Mardi 8 septembre 2009 2 08 /09 /Sep /2009 17:01

Baiser dans l’escalier

 

Sous-sol, niveau -2. 23 h 17

- Bordel de merde, l’ascenseur est en panne ! Putain, c’est pas vrai, va falloir prendre l’escalier de service !

Julia passe devant. Je la suis, à quatre marches derrière, question de courtoisie. J’ai son petit postérieur adoré qui se balance à hauteur de mes yeux. J’aime son déhanché, surtout quand elle est un peu fatiguée, comme ce soir. Elle ne se contrôle plus vraiment, il y a de l’abandon dans ses gestes. Sa main droite s’appuie à la main courante, de l’autre elle se touche la fesse gauche comme pour s’encourager à gravir l’escalier en spirale. Je la laisse prendre un peu d’avance. Maintenant, ce sont ses jambes que j’ai en ligne de mire, ses mollets qui se frôlent avec des reflets de nylon noir. Quinze deniers : le prix de notre amour ? L’escalier de ciment brut s’enroule tristement. On n’entend que le bruit de nos pas qui résonnent sur les murs gris, dans la lumière sans fard de la minuterie.


Rez-de-chaussée. 23 h 22. Première halte.

La cage d’escalier est moins sinistre. Une porte à hublot donne sur le hall d’entrée inondé de lumière. C’est là qu’on s’arrête, à regarder à travers la vitre les plantes vertes que le gardien de l’immeuble bichonne tous les jours. Nous sommes déjà moins contrariés par la panne de l’ascenseur, surtout depuis que nous avons échangé un premier baiser sur les dernières marches. Les lèvres de Julia sont tendres, presque molles. La minuterie s’est éteinte et nous sommes restés immobiles, bouche à bouche, debout dans l’obscurité. Julia se presse contre moi. Comme elle se tient sur la marche au-dessus de la mienne, nos visages, nos ventres se retrouvent exactement au même niveau et on voudrait que ça dure éternellement.

- On monte ? soupire Julia en s’écartant pour poser son index sur le bouton de la minuterie.


Entresol. 23 h 40.

Nous ne sommes pas allés bien haut, pas plus d’une trentaine de marches maintenant recouvertes de linoléum. Les murs sont peints de couleur claire et la main courante a cédé la place à une rampe de bois. Julia est toujours devant. Elle semble de nouveau pleine d’entrain. L’ourlet de sa courte jupe qui se balance accompagne avec volupté les mouvements du compas de ses jambes. Je bande. Elle s’arrête sur le palier de l’entresol, là où loge le gardien avec toute sa famille. L’index sur les lèvres, Julia m’impose le silence. Avec élégance, elle relève sa jupe et me montre sa petite culotte blanche. Elle rit.

- Attrape-moi si tu peux !

La lumière de la minuterie s’éteint sans préavis. Je me retrouve dans le noir. J’entends la cavalcade de ses pas qui s’enfuient vers les étages.


Plus haut dans les étages. 23 h 56

Je l’ai perdue de vue. Les portes des étages défilent. Je suis déjà arrivé au huitième, toujours pas de Julia. Et si elle n’était plus dans l’escalier ? Je la retrouve enfin, assise sur le palier entre le neuvième et le dixième. Elle a les pieds sur la dernière marche, les cuisses très écartées. Elle a ôté sa culotte si bien que, en contrebas, je profite d’une superbe perspective en contre-plongée sur sa chatte offerte. Les mains posées en arrière, très cambrée, Julia me regarde en souriant.


- T’as eu peur, pas vrai ? Allez, monte !

Je gravis la volée de marches à quatre pattes, comme un chien de chasse, la truffe aux aguets. Mon visage se glisse de lui-même sous sa jupe, dans l’entonnoir de ses cuisses, jusqu’à ce que nos lèvres se rejoignent. Elle sent bon. Alors, on baise tranquillement dans l’escalier. Avec les marches, nos sexes s’ajustent à la perfection. On joue, on jouit.

Sur l’avant-dernière contremarche, à portée de regard, je découvre un petit graffiti tracé au feutre noir. Le dessin représente une jeune femme en train de se faire prendre en levrette par un mec dont on ne voit que le tronc et sa grosse queue qui disparaît à moitié entre les fesses de la fille. À côté, on a ajouté en majuscules cette légende : « JULIA M’A SUCER ».

 

© Michel Koppera, août 2009

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 5 septembre 2009 6 05 /09 /Sep /2009 18:45

Pas de galerie de dessinateur dans ce numéro 19 de ZOOM paru à l'été 1973, mais de grands portfolios de photos consacrés l'un au peuple Dogon ( c'était avant le grand rush touristique !) et l'autre à un grand monsieur de la photographie, j'ai nommé William KLEIN. ( William Klein est né en avril 1928 à New-York et vit à Paris depuis 1948)
On trouvait dans l'article des choses moins connues de son oeuvre, comme cette étude de décor pour "Demain la ville" datée de 1973 C'était assez bien vu.

Autre aspect de son oeuvre, son travail pour Vogue avec ces deux photos de 1957 et 1959 (aujourd'hui très peu socialement "correctes")






















Une très belle photo réalisée à New-York en 1955. Tout le désespoir des blacks US était lisible dans le regard de cet enfant ( Encore 53 ans de patience avant Obama !)

Enfin comment passer à côté de ce cliché pris à New-York en 1955 et qui a depuis fait le tour du monde et des consciences ! Terrible, au sens premier du terme.

Pour terminer, deux images pour illustrer le palmarès fantôme du festival de Cannes 1973, avec les photos de 2 films qui chacun à leur manière marquèrent l'année. Pour mémoire, on a pu voir sur les écrans en 1973 "Aguirre  la Colère de Dieu" de Werner Herzog, " La planète sauvage" de Topor et Laloux, et pour les plus avertis, "Behind the green door" avec la sublime Marilyn Chambers.


Par michel koppera - Publié dans : zoom
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Vendredi 4 septembre 2009 5 04 /09 /Sep /2009 13:23

« Le carnet de Rrose » d’Alina REYES est paru en 2006 aux éditions Robert Laffont. On le trouve maintenant en édition Pocket suivi de deux autres textes : « sept nuits » et « l’exclue ». Attention chef d’œuvre ! Achetez le bouquin, ça vaut vraiment le coup. C’est de la très grande littérature, qui impose le respect.

Le texte se compose comme par hasard de 69 courts chapitres écrits à la première personne. Je vous ai sélectionné les chapitres 38, 40 et 41.

 

                                                                         38.

       Je trouve que la nature est bien faite, d’offrir à l’homme que j’aime ma rrose, côté face, ma petite rose, côté pile, et ma bouche, dans mon visage.

      Dans les grands moments on peut se servir des trois entrées alternativement et dans tous les ordres. On n’est que deux mais alors ça fait plus perdre la tête qu’une orgie pleine de monde.

      Perdre le sentiment et le goût de l’orgie en amour c’est presque tout perdre. J’aime par exemple, faire mettre l’homme à quatre pattes, lui mordre, lui malaxer, lui frapper les fesses ; me coucher, le visage sous son trésor qui pend, pour le mordiller et le suçoter et m’enfoncer sa tige jusqu’aux amygdales ; puis me relever et le traire par derrière, en léchant sa petite rose à lui et en y enfonçant mes doigts. J’aime sentir sous sa peau le flot qui vient en battant fort et va tomber lourdement sous lui, sur le drap ou par terre.

                                                                       40.

     Voici ma rrose. Honorez-la des yeux, du nez, de la langue et des doigts, glissez-y votre tige, enfoncez-vous jusqu’en son cœur qui est aussi le mien.

      Le cœur de ma rrose va te mâcher la tige, mais gentiment. Ne t’étonne pas si tu m’entends dire miam-miam pendant que tu me baises. N’aie pas peur : tous les hommes savent bien que les femmes sont des fleurs carnivores, mais seules celles qui s’ignorent les dévorent vraiment.

      Mon bon gros marshmallow, je jute sur toi pour te faire exprimer ta substance mais sois tranquille, je suis la corne d’abondance où tu renaîtras et que tu rempliras encore, toujours plus gros, bonbon phénix !

                                                                       41.

      J’aime toucher ma rrose la nuit avant de m’endormir. Nichées entre mes cuisses, mes mains ressemblent à des ailes pliées le long du temps qui rêve.

     Au matin, quand les pétales du sommeil s’écartent lentement, paupières encore fermées, je les cherche mes ailes-mains. Eparpillées dans le lit tout au bout de mes bras, elles gardent le secret de leurs virées nocturnes. De la langue, je me lave les doigts avant d’ouvrir les yeux.

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Jeudi 3 septembre 2009 4 03 /09 /Sep /2009 12:46

Chaud après-mdi d'été. Valérie s'était endormie nue sur le canapé. Il ne me restait plus qu'à prendre l'appareil photo et appuyer sur le déclencheur. Tout était si beau, si serein...et vous qu'en pensez-vous ?


Odalisque 

Odalisque noire et blanche
La lumière du jour glisse
Sur la courbe de tes hanches
Et lèche tes cuisses

Assoupie sur le divan
L'odalisque en noir et blanc
Ferme ses paupières félines
Sur ses pensées libertines

Elle rêve d'une bite d'ivoire
Qui doucement la pénètre
Comme le soleil du soir 
Qui caresse la fenêtre.

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Mardi 1 septembre 2009 2 01 /09 /Sep /2009 07:51

Baiser à l’étranger

 

À l’étranger, on ne baise pas comme dans son pays natal. L’exotisme commence dès la frontière, quand on se sent envahi d’un étrange sentiment où se mêlent appréhension et excitation.

Rien que l’uniforme des douaniers donne le frisson. Rachel prend les premières photos. Au bord de la route, les paysages sont grandioses. Difficile de croire qu’on vient de l’autre versant de la montagne, tout semble si différent, comme les plaques minéralogiques des voitures indigènes, les panneaux indicateurs aux carrefours, les stations de l’autoradio qui passent des chansons inconnues. On fredonne des mélodies d’amour dont on ne comprend pas un traître mot, et les jambes de Rachel m’apparaissent soudain plus fuselées, plus douces au toucher, ses seins qui pointent sous sa robe encore plus fermes.

À l’étranger, la nourriture est forcément aphrodisiaque. Je ne parle pas seulement du bois bandé, du ginseng ou de l’harissa, mais aussi de l’aquavit, des bières locales et de tous ces plats dont le nom est déjà un voyage. À l’étranger, on se permet de manger avec les doigts, on mélange hardiment le salé et le sucré. Chaque épice réveille un sens en sommeil, nous révèle la sensualité oubliée de chaque parcelle de notre corps et particulièrement de notre appareil digestif. Le piment met le feu aux sexes et aux rectums. En pays lointain, les feuilles de rose ont un arrière-goût de tapas pimentés et avouez qu’il n’y a rien de plus appétissant comme mise en bouche.

À l’étranger, il n’y a pas que les saveurs qui sont exotiques, mais aussi les sons et les odeurs. Les langues autochtones sont pleines d’accents qui titillent la libido ; on s’essaie au tilde, à l’Umlaut, aux diphtongues gutturales qui accompagnent la montée vers l’orgasme. Dans l’air, flottent des odeurs venues d’ailleurs. À l’étranger, des fleurs pourtant familières exhalent des parfums qu’on ne le leur connaissait pas, les crépuscules embaument et, par les fenêtres ouvertes, les senteurs de la nuit se posent sur nos peaux nues. 

À l’étranger, la population est forcément typée. Que les peaux soient claires ou sombres, les cheveux blonds ou crépus, c’est toujours dans l’extrême. On fantasme et on imagine tout le reste. Sous leurs amples vêtements, les hommes cachent sans doute de splendides attributs : musculatures huilées, torses velus, couilles grosses comme des prunes, bites chevalines ; quant aux femmes, elles sont en perpétuelle chaleur, avec des seins de bimbo, des clitoris hypertrophiés et de profonds vagins huileux. Mais tout cela, ils ne le montrent pas, alors on croise leur regard et on se dit qu’on aimerait bien les épouser, mais ça ne dure que le temps d’un malentendu.

On traverse des villes en fête où des foules bigarrées et bruyantes se livrent à des danses rituelles d’un autre âge dont les déhanchements lascifs exacerbent l’érotisme sauvage. On y lâche des taureaux furieux, on y transporte en procession de gigantesques statues, on y regarde défiler des fanfares bariolées, on y applaudit des créatures improbables comme des dragons, des sirènes callipyges, des satyres cornus… La foule compacte se presse, s’oppresse, les culs se frottent, les ventres s’encastrent, les cuisses s’entremêlent… Dans le feu de la fête, Rachel se laisse caresser les fesses, je touche et retouche celles d’une belle étrangère. Tout s’achève fort tard dans la nuit par un immense brasier où se consument les idoles de bois et de carton. La foule hurle son ivresse. On se sent d’humeur amoureuse.

À l’étranger, sur les télés des chambres d’hôtel, on regarde des émissions animées par des présentateurs bavards, des téléfilms avec des acteurs parfaitement inconnus, des tunnels de pubs sans fin, des films X sans codage… Alors, avec Rachel, on se branle sur le grand lit défait. Sa peau brune sent bon le savon de là-bas et on se fait des déclarations d’amour : Ich liebe Dich, volim te, I love you, ik kou van jou, ti amo, anoa tiako, seni seviyorum, te iusbec, te quiero…

© Michel Koppera, août 2009


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Dimanche 30 août 2009 7 30 /08 /Août /2009 16:05

Outre l'inédit de Pierre Bourgeade, le numéro 18 de ZOOM contenait aussi :
- 1 portfolio de lithographies et dessins de Alain LE FOLL, artiste né à Gennes ( Mayenne) en 1934. Univers très étrange, voire cérébral... Pas très érotique j'en conviens, mais intéressant...






































- 1 série de clichés réalisés par un artiste new-yorkais nommé Fredrich CANTOR dont je ne peux rien vous dire de plus. Ici, une photo intitulée "Cynthia" et datée de 1970

- 1 ultime galerie de photos de Jean-Paul MERZAGORA qui s'était suicidé le 24 décembre 1972 à l'âge de 33 ans. Je vous avais déjà présenté ce photographe au style très "florentin" dans un précédent numéro de ZOOM (le numéro 6). Voici donc 3 oeuvres sur le thème du "fruit défendu". Salut l'artiste. 































Par michel koppera - Publié dans : zoom
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Samedi 29 août 2009 6 29 /08 /Août /2009 10:09

Pierre BOURGEADE : Undergirls

Je vous reproduis ici l’intégralité du texte (erreurs de frappe incluses) de Pierre Bourgeade (1927-mars 2009 ) paru dans le numéro 18 de ZOOM au printemps 1973. Le texte est extrait d’ « L’aurore Boréale » qui devait paraître quelques semaines plus tard chez Gallimard. Pierre Bourgeade y avait joint des photocopies de photos prises par lui-même ( je vous en livre ici 3 )

 

« Pornopolis.

Pornopolis. Porn. Pop. Néon. Nylon. Nzyum. Hardware. Software. Hardlove. Softlove. Go-go girls. Gouss’Club. Gouines rouges. Dogs à girls. Dog’s love. Massage. Message. Doux massage. Doux Massage Absolu Par Jeune Masseuse Masculine. Bellissima expertissima signorine. Appelez. Vaseline. Pronto. Call. IBM call i. IMBC. Destruction assur. Satisfaction assurée. Miss Boomb. Miss Voom. Miss Judy (id. LSD). League Sfaty Death. Long Silence Demandé. Détendez-vous. Ne vous contractez pas. Là là. La nuque. Laissez-vous faire. Fermez les yeux. Je peux ? Je peux un peu plus ? Je peux encore je ? Accatone. Accalmie. Accalmie purulente. League Boom-boom Sucky. Long Baisage Souhaité. Miss LSB. Oui.

 
Descendez dans la rue interrogez une femme

Au hasard Miss A B C D E F

Le visiteur s’allonge dans la cabine étanche insonorisée tout est rouge laqué détendez-vous la nuque oh l’eunuque surtout allons le corps entier faites le vide vos bras se détendent vous mains se détendent vos doigts se détendent votre doigt se détend pensez un doigt l’index détendez complètement l’index concentrez uniquement votre pensée dans votre doigt pensez j’ai chaud dans le doigt c’est tout j’ai chaud.

Voulez-vous répondre Miss F voulez-vous répondre maintenant par écrit ne vous inquiétez pas de la forme vous n’êtes qu’une femme après tout et quand bien même vous seriez un homme c’est pareil c’est le même corps les mêmes lettres

HOMme

WOM an

Wo MAN

Répondez aux questions que va vous poser l’Ordinateur vous m’avez dit hier Conversation Privée je pourrais baiser avec vous jusqu’à être écoeurée jusqu’à être malade l’Ordinateur ordine que vous développiez cette réponse vous n’avez rien à craindre C’est une simple affaire statistique vous n’avez aucun jugement moral à encourir Morale Morte à la lumière rouge commencez.

Allongée sur le lit allongée sur la plage allongée dans l’espa allongée dans l’espace  dans le vaste azur noir qui commence sur moi où je mets le doigt hors de moi là en moi là à ce point précis là sur le clik rose


Là sur l’asticot sur le berlingot sur le biscuit sec sur le bouton de rose sur le bulbineux sur le chatouilleux sur le dynamic sur le farnienteur sur la fraise des bois sur le gibelin sur le gonfaron sur le haricot sur le harris-bar sur le jockey sur le kikou sur la languette sur la noisette sur la perle sur la perlouze sur le pistil sur la praline sur le putiphar sur le soisonnais sur le vénéneux sur le vénusien sur le vésuvien sur le xénophon sur le yo-yo sur le zip

Pierre je vous écris

Technique technique « 


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Vendredi 28 août 2009 5 28 /08 /Août /2009 09:50

Les pubs SFA sont à chaque fois pleines de sous-entendus érotiques... Il suffit d'observer cette nouvelle page trouvée hier dans un magazine : le regard pensif de la femme, sa position sur la chaise, la serviette éponge qui recouvre son corps qu'on suggère nu dessous, tout est en place. Il m'a suffi d'ajouter un petit gode sur le carrelage. Par contre, je ne suis pas très satisfait de mon texte, si vous avez autre chose à proposer, je suis intéressé et prêt à changer... 

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Jeudi 27 août 2009 4 27 /08 /Août /2009 09:42

« LA PEAU » de  Curzio MALAPARTE (1898-1957)

Le roman est paru en France aux Editions Denoël en 1949. Il a pour cadre la libération de l’Italie par les forces alliées en 1943, et plus particulièrement la ville de Naples. Le narrateur, Malaparte lui-même, est alors agent de liaison aux côtés des Américains. Son récit est une violente critique du comportement des « libérateurs » qui débarquent en Europe sans aucuneréelle connaissance de ses mœurs, coutumes et règles de vie.

L’extrait que j’ai choisi est représentatif de cette méconnaissance. La scène se passe à Naples où une jeune vierge est exhibée, moyennant finance évidemment, aux GI. Ce texte se trouve dans le chapitre intitulé «  La vierge de Naples »

 

« Au bord du lit une jeune fille était assise ; elle fumait.

Elle était assise, les jambes pendantes, et fumait d’un air absorbé les coudes appuyés sur les genoux, le visage dans le creux de la main. Elle paraissait très jeune, mais ses yeux étaient vieux, un peu fanés. (…) Ses lèvres charnues, agrandies par un violent trait de rouge, donnaient quelque chose de sensuel et d’insolent à la délicate tristesse d’icône de son visage. Habillée de soie rouge, sobrement décolletée, elle portait des bas couleur chair et balançait ses petits pieds charnus enfilés dans une paire de savates de feutre noir, déformées et déchirées.(…)

Elle fumait en silence, regardant fixement du côté de la porte, avec une indifférence orgueilleuse. Malgré l’insolence de sa robe de soie rouge, de sa coiffure baroque, de ses grosses lèvres charnues, et de ses savates percées,sa vulgarité n’avait rien de personnel (…) Nous étions une dizaine dans la pièce. J’étais le seul Italien. Personne ne parlait.

- That’s all. The next in five minutes, dit la voix de l’homme qui se tenait sur le seuil, derrière le rideau rouge : puis l’homme passa sa tête dans la pièce à travers la fente du rideau, et ajouta : -Ready ? Prête ?

La jeune fille jeta sa cigarette, prit du bout de ses doigts le bord de sa jupe et la souleva lentement : d’abord apparurent ses genoux doucement gainés par la soie de ses bas, puis la peau nue des cuisses, puis l’ombre du pubis. Elle demeura un instant dans cette attitude, triste Véronique, le visage sévère, la bouche méprisante. Puis, se renversant lentement en arrière, elle s’étendit sur le lit et écarta doucement les jambes. Comme fait l’horrible langouste en amour, quand elle ouvre lentement les tenailles de ses pattes, en regardant fixement le mâle de ses yeux ronds, noirs et luisants, puis reste immobile et menaçante, ainsi fit la jeune fille, ouvrant lentement les tenailles roses et noires de ses chairs, et restant immobile, les yeux fixés sur les spectateurs. Un profond silence régnait dans la pièce.

- She is a virgin. You can touch. Put your finger inside. Only one finger. Try a bit. Don’t be afraid. She doesn’t bite. She is a virgin. A real virgin, dit l’homme en passant la tête dans la pièce à travers la fente du rideau.

Un nègre allongea sa main, et fit l’essai avec le doigt. Quelqu’un rit, et on eût dit qu’il se lamentait. La « vierge » ne bougea pas, mais fixa le nègre avec un regard plein de haine et de peur. Je regardai autour de moi : tous étaient pâles, pâles de peur et de haine.

- Yes, she is like a child, dit le nègre d’une voix rauque, faisant tourner lentement son doigt.

- Get out your finger, dit la tête de l’homme enfilée dans la fente du rideau rouge.

-Really, she is a virgin, dit le nègre en retirant son doigt.

Brusquement, avec une bruit étouffé des genoux, la jeune fille referma ses jambes, se releva d’un coup de reins, baissa sa jupe, et d’une main leste arracha la cigarette de la bouche d’un matelot anglais qui se trouvait près du lit. »

  

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Mardi 25 août 2009 2 25 /08 /Août /2009 15:36

Trois portfolios intéressants dans ce numéro 17
1° : Une série de peintures de Jacques MONORY, né en juin 1934 à Paris. Célèbre pour ses monochromes bleus comme ce détail d'une huile sur toile de 1972 intitulée " Béatrice et Juliette"

2° Une série de photos d'un photographe new-yorkais nommé Jon STEVENS. Je ne sais rien de plus de cet artiste dont on ne trouve plus trace. Les modèles étaient enduits de peinture argentée...C'était très tendance à l'époque.



















3° Une série de planches de Guido CREPAX ( Milan 1993-2003) qu'il est inutile de présenter.


Par michel koppera - Publié dans : zoom
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