Dimanche 1 juin 2008 7 01 /06 /Juin /2008 16:57

En guise de présentation de l'extrait je vous livre la quatrième de couverture de la réédition de l'ouvrage parue en 1979 chez Lattès dans la colectio  "Les classiques interdits" : " Hugues Rebell ( 1867-1905), de son vrai nom Georges Grassal, mourut dans la misère après avoir dilapidé un fabuleux héritage. On lui doit de nombreuses études sur la flagellation, qu'il signait parfois Jean de Villiot. La Nichina et Les Nuits chaudes du Cap français sont ses deux ouvrages les plus justement célèbres
    Ces Nuits chaudes, qui ont pour cadre luxuriant l'île de Saint-Domingue avant l'abolition de l'esclavage, sont un cocktail de sado-masochisme et de lesbianisme noir et blanc, dont la concupiscence haletante nous fascine d'autant mieux qe le style en demeure imperturbablement classique."
Voici donc un passage pages 145 où la belle noire Zinga fait admirer sa plastique .
      " Vois donc si les blanches ont des nênets comme ceux-ci !
       Elle ouvrait sa chemise et montrait ses seins, larges et rigides, puis, comme il avançait les lèvres, elle évita son baiser en riant. Elle n'avait plus envie de partir. Vite, elle laissa couler candale et jupe ; vite la toile fine dont elle était enveloppée se roula, se froissa autour de ses épaules et de ses hanches, tomba à ses pieds, et elle apparut comme une idole de bronze. Un instant, elle jouit de l'admiration de Dubousquens qui, devant cette superbe nudité, avait abandonné ses airs d'orgueil et d'insouciance et l'attirait, la bouche avide, les yeux brillants ; mais bientôt l'idole s'anima ; le corps s'échappait, se lançait en des jeux sveltes et gracieux. Dubousquens tendait les mains ou les fermait sur le vide, il ne pouvait la saisir ; Zinga courait dans la chambre, se glissait derrière les meubles, les jetait au devant de lui avec des rires gutturaux pareils au cancanage des jeunes aras. Et ses bonds, ses détours, ses glissades, semblaient n'être qu'une malice voluptueuse pour projeter, faire saillir davantage les magnificences du sexe, que la gracilité de son buste rendait plus apparentes : cette croupe vaste qui se tendait menaçante, ces seins énormes qui semblaient écraser sa poitrine.  Enfin, il l'étreignit, mais, comme pour assurer sa défaite. Il l'avait prise à bras-le-corps sur le canapé et elle semblait lutter avec lui, le fouler sous on ventre en rut, dans l'effort et sous la saccade de ses fesses majestueuses."
en illustration, une oeuvre de Clovis Trouille.

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Mercredi 28 mai 2008 3 28 /05 /Mai /2008 14:21

3 janvier. Je me souviens de la magnifique touffe noire de Catherine Ringer quand elle n'était pas encore la chanteuse des Rita Mitsouko. Dieu qu'elle était belle !    et qu'elle doit l'être encore. ( voir les deux photos ci jointes )

15 juillet. Elle avait parfois cette position d'une grnde obscénité sensuelle. Montrer, cacher... Montrer tout en cachant, cacher tout en montrant...


3 septembre. Coliques néphrétiques : tout ça pour pisser du sable !
- J'ai deux amours : la chatte et le cul.
3 décembre. je me souviens qu'il y avait dans les années 80 une groupe de musiciens des rues qui s'appelait "Urban Sax". Ils défilaient lentement, tout de blanc vêtus d'une combinaison et de gants immaculés, la tête enveloppée d'une capuche et d'une sorte de masque blanc, sans aucune expression. Ils jouaient une musique lancinante, monotone et sinistre comme une sirène annonçant l'apocalypse...
 

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Lundi 26 mai 2008 1 26 /05 /Mai /2008 10:48
Pour le plaisir, le détournement d'une pub Hermès...
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Samedi 24 mai 2008 6 24 /05 /Mai /2008 16:55

J'ai la chance de posséder un exemplaire d'une édition du XVIIIème siècle de ce récit en 3 volumes qui connut un grand succès lors de sa parution en 1766. L'auteur en serait l'abbé Fos de Laurens. L'ouvrage connut 16 réimpressions avant d'être condamné en 1851 ! Le texte est fortement inspiré des idées libérales et libertines de la fin du siècle des lumières. Savant mélange de philosophie, d'anticléricalisme et d'érotisme, "Le Compère Matthieu" s'en prend aux préjugés moralisateurs, comme dans ce passage où il préconise à une mère supérieure de couvent des méthodes bien peu conventionnelles pour répondre aux exigences du corps désirant   (page123 à 126 du tome 1 de l"édition de 1777)
      " ... je devins le Directeur de la Supérieure d'un couvent d'Ursulines.
         Cette supérieure était une Maman d'une quarantaine d'années, qui avait été belle dans sa jeunesse, et qui avait encore le teint d'une femme de trente ans. Elle me confiait souvent les assauts qu'elle avait à soutenir contre le démon de la Concupiscence ; elle me disait qu'elle lui opposait constamment le jeûne, la prière et la discipline ; mais que ces armes avaient quelquefois si peu d'efficacité qu'elle se trouvait presque réduite à céder à la violence de son tourment, et à s'abandonner au seul soulagement que la Nature lui suggérait dans son état (...)
         Je fus touché du sort de cette Religieuse, poursuivit Père Jean, et de celui de tant de victimes infortunées que la cagoterie, l'avarice, la politique, l'ambition des Parents, et quelquefois le délire de l'imagination d'une jeunesse aveugle et sans expérience, réduisent à lutter éternellement contre la nature et le tempérament.
          Un jour que la Supérieure m'avait fait la description d'une des plus vigoureuses attaques qu'elle eût encore essuyées, je lui dis que les moyens dont elle se servait pour éteindre la Concupiscence, ne contribuaient  qu'à l'enflammer ; que les jeûnes, les veilles et la discipline échauffaient le sang au lieu de le tempérer ; que le moyen de s'affranchir de l'importunité des désirs était de les suivre ; et que je mettrais fin à son tourment, si elle me voulait jurer le secret. Elle le jura. Je lui proposai mon moyen : elle l'approuva. En conséquence de l'accord elle me donna deux clefs avec lesquelles je pouvais entrer en son quartier ; la nuit suivante nous commençâmes à livrer le premier assaut à son ancien ennemi, et nous ne nous donnâmes de relâche qu'autant que la prudence l'exigeait, pour ne point faire soupçonner mes évasions nocturnes"         
 

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Lundi 19 mai 2008 1 19 /05 /Mai /2008 17:44

J'ai rencontré Sonia en 1990. Elle était à peine majeure et mannequin amateur. Elle m'avait demandé de l'aider à  lui constituer un press-book de photos de charme. C'est au cours d'une séance de pose photo qu'elle m'avait longuement parlé de son intérêt pour la civilisation inca. Lors de notre dernière rencontre, je lui offris en cadeau ce texte qui mélange fiction et histoire, rêve et réalité. Resté orphelin, il n'a jamais été publié. Le voici maintenant au grand jour. 
       Elle avait posé ses coudes sur le bar. La tête entre les mains, elle regardait ailleurs. Dans la rue, la nuit brumeuse de janvier était déjà tombée ; au feu rouge du parvis de la cathédrale, patientait la file des voitures closes… Les clients n’étaient qu’une quinzaine : la plupart finissaient une bière en attendant l’heure de passer au pastis… Debout devant le comptoir, la tête penchée au-dessus de sa tasse de café refroidi, un homme sans âge se lamentait sur la condition humaine en général et sur ses mésaventures conjugales en particulier. Et tout en parlant, il faisait machinalement tourner son alliance sur son annulaire… Mais Sonia ne l’écoutait pas. D’ailleurs, elle n’écoutait personne ; elle se contentait de faire semblant d’être docile et attentionnée. Le berger allemand du patron dormait à ses pieds, le juke-box débitait pour la énième fois le même tube, la fumée des cigarettes faisait comme un voile indécis tendu sous les néons des plafonniers… La petite aiguille de la pendule aux couleurs d’une marque de whisky paraissait ne plus vouloir avancer vers le 8. Encore plus de deux heures avant la débauche ! Sonia passa lentement sa main dans les boucles de ses cheveux noirs. La douleur sournoise de sa dent malade faisait danser des étoiles dans ses yeux verts. C’était une molaire transpercée d’une carie qui semblait profonde sous la langue. Des ruisseaux de souffrance remontaient le long de la mâchoire jusqu’à sa  tempe fiévreuse. Une torpeur lancinante avait envahi sa joue endolorie. Sonia laissa tomber un second comprimé effervescent dans le verre. Tout en observant les disques blancs de l’aspirine qui dansaient la sarabande dans l’eau bruissante, elle s’imaginait mâchant quelques feuilles de chucam sur les rives de l’Apurimac.

Penchée au-dessus des eaux vertes, elle aurait ôté sa mante refermée sur sa poitrine au moyen d’une épingle d’argent à tête d’émeraude. Puis, elle aurait relevé sa tunique d’alpaga et le fleuve aurait noué des bracelets de glace autour de ses chevilles…

Elle vida rapidement son verre avec une petite moue d’amertume entre chaque gorgée.

- Moi, contre le mal de dents, je connais un truc radical, lui dit l’homme au café froid. Une tête de clou de girofle dans la carie… Vous savez, ces petites pointes noires qu’on plante dans les oignons…Ça vous fait si mal que ça ?

Elle rinça son verre où s’accrochait encore l’écume des l’aspirine.

- Est-ce que vous vous appelez Manco ou Ruminagui ?

- Non. Moi, c’est Simon… Pourquoi ?

Ils échangèrent un bref regard.

- Pour rien… On aurait peut-être pu parler… Je vous remets un café ?

La musique du juke-box avait cessé et l’on n’entendait plus que des lambeaux de conversations qui se perdaient dans le sifflement continu d’une fuite de vapeur du percolateur. Au-delà des vitres, la sourde vibration de la ville…

Maintenant, Sonia allait et venait entre les tables, regagnait le comptoir avec son plateau chargé de verres vides et de cendriers pleins, dosait les pastis, remplissait les petites carafes d’eau fraîche et faisait tinter les pièces de monnaie dans la poche de son tablier… Lentement, l’aspirine se répandait dans son corps, étouffait la douleur. Un bourdonnement persistant emplissait ses oreilles et le vent glacial de la puna balayait sa mémoire. De nouveau, elle se sentait emportée par delà l’océan, par delà les montagnes.. Les verres débordaient de chicha. Sur le cercle vert du tapis de jeu roulaient les dés de l’apaytalla. Elle était l’enjeu de la partie. Et dans la musique retrouvée, elle crut reconnaître les lointains échos des chants guerriers :

   «  Nous boirons dans le crâne du traître,

      De ses dents nous ferons un collier,

      De ses os des flûtes,

      De sa peau un tambour,

               Puis nous chanterons. »

De la pointe du pied, Sonia rythmait la danse farouche des fils du soleil. Au cœur de la frénésie des cymbales, Il était entré, enveloppé du souffle froid de la rue. Il avait posé Sa main sur la sienne… Ses lèvres bougeaient, mais elle ne L’entendait pas. Il se pencha vers elle…  
                                                                     .../... 

L’eau brûlante de la douche coulait sur la peau très blanche de Sonia. Glissant le long de ses boucles brunes collées sur l’arrondi de l’épaule, des ruisseaux de lave se répandaient sur sa poitrine juvénile, inondaient son ventre épanoui… Deux jours durant, elle avait repoussé toute nourriture, mais la faim n’avait plus d’emprise sur son corps noyé de vapeur. La veille, dans le secret de la nuit, elle avait solennellement coupé une fine tranche de pain blanc pour la manger en silence. Et maintenant, dépouillée de toute parure, elle livrait son corps mouillé aux caresses de l’eau…

Devant le miroir d’anthracite, elle avait tressé ses cheveux encore humides. Tout en mâchant de l’argile pour rehausser l’éclat de ses dents, elle avait enduit sa peau d’une huile parfumée et onctueuse. Le rasoir avait redonné à ses aisselles, à son ventre, l’éphémère fragilité de l’enfance. Plus l’heure approchait, plus elle se sentait devenir Acllacuna, vierge du soleil s’apprêtant pour l’Inti Raïmi… Oui, elle serait bientôt fille de Capac Apo… Encore nue, elle posa sur son cou un collier à double rangée de turquoises et de coquillages. Avant de revêtir la robe de laine pourpre déployée sur le lit, elle accorda un ultime regard à la blancheur laiteuse de son buste, à l’arc noir de ses sourcils fardés, à la pulpe de ses lèvres entrouvertes… Elle avait frémi en refermant la bracelet d’or sur son poignet et détourné les yeux en habillant ses jambes d’ombre aux reflets d’argent…  

En attendant la venue du messager, elle s’était assise près de la fenêtre et, tout en laissant se consumer une cigarette au bord du cendrier, elle regardait la rue déserte. La chambre exiguë restait plongée dans l’obscurité et la fenêtre découpait un rectangle de cendre bleutée sur le sol froid. De temps à autre, une flèche de douleur plantait sa pointe acide dans la joue de Sonia… Quand tout serait terminé, il faudrait qu’elle s’occupe sérieusement de cette dent malade ! Plus tard ! Sans conviction, elle laissa de nouveau tomber deux comprimés blancs dans un verre d’eau. Elle sentait monter en elle une faim insatiable, plus tenace que la souffrance, plus impérieuse que le désir.

Dans la voiture qui les emportait vers Cajamarca, l’homme lui donna ses dernières recommandations ;

- Lorsque vous serez en Sa présence, il vous faudra faire preuve d’une grande humilité, dit-il en posant une main timide sur son genou.

Elle écarta sa main.

- Et ne jamais lever les yeux vers Lui ! ajouta-t-il d’une voix plus sourde.

À table, elle resta assise à Sa droite. Elle ne fit qu’entrevoir la frange écarlate qui barrait Son front. Elle garda les yeux baissés et observa le ballet léger de Ses mains très pâles, aux doigts graciles dépouillés de tout ornement.

Puis l’heure était venue. Il l’avait couchée sur l’épais tapis de laine irisée, au centre d’un cercle de lumière blanche et aveuglante. Tout en relevant sa robe, Il avait parlé pour la première fois :

«  Le malheur nous sépare-t-il, Reine ?

L’adversité nous sépare-t-elle, Princesse ? »

Les yeux clos, elle suivait mot à mot le lent cheminement de Ses doigts sur sa peau abandonnée.

« Es-tu, ma mie, fleur de Chinchircoma ?

Pour que je t’emporte dans mon esprit

Dans le fond de mon cœur ? »

Les mains sans visage découvraient son ventre nu en pleine lumière, mais elle ne sentit ni le froid, ni l’impudeur. La caresse épousa la courbe de ses épaules, enveloppa ses seins aux mamelons de marbre, glissa entre ses cuisses ouvertes. Et sur ses lèvres vint s’échouer la douce mélodie du chant d’amour :

«  Je suis le mensonge du reflet des eaux,

Je suis la tromperie du reflet des ondes. »   

 

                                                         …/…

Je ne devais rencontrer Sonia que quelques mois plus tard. Les coudes posés sur le comptoir, elle commença par me raconter cette étrange soirée où elle avait pour la première fois livré son corps à la lumière. Puis, tout en essuyant machinalement des verres, elle me parla aussi de sa dent malade, des insupportables névralgies qui avait précédé les premiers soins et l’incision de sa gencive infectée… Elle m’avait proposé de nous retrouver chez elle.

C’était une chambre sombre où les bribes de soleil qui se glissaient entre les volets mi-clos s’attardaient sur les rideaux de lin avant de se dissoudre dans l’épaisseur d’un tapis de laine pourpre. Sur le mur blanchi à la chaux, Viracocha, le dieu blanc, s’était endormi les bras en croix, vaincu par l’ennui de l’immobilité. Deux  grosses mouches bourdonnantes s’étaient posées sur un abat-jour de porcelaine laiteuse.

Sur la table, un livre ouvert, une cigarette écrasée, témoignaient de la présence de Sonia allongée sur le lit recouvert de cretonne.

Comme elle craignait de sombrer dans une sieste sans issue et qu’elle avait en horreur la contemplation stérile du plafond, Sonia s’était couchée sur le flanc, tournée vers la fenêtre, le bras gauche replié de façon à ce que sa tête pût reposer dans sa paume ouverte. Ses doigts disparaissaient dans l’abondance de ses cheveux noirs discrètement bouclés, dont les vagues venaient mourir sur sa nuque alanguie. Malgré le silence, Sonia ne dormait pas… Son regard, peut-être un peu voilé par la torpeur de l’après-midi, semblait se perdre dans la pénombre. Le soleil noir de la pupille auréolée d’émeraude s’effaçait derrière les cils chargés d’un mascara aussi profond que ses sourcils qui dessinaient deux virgules soignées. Légèrement entrouverte, la bouche sérieuse livrait un peu de son secret d’émail. La timide lumière soulignait discrètement l’aile du nez, esquissait la naissance des pommettes, laissait dans l’ombre le cou à demi noyé dans les cheveux épars d’où émergeait, insolent, le velouté de l’épaule… Ce jour-là, elle portait une robe de soie grise bordée d’un large liseré de dentelle rosâtre. Les plis de la soie se jouaient de la lumière, faisant naître des éclairs, des arabesques changeantes, tout un alphabet de reflets…

Et soudain, une plage de lumière pâle, patinée, brisée par l’émergence d’un croissant sombre : le sein droit de Sonia au mamelon arrogant sous le tissu. La robe froissée, fuyante, relevée jusqu’à  la taille, découvrait sa hanche. Sonia avait gardé ses bottines de cuir noir, lacées haut, et des bas noirs très fins… Une jarretelle courait sur sa cuisse pour se glisser sous le voile d’un pudique triangle de satin et se perdre dans les plis de la robe retroussée… l’arc de ses jambes écartées, largement ouvertes, tendait à l’extrême le satin, si bien que sous la blancheur du tissu se devinait l’arrogance du pénil : les deux versants arrondis du mont de Vénus séparés par un vallon plus sombre semblaient un instant vouloir mourir avant de renaître avec vigueur dans la générosité de ses rondeurs callipyges. À l’approche de la touffe invisible et probablement très discrète, la cuisse se creusait pour former une fossette à la peau veloutée et fragile qui annonçait déjà les lèvres pourpres du brûlant coquillage. Sur l’arrondi du genou de la jambe droite relevée, le bas se tendait jusqu’à devenir chair aux reflets de nylon.

Sans impatience, Sonia attendait l’éclair bleuté qui allait déchirer la pénombre et projeter violemment sa silhouette  tourmentée sur le mur aveugle de chaux laiteuse. À l’abri derrière les lentilles de l’objectif immobile, l’œil l’observait, corrigeait, donnait des ordres… Les roues dentées entraînaient la pellicule dans les noires spirales du souvenir où Sonia s’était à jamais figée en négatif, prisonnière des cristaux d’argent qui révèleraient son corps à la lumière retrouvée.

         Entre chaque prise de vue, elle continuait de me parler des murs cyclopéens de Sacsahuaman, de la montée par le sentier de l’Inca vers les ruines de Machu Pichu, de la haune fratricide qui devait réunir dans le même destin tragique Atahualpa et Huascar, et de sa brève rencontre, un soir de janvier, avec « Celui-qui-a-des-yeux »…        

Par michel koppera - Publié dans : inédits
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Lundi 19 mai 2008 1 19 /05 /Mai /2008 11:23

           L'ouvrage le plus connu, le plus sulfureux de Pierre Louÿs a fait l'objet d'une telle pléthore de commentaires et d'analyses qu'il est inutile ici d'en rajouter. je voudrais simplement dire que si ce récit a tant fait parler, c'est sans doute qu'il bouscule en 205  pages, tous les interdits, tabous de notre société chrétienne. On y parle librement de masturbation, de sodomie, d'homosexualité, d'inceste et enfin et surtout de pédophilie. Car c'est avant tout de cela qu'il s'agit. D'un homme ( le narrateur) qui baise avec la mère ( Teresa), mais aussi avec ses filles : Charlotte, l'aînée, Mauricette et enfin Lili ( 10 ans !) Il va de soi qu'un tel ouvrage ne trouverait pas éditeur aujourd'hui ( à titre d'exemple personnel, lorsque j'ai proposé l'an dernier à mon éditeur un manuscrit racontant l'initiation amoureuse d'un adolescent de 15 ans par une femme mûre de 40 ans, il m'a été répondu laconiquement : " Trop jeune !". Ce n'étaient   ni le style, ni la forme narrative qui étaient évalués mais uniquement l'âge du héros...) . "Trois filles de leur mère" ne franchirait aujourd'hui le filtre d'aucun comité de lecture.
Je vous ai choisi un passage ( pages 120-121 de l'édition parue dans la collection "Les Classiques interdits" en 1979) où Charlotte se branle devant le narrateur.
          " Debout, Charlotte s'était enfoncé le godemiché dans le derrière et elle l'agitait de la main gauche en se branlant de la droite par devant, les cuisses écartées, le ventre en mouvement... comme une jeune fille aliénée se masturbe devant le visiteur inconnu qui ouvre la porte de son cabanon ; c'est-à-dire qu'elle se branlait directement vers moi, avec une expression mélange d'impudence et de douleur.
            J'avais vu à quinze ans... Je raconte cela pour tetarder un peu la fin de cette horrible scène qui m'est pénible à écrire... J'avais vu, dans un jardin, une jeune fille se branler vers moi dans la même posture, mais gaiement et par moquerie, et je ne savais pas que c'est le geste des folles. Je le sais maintenant.
           Charlotte, toujours debout et le doigt sous le ventre, ne disait plus que des ordures, d'une voix saccadée. Je les passe. Elle termina ainsi :
          " Depuis deux heures j'en ai envie... Il ne veut pas... Ma bouche le dégoûte... Montre-lui, maman... Comme je m'y prendrais sous lui... Comme je sais bien... sans faire de taches..." (...)
    Elle entra dans la salle de bains, s'étendit nue sur le carrelage de céramique n se relevant sur un coude, la tête renversée, la bouche ouverte, et se masturba d'une main avec frénésie. Elle ne paraissait pas sentir le froid du sol."
             

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Vendredi 16 mai 2008 5 16 /05 /Mai /2008 17:43

23 janvier.
- CDrom avec de pures merveilles obscènes, et le gros cul d'Internet, d'Internénettes...
- Le lapin, il grignote, il crotte... et ainsi de suite, jusqu'au civet final.
- Elle s'appelle Servane. C'est presque un nom de voiture. justement, on a comme une envie de se mettre au volant, de toucher à tous les boutons du tableau de bord, de lui soulever le capot, de lui vérifier les niveaux et de faire ronronner son petit moteur.
6 février. Lu ce matin un gros titre de magazine : "Orgasme : jouissance ou tyrannie ? " Déjà le titre est étrange, mais en plus le "ou" est incompréhensible. Où est l'alternative ?
3 mars. Relevé dans un petit catalogue de revues et vidéos X  ces quelques bribes d'anthologie : " Je baise ma mère, j'encule ma soeur. Ces filles sont nées pour être enculées, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. Chatte perdue sans collier. Trois belettes accompagnées de leur moitié masculine à la couille glabre. Fellationnement vôtre. Éjaculations punitives..."
24 mars. Quelques blagues sans conséquence:
- À quoi voit-on qu'un avocat est en train de mentir ? Ses lèvres bougent.
- Donnez un franc à une blonde qui a une idée... elle vous rendra la monnaie
3 mai. Conversation.
- Laëla ! Laëla ! Elle est ou Laëla ?
- Elle est pas là.


23 mai.Bureaux L'instinct du chasseur ! Une remplaçante brune, petit ventre rond, peut-être 35 ans. Elle a l'air un peu coincée, mais je suis sûr que, entre ses jambes, c'est de la braise. j'ai deviné la touffe généreuse couleur anthracite, le clito arrogant... Bref, la super affaire au lit. Bon courage ! À consommer avec modération.
22 juillet. Je me souviens qu'adolescent, je m'allongeais sur le dos, entièrement nu, le sexe coincé entre mes cuisses serrées, rien que pour imaginer quelques instants que j'étais une jeune fille. Ce spectacle avait quelque chose de troublant.
11 septembre. Bienvenue dans le troisième millénaire !

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Mardi 13 mai 2008 2 13 /05 /Mai /2008 18:25
Voici les 3 ultimes quatrains de cette petite anthologie un peu particulière, reflet dérisoire de l'itinéraire des rencontres érotiques de Michel Koppera.
Quatrain n° 37.
Marie-Hélène. 52 ans, divorcée, 3 enfants. Petite brune aux yeux clairs. Visage anguleux, corps maigre, peau mate. Poitrine menue avec de gros tétons très sombres, gros comme des tétines de biberon. Mont de Vénus proéminent, planté de longs poils noirs clairsemés. Vulve large, béante, avec des petites lèvres pendantes et un gros clitoris pâle. Aime se faire fouiller le vagin avec les doigts ainsi que le trou du cul. Spécialiste de l'usage du double godemiché.
 Marie-Hélène baisait à quatre pattes.
À trente euros la passe
On lui en mettait plein la chatte
Et le cul en plus dégueulasse.

Quatrain n° 38.
Christelle. 35 ans. Belle brune méditerranéenne aux cheveux bouclés, mi-longs. peau laiteuse avec quelques grains de beauté du plus bel effet sur les épaules. Petite poitrine menue aux aréoles d'un rose presque enfantin. Petits tétons. Grande touffe triangulaire, dense, d'un noir intense avec des poils frisés. Vulve huileuse et savoureuse. Aime être prise en levrette pour sentir les couilles de son partenaire lui battre le clitoris et l'exciter.
Christelle au troisième étage
M'attendait dans la chambre du fond
La jupe retroussée en chiffon
Pour une heure de libertinage.

Quatrain n° 39.
Maria. 45 ans, mariée,2 enfants. Brune d'origine espagnole. Peau douce. Grande fumeuse de joints, amatatrice de films X et de godemichés de gros calibre. Beaux seins lourds. Grande touffe brune. Aime se faire lécher le con et le cul, baiser en levrette, faire l'amour en groupe et lécher la chatte des femmes.
Maria, chaude Andalouse,
Gros seins, beau cul, chatte poilue,
Offrait sa croupe goulue
Aux appétits de nos bites jalouses.
Par michel koppera - Publié dans : inédits
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Dimanche 11 mai 2008 7 11 /05 /Mai /2008 12:23

Célèbre récit anonyme paru au milieu du 18ème siècle, l'origine de "Thérèse philisophe" reste encore aujourd'hui un mystère. Écrit à la première personne du singulier, il raconte l'initiation sexuelle d'une jeune fille. Dans le passage que je vous ai sélectionné, Thérèse se trouve cachée et assiste à une cérémonie d'exorcisme bien particulière ( pages 58 à 64 de l'édition parue en 1979 dans la collection " Les classiques interdits" de JC Lattès)
       " J'étais placée de manière à ne pas perdre la moindre circonstance de cette scène ; les fenêtres de la chambre où elle se passait faisaient face à la porte du cabinet dans lequel j'étais enfermée. Eradice venait d'être placée à genoux sur le plancher, les bras croisés sur le marche-pied de son prie-dieu, et la tête appuyée sur ses bras ; sa chemise soigneusement relevée jusqu'à la ceinture me laissait voir, à demi-profil, des fesses et une chute de reins admirables. Cette luxurieuse perspective fixait l'attention du très Révérend Père qui s'était mis lui-même à genoux, les jambes de sa pénitente placées entre les siennes, ses culottes basses, son terrible cordon à la main, marmottant quelques mots mal articulés. Il resta pendant quelques instants dans cette édifiante attitude, parcourant l'autel avec des regards enflammés, et paraissant indécis sur la nature du sacrifice qu'il allait offrir. Deux embouchures se présentaient, il les dévorait des yeux, embarrassé sur le choix : l'une était un friand morceau pour un homme de sa robe, mais il avait promis du plaisir, de l'extase à sa pénitente ; comment faire ? Il osa diriger plusieurs fois la tête de son instrument sur la porte favorite à laquelle il heurtait légèrement ; mais enfin la prudence l'emporta sur le goût. Je lui dois cette justice, je vis distinctement le rubicond priape de sa Révérence enfiler la route canonique, après en avoir entr'ouvert délicatement les lèvres vermeilles avec le pouce et l'index de chaque main. Ce travail fut d'abord entamé par trois vigoureuses secousses, qui en firent entrer près de la moitié ; alors tout à coup la tranquillité apparente du Père se changea en une espèce de fureur. Quelle physionomie, mon Dieu ! Figurez-vous un satyre, les lèvres chargées d'écume, la bouche béante, soufflant comme un taureau qui mugit (...) Je vis qu'à chaque mouvement que le croupion du Père faisait en arrière, par lequel le cordon se retirait de son gîte jusqu'à la tête, les lèvres de la partie d'Eradice s'entr'ouvraient et paraissaient d'un incarnat si vif, qu'elles charmaient la vue.(...)
     

- Votre esprit est-il content, ma petite sainte ? dit-il en poussant une sorte de soupir. Pour moi, je vois les cieux ouverts ; la grâce suffisante me transporte, je...
      - Ah ! mon père, s'écria Eradice, quel plaisir m'aiguillonne ! Oui, je jouis du bonheur céleste ; je sens que mon esprit est entièrement détaché de la matière : chassez, mon père, chassez tout ce qu'il y a d'impur dans moi. Je vois... les...An...Anges ; poussez plus avant...poussez donc...Ah !...Ah... bon...Saint François ! ne m'abandonnez pas ; je sens le cor... le cor... le cordon... Je n'en puis plus... je me meurs.
        Le père qui sentait également les approches du souverain plaisir, bégayait, poussait, soufflait, haletant. Enfin les dernières paroles d'Eradice furent le signal de sa retraite, et je vis le fier serpent, devenu humble, rampant, sortir couvert d'écume de son étui. "

 

 
Par michel koppera - Publié dans : lectures x
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Jeudi 8 mai 2008 4 08 /05 /Mai /2008 17:04

27 janvier 2000. Lu dans l'Odyssée, cette description de l'entrée de la grotte de Calypso :
      " Il (Hermès) passa sur la terre jusqu'à la vaste grotte que la nymphe aux cheveux bouclés habitait. Il la trouva devant un grand feu ; l'odeur du cèdre et du thuya ardents parfumait toute l'île. La nymphe chantait d'une belle voix, tissant une toile avec une navette d'or. Une forêt verdoyante environnait la grotte ; à l'entrée poussait une jeune vigne dont les grappes mûrissaient, quatre sources d'eau claire arrosaient de molles prairies de violettes et de persil. le Messager rapide et clair s'arrêta, et, ayant tout admiré, entra dans la vaste grotte."
Il ne s'agit  là que d'une édition destinée aux collégiens. Voici maintenant le même passage dans une traduction plus universitaire ' Garnier-Flammarion, n° 64, Traduction de Médéric Dufour et Jeanne Raison,1965)
     " Sur la terre, il (Hermès) allait jusqu'à ce qu'il eût gagné la grotte spacieuse où habitait la nymphe aux belles boucles. Il la trouva chez elle. Un grand feu flambait sur le foyer ; au loin, se répandait l'odeur du cèdre et du thuya facile à fendre (...) Un bois luxuriant avait poussé tout autour de la grotte : aulne, peuplier noir, odorant cyprès et sous les branches nichaient des oiseaux de large envergure, chouettes, faucons, tapageuses corneilles marines qui besognent le mer. Aux parois de la grotte, une vigne déployait ses rameaux vivaces, d'où les grappes pendaient en abondance. Quatre fontaines versaient une eau claire, elles étaient voisines et dirigées en sens divers. Tout  autour, de molles prairies de violettes et de persil étaient en fleur..."
      Bandant non ? Cela me rappelle un film de Bertrand Blier, "Calmos" où les hommes s'aventurent dans une vulve géante, sorte de grotte originelle... ( je me représente Calypso comme cette belle fille en noir et blanc, et sa chatte c'est la grotte mythique !)


24 mars 2000. Printemps : la bite aux champs !
28 mars 2000. Paris : manifestation de femmes qui réclament le maintien de la spécialité "gynécologie" dans la formation des médecins. Slogan repris en choeur par les manifestantes : " Une chatte, deux roberts, trois raisons d'être en colère !"
18 avril 2000. Dicton de saison: "Aux Rameaux, secoue-toi le poireau."
15 juin 2000. Il est tellement déshydraté qu'il éjacule en poudre.
23 juillet 2000. Le premier cercle, le deuxième souffle, le troisième homme, la quatrième dimension, la cinquième roue du carrosse, le sixième sens, le septième ciel, la huitième merveille du monde, la neuvième de Beethoven, le dernière chance...
Mais, la première main, la première fois, la première impression, les premières gelées, la première dent, la première fraîcheur, les premières neiges, le premier amour, le premier choix, les premières lignes, la première classe, le premier service, les premiers temps, les premiers hommes, le premier lit, le premier pas, la première communion, les premières loges, les premiers soins...
La dernière fois, le dernier cri, le dernier mot, le dernier vivant, les dernières volontés, la dernière pluie, le dernier des derniers, le dernier carat, le dernier métro, les derniers sacrements, la dernière demeure, la dernière touche, les derniers outrages, le dernier étage, le dernier soupir, les dernières extrémités, le dernier recours, la dernière guerre...
10 août 2000. - Vous ne connaissez pas votre bonheur !
                          - Si, justement ! C'est pour ça que je dois vous quitter...
23 septembre 2000. À la librairie, une employée qui téléphone. En attendant qu'elle en ait terminé de sa conversation, je l'observe : cheveux noirs bouclés, nez assez fort aux narines bien ouvertes,  léger duvet sur les avant-bras... Je sais déjà tout de son sexe : touffe noire très fournie, exubérante, clitoris de belle taille... J'aurais presque envie de le lui dire. Qu'en penserait-elle ?
16 octobre 2000. Écrire, c'est avant tout souffrir. Mais lire, c'est jouir.

Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour
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