Les ardents de la Rue du Bois-Soleil

Vendredi 2 décembre 2016 5 02 /12 /Déc /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 31

ardents33-1 Elle se branla de la main droite : cela débuta par une sorte de massage circulaire de son pubis, de plus en plus bas, de plus en plus centré sur le haut de sa fente. Bientôt, j’entendis le petit clapotis mouillé de son vagin, léger comme le bruit d’une bulle de salive qui éclate sous la langue. Alors que de la main gauche, elle avait dégagé son clitoris pâle, elle se mit à le frotter du plat de l’index, lentement, systématiquement… Elle soupira, puis gémit. Maintenant, sa vulve était bien huilée et, de temps à autre, de l’index, du majeur et de l’annulaire réunis en fuseau, elle se pénétrait le vagin. Ses doigts en ressortaient luisants de mouillure dont elle se servait pour se lubrifier la fente jusqu’en haut. Ses gémissements devinrent peu à peu une sorte de plainte continue. Son regard aux paupières lourdes ne quittait pas ma queue raide où perlait une goutte translucide de désir.

Brusquement, mon sperme partit tout seul, sans même que je me touche. Ma jouissance ne fit que précipiter la sienne. Ses doigts s’agitèrent frénétiquement sur son clitoris, en mouvements rapides et presque désordonnés. Un tremblement convulsif s’empara de ses jambes et de son ventre, ses pieds se cambrèrent, ses orteils se crispèrent en éventail. Elle ferma les yeux, rejeta la tête en arrière et l’orgasme la transperça comme une flèche ardente. Bahamontès enchaînait allègrement les lacets du col de la Bonette.

Nous voilà de nouveau côté à côte sur le lit. Geneviève me tient légèrement la main droite et la guide entre ses cuisses ouvertes.

- À ton tour ! me glisse-t-elle à l’oreille.

Lorsque mon doigt se pose sur son clitoris, elle est secouée par une sorte de décharge électrique.

- Avec lui, vas-y doucement, il est très sensible. Tourne plutôt autour…ardents33-3

Ainsi, patiemment, elle m’initie aux subtilités des caresses, à l’art d’alterner pressions et effleurements, glissements et palpations… Elle guide aussi mes doigts vers le coussinet grumeleux qui tapisse la paroi supérieure de son vagin, non loin de l’entrée, siège secret de plaisirs redoutables. Pendant ce temps, elle astique ma bite redevenue aussi dure qu’un manche de bakélite, me malaxe langoureusement le gland… Elle s’envoie en l’air encore deux fois, sa vulve est si mouillée que ça coule sur le drap… Et moi, je gicle de nouveau, au creux de sa main caressante.

- Tu veux boire quelque chose ? demande-t-elle en s’essuyant les doigts gluants de sperme avec une petite serviette éponge. Il reste de la limonade.

Comme elle est assise au bord du lit, je vois les plis de son ventre ainsi que la trace bleue d’une veine qui court à fleur de peau le long de sa cuisse et, de nouveau, je suis saisi d’une sorte de répulsion honteuse.

- Non, merci, je n’ai pas soif. Je vais y aller…

Plus tard, quand mon corps aura été longuement lavé à l’eau de mer et séché au soleil, quand la subtile odeur iodée du sable aura définitivement effacé sur ma peau le parfum lourdement fruité de Geneviève, je m’achèterai une bouteille de Pschitt citron que je boirai avec une paille, assis sur le parapet de la digue, face à la mer, le regard au loin…

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Jeudi 1 décembre 2016 4 01 /12 /Déc /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 30

Mais le lendemain matin, le mardi 30 juin, je me réveillai avec une érection en béton, et ma première pensée fut pour Geneviève, ou plus précisément pour son sexe pulpeux. Je traînai une bonne partie de la matinée, au lit, à écouter la radio.

ardents32- Tu es sûr que tu vas bien ? me demandait maman tous les quarts d’heure, à chaque fois qu’elle passait près de ma chambre. Tu ne veux pas prendre ta température ? Peut-être que c’est le soleil d’hier…

- Ne t’inquiète pas, maman… C’est les vacances, j’en profite.

- Sans doute, mais il faut être prudent, surtout avec cette chaleur.

Claude François chantait qu’elles étaient toutes  belles ! belles ! belles  comme le jour ; belles ! belles ! belles  comme l’amour  et Eddy Mitchell qu’il y a toujours un coin qui me rappelle… Et moi, je bandais toujours, incapable de penser à autre chose qu’au cul de Geneviève. J’aurais peut-être mieux fait de me branler une bonne fois pour me calmer mais, à vrai dire, je n’en avais même pas envie…

Malgré tous mes efforts pour ne pas paraître impatient, je ne pus arriver en retard chez Geneviève. Elle prit son temps pour sortir de la salle de bains où elle se faisait belle. Avant d’aller au lit, on passa même par la cuisine où elle me servit un diabolo grenadine. Elle était en peignoir, jambes et pieds nus sur le carrelage. On parla de l’étape du jour où elle espérait que Poulidor allait confirmer sa forme de la veille. En attendant, Jimenez venait de faire des siennes dans la montée du col de Vars. Quand elle me prit la main et me précéda dans l’étroit couloir qui menait à sa chambre, mon érection me tendait le short à tout rompre. Une fois la porte refermée et les doubles rideaux tirés, elle me déboutonna chemisette et short, me saisit en m’embrassant à pleine bouche. Plus tard, elle me laissa dénouer la ceinture de son peignoir et la mettre nue. Et de nouveau, plus rien d’autre n’exista que ses seins, son ventre poilu et son sexe offert.

- Aujourd’hui, je vais me caresser devant toi… Comment dis-tu ? Se branler, c’est ça ?

Je dus dire oui ou faire un signe d’acquiescement, je ne sais plus. Comme la veille, Geneviève se coucha en travers du lit, les talons sur le montant de bois, cuisses ouvertes, genoux relevés. De nouveau, je vis l’immensité ténébreuse de son sexe et je sentis venir les prémices de ma jouissance.

à suivre...

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Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 30 novembre 2016 3 30 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 29

ardents31

- Maintenant, masturbe-toi devant moi ! ordonna-t-elle quand elle eut retrouvé son calme. Tiens, regarde, ça va t’aider !

ardents31-1Et me voilà à me branler de la main droite, les yeux rivés à son sexe huileux, gros mollusque palpitant dans son écrin de poils noirs. Jamais je n’ai rien vu d’aussi délicieusement obscène. Le sourire aux lèvres, Geneviève m’observe en se triturant la pointe des seins. L’intérieur de son sexe est sans cesse agité de spasmes visqueux. Ma jouissance ne tarde pas. Bahamontès vient de prendre le large et file vers la victoire. Mon sperme m’arrache des soupirs, je ferme les yeux, c’est trop bon !

Après, nous sommes restés encore quelque temps, allongés l’un contre l’autre, tout nus sur le drap blanc. Geneviève était câline, me caressait le torse, m’ébouriffait les cheveux – je détestais quand maman me faisait ça ! – en me chuchotant des mots doux sur les jours à venir… Bahamontès était toujours en tête tandis que, derrière, Poulidor distançait Anquetil de quelques secondes. Dans la chevelure noire de Geneviève, tout près de la nuque, j’aperçus quelques cheveux blancs, puis, alors que je passais la main sur ses seins un peu mous, je sentis de fines vergetures, et encore d’autres sur son ventre, sous le nombril. Je détournai les yeux. Trop tard ! Brusquement me vint le dégoût de moi-même, sans doute pareil à celui qu’avait éprouvé Frédéric Moreau lors de sa dernière rencontre avec madame Arnoux. Ma jouissance passée me parut vaine, presque écoeurante.

- Il va falloir que j’y aille, dis-je en m’écartant lâchement.

Et comme elle se pressait lascivement contre moi, plaquant son ventre chaud sur mes hanches, j’ajoutai :

- Si je traîne trop, maman va s’inquiéter… Elle va me poser des questions et je ne sais pas mentir…

 

J’avais hâte de me rhabiller, de quitter cette chambre si semblable à celle de mes parents avec son grand lit de bois sculpté, ses deux tables de nuit et son armoire assorties, ses descentes de lit avec des biches au bord d’un étang, ses doubles rideaux jaunes, son papier à fleurs… J’avais besoin de grand air, d’espace, d’horizon. J’avais besoin de voir des corps d’adolescentes aux poitrines juvéniles et d’entendre leurs rires un peu bêtes… À peine arrivé à la plage, je me précipitai dans les vagues ; j’y restai plus longtemps que d’ordinaire, jusqu’à en avoir la chair de poule. Après, il y eut le bain de soleil, le cornet de glace vanille-fraise. Je désirais ne garder aucun souvenir de la rue du Bois-Soleil, ni sur ma peau purifiée à l’eau de mer, ni dans ma bouche parfumée à la crème glacée… Je n’y remettrais plus jamais les pieds, promis !

à suivre...

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Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 29 novembre 2016 2 29 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 28

ardents30Malgré mon impatient désir de la voir intégralement nue, Geneviève m’initia à la délicieuse souffrance du montré-caché, du corps qui se donne puis se dérobe, des caresses retenues, du viens et du pas maintenant. Cependant, alors que Bahamontès basculait en tête au sommet du col du Télégraphe, elle se laissa enfin déshabiller et, allongée en croix sur le lit, m’abandonna la contemplation de son corps nu. Ses cheveux noirs éclaboussaient l’oreiller blanc, tout comme sa touffe qui foisonnait en haut de ses cuisses pâles. À peine eut-elle baissé mon short et saisi ma bite que mon sperme s’échappa en quelques jets rapides et légers qui empesèrent le drap.

- Ce n’est pas grave, me dit-elle sans amertume. On a tout notre temps, il y a encore le Galibier ! En attendant, mets-toi à genoux sur la descente de lit, je vais te montrer quelque chose.

La tête de course s’était regroupée dans la vallée. Tout était à refaire. Geneviève se tourna vers moi, les fesses nues au bord du matelas, les pieds posés sur le montant de bois, si bien que cela relevait ses genoux. Elle écarta largement les cuisses et, pour la première fois, je vis tout son sexe. Dieu, que c’était à la fois beau et inquiétant ! Cela m’apparut bien compliqué, avec ces lèvres qui semblaient inachevées, ce trou qui n’en était pas vraiment un, ces plis et replis humides, ce bouton pâle tout en haut de la fente, ces muqueuses d’un rose fragile, ce trou du cul si proche et cette masse épaisse de poils noirs tout autour. L’odeur puissante de son désir me satura les narines et je me remis à bander avec force.

- S’il te plaît, Tristan, lèche-moi !

Et pour m’encourager, elle passa les mains sous ses fesses et s’ouvrit davantage. Sa vulve était maintenant béante, laissant deviner la ténébreuse caverne de son vagin.

- Viens, n’aie pas peur !

Au fur et à mesure que mon visage s’approchait de son ventre, l’odeur devenait plus intense, presque enivrante. Ma bouche se posa comme une ventouse sur sa vulve. C’était doux. De sa voix chaude, Geneviève guida ma langue et mes lèvres de bas en haut. En élève docile et studieux, je suivis ses instructions, glissant ici, m’attardant là. Ses poils soyeux me caressaient les joues… Le groupe de tête venait de passer le village de la Charmette et allait s’attaquer aux premières pentes du Galibier.

- Oh, mon Dieu, Tristan, continue ! Ne t’arrête surtout pas !ardents30-1

Son sexe maintenant noyé de salive et de mouillure se fit plus accueillant, plus tendre. Ma langue alternait les profondes pénétrations de son large vagin et les titillements de son clitoris dur et congestionné. Geneviève posa ses mains sur ma nuque pour ne pas me perdre et, le sexe plaqué sur ma bouche, elle jouit en serrant les dents et en grimaçant.

à suivre...

 

 

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Lundi 28 novembre 2016 1 28 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 27

Chap. 6

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 Même si elle n’aurait pu vivre loin de la mer, Maman n’aimait pas la plage. Maman aimait le sommeil paresseux des bateaux dans le port, les odeurs venues du large, le bleu plus clair du ciel au-dessus des côtes. Mais elle avait en horreur le sable sournois qui se glisse dans les chaussures et s’incruste dans les cheveux, et surtout la promiscuité de tous ces corps à demi nus, étalés au soleil. Maman avait la vocation d’une femme de marin. D’ailleurs, à bien y réfléchir, en épousant papa, c’était un peu ce qu’elle avait choisi, sauf que son mari ne prenait pas la mer mais la route. Du lundi matin au vendredi soir, par tous les temps et à toute saison, il sillonnait le pays et chaque contrat signé était comme une remontée de filet. Maman l’attendait à la maison, ne sortant que pour les provisions quotidiennes à la boucherie, la boulangerie ou la superette du quartier, sans oublier la poissonnerie où elle se rendait chaque jeudi après-midi pour acheter le poisson du lendemain – souvent du chien de mer ou du lieu qu’elle servirait avec des pommes de terre à l’eau et une sauce à la crème fraîche.

En dehors de ces sorties purement ménagères, maman ne quittait guère l’ombre rassurante et bienfaisante du logis.

- Pourquoi tu ne vas pas voir tes copains ? Il faut profiter du beau temps ! me disait-elle quand elle me voyait traîner d’une pièce à l’autre. Ne reste pas dans mes jambes, tu vas me donner le tournis. Allez, file !

Je préparais en toute hâte mon sac de plage et dévalais les escaliers. J’avais quartier libre jusqu’au soir.

Bien sûr, il y aurait la plage, la baignade, les bains de soleil près des belles filles en maillot, mais d’abord et avant tout, il y avait le 17 de la Rue du Bois-Soleil et son appartement du quatrième étage, si près du ciel.

ardents29-3Après avoir musardé quelques jours dans les plaines du nord, le Tour de France avait plongé  plein sud, vers la montagne. Dès mon arrivée, avant même notre premier baiser, Geneviève allumait la radio, tant pour suivre en direct les exploits du peloton sur Europe 1 que pour étouffer les échos de nos ébats. Même si le grand Bahamontès forçait notre admiration, j’étais plutôt Anquetil, tandis que Geneviève avait un faible pour Poulidor qu’elle trouvait moins fier.

Le lundi 29 juin, alors que l’étape du jour menait les coureurs de Thonon-les-Bains à Briançon – la première véritable étape de montagne – Geneviève me fit les honneurs de son grand lit et me dispensa sans compter ma première leçon d’amour. Pour l’occasion, elle avait passé une sorte de combinaison en satin rose frangé de dentelle blanche – j’avais déjà vu des femmes en semblable petite tenue dans les romans-photos de maman. Malgré la moiteur de l’après-midi, elle portait aussi des bas nylon couleur chair, ce qui me parut sur le coup le comble de l’érotisme féminin.

à suivre...

 

 

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Mardi 22 novembre 2016 2 22 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 26

 Dimanche 28 juin 1964

 ardents28Je viens de passer le week-end à Paris avec Marcel. Il a voulu m’en mettre plein la vue. On a couché chez un de ses copains de chambrée, un gars qui était avec lui en Indochine, à casser du Viet comme ils disent. Ils n’ont parlé que de ça ! Le copain est marié à une femme plutôt belle mais qui n’a aucune conversation, si ce n’est que de se lamenter sur le fait qu’elle n’arrive pas à avoir d’enfant et que si ça se trouve elle est stérile. De quoi se plaint-elle !

Heureusement qu’ils logent pas loin de l’Opéra, ça m’a donné l’occasion d’aller aux Galeries Lafayette rêver un peu devant la lingerie. À force de tourner autour, Marcel a fini par m’acheter des dessous un peu coquins. Le pauvre, il croit que c’est pour lui ! Je les mettrai surtout pour Tristan quand il viendra. Je me suis même offert, en cachette, un joli porte-jarretelles rose.

Samedi soir, le copain nous a servi de guide pour la tournée des grands ducs en DS. Sa femme, elle n’a pas voulu nous accompagner, elle a dit que c’était une balade pour les ploucs. Roger – c’est le nom du copain de Marcel – nous a emmenés d’abord au Trocadéro pour voir la Tour Eiffel illuminée, puis l’esplanade des Invalides et la Maison de la Radio toute neuve. Marcel a tenu à voir où était le Moulin Rouge. Mais ce qui l’intéressait le plus, c’était de voir les putes du côté de Pigalle et aussi celles de la rue Saint-Denis. Avec la DS, ils roulaient tout doucement et faisaient leurs commentaires. Je les entends encore :

- Là, à la belle saison, ça va. La nuit, il fait presque chaud. Mais t’imagine l’hiver, avec leurs jupes à ras le bonbon et leurs seins quasiment à l’air, elles doivent en baver. Y a pas à dire, elles ont du cran !

Assis à la place passager, Roger opinait du chef.

- Quand tu penses que, dans le tas, il y en a qui ont des mômes ! Enfin, faut que tout le monde vive. Tout de même, la passe c’est pas donné !

- Ah bon, c’est arrivé à combien ?

- Je sais pas trop. Avec les nouveaux francs, je m’y perds un  peu, mais c’est comme tout le reste, ça ne va pas en diminuant.ardents28-1

Moi, à l’arrière, je regardais les filles, pas si jeunes que ça, qui faisaient le trottoir. J’observais leurs jupes fendues, leur façon de se déhancher en balançant leur petit sac à main, leurs talons hauts, leurs visages trop maquillés… Et je me sentais coupable de les regarder ainsi.

On a terminé par le bois de Boulogne où Roger nous a dit qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, et aussi que c’était le lieu de rendez-vous pour des couples échangistes qui se faisaient des appels de phare, mais que lui, l’échangisme, il trouvait ça franchement dégueulasse et immoral. Moi, je trouvais l’idée plutôt séduisante mais je n’ai rien dit. J’ai pensé qu’entre mes week-ends avec Marcel et mes rencontres secrètes avec Tristan, j’étais moi aussi dans la plus grande immoralité et que c’était justement ça qui rendait la vie intéressante.

Je ne sais pas si c’est l’air de la capitale ou notre virée du côté des putains, mais, une fois au lit, Marcel était particulièrement en forme. J’ai eu droit à des caresses insolites et à des positions inédites. Je peux dire que j’ai été gâtée !

Ce soir, c’est le grand silence dans l’appartement. Je n’ai même pas allumé la radio. Jean est reparti pour deux mois. Vendredi soir, je l’ai accompagné à la gare avec ses deux grosses valises. Dans sa chambre, l’armoire est vide, le lit nu. Dès demain, il faudra que je m’habitue à ne plus le croiser dans le couloir, à dîner seule et à ne plus entendre sa musique. C’est un beau jeune homme pourtant, même s’il n’était pas mon neveu, jamais je n’aurais été attirée par lui. Il se confie trop, c’est un bavard. Alors que dès le premier jour, j’ai désiré Tristan. J’ai aussitôt ressenti presque physiquement sa solitude et son besoin d’amour. J’ai su aussi qu’il ne trahirait jamais notre secret. J’aime ses silences, son côté un peu taciturne, parfois boudeur sans être sinistre. Et puis, pourquoi le nier, j’aime son corps, surtout sa queue qui me rend folle.

 

En partant, Marcel a oublié « Miroir du Cyclisme », un magazine qui parle surtout du Tour de France. Moi, cette année, j’aimerais bien que ce soit Poulidor qui gagne, alors que Marcel me dit que c’est un perdant, aux courses de chevaux on appelle ça un tocard. Je voudrais bien le voir lui, Marcel, sur un vélo, avec tous les Pernod qu’il s’envoie et les petits cigarillos avec le café !   

Fin du chapitre 5

à suivre...    

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Lundi 21 novembre 2016 1 21 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 25

Je croisai Geneviève dans la cage d’escalier, sur le palier du premier étage. Elle avait dans les bras deux cartons fermés par de la grosse ficelle.

- Ah ! Tristan, tu tombes bien ! Tu vas me donner un coup de main. Je descends ça à la cave. Dans l’état où il est, je ne peux pas compter sur Jean. Je passe devant !

Elle me donna les deux cartons à porter, plus encombrants que lourds. Le sous-sol était très sombre et humide. La cave de Geneviève se trouvait au bout d’un étroit couloir bordé de portes à claire-voie. Elle ouvrit un cadenas et nous pénétrâmes dans une petite pièce carrée, chichement éclairée par une ampoule nue qui pendouillait au plafond et par un soupirail grillagé et poussiéreux. Le sol était de terre battue. Il n’y avait pas grand-chose dans cette cave : un petit amoncellement de cartons, un porte-bouteilles presque vide et le squelette d’un vélo pour dames, sans selle ni roues. Geneviève me débarrassa des cartons qu’elle posa sur la pile des autres.

ardents27- Avec tout ça, on ne s’est même pas dit bonjour !

Si les deux premières bises furent sagement posées sur mes joues, à la troisième, Geneviève se colla à moi et, me saisissant par les épaules, elle me gratifia d’un long baiser sur la bouche, sa langue cherchant la mienne comme mon ventre cherchait le sien. À peine en avions-nous terminé qu’avec une surprenante économie de gestes, elle referma la porte à claire-voie, éteignit la maigre ampoule du plafond, ôta sa culotte, ouvrit ma braguette et revint se coller à moi, face contre face, corps contre corps…

- Tu as bien quelques instants à me consacrer, chuchota-t-elle en m’empoignant fermement la bite. Je crois que oui !

Elle sentait bon, une odeur chaude et lourdement fruitée qui m’électrisait le bas-ventre. Elle me laissa lui retrousser sa robe de coton bien au-dessus du bas des reins. Alors, je posai  mes mains sur ses fesses nues ; bientôt je sentis son ventre se presser en cadence contre mon érection. De nouveau, ses lèvres cherchèrent les miennes. Mes doigts poussèrent plus loin encore, dans le profond sillon de son entrefesses touffu. J’en avais les jambes tremblantes de désir et d’émoi. Nous sommes restés comme ça de très longs moments, comme si le temps n’avançait plus. J’aurais voulu que tout se fige ainsi pour l’éternité : ma bouche sur sa bouche, son ventre contre le mien, mes doigts entre ses fesses, sa main sur ma nuque… Elle se détacha lentement de moi.

- Maintenant, tu vas me la mettre.ardents27-1

Elle me tourna le dos, se pencha en avant pour prendre appui sur le guidon du vélo déglingué et me présenta sa croupe nue. Malgré la pâle pénombre, je vis nettement la béance de sa vulve qui luisait au sommet de ses cuisses écartées. Je m’avançai, ma queue en garde vint battre dans la sombre vallée. Elle s’en saisit et la posa au bord de sa mouillure.

- Vas-y, mets-le moi… Quand tu sentiras que ça vient, n’oublie pas de sortir, je n’ai pas envie de me faire cureter. Mais, je t’en prie, essaie de te retenir.

Ce disant, elle avait tourné la tête vers moi et s’était ouvert le fessier de la main droite pour m’encourager. Cela rentra tout seul, d’une seule poussée, jusqu’au bout. Ce fut comme si je venais de sombrer dans le cratère d’un volcan en éruption : une chaleur intense irradia mon corps tout entier, mais une chaleur sans brûlure ni souffrance, une chaleur de miel et de nuit d’orage, une chaleur moite et sucrée. Geneviève remua les fesses pour bien me caler en elle. Elle avait toujours le visage tourné vers moi, mais ses yeux ne me regardaient plus vraiment ; elle était ailleurs. Lorsque je la saisis par les hanches et commençai à aller et venir doucement entre ses fesses distendues, elle se cambra davantage et se mordit les lèvres. Je ne sais combien de temps cela dura. Des gouttes de sueur perlaient sur mes tempes et me mouillaient l’échine.

Tout en forniquant, je m’efforçais de regarder autre chose que ses fesses blanches, que son cul poilu, d’écouter autre chose que le clapotis de son sexe huileux, que ses soupirs de plus en plus puissants, de penser à autre chose qu’à cette indicible sensation de bonheur et de plénitude.

Brusquement, elle fronça les sourcils, son front se plissa de rides, sa bouche esquissa une étrange grimace… Elle en fut presque laide. Sa main se crispa sur la mienne et elle eut un orgasme dont les spasmes me pincèrent la queue.

ardents27-3- Oh, oui ! souffla-t-elle. Que c’est bon !

Quand elle eut retrouvé son souffle, d’un habile balancement des fesses, elle m’expulsa de son ventre. La soudaine fraîcheur de la cave tomba sur ma bite en transe. Pas pour longtemps : elle me reprit bien vite en main pour me branler. Je ne savais plus où j’en étais. De sa main libre, elle guida mes doigts entre ses cuisses jusqu’à son ventre. Elle me murmura à l’oreille :

- Tu peux me caresser comme tu le veux. Je t’apprendrai tout, mon petit Tristan. Je ferai de toi l’amant le plus heureux du monde.

Il n’en fallut pas plus pour me transporter au paradis. Je sentis venir mon sperme de loin, comme poussé par une onde de chaleur. Il jaillit dans la main tendre de Geneviève qui me branlait amoureusement pendant que mes doigts barattaient la sève épaisse de son sexe mûr. À l’instant fatal, je ne pus retenir une sorte de grognement animal que je ne me connaissais pas.

À l’aide de sa petite culotte de coton bouchonnée, elle m’essuya délicatement la queue enduite de sperme et me referma la braguette.

- Maintenant, monte bien vite retrouver Jean. Le pauvre, il doit se demander pourquoi tu es en retard ! Tu sais, il m’a dit que les cours du lycée s’arrêtaient à la fin de la semaine, alors il va s’en retourner chez ses parents pour les vacances. Mais, si tu en as envie, tu pourras passer me voir…

- Tous les jours ?

- Presque. Sauf le samedi et le dimanche.

- À cause de Marcel ?

- Si tu veux… soupira-t-elle. L’après-midi, je serai là à partir de trois heures. Alors, si le cœur t’en dit… Il suffit que tu sois discret. Allez, file !

- À lundi alors…

- C’est ça, à lundi

      Il y avait dans sa voix beaucoup de gratitude, et d’espoir aussi.

En remontant les escaliers vers les étages, je me sentis incroyablement fier et sûr de moi. «  Je l’ai baisée » ne cessais-je de me répéter intérieurement.

 

Dix années plus tard, lorsque je pénétrai pour la première fois dans une tombe égyptienne, quelque part au sud de la Vallée des Rois, je ne pus retenir une érection spontanée qui était en quelque sorte un hommage nostalgique à la cave où Geneviève m’avait initié à la magie de son cul.

à suivre...

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Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 19 novembre 2016 6 19 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 24

Vint l’heure de ma visite quotidienne à Jean. Il allait mieux et devait reprendre les cours dès le lendemain. La veille, appuyé sur une béquille, il marchait déjà dans l’appartement. Je n’avais pas vu Geneviève, de service jusqu’à la nuit selon les dires de Jean. Nous n’avions pas manqué de parler de sa sœur Sylvie et de notre projet de quelques jours de vacances ensemble. Je soupçonnai que Jean n’aurait pas vu d’un mauvais œil se nouer une amourette entre sa sœur et moi. À vrai dire, l’idée ne m’était pas non plus désagréable. D’ailleurs, dès la rentrée suivante, si elle échouait à l’oral de son concours, Sylvie nous rejoindrait sans doute au lycée, nous serions en quelque sorte ses protecteurs.

ardents26-2En fait, je n’avais jamais eu de petite amie, ni au collège, ni même à l’école primaire. Le monde des filles m’était totalement étranger, terra incognita ! J’avais eu des copains de foot, des voisins de classe ou de table à la cantine, des complices de plaisanteries douteuses envers les gens du quartier, du style pétard dans la boîte à lettres ou sonnerie intempestive à la porte d’entrée en pleine nuit, des camarades de parties de billes ou d’échanges de timbres exotiques, mais rien que des garçons !

Pour tout ce qui touchait à l’univers mystérieux des filles, Jean était de loin mon aîné. Outre que, pendant des années, il avait partagé sa douche du samedi soir avec sa sœur – il connaissait par cœur sa craquette comme elle avait été habituée à tripoter son petit robinet – il en avait aussi profité pour jouer au docteur avec les copines de Sylvie qui se laissaient docilement ausculter, la culotte aux chevilles et la jupe retroussée sur les hanches. Jean se souvenait qu’après avoir examiné de près ses petites patientes au ventre nu, il délivrait invariablement le même diagnostic  « C’est la vésicule biliaire », formule énigmatique et fortement médicalisée qui avait le don de les impressionner et de le griser lui-même. Il m’avait aussi raconté comment, au cours d’un bref séjour à la montagne où ils étaient partis camper en famille, il avait surpris ses parents en plein accouplement. Il avait alors onze ou douze ans. Alors qu’on le croyait endormi, il avait d’abord entendu des chuchotements, puis des soupirs dans la tente voisine. Il était très tard. Il les avait vus, à la lueur blême de la lune, sa mère à quatre pattes sur le matelas pneumatique, son père à genoux derrière elle qui la tenait par les hanches et la besognait gaillardement. Plus tard, il avait vu sa mère sucer son père et, pour l’occasion, il avait réveillé Sylvie afin qu’elle assiste elle aussi au spectacle.ardents26-1

Très jeune, Jean s’était habitué à voir, dans la poubelle de la salle de bains, les serviettes rouges du sang des règles de sa mère, et à humer ses fonds de culotte odorants… Il m’avoua avoir aussi reniflé quelquefois les dessous de sa tante et même tenté de l’épier par le trou de la serrure pendant qu’elle était à sa toilette, mais en vain.

Avec Reine, sa copine de lycée, il avait trouvé une compagne à sa mesure. En effet, elle se laissait facilement caresser les seins et, au cinéma, après l’entracte, elle permettait qu’il lui mette la main dans le slip pendant qu’ils s’embrassaient à pleine bouche. Il était attentif à son cycle menstruel au point d’en être le comptable sur un petit calendrier de poche dont il marquait au stylo rouge les jours fatidiques.

J’étais un peu jaloux car, pour ma part, mon expérience auprès des filles se résumait à la visite, trois ans auparavant, de cousins de Paris venus  passer la journée du 15 août au bord de la mer. Ils avaient deux garçons et une fille de quatorze ans qui s’appelait Brigitte. Il faisait chaud ce jour-là et l’après-midi, on était tous allés à la plage. Lorsque les grandes personnes nous avaient enfin donné le feu vert pour la baignade – il fallait respecter les trois heures sacro-saintes de la digestion – j’avais bêtement insisté pour que Brigitte, qui était en maillot de bain, nous accompagne dans l’eau.

- Je ne peux pas ! me répéta-t-elle à voix basse, l’air gêné.

- Mais pourquoi ? Allez, viens, elle est bonne !

- Non, je te dis que je ne peux pas…

Je me souviens encore de l’embarras des parents, surtout de maman qui me faisait des signes désespérés pour me faire comprendre que je ne devais pas insister. Et plus tard, quand les cousins eurent repris le train pour Paris, ses mots sur le quai de la gare :

- Tristan, tu m’as vraiment fait honte ! On ne vous apprend donc rien à l’école ? À ton âge, tu devrais comprendre que ce ne sont pas des questions à poser à une jeune fille. Elle ne pouvait pas, c’était clair, non ?

Rien n’était plus obscur.

 

Malheureusement, ces cousins de Paris n’étaient plus revenus nous rendre visite.

à suivre...

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Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 15 novembre 2016 2 15 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 23

Assis sur le parapet de la digue, je contemplais l’archipel des familles éparpillées sur la plage. Chaque île se distinguait par son parasol fièrement planté tel une bannière aux couleurs nationales, ses serviettes de bain étendues en guise de territoire, son château de sable et ses savates dispersées tout autour.

ardents25Je finis par repérer, au bord de l’eau où elle hésitait à entrer, une de ces beautés scandinaves aux cheveux si blonds qu’ils en étaient presque blancs. Quinze ou seize ans, maillot de bain un peu ridicule avec une sorte de jupette plissée sur les hanches, belle poitrine si je pouvais en juger dans le contre-jour, longues jambes de coureuse de demi-fond… Finalement elle renonça à la baignade et revint vers la digue. Au fur et à mesure qu’elle remontait la plage, je distinguais mieux son visage d’ange et ses épaules rougies par le soleil. Elle s’arrêta tout près d’un parasol jaune et bleu sous lequel était installé un couple, sans doute ses parents. Lui, les cheveux rares et les jambes maigres, lisait un journal ; elle, blonde comme sa fille, plutôt bien en chair dans son maillot de bain bleu azur, était allongée sur le ventre comme endormie au soleil… Et voilà que, naturellement, mon regard délaissa la fille pour s’attacher à la mère. Elle me tournait le dos et j’avais, à quelques dizaines de mètres de moi, le spectacle merveilleux  de sa croupe, de ses hanches larges, de ses jambes nues. Comme elle avait les cuisses légèrement écartées, j’avais une vue plongeante sur sa fourche dont la convexité dodue me procura un début d’érection que j’encourageai en mettant la main droite dans la poche de mon pantalon pour me flatter le bout du gland. Je me sentis jaloux de son mari qui d’un simple geste pouvait lui caresser les flancs et les fesses. Je songeai que si j’avais été à sa place, j’aurais depuis longtemps replié mon journal et passé ma main entre ses cuisses entrouvertes pour lui saisir la motte à pleine paume et lui masser amoureusement la chatte.ardents25-1

Maintenant, je bandais ferme. Ces pensées salaces m’emportèrent plus loin encore, dans une sorte de rêve éveillé où j’aurais été camarade de lycée de la fille et amant secret de sa maman qui se serait livrée avec moi à toutes les débauches. Peut-être que pour satisfaire son insatiable appétit de sexe, j’aurais pu venir lui rendre visite accompagné de Jean et cela se serait passé exactement comme dans les films. C’était tellement excitant que je faillis jouir dans mon pantalon.

à suivre...

 

 

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 14 novembre 2016 1 14 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 22

Chap. 5

 Le mardi, les cours finissant un peu plus tôt, nous avions presque tout l’après-midi pour aller au ciné, jouer au foot ou traîner du côté de la plage où se prélassaient parfois de jeunes Anglaises et d’autres beautés blondes venues d’Europe du Nord. On les imaginait toutes Suédoises, faciles et nymphomanes. Il faut dire que les plus déniaisés d’entre nous avaient vu des films, à Paris, dans des salles discrètes près de la Gare Saint-Lazare. Ils nous racontaient d’invraisemblables séquences où, par exemple, une femme pouvait se livrer à trois hommes en même temps !

ardents24-1Moi, je me souviens qu’à cette époque, mon premier film cochon je l’avais vu le 14 juillet de l’année précédente. Après le feu d’artifice tiré sur la plage, nos parents étaient allés guincher. Profitant de l’occasion, un gars du quartier, intrépide et débrouillard, m’avait entraîné clandestinement au Rex où l’on passait, à la séance de minuit, un film interdit aux mineurs. On était entrés par une porte de service qui donnait sur les arrières. Le film touchait à sa fin, nous eûmes le temps de ne voir que quelques scènes. Je me rappelle que l’une d’elles avait pour cadre le parc ensoleillé d’une propriété bourgeoise. Assise sous une tonnelle dans un salon de jardin, la maîtresse de maison, une femme blonde habillée d’une courte robe à fleurs, recevait la visite de deux jeunes gens aux cheveux bouclés qui, si l’on en croyait les sous-titres – les acteurs parlaient allemand – se présentèrent comme des camarades de sa fille. La femme pouvait avoir une quarantaine d’années ; les deux jeunes, pas plus de vingt. Une soubrette en tablier vint leur servir des boissons fraîches. Il faisait chaud. Alors qu’ils papotaient en sirotant leurs jus de fruits, la caméra allait de l’un à l’autre, épousant le regard de chacun. Les yeux des deux jeunes se posaient en gros plan sur les lèvres bien rouges de la mère de leur copine, puis sur sa poitrine déjà largement découverte par l’échancrure de son col déboutonné, sur ses cuisses croisées et surtout sur son ventre que parcouraient de langoureuses vagues qui soulevaient en cadence le tissu léger de sa robe à fleurs. Quant à son regard à elle, il s’attardait sans ambiguïté sur l’évidente boursouflure qui déformait les pantalons de toile de ses visiteurs…

L’érotisme avait atteint son paroxysme lorsque la femme avait décroisé les jambes et laissé entrevoir quelques centimètres carrés de culotte blanche en fine dentelle et qu’elle avait posé une main, celle avec l’alliance, sur la braguette de son invité de gauche, pendant que celui de droite, brusquement debout derrière elle, lui glissait la main entre les seins. Elle avait laissé aller sa tête en arrière et c’est alors que la caméra les avait abandonnés pour se consacrer aux fleurs pourpres du jardin que butinaient inlassablement de gros bourdons.

Il n’empêche : qu’elles soient anglaises, suédoises ou allemandes, ces naïades aux dialectes abscons et aux yeux trop bleus nous inspiraient une sainte frousse.

à suivre...

ardents24-2

 

 

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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