long cri à nouveau jeté par le philosophe des rues. En quête du Graal. Tu as levé les épaules et tu as gémi, gémi. Bella, ça ne t’a pas rendue malheureuse, dis. Non, non, pas malheureuse, espèce de nigaud. J’avais peur que tu aies mal, tu t’es toute raidie et tu as tremblé. Mon amour c’est comme ça quand ça se produit, avec plein de bonheur. Alors pourquoi as-tu des larmes dans les yeux. »

balthazar3

 

 

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Mercredi 24 septembre 2014 3 24 /09 /Sep /2014 10:55

solitude

Voici une illustration anonyme, sans doute de la fin du XIXème siècle, digne de figurer dans la grande galerie de l'érotisme. À première vue, une image grivoise comme tant d'autres : une jeune femme va - ou vient de -  se "donner de la joie" au moyen de son pied de lit en bois aux formes adéquates. Mais à y regarder de plus près, de nombreux détails nous en apprennent beaucoup sur sa situation. Derrière elle, au mur, sont accrochés trois tableaux : une marine et deux portraits de militaire en uniforme d'apparat (apparemment de l'armée britannique) ... Cette jeune femme serait donc mariée à un militaire parti en mission ou à la guerre. La marine et la petite pendule entre les deux portraits suggèrent qu'il est parti au delà des mers et pour longtemps ! L'attente est longue ce qui explique son impatience. Reste la bouteille de vin débouchée sur la table de nuit. Deux lectures non contradictoires : pour oublier sa solitude, elle a bu (le verre en atteste), s'est enivrée et, perdant toute pudeur et retenue, elle se masturbe avec le pied de lit ; ou alors la bouteille est un autre objet de plaisir qu'elle se réserve pour la suite de la nuit, ou qu'elle a déjà utilisé selon ses désirs...

Par michel koppera - Publié dans : la grande galerie - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 23 septembre 2014 2 23 /09 /Sep /2014 09:29

Philippe # 2

chambre2-3Monika totalement nue sous un voile de tulle noir transparent, Belle de Jour.

Précieusement, je la tenais par la main afin de l'accompagner dans la descente d'un escalier.

Il nous mena jusqu'à une vaste pièce sombre éclairée par quelques bougies, au milieu de laquelle se trouvait un immense lit circulaire.

Elle n'était que silence et consentement.

Dans l'obscurité je distinguais des formes humaines.

Je fis glisser le voile pour mettre sa peau à vif.

L'allongeai sur le lit.

Me mis derrière afin de la tenir par les poignets.

Ce fut pour eux le signal de l'hallali.

De la pénombre ils sortirent sans que je puisse distinguer leurs visages et se jetèrent sans préambule sur ses volumes et abysses.

Tant il y avait de mains sur sa peau que son corps n'était plus visible.

Curieusement aucun sexe.

chambre2-4

C'est ainsi que tôt ce matin je me suis réveillé, la chair tendue par le flux de mon sang.

Elle dormait nue à quelques centimètres de moi.

Impossible dans mon état de retrouver le sommeil, je me suis résigné à me lever.

Dans la cuisine, je me suis préparé un thé, il ne restait plus que deux sachets : je prohibai le gingembre pour me rabattre sur la menthe, j'allumai une cigarette puis j'ai ouvert le PC pour lire mes messages.

Le laboratoire photo m'avait envoyé le devis que je lui avais demandé.

La somme était conséquente mais il me fallait absolument de la matière pour alimenter le travail de Denis Verlaine, ce dessinateur qui s'était proposé d'illustrer le livre que j'avais depuis quelques mois en projet. Un livre au contenu explicite que je comptais offrir à ma belle.

Une sorte de confession intime et ultime sur l'émotion, l'érotisme, qu'elle provoquait en moi.

Lui dire tout ce qui était inavouable. Un condensé d'intimité, de secrets, qu'il s'agisse de moments vécus ou fantasmés.

Ce livre serait illustré de photos d'elle au fil des années et de dessins.

Je m'apprêtais à valider le paiement lorsque mon index se cabra et les yeux de l'homme de la boutique s'emparèrent de mon esprit.

C'était une évidence, ce travail si particulier, c'était à lui et personne d'autre que je devais le confier.

chambre2Sans rien savoir de ce regard, c'était dans cette boutique et nulle part ailleurs que j'allais déposer tel un trésor ce que j'avais de plus cher et d'intime.

Bien sûr il aurait été plus pratique de le faire anonymement via internet dans ce labo Lyonnais. J'allais connaître des moments de honte,c'était certain, mais la honte ne faisait-elle pas partie du plaisir recherché ?

Elle était finalement bien pratique cette petite boutique de la ruelle déserte.

Il avait dû en voir passer des hommes au chapeau masquant le regard qui venaient lui confier des pellicules licencieuses, peut-être même aussi des femmes !

La première fois que je me suis rendu dans un sex-shop, je crois que l'article dont je me suis souvenu le plus devait être mes pieds tant j'avais honte de lever les yeux et de croiser un regard.

C'était cette émotion-là que je voulais revivre chez lui, le cœur cognant comme un tambour au moment où ma main pousserait sa porte.

Je devais y retourner mais il me fallait attendre une semaine, mon planning était chargé, sa boutique éloignée.

Quel genre de personnage était-il ? Que faisait t il dans sa chambre noire ?

Je n'avais pas l'intention de lui donner tous les négatifs en une seule fois. Je procèderais progressivement, par étapes.

Il me fallait savoir s'il était bien l'artisan qui convenait à mon projet.

Que ferait-il de mes photos ? Etait-il du genre à faire des doubles des images développées,  à les classer avec des thématiques propres à lui dans des albums qui devaient encombrer de vieilles armoires secrètes ?

Se caressait-il en découvrant les corps nus apparaissant au sortir du bain de révélateur ?

Son regard s'était emparé de moi, il me fallait oser le défier.

Tant pis, je devais affronter son jugement, ses sourires, peut-être même sa moquerie.

chambre2-5

Valentin # 2

La semaine qui suivit fut d'une affligeante banalité : quelques portraits de premiers communiants, un nourrisson cul nu sur une peau de mouton et une photo de mariage – elle en robe de mousseline blanche, lui engoncé dans un costume trois pièces trop neuf – elle ne tarderait pas à le tromper, je l'ai lu dans son regard. Rien d'autre ! Depuis l'avènement du numérique et la concurrence d'internet, le travail se faisait plus rare. Alors, je restais de longues heures, assis dans la boutique, à contempler la rue où ne passaient que des chalands furtifs.

chambre2-6Cette fois, il a marqué un petit temps d'arrêt devant la vitrine, puis a aussitôt poussé la porte de verre. Son retour ne m'a pas surpris, c'était dans l'ordre des choses, même si je ne l'attendais pas si tôt. Sous le bras, il serrait comme un trésor une serviette au cuir craquelé. Il affectait un air décontracté, mais je devinais que, intérieurement, la honte et la curiosité se livraient un terrible combat. Il resta de longs instants immobile, tout près de la porte grande ouverte. Peut-être allait-il faire demi-tour ? Son regard me fuyait et cherchait désespérément un point d'ancrage parmi toutes les photos encadrées qui tapissaient les murs. Finalement, sa curiosité l'emporta. Il referma la porte derrière lui et fit les quelques pas qui le séparaient du comptoir sur lequel il posa sa serviette de cuir.

- J'ai là quelques vieux négatifs dont je souhaiterais refaire un tirage papier, dit-il d'une voix étouffée par l'émotion.

Visiblement chaque mot lui coûtait.

- Eh bien, on va voir ça ensemble.

De sa serviette, il tira une grande enveloppe qui contenait effectivement une douzaine de négatifs 24 x 36 en noir et blanc... et aussi quelques formats carrés plus anciens enveloppés dans du papier de soie.

- Ce sont des photos de famille, précisa-t-il alors que je posais les négatifs sur une table lumineuse.

- Ils ont l'air en excellent état. Le labo avait fait du bon travail.

C'était une série de portraits, apparemment d'une femme assez jeune, qui posait en pied ou assise sur une chaise dans un intérieur domestique.

- Je peux vous faire ça pour la semaine prochaine. Il faut juste que vous me précisiez le format, le type de papier et le nombre de tirages que vous souhaitez. Je vous fais un devis ?

- Je veux bien..

Pendant que je préparais le devis, il se pencha vers moi, mais toujours sans me regarder vraiment

- Dans votre vitrine, il y a un écriteau qui dit que vous apportez un soin tout particulier au traitement des épreuves... Pardonnez-moi si je suis indiscret, mais en quoi votre travail est-il différent de celui des autres laboratoires ?

- Vingt-cinq ans d'expérience, beaucoup de passion... et quelques secrets professionnels...

- À propos de secret, j'ai lu aussi que vous travailliez en totale discrétion. Qu'est-ce que cela signifie exactement ?

Nous y étions enfin ! C'était le véritable but de sa visite.

- Disons que mon laboratoire est une sorte de tombe hermétique, un coffre-fort inviolable où vous pourrez déposer sans crainte tous vos secrets, même les plus inavouables.

Il parut soulagé

- Alors, pour cette fois, vous me ferez un tirage de chaque négatif, en format album, sur papier brillant... Ce sera suffisant.

En partant, il me serra fiévreusement la main et pour la première fois nos regards se sont croisés. Au fond de ses yeux dansait la petite flamme de la lubricité.

chambre2-Gilles Berquet - exhibitions 006

La dernière photo est une oeuvre de Gilles Berquet


 

 

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Lundi 22 septembre 2014 1 22 /09 /Sep /2014 09:32

Maurice et ses compagnons furent des militaires romains martyrisés à Auganuum (devenu Agaune puis aujourd'hui Saint Maurice du Valais, en Suisse). La légende dit qu'en 286, Maximien, devenu empereur d'Occident, décida d'exterminer les Chrétiens. Pour cela, il fit venir de Thèbes (Egypte) 6000 légionnaires, dont Maurice et ses hommes, qui étaient tous chrétiens. Il refusèrent alors d'obéir aux ordres et furent massacrés jusqu'au dernier en l'an 287. 

Maurice est le saint patron des fantassins. Il est aussi invoqué pour tenir bon dans l'épreuve.

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Dimanche 21 septembre 2014 7 21 /09 /Sep /2014 11:05

Matthieu (appelé aussi Lévi) était un haut fonctionnaire responsable du poste de douane de Capharnaüm en Palestine, jusqu'à ce qu'il rencontre Jésus et choisisse de le suivre. C'est ainsi qu'il devint missionnaire et apôtre. Relevant et notant avec minutie les actes et paroles de Jésus, il fut le premier des quatre Evangélistes. Après la mort du Christ, la légende veut qu'il soit parti évangéliser l'Ethiopie.

Matthieu est le saint patron des banquiers, des agents des douanes et des comptables.

Des banquiers donc...

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" - Je suis venu vous demander un prêt.

- C'est marrant, j'allais vous demander la même chose !"

 

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... et des comptables !

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