Vendredi 22 octobre 2021 5 22 /10 /Oct /2021 08:00

Ce n'est pas vraiment Dimitri Bolyev qui nous intéresse ici, mais plutôt l'illustatrice de ce roman érotique paru en 2007. Les dessins sont signés Cécile Vallonoux, cependant je suis persuadé que ces dessins vous rappellent quelqu'un. Vous n'avez pas tort. En effet, Cécile Vallonoux est l'anagramme et donc un avatar de Nicole Claveloux. Les deux artistes ne font qu'une seule et même personne. On y retrouve avec plaisir l'univers sensuel et parfois pervers de Nicole Claveloux (revoir ou découvrir l'univers  érotique de Nicole Claveloux avec les liens ci-dessous)

Nicole Claveloux, galerie n° 1

Nicole Claveloux, galerie n° 2

Nicole Claveloux, galerie n° 3

Nicole Claveloux, galerie n° 4

Nicole Claveloux, galerie n° 5


bolyev1

bolyev2

bolyev3

bolyev4

bolyev5

Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 19 octobre 2021 2 19 /10 /Oct /2021 08:00

Petit budget oblige, les repas au restaurant universitaire rythment les journées des étudiants. Certes on ne peut pas vraiment parler de gastronomie, mais c'est parfois l'occasion de rencontres inattendues...

etudiant-restau u


Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 15 octobre 2021 5 15 /10 /Oct /2021 08:00

Lu en une du Canard Enchaîné5265 du mercredi 6 octobre ce court article intitulé "Sus au parloir"

Le 18 SEPTEMBRE, lors d'un parloir à la prison de Fleury-Mérogis, un gardien a "constaté" qu'une jeune femme "faisait une fellation" à son ami détenu. L'heure est grave ! "Les gestes barrières et la distanciation physique n'ont pas été respectés", a très sérieusement écrit le chef de la taule au tribunal judiciaire de Paris. La femme,qui a "reconnu les faits", a été privée de visite pendant deux mois. 

ce-parloir

Mon commentaire :  en 1834, Victor Hugo publiait Claude Gueux qui avait pour cadre l'univers carcéral. Je vous en recommande la (re)lecture, et vous constaterez que, près de deux siècles plus tard, on en est presque au même point.  La mesquinerie et la méchanceté gratuite des petits chefs m'étonneront toujours !


Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour
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Mardi 12 octobre 2021 2 12 /10 /Oct /2021 08:00

1. La photo

duo6

2. Les textes

Le mari

Mail d’Hélène de la Motte-Veuillé à son mari

Mon Chéri,

Je suis arrivée à l’hôtel hier soir et sais-tu sur qui je suis tombée dans le hall ? Arnaud !

Nous avons dîné ensemble et tu penses bien qu’ensuite il m’a rejointe dans ma chambre.

Il a été très autoritaire, il m’a fait mettre à poil tout de suite avec instruction de m’allonger sur le lit à plat ventre, cuisses bien ouvertes, un petit peu cambrée, que je sois la plus indécente possible.

Rien que cette position, de sentir son regard sur mon sexe ouvert et mon anus, m’a fait mouiller immédiatement.

Je pensais qu’il allait me prendre tout de suite, mais non, il m’a longuement décrit mon sexe, tel qu’il le voyait : mes grandes lèvres pendantes et ouvertes laissant voir un intérieur luisant d’humidité, les quelques poils qui me restent après mon épilation au laser, entourant mon trou du cul dont il m’a dit que le petit chou-fleur témoignait de passages.

Évidemment pas les tiens mon chéri puisque je le réserve à mes amants devant toi.

J’ai compris qu’il s’était déshabillé, il m’a pris par les hanches pour me relever à quatre pattes.

J’ai senti son sexe très dur qui me fouillait le vagin, allant et venant avec facilité tellement j’étais prête. Mon plaisir est venu tout de suite ; j’ai compris qu’il se retenait. Il est sorti et j’ai senti son gland contre mon anus ; il m’a enculée d’un coup et a joui tout de suite. Il aime me dominer ainsi et me faire mal.

Dommage que tu n’aies pas été là.

Tu comprends que je ne pouvais pas attendre mon retour pour te raconter cela ;

Je t'embrasse mon chéri.

Hélène

 L'amant

Allongée sur le ventre, les fesses relevées, les cuisses légèrement écartées, Hélène tourne les pages de son livre.

– Vous connaissez le texte d'Aragon, " Le con d'Irène" ?

– J'en ai beaucoup entendu parler, mais je dois avouer que je ne l'ai jamais lu.

– Ça m'étonne de vous... Vous voulez que je vous en lise un court passage.

– Volontiers

"Les mots ne lui font pas plus peur que les hommes, et comme eux ils lui font parfois plaisir. Elle ne s'en prive pas au milieu de la volupté. Ils sortent d'elle alors sans effort, dans leur violence. Ah, l'ordure qu'elle peut être. Elle s'échauffe, et son amant avec elle, d'un vocabulaire brûlant et ignoble. Elle se roule dans les mots comme dans une sueur. Elle rue, elle délire. Ça ne fait rien, c'est quelque chose, l'amour d'Irène".

– Alors, qu'en pensez-vous ?

– Intéressant... mais aujourd'hui, je lui préfère le cul d'Hélène;

– Vraiment ? Alors, parlez-moi de mon cul et de mon con aussi, il leur tarde de vous entendre.

– Je ne vais pas vous les décrire, vous les avez déjà vus des centaines de fois en photo, mais cela m'étonnerait que vous en connaissiez le parfum et la saveur... Je me trompe ?

– Non, vous avez raison.

– Votre raie culière a des senteurs de feu de bois dans la cheminée, un soir d'automne, avec des réminiscences de cochonnaille grillée... Il est rustique, sauvagement campagnard... Et le trou de votre cul dont je me délecte est un peu poivré. L'odeur et le goût de votre cul se marient sur ma langue qui vous lèche et vous suce...

– Et mon con ?

– Au repos, votre con a des arômes de bouquet champêtre, un subtil mélange de parfums tout simples... Mais quand il bâille et bave, comme en ce moment, il s'en dégage un puissant parfum de miel de châtaignier, épais comme votre mouillure... Une odeur de femelle en attente de queue, une odeur de salope comme les reniflent de loin les mâles en rut, une odeur qui fait se dresser les bites et venir le foutre...

– Et en ce moment, vous bandez ?

– À votre avis ?

 

Par michel koppera - Publié dans : storynet - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 8 octobre 2021 5 08 /10 /Oct /2021 08:00

On ne cesse de nous le répéter : il faut privilégier les transports en commun. D'autant plus qu'aux heures creuses, on ne se bouscule pas au portillon ! Cependant, il va de soi qu'il ne faut pas pour autant en oublier les gestes barrières : port du masque et désinfection des surfaces ! N'est-ce pas madame ?

hoviv-metro

dessin de Hoviv, daté des années 70 

Par michel koppera - Publié dans : B.D - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 5 octobre 2021 2 05 /10 /Oct /2021 08:00

Georges Bataille : "Madame Edwarda". Nouvelle parue à l'origine clandestinement en 1941 et 1945 sous le pseudonyme de Pierre Angélique, puis rééditée en 1956  chez Jean-Jacques Pauvert. La nouvelle se trouve aujourd'hui en collection de poche 10-18 n° 781 dans un recueil qui regroupe outre "Madame Edwarda" deux autres écrits de 1967 "Le Mort" et "Histoire de l'œil"

Extrait : De nuit, Edwarda et le narrateur ont pris place dans un taxi parisien. Ils filent vers les Halles

" Il (le chauffeur) nous mena dans des rues sombres. Calme et lente, Edwarda dénoua les liens de son domino qui glissa, elle n'avait plus de loup ; elle retira son boléro, et dit pour elle-même à voix basse : 

  Nue comme une bête.

Elle arrêta la voiture en frappant la vitre et descendit. Elle approcha jusqu'à toucher le chauffeur et lui dit :

− Tu vois... je suis à poil... viens.

Le chauffeur immobile regarda la bête : s'écartant elle avait levé haut la jambe, voulant qu'il vît la fente. Sans mot dire et sans hâte, cet homme descendit du siège. Il était solide et grossier. Edwarda l'enlaça, lui prit la bouche et fouilla la culotte d'une main. Elle fit tomber le pantalon le long des jambes et lui dit :

− Viens dans la voiture.

Il vint s'asseoir auprès de moi. Le suivant, elle monta sur lui, voluptueuse, elle glissa de sa main le chauffeur en elle. Je demeurai inerte, regardant ; elle eut des mouvements lents et sournois d'où, visiblement, elle tirait le plaisir suraigu. L'autre lui répondait. Il se donnait de tout son corps brutalement : née de l'intimité, mise à nu, de ces deux êtres, peu à peu, leur étreinte en venait au point d'excès où le cœur manque. Le chauffeur était renversé dans un halètement. J'allumai la lampe intérieure de la voiture. Edwarda, droite, à cheval sur le travailleur, la tête en arrière, sa chevelure pendait. Lui soutenant la nuque, je vis les yeux blancs. Elle se tendit sur la main qui la portait et la tension accrut son râle. Ses yeux se rétablirent, un instant même, elle parut s'apaiser. Elle me vit : de son regard, à ce moment-là, je sus qu'il revenait de l'impossible et je vis, au fond d'elle, une fixité vertigineuse. À la racine, la crue qui l'inonda rejaillit dans ses larmes : les larmes ruisselèrent des yeux. L'amour, dans ces yeux, était mort, un froid d'aurore en émanait, une transparence où je lisais la mort. Et tout était noué dans ce regard de rêve : les corps nus, les doigts qui ouvraient la chair, mon angoisse et le souvenir de la bave aux lèvres, il n'était rien qui ne contribuait à ce glissement aveugle vers la mort.

La jouissance d'Edwarda −  fontaine d'eaux vives − coulant en elle à fendre le cœur − se prolongeait de manière insolite : le flot de volupté n'arrêtait pas de glorifier son être, de faire sa nudité plus nue, son impudeur plus honteuse."

bataille edwarda

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 1 octobre 2021 5 01 /10 /Oct /2021 08:00

Aujourd'hui, après la rentrée universitaire, je commence une nouvelle série d'articles consacrés à la vie estudiantine.

Article 1 : la bibliothèque universitaire 

Temple païen du savoir, la bibliothèque universitaire est un passage obligé dans le parcours menant aux diplômes. Malgré le silence et l'austérité des lieux, la bibliothèque est aussi propice aux rencontres amoureuses. Lequel d'entre nous n'a pas fantasmé à la vue d'une étudiante à lunettes, à quelques mètres devant vous, penchée sur un livre épais comme un grimoire dont elle tourne les pages avec précaution pour prendre des notes. Elle prépare son mémoire de master. Et puis, après d'interminables minutes de lecture studieuse, elle relève la tête et vos regards se croisent, s'attardent. Vous lui souriez, elle vous sourit... 

bibliotheque universitaire

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Mardi 28 septembre 2021 2 28 /09 /Sep /2021 08:00

Nicole Avril : "Jeanne", roman paru en 1984 chez Flammarion. Edité en poche collection "J'ai lu" n° 1879 (222 pages)

Dans ce roman qui se revendique féministe, Nicole Avril accumule les clichés sur la "femme puissante". Jeanne, l'héroîne éponyme du récit, est en tout une femme "hors-normes" qui multiplie les voyages en classe affaires, d'un continent à l'autre, toujours en transit... 

-Hors-normes professionnellement puisqu'elle occupe un poste habituellement réservé aux hommes : grand ponte international de la chirurgie cardiaque.

- Hors-normes socialement puisqu'elle est célibataire et qu'elle collectionne les amants richissimes.

- Hors-normes physiquement puisqu'elle est rousse dont potentiellement sulfureuse.

C'est cette femme extra-ordinaire qui, confrontée au désir, va devoir affronter deux trangressions majeures : elle est courtisée par Mathieu, un adolescent à la sensibilité à fleur de peau et issu d'un milieu très défavorisé. 

Extrait : pages 122-123

" Mathieu n'avait pas osé aller jusqu'à Jeanne pour lui dire bonjour. Il était appuyé au chambranle de la porte et il la dévisageait. (...) Le désir l'avait envahi à son insu et il semblait que rien ni personne n'eût pu faire dévier son regard. (...)

Le désir. Son visage exprimait le désir, jusqu'à l'indécence. Jeanne se souvint brusquement du bazar d'Istanbul et de cet homme qui, les pieds dans le caniveau, la contemplait de ce même regard fixe en se masturbant. Indifférente à son désir et à son acte, la foule ruisselait sur le trottoir et dans la rue. L'homme lui volait son image, son corps, et gémissait doucement en la regardant passer. Que dire ? Que faire ? L'homme s'était emparé d'elle. Il ne s'agissait pas d'un viol mais d'un geste magique de possession. Jeanne avait eu la tentation de fuir, puis, se ravisant, elle avait poursuivi sa promenade à son rythme. Elle sentait que sa disparition ne changerait rien à la jouissance de l'homme. Il avait déjà fixé en lui son image et Jeanne n'avait pas le pouvoir de la lui reprendre. On peut casser un appareil photo. En revanche, la violence ne fait qu'exacerber le désir. Jusqu'au soir, Jeanne avait erré dans les ruelles d'Istanbul avec un sentiment mêlé de dégoût et de regret. Il y avait de par le monde tant de fleuraisons dont elle ne connaîtrait jamais la monstrueuse éclosion."

jeanne avril


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 24 septembre 2021 5 24 /09 /Sep /2021 08:00

Repéré pour vous en dernière page du Canard Enchaîné n° 5261 du mercredi 8 septembre ce dessin de Diego Aranega.  Comme c'est bien vu ! Tout est juste : la paroi de plexiglas, la présence discrète de la traductrice, le ridicule de la question du fonctionnaire de l'Ofpra... 

CE 5261 08-09-21

Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour
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Mardi 21 septembre 2021 2 21 /09 /Sep /2021 08:00

Atsuko, # 3

Vendredi, 16 heures.

Dans l'atelier, tous les chevalets avaient été enlevés. Il ne restait plus que les chaises disposées en cercle autour de l'estrade. Disparu aussi le castelet au rideau rouge. Sur l'estrade, le canapé avait été remplacé par une table dont on ne voyait que les pieds car elle était recouverte d'une sorte de grand drap blanc qui formait comme une tente... Nous brûlions tous de découvrir ce que cela cachait mais, comme pour nous punir de notre impatience, le maître commença par nous expliquer en détail le contenu de la séance :

– Je suppose que vous connaissez tous le body painting, même si vous ne l'avez sans doute jamais pratiqué. Comme je vous l'avais dit mercredi avant de nous quitter, tout le matériel va vous être fourni.

Il nous montra dans un coin de la pièce une sorte de desserte à roulettes sur laquelle étaient alignées une dizaine de coupelles pleines de liquide coloré ainsi que toutes sortes de pinceaux, rouleaux et brosses.

– Voici donc votre matériel : dans les coupelles, vous trouverez des mélanges prêts à l'emploi de peintures à l'eau, de toutes les couleurs, et sans danger pour la peau. Les outils sont à votre disposition, c'est important car première règle : à aucun moment vous ne devrez toucher le modèle avec autre chose que ces outils ! Tout manquement à cette règle vous exclurait d'office de l'atelier. Passons à l'organisation du travail de groupe, car vous allez réaliser une œuvre collective que je définirais comme un "cadavre exquis pictural". Je m'explique : vous n'aurez pas le droit d'ajouter dans une votre coin un motif, une figure, détachée de l'ensemble. Chaque fois que vous interviendrez sur le modèle, vous devrez partir d'un élément déjà réalisé et en imaginer un prolongement, une extension... et ainsi de suite. C'est bien compris ? On pourra considérer que l'œuvre sera achevée lorsque plus aucun d'entre vous ne voudra ajouter quelque chose. Ah ! j'allais oublier un détail qui a son importance : les peintures que vous allez utiliser sont un peu particulières : elles sont parfumées. Vous aurez l'occasion de découvrir l'odeur de chacune au fur et à mesure que vous les utiliserez. En tant que maître de cérémonie, c'est moi qui ai le privilège de décider du thème de votre création qui sera "le végétal sous toutes ses formes". Votre réalisation sera donc un bouquet de couleurs et de senteurs. Et comme vous ne pouvez travailler qu'à partir d'un dessin préexistant, j'ai pris les devants.

Ce disant, il s'approcha de la table et fit glisser le drap blanc à terre. C'était une table d'accouchement où était allongée Mademoiselle Atsuko, toute nue, les pieds dans les étriers, les cuisses écartées, le sexe et la raie culière grand ouverts. On lui avait mis sur les yeux un masque noir, semblable à celui qu'on porte dans les avions longs courriers lors des vols de nuit. Nous avons resserré notre cercle autour de la table : c'était la première fois qu'on la voyait de si près, presque à la toucher. Nous étions tous très impressionnés. Le dessin initial, celui réalisé par le maître, bien que très simple ouvrait le champ des possibles : sous le sein gauche d'Atsuko, partant de l'emplacement du cœur, il avait peint une sorte de liane sinueuse, garnie de quelques feuilles lancéolées d'un vert lumineux, qui filait sans l'atteindre vers la fontaine de son nombril. En se penchant au-dessus du dessin, on sentait une douce odeur de chocolat tiède à laquelle se mêlait une touche de menthe fraîche.

Il fallut patienter avant qu'un des élèves, un vieil homme un peu courbé, se décide à se saisir d'un pinceau, choisir quelques godets de couleur et s'approcher du corps nu. D'un geste sûr, il reprit la racine de la liane initiale et la prolongea avec une clématite qui contourna le sein gauche et grimpa jusqu'à l'épaule où se déployèrent ses fleurs rouges. C'était le signal que chacun attendait. Alors, petit à petit, au fil des intervenants qui s'affairaient autour d'Atsuko, son corps se transforma en un jardin d'Eden, tout à la fois jardin d'agrément, potager et verger riche de couleurs, de formes et de parfums. La végétation se répandait comme une pieuvre, allant se nicher dans les moindres replis de la peau... Des plantes grimpantes ou rampantes enlacèrent ses bras et ses jambes : capucines d'un bel orangé, glycines aux lourdes grappes de fleurs, lierres insidieux, ipomées luxuriantes... Des bosquets verdoyants ombrageaient ses aisselles, la vallée de ses fesses, son mont de Vénus... Dans son nombril s'épanouit une délicate fleur d'hibiscus, son téton gauche devint une framboise, le droit une fraise des bois. Quant à son sexe, il se métamorphosa en une magnifique fleur d'orchidée au parfum de vanille... Et, comme émergeant de cette végétation fantastique, il y avait le visage impassible d'Atsuko, dont la bouche aux lèvres carmin, nous apparurent comme la plus belle des fleurs.

atsuko-3-2Lorsque tout fut achevé, le maître nous invita à faire cercle autour de notre oeuvre éphémère pour la contempler avant de prendre une dernière fois la parole :

– J'ai oublié de vous préciser que les peintures que vous avez utilisées ne sont pas seulement parfumées, elles sont aussi comestibles. Je vous invite donc au festin. Mais la consigne reste la même : pas de contact manuel !

Ce sont les femmes qui ont donné le signal de la curée, en particulier celle à lunettes que j'avais surprise en train de se masturber alors qu'Atsuko posait sur le canapé en compagnie de ses deux éphèbes. Elle est montée sur l'estrade, a retroussé sa jupe et s'est agenouillée entre les jambes écartées d'Atsuko. Elle n'avait plus qu'à se pencher un peu en avant pour venir lui bouffer la chatte pendant que sa main droite s'affairait lubriquement entre ses cuisses. Deux autres femmes, plus jeunes celles-là, sont venues la rejoindre et ont entrepris de sucer les tétons fruitiers, puis une autre encore qui l'a embrassée à pleine bouche. Atsuko qui jusque-là avait su rester immobile a peu à peu perdu le contrôle de son corps. Ses cuisses ont été saisies de tremblements, son ventre ondulant s'est creusé, ses mains se sont crispées sur les bords de la table comme pour éviter de tomber puis, assez rapidement, elle a joui une première fois en gémissant... Les lèvres maquillées de peinture diluée dans la mouillure et la salive, la dame à lunettes s'est écartée pour laisser la place, aussitôt occupée par un homme d'âge mûr, la bite à l'air, qui est venu enfiler le vagin béant.... Nous avons tous participé au banquet : les femmes la suçaient et la léchaient partout, les hommes la pénétraient, jeunes ou vieux, se branlaient au-dessus de ses seins ou de son ventre et éjaculaient de longues giclées épaisses qui aspergeaient la peinture fraîche. Atsuko souriait et jouissait. Avec les pinceaux plats qui balayaient les dessins, l'odeur fade du sperme se mêlait aux parfums des couleurs qui se brouillèrent pour ne former qu'une grande palette multicolore aux motifs semblables à celles des sulfures des billes en verre.

Lorsque toutes les couilles furent vides, toutes les soifs étanchées, le calme revint. Chacun se rajusta et, l'un après l'autre, vaguement honteux, nous avons quitté l'atelier, laissant Atsuko seule sur l'estrade, barbouillée de foutre refroidi et de peinture séchée, allongée aux côtés du maître qui lui tenait la main comme à une enfant perdue.

 atsuko-3

Épilogue

Je n'ai regagné le domicile conjugal que le samedi soir. Mon épouse m'attendait, sagement assise sur le canapé du salon, en train de regarder un énième épisode d'une énième série télé.

– Alors, mon chéri, tu as passé une bonne semaine ?

– Comme toutes les semaines de séminaire : je suis resté assis pendant des heures à écouter des comptes-rendus ou des commentaires de bilans sur tableaux Excel, à prendre des notes... Et toi, ta semaine ?

– Rien de spécial... Ah, si ! tu te souviens que j'avais reçu une proposition pour poser comme modèle pour des élèves des Beaux-Arts ? Après beaucoup d'hésitation, j'ai tenté l'expérience.

– Et alors ?

– Comme toi ! Des heures immobile à garder la pose.

– J'espère pour toi que c'était bien payé...

– Pas mal. Je ne me plains pas...

– Au point de renouveler l'expérience ?

– Peut-être...

 

© Michel Koppera, juillet 2021

 

 

 

 

  

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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