Vendredi 9 juillet 2021 5 09 /07 /Juil /2021 08:00

En décembre 2011, j'avais déjà consacré un article à Louise Brooks dont la beauté est d'une grande modernité. Pour (re)voir l'article du 23 décembre 2011, cliquez  ICI

Poursuivant le ménage et le classement de mes archives, j'ai retrouvé cette photo de Louise Brooks, photo prise à l'occasion de la sortie du film allemand  "Die Büsche der Pandora" (La boîte de Pandore) réalisé par G.W Pabst en 1929 et sorti en France sous le titre "Loulou", personnage sulfureux incarné par L. Brooks

Voir l'article de Wikipédia consacré au film Loulou

louise brooks loulou

 La photo était accompagneé d'une citation de Henri Langlois (1914-1977) , fondateur de la Cinémathèque française : " Elle (Louise Brooks) est la plus parfaite incarnation de la photogénie. Son art est si pur qu'il devient invisible."  



Par michel koppera - Publié dans : jadis et naguère - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 6 juillet 2021 2 06 /07 /Juil /2021 08:00

Joël Dicker, "La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert" roman paru en 2014 aux  Editions de Fallois. Disponible en édition de poche, 855 pages.

Ellipse narrative : entre ces deux extraits, le récit s'est poursuivi mais ailleurs, avec d'autres personnages. Pour vous aider, je vous ai mis en caractères gras les deux éléments qui vous permettent de combler le vide de l'ellipse

Extrait 1. Page 203. Juin 1975Jenny, jeune serveuse dans le bar du village, est secrètement amoureuse de Harry, écrivain new-yorkais. En l'absence de ce dernier elle pénètre dans sa maison et découvre un brouillon de lettre d'amour dont elle est persuadée qu'elle lui est destinée

" Rayonnante de bonheur, Jenny se mit à embrasser la feuille et la serra contre elle. Puis elle esquissa un pas de danse et s'écria à haute voix : " Harry, mon amour, vous n'êtes pas fou ! Moi aussi je vous aime et vous avez tous les droits du monde sur moi. Ne fuyez pas, mon chéri ! Je vous aime tant !" Excitée par sa découverte, elle s'empressa de reposer le feuillet sur le pupitre, craignant d'être surprise, et retourna aussitôt au salon. Elle s'allongea sur le canapé, releva sa jupe pour que l'on voie ses cuisses et dégrafa sa boutonnière pour faire ressortir ses seins. Personne ne lui avait jamais rien écrit d'aussi beau. Dès qu'il reviendrait, elle se donnerait à lui. Elle lui offrirait sa virginité." 

dicker

Extrait 2. Page 206. Mais les heures ont passé et Harry n'est pas rentré chez lui.

" À vingt heures, Jenny se réveilla en sursaut. À force d'attendre sur le canapé, elle s'était assoupie. Le soleil déclinait à présent, c'était le soir. Elle était vautrée sur le divan, un filet de bave au coin de la bouche, l'haleine lourde. Elle remonta sa culotte, rangea ses seins, s'empressa de remballer son pique-nique et elle s'enfuit de la maison de Goose Cove, honteuse."

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 2 juillet 2021 5 02 /07 /Juil /2021 08:00

Voyage vers le "Pays du Soleil Levant" en compagnie de Atsuko dont le mari nous offre trois photos commentées

photo n° 1

Atsuko1

Une ravissante Japonaise à quatre pattes sur un sofa ( qui a connu de nombreux accouplements !) arborant un sourire coquin, heureuse de faire admirer à son mari sa plastique, et tout particulièrement sa croupe.

photo n° 2

Atsuko2

Atsuko allongée sur le dos, les jambes en l'air, dans une pose destinée à donner envie à son mari photographe, de lui prouver, ô combien, elle est désirable.

photo n° 3

Atsuko3

Atsuko, impassible, vêtue exclusivement de rouge à lèvres et d'un bronzage intégral, faisant admirer ses petits seins aux tétons sensibles et érectiles, sa toison bien rafraîchie et ses petits pieds qui devraient ravir les amateurs de petons à sucer et à lécher.

Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 29 juin 2021 2 29 /06 /Juin /2021 08:00

L'inconnue de la caisse 9

Samedi d'affluence dans l'hypermarché. Il est 11h 45. On se presse aux caisses où les caddies font la queue comme les voitures à un péage d'autoroute un jour de grand départ. En attendant mon passage en caisse, mon regard erre au hasard sur les chaussures des clients lorsqu'il est attiré par une paire d'escarpins noirs aux talons assez hauts. Les pieds sont nus, révélant des orteils aux ongles vernis de rouge carmin. Mais malgré leur charme, ce ne sont pas les pieds de la dame qui ont retenu mon regard, mais, prenant racine au-dessus de sa cheville, un tatouage filiforme d'une vingtaine de centimètres qui, tel un lierre, grimpe le long de son mollet gauche. À chaque extrêmité, fleurit ce qui pourrait être une rose aux pétales d'un rouge intense. Le tatouage a quelque chose de gracile, d'une délicatesse de bouquet japonais. Je suis resté de longs instants, c'est du moins ce que j'ai ressenti, à contempler ce dessin, à essayer d'en deviner le sens, le message.

Brusquement, elle fait deux pas en avant, alors, mon regard est remonté jusqu'à ses genoux nus juste sous l'ourlet d'une jupe droite  en tissu noir, plutôt moulante, qui met en valeur la cambrure naturelle de ses reins. Elle porte aussi une petite veste beige très cintrée. Elle me tourne le dos si bien que je n'ai d'abord vu que sa nuque en partie découverte par une chevelure courte d'un gris cendré.

Elle a sorti de son sac quelques emplettes qu'elle a déposées sur le tapis roulant de la caisse : moins de dix articles, provisions de femme seule, célibataire ou veuve - je préfère nettement l'idée de la veuve. J'ai supposé qu'elle doit avoir une soixantaine d'années. Elle s'est tournée vers la caissière et j'ai enfin pu la voir de profil. Malgré le masque, elle m'est apparue belle, avec un front haut, des sourcils soignés, un regard vif. Sa poitrine généreuse écarte naturellement les deux pans de sa veste ouverte. Elle a échangé quelques mots avec la caissière. Je n'ai pas saisi ce qu'elles se disaient, cependant le timbre de sa voix douce a fait naître en moi, dans mon bas-ventre, une boule de chaleur qui a généré un érection spontanée. Mon imagination bat librement la campagne : je nous ai vus ensemble, serrés l'un contre l'autre, puis enchevêtrés, mes lèvres parcourant son tatouage, de la cheville jusqu'au genou, puis plus haut entre ses cuisses à la rencontre de sa fente affamée... Elle fouille fébrilement dans mon pantalon et, mettant bas le masque, me taille une pipe en bout de caisse.

caisse 9

Je me sens incapable de la quitter du regard. Elle a payé ses achats en liquide puis, le ticket de caisse en main, s'est éloignée d'un pas nonchalant. C'est alors que, comme brusquement consciente du poids de mon regard sur sa croupe, elle s'est retournée et que nos yeux se sont croisés, avec la fulgurance du désir. Elle m'a semblé hésiter un instant, elle au-delà des caisses, debout immobile dans la galerie commerciale, moi encore dans le magasin, coincé derrière une cliente qui vide lentement son caddy sur le tapis roulant. Alors, l'inconnue de la caisse 9 s'est éloignée et a été avalée par la grande porte à tambour qui donne sur le parking. La cliente qui me précède est devenue mon bouc émissaire, réceptacle innocent de ma frustration et de ma lâcheté car, au fond de moi, je sais très bien que je n'aurais jamais eu le courage d'aborder ma belle inconnue. Je suis bien trop timide pour cela ! 

Cinq minutes plus tard, lorsque j'ai débouché sur le parking ensoleillé, je l'ai cherchée du regard, soulagé de ne pas l'apercevoir. Elle était partie. De toute façon, je ne bandais plus.

Par michel koppera - Publié dans : souvenirs - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 25 juin 2021 5 25 /06 /Juin /2021 08:00

"L'amante religieuse" Ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas d'une faute d'orthographe. Le jeu de mots – pauvre, je l'admets volontiers – m'est venu spontanément à l'esprit en contemplant le tableau de Pierre Bonnaud (1865-1930) intitulé "Salomé" et peint vers 1900.

Certes, si l'on s'en réfère strictement au texte de la Bible, Salomé n'était pas l'amante de Jean-Baptiste dont elle avait, au sens propre, réclamé la tête au roi. Mais P. Bonnaud a tellement érotisé la scène (quasi nudité de Salomé, cuisses légèrement écartées...) que la relation entre Salomé et sa victime devient très ambiguë. Alors, j'ai pensé au rituel macabre de la mante religieuse qui, pendant l'accouplement, décapite le mâle afin d'accroître sa puissance sexuelle.

Salome-bonnaud

Le tableau de Pierre Bonnaud


salome-2000

Une version contemporaine de la légende

Voir ici l'article de Wikipedia Salomé

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Mardi 22 juin 2021 2 22 /06 /Juin /2021 08:00

Eric Laurrent, "Une fille de rêve" roman paru chez Flammarion en 2020 (243 pages)

Ce livre aurait pu s'appeler "Grandeur et misère des bimbos". Sur un canevas assez proche de Nana,  mais contemporain, Eric Laurrent nous retrace la brève carrière d'une jeune femme qui, à trop vouloir s'approcher du soleil de la gloire, finira comme Icare par chuter. 

Extrait pages 20-21 : Septembre1982. À peine sortie de l'adolescence, la jeune Nicole Sauxilange (pas encore Nicky Soxy) se présente à un casting pour le "magazine pour hommes" Dreamgirls. C'est Claudie Meyer, assistante du patron du magazine et chargée du recrutement des futures modèles qui va tester ses compétences

" NIcole s'était déjà déshabillée, témoignant par là d'une désinvolture peu commune, a fortiori pour son âge, qui est, comme on sait, celui des pudeurs maladives. Elle se tenait au centre de la pièce, les mains sur les hanches, solidement campée sur ses deux jambes, et attendait en souriant. L'embarras qu'elle avait manifesté jusque-là s'était totalement dissipé, comme si la nudité lui apportait toute la contenance dont elle avait manqué, quand se dévêtir suscitait en règle générale une gêne palpable chez les modèles qui passaient ici, dont la plupart ne pouvaient s'empêcher tout à la fois de se couvrir la poitrine d'un bras et de plaquer une main au bas de leur ventre.

" Dites donc, fit observer Claudie Mayer, on dirait que vous avez fait ça toute votre vie. Vous avez déjà posé nue ? — Oui... Souvent. — Ah bon ? Et pour qui ? — Pour un petit ami. — Ça n'a pas l'air de vous gêner plus que cela en tout cas. — Pourquoi ça devrait me gêner ? c'est juste un corps." (...)

une fille de reveSitôt eut-elle inséré un film dans le tiroir de l'appareil (un Polaroïd), elle la vit alors faire un geste qu'elle n'avait jamais vu chez aucune des centaines de filles qu'elle avait photographiées pour Dreamgirls : avec un naturel qui suggérait effectivement une maîtrise innée de l'art de poser nue et, au-delà, une connaissance précise de son anatomie, l'adolescente se pinça par deux fois les mamelons afin de les faire se dresser, tirant dessus avec rudesse, jusqu'à soulever ses seins, avant de les relâcher d'un coup, et cela sans laisser transparaître le moindre signe de douleur ni de désagrément, comme si elle eût tourné deux vulgaires commutateurs pour établir une communication ou éclairer une pièce. " C'est bon, madame, dit-elle après s'être assurée du résultat, vous pouvez y aller, Je suis prête."


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Vendredi 18 juin 2021 5 18 /06 /Juin /2021 08:00

"Mon écran, mon amour..."

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Lorsque je suis tombé sur ces illustrations en surfant sur le net, j'ai été séduit par leur indéniable beauté et en même temps j'ai ressenti comme un malaise. Et ce malaise perdure. Il y a quelque chose de dérangeant dans ces images, quelque chose qui me dit "Attention, c'est un chemin dangereux... L'amour, ce n'est pas ça !" Quoique...

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Mardi 15 juin 2021 2 15 /06 /Juin /2021 08:00

Pour accéder à l'article de Wikipédia, cliquez sur le lien suivant Blanche d'Antigny

blanche -d-antigny

Née Marie Ernestine Antigny (1840-1874) jeune provinciale "montée" à Paris posa dès 1857 pour le peintre académique "pompier" Paul Baudry, notamment pour deux tableaux, "Diane au repos" et "Madeleine pénitente"

Baudry -diane au repos

Diane au repos

baudry-la madeleine pénitente

Madeleine pénitente

Le fait que Blanche d'Antigny ait beaucoup inspiré Emile Zola pour créer le personnage de Nana semble faire consensus.  Il est vrai que les parcours des deux jeunes femmes sont très semblables : même origine modeste, mêmes modestes débuts dans le monde des artistes, même ascension sociale fulgurante et même succès auprès des hommes, même goût du luxe et de l'extravagance... Même dans leur déchéance leurs chemins restent identiques : Blanche d'Antigny et Nana meurent toutes les deux jeunes, dans la misère et rongées par la maladie.

Par michel koppera - Publié dans : jadis et naguère - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 11 juin 2021 5 11 /06 /Juin /2021 08:00

Nana est un roman de la saga des Rougon-Macquart paru en 1880. Le personnage de Nana est devenu l'archétype de la jeune femme issue d'un milieu modeste voire misérable qui, grâce à sa beauté et à une folle ambition, se hisse dans la haute société en usant de son corps. D'abord prostituée dès l'âge de 16 ans, elle devient demi-mondaine, puis femme entretenue qui côtoie le "tout Paris" des artistes, des hommes politiques influents et surtout des riches hommes d'affaires. Evidemment, afin que la morale soit sauve, après une gloire éphémère, la chute est inéluctable. Pour Nana, ce sera la ruine et la maladie (syphilis).

C'est en seconde au lycée que j'ai entrepris la lecture intégrale des Rougon-Macquart et j'avoue qu'à l'époque, je n'avais pas saisi le caractère sulfureux du récit de Zola. Je me souviens que j'avais été surtout impressionné par la description de l'alambic dans l'Assommoir, du festin de Noël chez Gervaise ou encore par la condition des mineurs de fond dans Germinal

Extrait du chapitre 7 de Nana. En fin de soirée, Nana, en pleine possession de sa beauté encore juvénile, se retrouve dans son appartement en compagnie du Comte Muffat qui l'entretient.

" Un des plaisirs de Nana était de se déshabiller en face de son armoire à glace, où elle se voyait en pied. Elle faisait tomber jusqu’à sa chemise ; puis, toute nue, elle s’oubliait, elle se regardait longuement. C’était une passion de son corps, un ravissement du satin de sa peau et de la ligne souple de sa taille, qui la tenait sérieuse, attentive, absorbée dans un amour d’elle-même. Souvent, le coiffeur la trouvait ainsi, sans qu’elle tournât la tête. Alors, Muffat se fâchait, et elle restait surprise. Que lui prenait-il ? Ce n’était pas pour les autres, c’était pour elle.

Ce soir-là, voulant se mieux voir, elle alluma les six bougies des appliques. (...)

Lâchant la chemise, attendant que Muffat eût fini sa lecture, elle resta nue. Muffat lisait lentement. La chronique de Fauchery, intitulée la Mouche d’Or, était l’histoire d’une fille, née de quatre ou cinq générations d’ivrognes, le sang gâté par une longue hérédité de misère et de boisson, qui se transformait chez elle en un détraquement nerveux de son sexe de femme. Elle avait poussé dans un faubourg, sur le pavé parisien ; et, grande, belle, de chair superbe ainsi qu’une plante de plein fumier, elle vengeait les gueux et les abandonnés dont elle était le produit. Avec elle, la pourriture qu’on laissait fermenter dans le peuple remontait et pourrissait l’aristocratie. Elle devenait une force de la nature, un ferment de destruction, sans le vouloir elle-même, corrompant et désorganisant Paris entre ses cuisses de neige, le faisant tourner comme des femmes, chaque mois, font tourner le lait. Et c’était à la fin de l’article que se trouvait la comparaison de la mouche, une mouche couleur de soleil, envolée de l’ordure, une mouche qui prenait la mort sur les charognes tolérées le long des chemins, et qui, bourdonnante, dansante, jetant un éclat de pierreries, empoisonnait les hommes rien qu’à se poser sur eux, dans les palais où elle entrait par les fenêtres. (...)

Alors, il leva les yeux. Nana s’était absorbée dans son ravissement d’elle-même. Elle pliait le cou, regardant avec attention dans la glace un petit signe brun qu’elle avait au-dessus de la hanche droite ; et elle le touchait du bout du doigt, elle le faisait saillir en se renversant davantage, le trouvant sans doute drôle et joli, à cette place. Puis, elle étudia d’autres parties de son corps, amusée, reprise de ses curiosités vicieuses d’enfant. Ça la surprenait toujours de se voir ; elle avait l’air étonné et séduit d’une jeune fille qui découvre sa puberté. Lentement, elle ouvrit les bras pour développer son torse de Vénus grasse, elle ploya la taille, s’examinant de dos et de face, s’arrêtant au profil de sa gorge, aux rondeurs fuyantes de ses cuisses. Et elle finit par se plaire au singulier jeu de se balancer, à droite, à gauche, les genoux écartés, la taille roulant sur les reins, avec le frémissement continu d’une almée dansant la danse du ventre.

Muffat la contemplait. Elle lui faisait peur. Le journal était tombé de ses mains. Dans cette minute de vision nette, il se méprisait. C’était cela : en trois mois, elle avait corrompu sa vie, il se sentait déjà gâté jusqu’aux moelles par des ordures qu’il n’aurait pas soupçonnées. Tout allait pourrir en lui, à cette heure. Il eut un instant conscience des accidents du mal, il vit la désorganisation apportée par ce ferment, lui empoisonné, sa famille détruite, un coin de société qui craquait et s’effondrait. Et, ne pouvant détourner les yeux, il la regardait fixement, il tâchait de s’emplir du dégoût de sa nudité.

Nana ne bougea plus. Un bras derrière la nuque, une main prise dans l’autre, elle renversait la tête, les coudes écartés. Il voyait en raccourci ses yeux demi-clos, sa bouche entr’ouverte, son visage noyé d’un rire amoureux ; et, par derrière, son chignon de cheveux jaunes dénoué lui couvrait le dos d’un poil de lionne. Ployée et le flanc tendu, elle montrait les reins solides, la gorge dure d’une guerrière, aux muscles forts sous le grain satiné de la peau. Une ligne fine, à peine ondée par l’épaule et la hanche, filait d’un de ses coudes à son pied. Muffat suivait ce profil si tendre, ces fuites de chair blonde se noyant dans des lueurs dorées, ces rondeurs où la flamme des bougies mettait des reflets de soie. Il songeait à son ancienne horreur de la femme, au monstre de l’Écriture, lubrique, sentant le fauve. Nana était toute velue, un duvet de rousse faisait de son corps un velours ; tandis que, dans sa croupe et ses cuisses de cavale, dans les renflements charnus creusés de plis profonds, qui donnaient au sexe le voile troublant de leur ombre, il y avait de la bête. C’était la bête d’or, inconsciente comme une force, et dont l’odeur seule gâtait le monde. Muffat regardait toujours, obsédé, possédé, au point qu’ayant fermé les paupières, pour ne plus voir, l’animal reparut au fond des ténèbres, grandi, terrible, exagérant sa posture. Maintenant, il serait là, devant ses yeux, dans sa chair, à jamais.

Mais Nana se pelotonnait sur elle-même. Un frisson de tendresse semblait avoir passé dans ses membres. Les yeux mouillés, elle se faisait petite, comme pour se mieux sentir. Puis, elle dénoua les mains, les abaissa le long d’elle par un glissement, jusqu’aux seins, qu’elle écrasa d’une étreinte nerveuse. Et rengorgée, se fondant dans une caresse de tout son corps, elle se frotta les joues à droite, à gauche, contre ses épaules, avec câlinerie. Sa bouche goulue soufflait sur elle le désir. Elle allongea les lèvres, elle se baisa longuement près de l’aisselle, en riant à l’autre Nana, qui, elle aussi, se baisait dans la glace."

zola-fabio fabbi

Illustration: tableau de Fabio Fabbi (1861-1946)

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 8 juin 2021 2 08 /06 /Juin /2021 08:00

"Sous la douche..." est un récit inédit écrit par un ami qui a eu la gentillesse de me le confier pour le mettre en ligne sur mon blog. J'aime beaucoup ce texte qui a le grand mérite de dire les choses comme elles sont, avec simplicité et sensualité. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'auteur et son univers, je vous conseille d'aller visiter son blog dont je vous donne ici le lien : Le blog moi&elle

Sous la douche...

Nous venons de faire l’amour. Je t’ai fait jouir en te caressant et en te couvrant de baisers. Tu m’as fait jouir en m’accueillant en toi…

Nous avons pris le temps de laisser retomber cette tension qui suit immédiatement le plaisir. Je t’ai caressée. Tu t’es serrée contre moi, et nous avons parlé, pour ne rien dire d’autre que « je suis bien »…

Nous allons ensemble à la douche. Nous sommes nus, et les traces de notre plaisir sont visibles, sur moi mais surtout sur toi. Tu rentres la première dans la cabine de douche, mais je te rejoins et je te fais asseoir sur le petit banc où on pose les produits. Je me mets à genoux devant toi…

Tu as pris la pomme de douche, et tu écartes tes cuisses. Ton sexe est brillant de jus. Tu veux faire couler l’eau sur ton ventre et ton pubis, mais j’arrête ton geste…

Je suis à genoux devant toi entre tes jambes et je commence à lécher tes cuisses. Tu me regardes faire en me caressant doucement la tête. Je quitte tes cuisses et je pose ma bouche sur ton sexe…

Tu remontes tes cuisses et tu les poses sur mes épaules, ce qui me colle à toi et fait s’appuyer mon front sur ton pubis. J’ai plaqué ma bouche sur tes  lèvres, et je lape doucement nos jus. Le tien. Le mien…

Ton sexe sent le désir, le plaisir, l’amour. Je te bois, et je m’applique à caresser ton bouton avec ma langue. Tu as ouvert l’eau, et tu la fais couler, sur toi, sur tes seins, et elle ruisselle sur ton sexe et dans ma bouche. Tu la fais couler sur mon dos, et elle coule entre mes fesses, et sur mon sexe…

Doucement ma tige reprend de la vigueur. Tu promènes la douche sur mon ventre et sur ma tige. L’eau vient caresser mon gland et mes testicules. En suivant le jet sur mon sexe, ma langue se promène entre tes lèvres et  s’enfonce dans ta vulve…

Je sens tes cuisses se resserrer sur mes épaules. Mon visage est plaqué contre ton pubis. Ma langue s’enfonce en toi, et j’aspire doucement ton bouton que je caresse entre mes lèvres. Tu te laisses doucement glisser.  L’eau caresse tes seins. Et tu jouis…

Après un moment de détente, tu te lèves et tu me demandes de prendre ta place. Je suis assis, la tige raide et tendue dressée devant toi. Tu t’agenouilles et tu prends mon sexe dans tes mains. Une main me caresse les bourses, et l’autre dénude ma tige…

Tu t’approches, et tu poses délicatement ta bouche sur mon gland. Ta langue se promène et tu lèches délicatement le pourtour de mon gland, en insistant sur les points les plus sensibles. Mes testicules roulent sous tes doigts…

Je fais couler l’eau sur ton dos, et sur tes seins. Je sais que tu ne veux pas avoir d’eau sur le visage. Ta main s’est refermée sur ma tige. Tu serres tes doigts et tu commences un mouvement de va et vient. Je sens monter le plaisir en moi…

Ta bouche est posée sur mon gland et ta langue caresse ma fente. Une main masse doucement mes bourses, faisant rouler mes testicules. Ton autre main va et vient. Le plaisir monte en moi. Je soulève doucement le bassin pour accentuer tes caresses….

Ta main va et vient sur ma tige, comme ton sexe qui serre mon sexe en toi quand je te prends. Ta langue va et vient sur mon gland, comme ta vulve où je me frotte quand je te pénètre. Tu vas et tu viens, et le plaisir éclate. Je me laisse aller dans ta bouche. Tu sembles hésiter, un léger mouvement de recul. Et tu te rapproches et tu aspires mon plaisir. A ton tour, tu me bois…

Nous finissons ensuite de prendre notre douche, et les caresses qu’on se donne, l’un à l’autre sont plus là pour nous aider à nous détendre et à revenir dans la vie que pour retrouver un désir qui est maintenant en nous, dans le souvenir de ces moments qu’on partage, Toi et Moi…

sous la douche

 

 

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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