Vendredi 11 juin 2021 5 11 /06 /Juin /2021 08:00

Nana est un roman de la saga des Rougon-Macquart paru en 1880. Le personnage de Nana est devenu l'archétype de la jeune femme issue d'un milieu modeste voire misérable qui, grâce à sa beauté et à une folle ambition, se hisse dans la haute société en usant de son corps. D'abord prostituée dès l'âge de 16 ans, elle devient demi-mondaine, puis femme entretenue qui côtoie le "tout Paris" des artistes, des hommes politiques influents et surtout des riches hommes d'affaires. Evidemment, afin que la morale soit sauve, après une gloire éphémère, la chute est inéluctable. Pour Nana, ce sera la ruine et la maladie (syphilis).

C'est en seconde au lycée que j'ai entrepris la lecture intégrale des Rougon-Macquart et j'avoue qu'à l'époque, je n'avais pas saisi le caractère sulfureux du récit de Zola. Je me souviens que j'avais été surtout impressionné par la description de l'alambic dans l'Assommoir, du festin de Noël chez Gervaise ou encore par la condition des mineurs de fond dans Germinal

Extrait du chapitre 7 de Nana. En fin de soirée, Nana, en pleine possession de sa beauté encore juvénile, se retrouve dans son appartement en compagnie du Comte Muffat qui l'entretient.

" Un des plaisirs de Nana était de se déshabiller en face de son armoire à glace, où elle se voyait en pied. Elle faisait tomber jusqu’à sa chemise ; puis, toute nue, elle s’oubliait, elle se regardait longuement. C’était une passion de son corps, un ravissement du satin de sa peau et de la ligne souple de sa taille, qui la tenait sérieuse, attentive, absorbée dans un amour d’elle-même. Souvent, le coiffeur la trouvait ainsi, sans qu’elle tournât la tête. Alors, Muffat se fâchait, et elle restait surprise. Que lui prenait-il ? Ce n’était pas pour les autres, c’était pour elle.

Ce soir-là, voulant se mieux voir, elle alluma les six bougies des appliques. (...)

Lâchant la chemise, attendant que Muffat eût fini sa lecture, elle resta nue. Muffat lisait lentement. La chronique de Fauchery, intitulée la Mouche d’Or, était l’histoire d’une fille, née de quatre ou cinq générations d’ivrognes, le sang gâté par une longue hérédité de misère et de boisson, qui se transformait chez elle en un détraquement nerveux de son sexe de femme. Elle avait poussé dans un faubourg, sur le pavé parisien ; et, grande, belle, de chair superbe ainsi qu’une plante de plein fumier, elle vengeait les gueux et les abandonnés dont elle était le produit. Avec elle, la pourriture qu’on laissait fermenter dans le peuple remontait et pourrissait l’aristocratie. Elle devenait une force de la nature, un ferment de destruction, sans le vouloir elle-même, corrompant et désorganisant Paris entre ses cuisses de neige, le faisant tourner comme des femmes, chaque mois, font tourner le lait. Et c’était à la fin de l’article que se trouvait la comparaison de la mouche, une mouche couleur de soleil, envolée de l’ordure, une mouche qui prenait la mort sur les charognes tolérées le long des chemins, et qui, bourdonnante, dansante, jetant un éclat de pierreries, empoisonnait les hommes rien qu’à se poser sur eux, dans les palais où elle entrait par les fenêtres. (...)

Alors, il leva les yeux. Nana s’était absorbée dans son ravissement d’elle-même. Elle pliait le cou, regardant avec attention dans la glace un petit signe brun qu’elle avait au-dessus de la hanche droite ; et elle le touchait du bout du doigt, elle le faisait saillir en se renversant davantage, le trouvant sans doute drôle et joli, à cette place. Puis, elle étudia d’autres parties de son corps, amusée, reprise de ses curiosités vicieuses d’enfant. Ça la surprenait toujours de se voir ; elle avait l’air étonné et séduit d’une jeune fille qui découvre sa puberté. Lentement, elle ouvrit les bras pour développer son torse de Vénus grasse, elle ploya la taille, s’examinant de dos et de face, s’arrêtant au profil de sa gorge, aux rondeurs fuyantes de ses cuisses. Et elle finit par se plaire au singulier jeu de se balancer, à droite, à gauche, les genoux écartés, la taille roulant sur les reins, avec le frémissement continu d’une almée dansant la danse du ventre.

Muffat la contemplait. Elle lui faisait peur. Le journal était tombé de ses mains. Dans cette minute de vision nette, il se méprisait. C’était cela : en trois mois, elle avait corrompu sa vie, il se sentait déjà gâté jusqu’aux moelles par des ordures qu’il n’aurait pas soupçonnées. Tout allait pourrir en lui, à cette heure. Il eut un instant conscience des accidents du mal, il vit la désorganisation apportée par ce ferment, lui empoisonné, sa famille détruite, un coin de société qui craquait et s’effondrait. Et, ne pouvant détourner les yeux, il la regardait fixement, il tâchait de s’emplir du dégoût de sa nudité.

Nana ne bougea plus. Un bras derrière la nuque, une main prise dans l’autre, elle renversait la tête, les coudes écartés. Il voyait en raccourci ses yeux demi-clos, sa bouche entr’ouverte, son visage noyé d’un rire amoureux ; et, par derrière, son chignon de cheveux jaunes dénoué lui couvrait le dos d’un poil de lionne. Ployée et le flanc tendu, elle montrait les reins solides, la gorge dure d’une guerrière, aux muscles forts sous le grain satiné de la peau. Une ligne fine, à peine ondée par l’épaule et la hanche, filait d’un de ses coudes à son pied. Muffat suivait ce profil si tendre, ces fuites de chair blonde se noyant dans des lueurs dorées, ces rondeurs où la flamme des bougies mettait des reflets de soie. Il songeait à son ancienne horreur de la femme, au monstre de l’Écriture, lubrique, sentant le fauve. Nana était toute velue, un duvet de rousse faisait de son corps un velours ; tandis que, dans sa croupe et ses cuisses de cavale, dans les renflements charnus creusés de plis profonds, qui donnaient au sexe le voile troublant de leur ombre, il y avait de la bête. C’était la bête d’or, inconsciente comme une force, et dont l’odeur seule gâtait le monde. Muffat regardait toujours, obsédé, possédé, au point qu’ayant fermé les paupières, pour ne plus voir, l’animal reparut au fond des ténèbres, grandi, terrible, exagérant sa posture. Maintenant, il serait là, devant ses yeux, dans sa chair, à jamais.

Mais Nana se pelotonnait sur elle-même. Un frisson de tendresse semblait avoir passé dans ses membres. Les yeux mouillés, elle se faisait petite, comme pour se mieux sentir. Puis, elle dénoua les mains, les abaissa le long d’elle par un glissement, jusqu’aux seins, qu’elle écrasa d’une étreinte nerveuse. Et rengorgée, se fondant dans une caresse de tout son corps, elle se frotta les joues à droite, à gauche, contre ses épaules, avec câlinerie. Sa bouche goulue soufflait sur elle le désir. Elle allongea les lèvres, elle se baisa longuement près de l’aisselle, en riant à l’autre Nana, qui, elle aussi, se baisait dans la glace."

zola-fabio fabbi

Illustration: tableau de Fabio Fabbi (1861-1946)

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Mardi 8 juin 2021 2 08 /06 /Juin /2021 08:00

"Sous la douche..." est un récit inédit écrit par un ami qui a eu la gentillesse de me le confier pour le mettre en ligne sur mon blog. J'aime beaucoup ce texte qui a le grand mérite de dire les choses comme elles sont, avec simplicité et sensualité. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'auteur et son univers, je vous conseille d'aller visiter son blog dont je vous donne ici le lien : Le blog moi&elle

Sous la douche...

Nous venons de faire l’amour. Je t’ai fait jouir en te caressant et en te couvrant de baisers. Tu m’as fait jouir en m’accueillant en toi…

Nous avons pris le temps de laisser retomber cette tension qui suit immédiatement le plaisir. Je t’ai caressée. Tu t’es serrée contre moi, et nous avons parlé, pour ne rien dire d’autre que « je suis bien »…

Nous allons ensemble à la douche. Nous sommes nus, et les traces de notre plaisir sont visibles, sur moi mais surtout sur toi. Tu rentres la première dans la cabine de douche, mais je te rejoins et je te fais asseoir sur le petit banc où on pose les produits. Je me mets à genoux devant toi…

Tu as pris la pomme de douche, et tu écartes tes cuisses. Ton sexe est brillant de jus. Tu veux faire couler l’eau sur ton ventre et ton pubis, mais j’arrête ton geste…

Je suis à genoux devant toi entre tes jambes et je commence à lécher tes cuisses. Tu me regardes faire en me caressant doucement la tête. Je quitte tes cuisses et je pose ma bouche sur ton sexe…

Tu remontes tes cuisses et tu les poses sur mes épaules, ce qui me colle à toi et fait s’appuyer mon front sur ton pubis. J’ai plaqué ma bouche sur tes  lèvres, et je lape doucement nos jus. Le tien. Le mien…

Ton sexe sent le désir, le plaisir, l’amour. Je te bois, et je m’applique à caresser ton bouton avec ma langue. Tu as ouvert l’eau, et tu la fais couler, sur toi, sur tes seins, et elle ruisselle sur ton sexe et dans ma bouche. Tu la fais couler sur mon dos, et elle coule entre mes fesses, et sur mon sexe…

Doucement ma tige reprend de la vigueur. Tu promènes la douche sur mon ventre et sur ma tige. L’eau vient caresser mon gland et mes testicules. En suivant le jet sur mon sexe, ma langue se promène entre tes lèvres et  s’enfonce dans ta vulve…

Je sens tes cuisses se resserrer sur mes épaules. Mon visage est plaqué contre ton pubis. Ma langue s’enfonce en toi, et j’aspire doucement ton bouton que je caresse entre mes lèvres. Tu te laisses doucement glisser.  L’eau caresse tes seins. Et tu jouis…

Après un moment de détente, tu te lèves et tu me demandes de prendre ta place. Je suis assis, la tige raide et tendue dressée devant toi. Tu t’agenouilles et tu prends mon sexe dans tes mains. Une main me caresse les bourses, et l’autre dénude ma tige…

Tu t’approches, et tu poses délicatement ta bouche sur mon gland. Ta langue se promène et tu lèches délicatement le pourtour de mon gland, en insistant sur les points les plus sensibles. Mes testicules roulent sous tes doigts…

Je fais couler l’eau sur ton dos, et sur tes seins. Je sais que tu ne veux pas avoir d’eau sur le visage. Ta main s’est refermée sur ma tige. Tu serres tes doigts et tu commences un mouvement de va et vient. Je sens monter le plaisir en moi…

Ta bouche est posée sur mon gland et ta langue caresse ma fente. Une main masse doucement mes bourses, faisant rouler mes testicules. Ton autre main va et vient. Le plaisir monte en moi. Je soulève doucement le bassin pour accentuer tes caresses….

Ta main va et vient sur ma tige, comme ton sexe qui serre mon sexe en toi quand je te prends. Ta langue va et vient sur mon gland, comme ta vulve où je me frotte quand je te pénètre. Tu vas et tu viens, et le plaisir éclate. Je me laisse aller dans ta bouche. Tu sembles hésiter, un léger mouvement de recul. Et tu te rapproches et tu aspires mon plaisir. A ton tour, tu me bois…

Nous finissons ensuite de prendre notre douche, et les caresses qu’on se donne, l’un à l’autre sont plus là pour nous aider à nous détendre et à revenir dans la vie que pour retrouver un désir qui est maintenant en nous, dans le souvenir de ces moments qu’on partage, Toi et Moi…

sous la douche

 

 

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 3 commentaires
Vendredi 4 juin 2021 5 04 /06 /Juin /2021 08:00

ANTHROPOMORPHISME : Tendance à attribuer aux animaux des sentiments ou des comportements humains.

frog-porn

Par michel koppera - Publié dans : lexique coquin - Communauté : Arts érotiques
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mardi 1 juin 2021 2 01 /06 /Juin /2021 08:00

Lu dans le Canard Enchaîné n° 5246 du mercredi 26 mai.

" MEAGAN WHITSON, une influenceuse américaine, "prêtresse de l'hydratation et du sexe", prêche le "perineum sunning" (bronzage du périnée) pour combler les "carences en vitamine D" (libé du 22/5). Un bronzage qui ne "nécessiterait pas de crème solaire et stimulerait les cellules immunitaires." 

Cette Meagan Whitson ne vous rappelle-t-elle pas notre défunte Rika Zaraï qui préconisait les bains de siège comme remède universel ?

Ci-dessous, une jeune femme en pleine séance de cure intensive

perinee

Mon commentaire : il ne manquerait plus que ça protège aussi du Covid19 ! Ce serait une sérieuse concurrence à l'hydroxychhloroquine du docteur Raoult !

Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour - Communauté : Arts érotiques
Ecrire un commentaire - Voir les 3 commentaires
Vendredi 28 mai 2021 5 28 /05 /Mai /2021 08:00

"Affamée" est un premier roman de Raven Leilani, paru aux USA en 2020 aux éditions Farrar ( titre original : Luster. Jeu de mots complexe sur luster = gloss, lust = désir et lusted = assoiffée, en manque ). Traduit en francais par Natahlie Bru, il est paru en France aux éditions Le cherche midi en 2021 ( 312 pages)

Edie est une jeune afro-américaine qui travaille à New-York dans une maison d'édition. En quête d'un bonheur qui la fuit sans cesse, elle multiplie les aventures sexuelles avec ses collègues de travail, jusqu'à ce qu'elle rencontre Eric, un quadragénaire blanc et marié. Cette rencontre va bouleverser son existence. Un roman dont je vous recommande la lecture si vous désirez en savoir plus sur les fractures sociales et raciales de l'Amérique contemporaine.

Extrait pages 36-37 : Edie recense ses aventures au bureau.

"L'accueil de Mike, le nouveau, avec ses petits doigts et son jargon des ressources humaines pendant que je le débarrasse de son pantalon. Jake, du service informatique, à dix-huit heures, avec sa chaîne porte-clés, qui monte me voir et me souffle dans le cou des mots doux sur les privilèges administrateur tout en s'occupant de mon écran cassé. Hamish, des contrats, dans la salle d'allaitement, avec sa mèche bleue et ses cuisses velues, qui me demande si adorablement de l'appeler Seigneur. Tyler, directeur éditorial des départements Arts de vivre et Développement personnel, ses magazines sur le papier glacé et ses fixe-chaussettes, qui pousse ma tête vers le bas, en pleine conversation téléphonique avec le bureau de Dublin. Vlad, du service courrier, avec son mauvais anglais, par terre, au milieu des chips de calage. Arjun, des forces de vente Grande-Bretagne, avec ses cheveux noirs gominés et ses avant-bras de méchant de dessin animé, remonté à bloc contre Scholastic qui lui pique tous ses bons vendeurs. Jake, du service informatique, de nouveau, parce que ces ordinateurs, c'est de la merde, et parce qu'il a la plus jolie bite que j'aie jamais vue. Tyrell, de la fabrication, avec son demi-sourire, dans un box des toilettes à la fête de Noël du bureau, les guirlandes lumineuses dessinant comme un écho fractal dans ses yeux sombres. Michelle, du juridique, assise sur le photocopieur, ses bas autour du cou, dans la lueur tremblotante des néons. Kieran, des romans gothiques, qui me prend par-derrière en palabrant à n'en plus finir sur le démembrement qu'il me réserve, et moi qui ris sans savoir pourquoi. Jerry, la poule aux œufs d'or de la boîte, avec ses romans jeunes adultes aux héros cancéreux, qui me fait tendrement l'amour dans la salle de conférences avec vue arérienne sur le Rockfeller Center, et moi qui pleure sans savoir pourquoi. Joe, le non-lecteur de la non-fiction policière, à l'orgasme expéditif et sonore, qui me dit négresse et juste après maman. Jason, des manuels scientifiques, qui veut que je pleure comme avec Jerry, et pour finir, je pleure oui, mais chez moi. Adam, de la littérature érotique chrétienne, avec son éjaculation faciale qui me laisse de marbre. Et puis Jake, de nouveau, parce que mon clavier est kaput, sauf que ce n'est pas Jake, cette fois, mais John, de l'informatique, lequel m'apprend en glissant la main sous mon chemiser que Jake a eu un accident de voiture et qu'a priori les nouvelles ne sont pas bonnes.

Et quelque part au milieu, Mark. Mark, le chef du département artistique, où l'air sent le papier tiède et où tout le monde est heureux."

affamee


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mardi 25 mai 2021 2 25 /05 /Mai /2021 08:00

Je vous laisse apprécier l'humour féroce de cette illustration qui date des années 70-80 parue dans un magazine américain dont j'ai oublié le titre. La force de son propos est restée intacte. Observez les visages réjouis de ceux qui assistent derrière la vitre à ce jeu macabre : policiers, pasteur, représentants de la justice... Ils sont tous odieux !

peine de mort

 

Par michel koppera
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Vendredi 21 mai 2021 5 21 /05 /Mai /2021 08:00

En attendant l'arrivée du Prince Charmant

C'est un incontournable des lectures sexualisées du conte de Perrault : Blanche-neige ne serait pas si "blanche" que ça ! Dans ce dessin, j'aime particulièrement son sourire,. Faussement endormie, elle n'a pas l'air mécontente de se faire baiser par ses sept compagnons. Une sorte d'enterrement de sa vie de jeune fille avant d'entrer dans la routine de la vie conjugale ? Je dois reconnaître que l'idée est séduisante.

blanche-neige

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Arts érotiques
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Mardi 18 mai 2021 2 18 /05 /Mai /2021 08:00

Le constat d'adultère

Rappels historiques : En France, depuis 1975, l'adultère n'est plus une faute pénale mais demeure néanmoins une faute civile. Le Code Pénal de 1802, plus communément appelé Code Napoléon, faisait de l'adultère de l'épouse un délit sanctionné d'une peine allant de 3 mois à deux années d'emprisonnement alors que l'adultère du mari n'était passible que d'une amende.

"Le flagrant délit", ou Le constat d'adultère (1876).  Illustration de Jules Arsène GARNIER ( 1847-1889)

garnier flagrant-delit

La scène représentée par Garnier réunit tous les stéréotypes du flagrant délit d'adultère.

- Les protagonistes. De gauche à droite : l'huissier chargé de constater le délit, la femme adultère, l'amant maîtrisé par deux policiers en uniforme, le mari trompé. L'huissier et les agents sont aisément identifiés par leurs habits sombres. L'huissier tient quelque chose dans sa main droite (trousseau de clefs, liens pour attacher la coupable... ?). Le mari trompé en impose par sa stature et son habillement qui souligne son statut social : manteau à col de fourrure, chapeau haut de forme et cheveux grisonnants. Les deux amants sont les taches claires du tableau : chair nue pour la femme, chemise blanche pour l'amant... La nudité intégrale de la femme, les pieds nus et la tenue débraillée de l'amant en caleçon, le lit défait dans l'alcôve (à droite du tableau) sont autant de preuves indéniables de l'adultère. 

D'autres indices du décor de la chambre renforcent l'irréfutabilité du délit comme le placard ouvert derrière l'épouse éplorée, dont on devine que c'était là que l'amant s'était caché avant d'être débusqué (le classique "amant dans la placard"), la chaise renversée et l'attitude agressive de l'amant qui attestent que l'intervention des agents ne s'est pas faite sans résistance et sans violence. Vu de dos, les bras croisés, le mari cocu paraît calme et résolu : il a le droit pour lui !

Reste la femme, de toute évidence beaucoup plus jeune que son époux. Sa nudité intégrale érotise la scène et le spectateur ne peut que prendre son parti. 

Par michel koppera - Publié dans : jadis et naguère - Communauté : Arts érotiques
Ecrire un commentaire - Voir les 2 commentaires
Vendredi 14 mai 2021 5 14 /05 /Mai /2021 08:00

"Conversations entre amis" est un roman de Sally Rooney, auteure irlandaise née en 1991. Ce roman est paru en 2017 aux éditions Faber & Faber sous le titre original "Conversations with friends". Traduit en français par Laetitia Devaux, l'édition française aux Editions de l'Olivier date de 2019. On peut désormais le trouver en poche, dans la collection POINTS n° P5324 (337 pages)

Mon avis : magnifique roman contemporain dont je vous recommande chaudement la lecture. Voici pour vous mettre en appétit le texte de la 4ème de couverture : Dublin, de nos jours, Frances et Bobby, étudiantes et poètes-performeuses, rencontrent Melissa, photographe et écrivain, et son mari Nick, acteur. Ensemble, ils refont le monde, critiquent le capitalisme, prennent des photographies, écrivent, vivent. C'est le début d'une histoire d'amitié et de séduction menant à un "mariage à quatre" où la confusion des sentiments fait rage.  

Extrait 1 : pages 81-82. Frances (la narratrice) fait pour la première fois l'amour avec Nick.

" En montant à l'étage, j'ai annoncé à Nick que je n'avais jamais couché avec un homme. Il m'a demandé si c'était important, j'ai répondu que je ne pensais pas, mais que ça pouvait lui faire bizarre s'il l'apprenait ensuite. Pendant que nous nous déshabillions, j'essayais de paraître décontractée et d'empêcher mes membres de trembler violemment. J'avais peur de me devêtir devant lui, mais je ne savais pas comment cacher mon corps sans avoir l'air gêné et peu sexy. Il avait un buste très imposant, comme celui d'une statue. J'aurais aimé retrouver la même distance entre nous que lorsque j'étais sur scène sous les applaudissements, car elle me semblait tout à coup protectrice, voire indispensable. Pourtant quand il m'a demandé si j'étais sûre de vouloir faire ça, je me suis entendue dire : je ne suis pas vraiment venue pour discuter, tu sais.

Au lit, il me demandait régulièrement si ça me plaisait. Je lui répondais que ça me plaisait. Je me sentais toute rouge et je m'entendis faire beaucoup de bruit — des syllabes, pas de vrais mots. L'intérieur de mon corps était aussi bouillant que de l'huile. J'étais prise par une énergie si dévorante et intense  qu'elle en paraissait menaçante. Je t'en prie, disais-je. je t'en prie, je t'en prie. Nick a fini par se redresser pour attraper une boîte de préservatifs dans sa table de nuit, et je me suis dit : peut-être qu'après, je ne pourrai plus jamais parler. Mais je l'ai laissé faire. Il a murmuré un "désolé", comme si les quelques secondes d'attente constituaient une bévue de sa part.

Ensuite, je suis restée couchée sur le dos, tremblante. J'avais été tellement bruyante et démonstrative qu'il m'était désormais impossible de feindre l'indifférence comme je le faisais dans mes mails.

 C'était plutôt agréable, ai-je dit."

rooney

Extrait 2 : page 87. Frances rencontre maintenant régulièrement Nick

"Le sexe était si bon que je criais souvent. Nick aimait bien que je sois sur lui car il pouvait alors s'adosser à la tête de lit et me parler. Je voyais qu'il aimait quand je lui disais combien c'était bon. C'était très facile de le faire jouir quand je répétais ces mots. Parfois, j'aimais faire ça rien que pour sentir mon pouvoir sur lui, et ensuite, il s'excusait : Oh mon Dieu, je suis désolé, c'est vraiment gênant. J'aimais encore plus ça que le sexe."

rooney1

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mardi 11 mai 2021 2 11 /05 /Mai /2021 08:00

En attendant la réouverture — prochaine ? — des salles obscures, je vous offre en 4 images un flash-back nostalgique dans les cinémas pornos des années 70-80, ces années pas si lointaines et pourtant déjà oubliées où le spectacle de nos fantasmes et de nos désirs était autant dans la salle que sur l'écran. (le premier dessin est l'œuvre de Guido Buzzelli)

cinema-guido buzzelli

cinema2

cinema3

cinema4

Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera - Communauté : Arts érotiques
Ecrire un commentaire - Voir les 3 commentaires

Présentation

Créer un Blog

Recherche

Calendrier

Novembre 2024
L M M J V S D
        1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17
18 19 20 21 22 23 24
25 26 27 28 29 30  
<< < > >>

Archives

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés