Vendredi 21 décembre 2018 5 21 /12 /Déc /2018 08:00

La documentation qui a été utilisée pour cet article est tirée du hors-série n° 100 de l'Obs : "L'ère du porno" paru en nov 2018

Il n'aura pas fallu une année après la naissance du cinématographe (1896) pour que soit tourné le premier court-métrage érotique qui s'intitulait "Le coucher de la mariée".  Le cinéma pornographique le suivra de près. La France restera jusqu'au lendemain de la guerre 14-18 leader mondial de l'industrie cinématographique et aussi, par conséquence, de la production de films pornographiques.

Au printemps 1926, Paul Eluard qui venait de visionner son premier film porno, écrivait à son épouse Gala (qui deviendra plus tard la compagne de Dali) : " Le cinéma obscène, quelle splendeur ! La vie incroyable des sexes immenses et magnifiques sur l'écran, le sperme qui jaillit. Et la vie de la chair amoureuse, toutes les contorsions. C'est admirable. Et très bien fait, d'un érotisme fou. Comme je voudrais que tu le voies C'est un "art sauvage", la passion contre la mort et la bêtise. On devrait passer cela dans toutes les salles de spectacle et les écoles (sic !)" et de préciser qu'il avait "bandé d'une façon exaspérée."

En pièces jointes, je vous propose les liens vers deux courts-métrages X français datant des années 30 (le premier est intitulé "Solitude" et le second "Surpris par le garde-champêtre"

1930-solitude

Film n° 1: "solitude"

Film n° 2 : "Surpris par le garde-champêtre"


Par michel koppera - Publié dans : jadis et naguère - Communauté : Arts érotiques
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Mercredi 19 décembre 2018 3 19 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dernier tango à Paris" par Robert Alley (traduit de l'américain par Jean Perrier)

Ce récit directement inspiré du film est d'abord paru aux USA en 1973 sous le titre "Last tango in Paris" puis en France aux Editons Seghers. En livre de poche dans la collection "J'ai lu" n° 517 en 1974.

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tango-couv2

Page 80 :

" Elle (Jeanne) était allongée  à plat ventre sur le matelas, une main entre ses jambes. Elle trouvait étrange de lui raconter les sombres secrets que jamais elle ne pourrait partager avec Tom (son fiancé).

- Pourquoi ne m'écoutes-tu pas ? demanda-t-elle.

tango3Paul se contenta de passer dans la pièce voisine. Il se sentait tendu comme la corde d'un arc. Il s'assit au bord d'une chaise et observa Jeanne. Elle se mit à agiter ses hanches d'un mouvement circulaire, comme si elle faisait l'amour. Ses fesses se crispèrent.

- Tu sais, soupira-t-elle, sans le regarder. J'ai l'impression de parler aux murs.

Elle continuait de se caresser avec un plaisir grandissant.

- La solitude pèse sur moi. Ce n'est pas gentil ni généreux : tu n'es qu'un égoïste. (sa voix lointaine, un peu rauque) Je peux être moi-même toute seule, tu sais.

Paul regardait son jeune corps qui ondulait de façon rythmée, et il se sentit les yeux pleins de larmes. Ce n'était pas sur ses souvenirs d'enfant gâteé ni sur ses débuts sordides à lui qu'il pleurait. Il pleurait sur sa propre solitude.

Jeanne se tordit dans un orgasme, puis demeura immobile, comme vidée de sa substance, et épuisée...

- Amen, fit-il."

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 17 décembre 2018 1 17 /12 /Déc /2018 08:00

Photo n° 25

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Le tout numérique

Malgré son apparente banalité, cette image en dit beaucoup plus qu'on ne le croit sur notre époque, caractérisée par un paradoxe. On recherche à la fois un retour à l'essentiel, à une vie proche de la "nature" (nature représentée ici par la jeune femme nue, à la chevelure libre, les tables basses en bois brut, l'austérité des murs et une vie au ras du sol sur un tapis de laine) et un quotidien hyper connecté (il suffit pour cela de voir le nombre d'appareils branchés, reliés entre eux et au reste du monde). Dans cet univers, rien n'est superflu, chaque objet est fonctionnel. On recherche d'abord l'efficacité, la performance, tout comme le couple en train de baiser sur l'écran du téléviseur...

Par michel koppera - Publié dans : storynet - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 14 décembre 2018 5 14 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dîner", chapitre 6

Quatre années passèrent.  Des élections législatives anticipées provoquèrent la chute brutale de la majorité et par conséquent du gouvernement. Les élections sénatoriales de l’année suivante m’offrirent l’opportunité de m’asseoir dans un fauteuil plus stable à défaut d’être aussi prestigieux. Mais, pour un homme de quarante-six ans, c’était une situation enviable. Je fus donc élu, certes à une courte majorité, mais élu tout de même.

Le hasard voulut que, presque à la même époque, un putsch de généraux mit un terme au règne de Sarmel Colo 1er. Condamné à une fuite sans gloire, il trouva refuge dans un pays voisin d’où il ne tarda pas à constituer un gouvernement en exil. Sa popularité était intacte et les instances internationales traînaient des pieds pour reconnaître le nouveau régime issu du coup d’état. Je le vis une fois à la télévision, interviewé par un journaliste américain : Sarmel Colo était moins à l’aise en anglais que dans notre langue, mais il n’avait rien perdu de sa lucidité, ni de sa force de persuasion.

Aussi, afin de le discréditer aux yeux de l’opinion publique internationale, parut un livre banalement intitulé Crépuscule d’un règne. L’auteur en était Attoumane M’Lambéou. Ce dernier était devenu un des caciques du nouveau régime et, à bien y réfléchir, cette trahison me parut dans l’ordre des choses.

Comme de bien entendu, l’ouvrage n’était qu’une longue litanie de griefs fielleux à l’encontre de Sarmel Colo 1er et de ses prédécesseurs. Au fil des chapitres, le souverain déchu était accusé pêle-mêle, d’avoir bradé les ressources de l’archipel, d’avoir bafoué les valeurs sacrées de l’Islam, d’avoir sciemment détruit la culture traditionnelle de son pays au profit de valeurs perverses directement importées d’occident, d’avoir amassé une fortune personnelle colossale arrachée sou à sou au peuple soumis à sa tyrannie, d’avoir mené son pays à la banqueroute et de l’avoir livré aux appétits mercantiles des banquiers internationaux… Un tissu de mensonges et de contrevérités qui suscitaient chez le lecteur un tant soit peu objectif le rire et l’indignation. Il y avait même, vers la fin, un chapitre intitulé : Les turpitudes sexuelles de Sarmel Colo 1er. Décidément, Attoumane M’Lambéou ne reculait devant aucune abjection !

Et j’y lus ceci :

diner6« Au cours de ses voyages à l’étranger – qui furent nombreux car il se préoccupait davantage de son prestige personnel que des souffrances quotidiennes de son peuple – Sarmel Colo 1er ne manquait jamais de donner libre cours à sa lubricité. Ses desseins étaient facilités si le but du voyage était la signature d’un contrat destiné à brader les richesses du pays à des occidentaux peu scrupuleux. Il s’arrangeait pour se faire inviter personnellement chez un ministre pour un dîner privé. Au fil des années, son immoralité étant notoirement connue, on jetait entre ses griffes un jeune secrétaire d’état, voire un chef de cabinet peu aguerri. Sarmel Colo se rendait à l’invitation en compagnie de son épouse Mariame, nymphomane et corrompue. Invariablement, au milieu de la nuit, ils usaient du même stratagème pour éloigner le mari encombrant : une difficulté de dernière minute dans la rédaction d’un document officiel, difficulté qui ne pouvait se résoudre qu’à l’ambassade où se trouvaient les complices de leurs basses œuvres. Si le mari tombait dans le piège en acceptant de jouer les bons offices et s’absentait pour quelques heures, Sarmel Colo et sa Messaline pouvaient donner libre cours à leur perversité. Certes, il arriva que des épouses honnêtes se dérobent et refusent d’entrer dans leur jeu, mais Mariame avait des arguments de charme et Sarmel Colo, le peuple en fut si souvent victime, était passé maître dans l’art de la duplicité : on croyait à ses mensonges médiatiques, à son charabia de bonimenteur libéral. L’infortunée finissait le plus souvent par se laisser convaincre…Le trio d’un soir se livrait alors à une petite sauterie triangulaire dont le metteur en scène et l’acteur principal n’étaient autres que Sarmel Colo et son membre royal. Il serait ici indécent de décrire les turpitudes de ce couple satanique. Que le lecteur sache qu’aucune bassesse n’était épargnée à leur victime consentante. Comble de l’ignominie, la scène était filmée dans son intégralité et dans ses détails les plus scabreux par le chauffeur de Sarmel Colo qui assistait à cette misérable débauche.

S’il était parvenu à ses fins, Sarmel Colo se montrait magnanime. À son honorée victime, il offrait un bijou de valeur, le plus souvent un collier. Quant au malheureux époux, il se voyait toujours remettre le même cadeau rituel : une montre suisse en platine. Aujourd’hui encore, dans les ministères du monde entier, combien de maris bafoués arborent fièrement à leur poignet le prix de leur infortune ? » 

 © Michel Koppera  

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Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 12 décembre 2018 3 12 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dîner", chapitre 5

Deux heures et demie du matin ! Il était plus de deux heures et demie du matin lorsque je les retrouvai tous les quatre assis au salon, en grande conversation sur les dangers de l’information en direct. Béatrice, très volubile, me donna l’impression d’avoir bu plus que de raison. Calé dans un fauteuil, Attoumane M’Lambéou écoutait en silence, les yeux mi-clos. Quant à Sarmel Colo, la main posée sur l’avant-bras de son épouse, il continuait d’être égal à lui-même, d’un calme rassurant.

- Te voilà, chéri ! minauda Béatrice en me voyant rentrer. On commençait à s’inquiéter. Désolée, nous ne t’avons pas attendu pour le dessert !

diner-5-2- Mais votre femme a tenu à vous garder une belle part au frais ! ajouta Sarmel Colo en empochant l’enveloppe bleutée que je lui tendais. Merci beaucoup, Monsieur Koppera, je n’oublierai jamais ce que vous avez fait pour moi.

Tout le long du trajet retour, ma colère avait eu le temps de s’apaiser. Au contact de Sarmel Colo, les dernières vapeurs de ressentiment ne tardèrent pas à se dissiper.

Et la conversation reprit, avec le même entrain, comme si je ne m’étais jamais absenté. Ils prirent congé vers quatre heures du matin. Je m’endormis serein, avec le délicieux sentiment du devoir accompli.

 

En attendant l’arrivée de Sarmel Colo 1er, je me retrouvai sur les marches du perron aux côtés du ministre.

- Alors, Koppera, cette soirée ?

- Aucun problème, Monsieur le Ministre. Comme vous me l’aviez dit, c’est un homme charmant.

Je ne saurais dire pourquoi, mais une soudaine intuition me fit passer sous silence mon expédition nocturne.

- Et comment va le père de votre femme ?

Ma question sembla le prendre au dépourvu ; il s’accorda quelques instants de réflexion.

- Euh… Très bien… Enfin, je veux dire mieux, beaucoup mieux ! Il est sans doute tiré d’affaire… Et vous, comment avez-vous trouvé sa femme ?

L’arrivée de la voiture officielle de Sarmel Colo 1er dans la cour d’honneur me dispensa d’une réponse embarrassée. La réception au ministère et la cérémonie de signature des accords bilatéraux durèrent deux bonnes heures. À aucun moment, je ne pus me trouver aux côtés de Sarmel Colo, mais il ne manqua pas de m’adresser à plusieurs reprises des regards de connivence qui me remplirent d’orgueil.

Puis il partit vers d’autres obligations. Son séjour dura encore deux jours, mais la suite de son programme n’était plus du ressort de notre ministère et, le Président partant pour l’Extrême-Orient, le travail m’absorba tout entier. J’étais plongé dans la rédaction d’un mémorandum traitant de l’influence de la mousson sur l’économie du sud-est asiatique, et plus particulièrement sur les fluctuations du cours de l’opium, lorsque je reçus la visite d’un attaché d’ambassade qui avait été chargé par Sarmel Colo, à la veille de son départ, de me remettre en mains propres un paquet confidentiel qui contenait deux écrins de cuir noir. Dans le premier, je découvris un superbe collier orné de trois émeraudes de taille respectable ; dans le second, une luxueuse montre d’origine helvétique, en platine de surcroît. Les deux présents étaient accompagnés d’une petite lettre où je reconnus l’écriture droite de Sarmel Colo 1er.diner5

« Monsieur Koppera,

je vous prie d’accepter ces deux cadeaux en remerciement de votre chaleureuse hospitalité. Le collier pour votre épouse en mémoire de son délicieux dessert, la montre pour vous-même en dédommagement des heures précieuses que vous avez perdues pour moi.

Votre obligé, Sarmel Colo 1er. »

 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 10 décembre 2018 1 10 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dîner", chapitre 4

Il me fallut pas moins de trois quarts d’heure pour atteindre enfin l’ambassade implantée dans un quartier aux rues grouillantes de vie noctambule et encombrées de voitures arrêtées en double file. À l’ambassade, malgré le laissez-passer signé de la main de Sarmel Colo 1er, les formalités d’entrée me parurent interminables. Puis, on m’escorta à travers des salons déserts, des escaliers, des couloirs, et encore des bureaux vides jusqu’à une antichambre où l’on me pria de patienter, M. Ibrahim Halimi était momentanément occupé. Je ne sais combien de temps j’attendis ainsi, seul dans cette petite pièce sombre juste éclairée par une lampe de salon – par courtoisie pour nos invités, j’avais retiré ma montre avant leur arrivée – et aucune pendule aux murs, rien que des photos des lieux saints et une très belle tapisserie orientale. L’homme à la cravate à pois et aux lunettes d’écaille parut enfin. Il se confondit en excuses et m’introduisit dans son bureau où une pendule indiquait déjà minuit trente. J’eus une pensée furtive pour la charlotte aux fruits rouges, mais mon calvaire n’était pas fini : je dus encore endurer une longue conversation téléphonique avec les traducteurs et une nouvelle longue attente dans l’antichambre où une femme que je pris d’abord pour une secrétaire entra avec un plateau de rafraîchissements. Comme elle restait à m’observer debout près de la porte, il me vint des pensées salaces. C’était une jeune femme noire, d’à peine trente ans si je pouvais en juger. Elle avait de longs cheveux tressés, un visage à l’ovale d’une grande pureté, une bouche charnue entrouverte sur des dents très blanches, et portait une courte robe chamarrée qui découvrait au-delà du raisonnable de charmants genoux et des jambes bien galbées. Il y avait dans sa façon de se tenir adossée au chambranle de la porte quelque chose de provocant. Peut-être était-ce la cambrure excessive de sa chute de reins ou l’effronterie de son regard…

diner4- C’est une professionnelle, pensai-je intérieurement. Une pute…

Ce simple mot redonna consistance à mon érection du dîner.

- Est-ce que je peux faire quelque chose pour Monsieur ? demanda-t-elle avec une voix suave, aux fortes intonations d’Afrique de l’ouest.

- Ça dépend… Il y en a encore pour longtemps ?

Elle haussa les épaules. D’un geste, je l’invitai à venir me rejoindre. Elle s’approcha, mais au lieu de prendre place sur la chaise à côté de la mienne, elle se planta tout près de moi, si près que je me sentis enveloppé de son lourd parfum au jasmin et que j’avais ses jambes nues à portée de main. Lorsque je glissai ma main droite entre ses genoux, elle se laissa faire. Je vis même ses pieds s’écarter légèrement pour m’ouvrir la voie de ses cuisses fuselées. Dieu que sa peau était douce !

Ensuite, tout s’enchaîna dans un scénario d’une grande banalité. Toujours debout, la femme se laissa caresser les fesses, puis le sexe qu’elle avait entièrement glabre comme celui d’une petite fille. Pendant que je la masturbais, elle déboucla ma ceinture, ouvrit mon pantalon et me branla avec grâce. Elle vint d’elle-même s’agenouiller à côté de moi pour me sucer tout en s’ouvrant à mes doigts qui s’amusaient entre ses fesses, du con au trou de son cul. Elle avala mon foutre jusqu’à la dernière goutte, se rajusta, reprit le plateau et quitta l’antichambre sans m’accorder un regard.

Quelques instants plus tard, M. Hamidi était de retour avec l’enveloppe bleutée qu’il me remit avec un air cérémonieux. Il était près de deux heures du matin.

- Vous rendrez ce document à Sa Majesté en lui précisant que tout est réglé. Et encore merci, Monsieur Koppera, au nom de notre pays. Bonne fin de soirée, Monsieur Koppera.

Je me sentais en proie à une froide fureur, mais je trouvai néanmoins la force de lui adresser une ultime poignée de mains souriante.

 

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 7 décembre 2018 5 07 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dîner", chapitre 3

Nos invités furent ponctuels : il était vingt et une heures précises lorsque leur grosse limousine se gara dans la cour de notre pavillon de Passy. Sarmel Colo et sa femme étaient accompagnés d’un homme que j’avais entrevu le matin même à l’aéroport, à quelques pas en retrait des officiels.

- Je vous présente Monsieur Attoumane M’Lambéou. Il est mon secrétaire particulier et, en voyage, il fait aussi office de chauffeur… Je déteste conduire, et je peux vous faire un aveu ? Je n’ai jamais appris… Madame Koppera ? Je suis ravi de vous rencontrer !

Béatrice rougit sous son maquillage et s’empêtra un peu dans les titres, hésitant entre Majesté, Votre Altesse et Sire…

- Appelez-moi Monsieur ! coupa Sarmel Colo. Il s’agit d’une visite privée, sans protocole. À propos, Monsieur Koppera, je me suis permis de communiquer votre numéro de téléphone à mon ambassade afin qu’ils puissent me joindre en cas de nécessité absolue.

- Pas de difficultés en perspective ?

- Aucune, sauf peut-être un putsch inopiné, rit-il, ou encore une révolution de palais… Vous avez du champagne ?

- Je n’osais vous en proposer.

- C’est pour cela que je me permets de vous poser la question. Vous savez, Monsieur Koppera, vers l’an 600, Dom Pérignon n’était pas encore né, ni même conçu. Aucun homme n’avait encore bu du Château Margaux, et a fortiori, pas notre prophète. Et pourtant, Noé, le premier des vignerons, a droit à une sourate pour lui tout seul, la soixante et onzième, je crois… Et il est fort peu probable que les Arabes de cette époque aient eu l’occasion de goûter à du jambon de Parme, sinon leur condamnation de la viande de porc eût été sans doute moins catégorique… J’aime tout ce qui fait la vie, mais ne croyez pas que j’agisse par simple esprit de rébellion. Par exemple, je ne joue jamais, ni à la roulette, ni même aux dominos, non par respect du Coran, mais tout simplement parce que je n’aime pas jouer. Gagner ne m’intéresse pas… Et encore moins perdre !

diner3Le dîner fut donc des plus conviviaux. Sarmel Colo avait l’appétit aussi audacieux que les idées. Mariame, son épouse callipyge, en robe de soie mauve qui laissait tout deviner de ses charmes mammaires, était à l’image de son mari, d’humeur enjouée. Avec Béatrice, elles parlaient parfums, magazines de mode, éducation des enfants et recettes de cuisine… Entre deux bouchées, Sarmel Colo m’entretenait de son admiration pour les tableaux de Botero et de Balthus.

Tout en m’efforçant de consacrer toute mon attention aux propos de notre hôte, j’observais les plus discrètement possible les deux femmes qui se faisaient vis-à-vis : la blanche et la noire, la svelte et l’opulente. Mon esprit vagabond se mit à courir sous les robes, à écarter les voiles de dentelle, à découvrir les seins, à écarter les cuisses… Tant et si bien que je commençai à bander sournoisement. Alors, mon imagination m’emporta plus loin encore : maintenant, je regardais leurs bouches et voilà que les lèvres épaisses de la souveraine me gobaient le gland comme elles l’auraient fait d’une prune pourpre pendant que la langue chaude de Béatrice me léchait divinement les couilles…

Seul Attoumane M’Lambéou paraissait ne pas prendre le même plaisir à cette soirée. Placé à ma droite, il n’avait que brièvement répondu à mes tentatives de conversation et avait ostensiblement refusé de boire du vin en arguant de sa qualité de chauffeur. Avant de passer à table, Sarmel Colo avait insisté pour qu’il prenne une photo de nous quatre assis dans le grand canapé du salon, en souvenir de cette soirée. C’était la seule fois où je l’avais vu sourire, un sourire éclatant jusque dans son regard, sourire vite éteint dès qu’il avait rangé l’appareil photo dans son étui. Sarmel Colo ne lui adressait jamais directement la parole et semblait même faire peu de cas de sa présence.

Tout entier accaparé par notre hôte qui ne cessait de m’étonner tant par l’étendue de sa culture – il pouvait aussi bien parler de Joyce que du dernier film de Vim Wenders, en passant par le déclin du christianisme – que par sa lucidité de son point de vue sur la situation internationale – dérèglement du système monétaire, surendettement des pays riches, précarité des revenus tirés des matières premières – je finis moi aussi par oublier la présence à ma droite de ce secrétaire si particulier. Sarmel Colo s’était lancé dans un long exposé sur les bienfaits de la monogamie qui lui attira définitivement la sympathie de Béatrice – elle avait été une fervente militante des mouvements féministes – et le regard chaleureux de son épouse.

- Je crois que chez vous, il y a un adage pour ça : «  Quand on embrasse deux bouches, il y en a toujours une qui est amère. » Et je n’aime que ce qui est sucré !

Ce disant, il se coupa un large morceau de roquefort et partit d’un grand éclat de rire.

Il était presque vingt-trois heures, Béatrice allait servir la charlotte aux fruits rouges lorsque le téléphone vint nous interrompre. C’était le premier secrétaire de l’ambassade qui désirait parler d’urgence à Sarmel Colo. La conversation fut longue, parfois houleuse, dans une langue dont je ne pus rien saisir. Quand Sarmel Colo me parla en aparté dans le bureau, il avait le visage défait.

- Je suis désolé, mais nous allons devoir vous quitter prématurément… Figurez-vous qu’il y a un problème de traduction dans le protocole d’accord que je dois signer demain matin… Il leur faut l’original signé de ma main, et il est là, dans ma poche… Dans la précipitation de cette journée, je l’ai malencontreusement gardé sur moi.

Je devais avoir la même ligne atterrée que lui.

- Mais vous pourriez peut-être envoyer votre chauffeur...

Sarmel Colo sourit tristement et me parla d’une voix brusquement assourdie :

- Monsieur Koppera, il s’agit d’un document confidentiel…Très confidentiel, pour nos deux pays. Vous me comprenez ?

Je pris ma décision très vite, sans réfléchir.

- Si vous m’en jugez digne, alors confiez-moi ce document, j’irai le porter moi-même.

Il parut hésiter.

- Vous feriez vraiment ça ? Alors, il faudra le remettre en mains propres à Monsieur Ibrahim Hamidi. C’est très important. Vous le reconnaîtrez aisément : il porte toujours une cravate à pois et des lunettes d’écaille. Je ne vous remercierai jamais assez, Monsieur Koppera.

Il sortit de la poche intérieure de sa veste une banale enveloppe bleutée, l’ouvrit, souligna des passages au stylo rouge, ajouta quelques annotations en marge, relut rapidement les deux autres feuillets, puis replia le document et le glissa dans l’enveloppe qu’il ne tendit. Il avait retrouvé le sourire.

- Faites vite ! Nous vous attendrons pour prendre le dessert. Comme je vous l’ai dit, j’adore le sucré !

 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 5 décembre 2018 3 05 /12 /Déc /2018 08:00

" Le dîner", chapitre 2

Béatrice avait préparé en toute hâte un dîner semblable à ceux qu’on offrait aux soirées entre amis : saumon fumé, carré d’agneau et haricots verts, plateau de fromages, charlotte aux fruits rouges.

- Tu ne crains pas qu’il soit déçu ? s’inquiéta-t-elle alors qu’elle se maquillait dans la salle de bains.

- Rassure-toi ! Il m’a précisé et je cite ses mots : un repas simple, sans chichis.

- Il a vraiment dit sans chichis ?

- Puisque je te le dis.

- Et pour le vin ? Je ne savais pas trop quoi faire… Il est musulman, n’est-ce pas ? J’ai quand même remonté trois bouteilles de la cave : un Sauternes, un Saint Emilion et un Bourgogne, mais je les ai laissées dans le placard de la cuisine… À tout hasard, j’ai aussi mis une bouteille de champagne au frais.

- Ne t’inquiète pas ! On verra le moment venu.

Je la regardais dans le reflet de son miroir. Elle appliquait une crème sur son visage. Elle avait trente-deux ans, elle était brune, d’origine sans doute espagnole, ma femme depuis sept années, ma compagne depuis plus d’une décennie… Un vague désir me tenait à la gorge.

- Tu vas mettre ta robe bleue ?

- Oui, mon chéri… Avec tout ce que tu aimes en dessous, ajouta-t-elle avec un sourire pervers.

- Et Charles-Henri ?

- Je l’ai conduit chez mes parents. Ils sont si contents de l’avoir pour la nuit !

diner2-copie-1Je me suis approché d’elle, si près que mon ventre vint prendre appui sur la chaleur de ses fesses. Dans le reflet du miroir, elle a regardé mes mains passer sur ses épaules et plonger dans l’échancrure de son peignoir. D’un simple geste, j’ai dégagé ses seins aux aréoles bistres. Pendant que j’en agaçais les pointes déjà durcies, Béatrice pencha la tête en arrière en signe d’abandon. Elle était à moi, tout entière : à moi sa bouche entrouverte, à moi sa chevelure dont je respirais les parfums secrets, à moi son ventre fécond, à moi ses doigts agiles qui ouvraient ma braguette, à moi ses cuisses qu’elle écartait avec complaisance, à moi sa paume en berceau qui me massait les couilles, à moi son sexe tendre où je glissais deux doigts interrogateurs… Nous nous sommes pris comme ça : elle, dos au mur, assise au bord de la baignoire ; moi, à genoux sur le carrelage entre ses jambes ouvertes. Pendant que j’allais et venais consciencieusement dans son vagin familier, elle s’excitait les tétons entre le pouce et l’index.

- C’est vrai ce qu’on dit sur les noirs ? soupira-t-elle.

- De quoi parles-tu ?

- De leur bite… Il paraît qu’ils en ont une très grosse…

À ces mots, je la sentis qui s’élargissait encore, comme pour faire place à son fantasme. Puis elle jouit, comme d’habitude, en grimaçant un peu, en fermant les yeux et en disant « Oui ! Oui ! » avec la plus grande conviction.

 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 3 décembre 2018 1 03 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dîner", chapitre 1

J'aurais pu mettre en sous-titre "Leçon de cynisme" tant les protagonistes de cette histoire rivalisent d'immoralité.

diner1

Je fis la connaissance de Sarmel Colo 1er un matin de septembre sur le tarmac d’un des aéroports de la capitale. Son avion ayant plus de deux heures de retard sur l’horaire prévu par le protocole, le ministre, las d’attendre, était reparti en banlieue inaugurer une école maternelle pour enfants de terroristes repentis.

- Ne soyez pas inquiet, Koppera ! m’avait-il dit en me prenant à part dans un petit salon d’honneur. Vous ferez ça très bien ! Amenez-le directement à son ambassade. Rendez-vous demain matin à neuf heures précises pour l’entrevue officielle. D’ici là, je compte sur vous pour vous en occuper. Vous verrez, il est charmant.

- Excusez-moi, Monsieur le Ministre, dois-je comprendre que vous me chargez de lui servir d’ange gardien ?

Cela le fit rire.

- En quelque sorte. Je sais très bien ce que vous pensez, et vous avez raison : je vous demande de faire mon travail alors que vous n’êtes ni payé ni mandaté pour ça… Je peux vous faire une confidence, Koppera ? Il était prévu que j’invite notre hôte à dîner au ministère mais, ce matin, mon épouse a dû se rendre d’urgence au chevet de son père qui est souffrant. On craint le pire. Je ne me sens pas l’esprit assez disponible pour une longue soirée officielle, fût-elle en agréable compagnie… Vous comprenez, Koppera, la famille a ses exigences !

Après le départ du ministre, j’eus tout le loisir de prendre entièrement connaissance du dossier concernant notre visiteur et son pays. Sarmel Colo 1er était le dernier maillon d’une dynastie qui régnait sur un petit archipel de l’Océan Indien depuis plus de deux siècles. Avant son indépendance, le pays avait été occupé successivement par les Portugais, les Anglais et parfois les Français, mais sans conviction. En effet, les îles étaient pauvres, insalubres, sans ressources dignes d’intérêt, jusqu’à ce que les conflits à répétition du Moyen Orient leur confèrent une position stratégique sur la route du pétrole. Dès lors, moyennant l’octroi de concessions à long terme pour la construction de bases navales, de stations-radars et autres installations secrètes, le pays avait vu affluer les capitaux étrangers. Sarmel Colo 1er était au pouvoir depuis quinze années et, sous son impulsion, les îles avaient connu un développement exemplaire : priorité avait été donnée à la santé et à l’éducation. Dans l’archipel, le paludisme et la tuberculose n’étaient plus que de mauvais souvenirs, la population était presque totalement alphabétisée et les cadres formés à l’université Colo Mourssala II – ainsi baptisée en mémoire du défunt père de Sarmel Colo – voyaient leurs compétences reconnues bien au-delà des mers. Depuis une dizaine d’années, le pays n’était même plus mentionné dans le rapport annuel d’Amnesty International. Agé de 51 ans, Sarmel Colo 1er était une des rares voix apaisantes parmi les vociférations du Tiers Monde. C’était son second voyage en France, le premier datant du début de son règne. Cette fois, il venait signer un accord bilatéral pour l’extension d’une de nos bases aériennes au nord de l’archipel.

diner2Malgré tout ce que je venais de lire, je m’attendais à accueillir un souverain d’opérette : j’hésitais entre une sorte de Bokassa mobutuesque en boubou de coton chamarré, sceptre totémique à la main et toque en peau de léopard sur la tête, et un Amin Dada kadhafiste en grand  uniforme d’officier, avec gerbe de fourragères à l’épaule, plastron de médailles de pacotille et képi constellé de maréchal à vie… Au lieu de cela, ce fut un homme d’apparence banale, en costume bleu nuit à la coupe sobre, cravate et pochette assorties, qui me tendit la main au pied de la passerelle. Il était un peu plus grand que moi, mais sans ostentation. Attentif à ma formule de bienvenue, il y répondit dans un français irréprochable. Pendant qu’il saluait son ambassadeur et les autorités militaires présentes, je pus observer son visage glabre, presque juvénile. Il parlait d’une voix claire et souriait volontiers, mais sans l’ironie méprisante si naturelle aux hommes de pouvoir. À vrai dire, il me fut sympathique et je remerciai intérieurement le beau-père du ministre qui avait bien involontairement permis cette rencontre.

Après avoir passé en revue le détachement de la marine au garde-à-vous en son honneur, Sarmel Colo 1er  revint vers moi.

- Attendons-nous Monsieur le Ministre ? me demanda-t-il en regardant autour de lui comme à la recherche d’un visage familier.

Je lui expliquai le contretemps qui nous privait de sa présence et l’assurai de mon dévouement. Je vis passer dans ses yeux un voile de déception, mais cela ne dura qu’un instant. Très vite, il se ressaisit.

- Monsieur le Chef de Cabinet, permettez-moi de vous présenter mon épouse, Mariame…

Elle paraissait beaucoup plus jeune que lui. À leur arrivée, je l’avais prise pour une interprète, tant à cause de la simplicité de sa robe que de la discrétion de son maquillage et de ses bijoux. Cependant, cela n’enlevait rien à sa beauté. Elle me tendit une main chaleureuse. Malgré la rigidité protocolaire des présentations, je ne pus m’empêcher de poser mon regard sur le buste généreux de la souveraine. Je me souviens avoir furtivement pensé que le roi ne devait pas s’ennuyer au lit. En relevant les yeux, je rencontrai brièvement les siens où je devinai qu’elle avait percé les pensées les plus secrètes.

- Pardonnez-moi si je suis indiscrète, me dit-elle, mais êtes- vous marié Monsieur le Chef de Cabinet ?

La question était si inattendue et pernicieuse que je restai quelques instants sans voix, l’air sans doute un peu stupide.

- Oui… Depuis sept années déjà… Ma femme se prénomme Béatrice… Et nous avons un petit garçon âgé de trois ans…

- Je vous félicite, Monsieur… ?

- Koppera.

- Oui, Monsieur Koppera, toutes mes félicitations.

- Et sans vouloir paraître trop… Comment dire ? Trop royal, continua Sarmel Colo, pourriez-vous nous rappeler le programme officiel de cette première journée ?

Je me lançai dans la longue énumération du protocole : accueil et déjeuner à son ambassade, réception et entrevue avec les responsables de l’état-major, visite d’un foyer de travailleurs émigrés de son pays…

- Et pour ce soir ?

- Une salle a déjà été réservée dans un grand restaurant près des Champs Elysées. Ensuite, nous avions pensé à une fin de soirée dans un cabaret…

Sarmel Colo se tourna furtivement vers son épouse toujours souriante.

- Je peux vous demander une faveur, Monsieur Koppera ? De grâce, pas de soirée mondaine ! Vous ne pouvez imaginer à quel point nous sommes fatigués des dîners officiels, des tables à cinquante couverts, des flashes des photographes à l’affût… Sans vouloir vous importuner, un simple repas familial à votre domicile, incognito, nous ferait le plus grand plaisir… À moins que cela ne vous soit impossible…

J’avoue que jamais je n’aurais envisagé une telle requête. Je finis par bredouiller quelques mots.

- Pas du tout… C’est nous faire un grand honneur… Je vais prévenir mon épouse.

 

à suivre....

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 30 novembre 2018 5 30 /11 /Nov /2018 08:00

"Le pénis, pour quoi faire ?" . Sous ce titre provocateur, le journal Le Monde dans sa Matinale du 27 octobre s'intéresse au rôle du pénis dans la sexualité féminine. Le Canard Enchaîné n° 5113 du mercredi 31 octobre rapporte quelques extraits de l'article du quotidien du soir.

madame6"Le membre viril comme instrument pénétrant est irremplaçable, mais il ne l'est pas comme instrument de plaisir". Il existe en effet des "alternatives pour la pénétration", comme le bon vieux "gode ceinture" mais dont l"usage n'est pas très aisé. Il faudrait, explique la chroniqueuse du Monde, "pouvoir porter des godemichés comme on enfile une paire de chaussettes". On peut s'intéresser aussi aux godemichés "aspirationnels"(sic) à l'avenir prometteur, sans oublier les concombres ! Finalement la chroniqueuse porte son choix sur les godes "flexibles" car ils sont "bien moins intimidants pour la pénétration anale" avant d'avouer que, tout compte fait, le pénis lui paraît indépassable.

Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour - Communauté : Fantasmes et écriture
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