Mardi 12 mars 2024 2 12 /03 /Mars /2024 08:00

Exercices d'écriture n° 16

La photo

duo16

Les textes

Le texte du mari

 

Michel avait fait venir au Château du Ruisseau six de ses amis, chasseurs, j’étais avec eux dans le salon, nous discutions. Michel les avait prévenus d’une partie de chasse particulière, ce qui ne manquait pas de les étonner puisque nous étions au mois d’août.

Il vint nous rejoindre et expliqua que le terrain de chasse allait être divisé en six parcelles, chacun devant se tenir sur sa parcelle, qui lui serait attribuée par tirage au sort.

La particularité était que chacune des parcelles avait une configuration biscornue, afin que chacune soit mitoyenne des autres et composée de chemins boisés, haies, bosquets, landes, clairières..

Michel fixa ensuite les règles de la chasse : il allait lâcher une biche dans le domaine une demi-heure avant que les chasseurs ne gagnent leur parcelle pour traquer la biche.

Il sortit et revint avec ma femme, Hélène de la Motte-Veuillé ; elle était nue ne portant que des bottes et un blouson ouvert qui découvrait ses seins.

–  Voilà la Biche ! Avec son mari, nous allons la conduire sur le terrain. Elle aura une demi-heure d’avance sur vous. À elle de vous échapper. Vous disposerez d’une heure pour la trouver, sans évidemment sortir de votre parcelle. Celui qui la capturera aura droit de cuissage au retour.

Nous partîmes en Land Rover avec Hélène et Michel la déposa donc quasiment à poil, au centre des parcelles lui disant : " Maintenant, Comtesse, débrouillez vous !"

Ensuite Michel me mena, pour que nous puissions suivre la traque, sur un mirador dont l’emplacement nous permettait de couvrir l'intégralité du terrain de chasse. Il disposait de jumelles puissantes et d’un micro directionnel permettant d’entendre très distinctement à plusieurs centaines de mètres.

Ainsi nous avons vu Hélène se diriger vers des taillis pour se cacher. Les chasseurs sont arrivés sur leur parcelle une demi-heure après, leurs chiens aboyant.

Ayant cherché à se dissimuler, Hélène était sur la parcelle que le sort avait dévolue au plus jeune des chasseurs, la trentaine, 1m80 bel homme.

Son chien sentait la piste. Il le lâcha.

Le chien arriva près du taillis débusqua Hélène toute nue. Le chien se planta devant elle et s'immobilisa.

Le chasseur laissa le chien la renifler et dit à Hélène : « Comtesse je vous ai trouvée, vous connaissez la signification du succès de ma traque » Elle répondit que oui. Il prit son cor et sonna, signifiant que le gibier était trouvé, puis il sortit de sa gibecière deux cordelettes et lui lia les poignets et les pieds et, comme un fétu, la souleva pour la poser sur son épaule. Il ramenait sa proie.

Il reprit son cor et sonna trois fois signifiant l’arrêt de la chasse.

Il se dirigea comme tous les chasseurs vers l'ancien bâtiment où devait se dérouler le repas de chasse. Nous fîmes de même.

Une fois tout le monde autour de lui, il posa son gibier dont il délia les pieds et les mains.

Il lui retira son blouson, la Comtesse de la Motte-Veuillé était à poil en bottes ; c’est ainsi qu’il présenta sa capture passant sa main sur tout son corps, entre les cuisses , sur les seins...

Michel le félicita et lui dit : "Maintenant vous pouvez exercer votre droit de cuissage. Vous n’ y voyez pas d’inconvénient, Hélène ? » Ma femme répondit en regardant les chasseurs dans les yeux : «  Je ne me dérobe jamais, j’ai été chassée, j’en ai accepté par avance les conséquences »

Le chasseur la fit mettre à genoux devant lui, elle n’eut pas besoin de s’entendre dire ce qu’elle avait à faire, elle déboutonna sa braguette et sortit la bite qui bandait déjà généreusement. Elle la suça goulûment avec envie. Lorsque le chasseur considéra être suffisamment satisfait par cette fellation, il la releva et la força à se pencher contre la grande table, il lui écarta les jambes avec ses pieds, sans douceur, il laissa son chien renifler le trou du cul et la chatte de la comtesse, succédané de la récompense habituelle du chien de chasse.

Ensuite la collant contre la table, il lui intima l'ordre d'écarter ses fesses. La Comtesse prit une fesse dans chaque main et les écarta découvrant  son anus et son sexe, les deux largement offerts. Il lui cracha sur l’anus et l’encula d’un coup. Allant et venant avec rapidité, ma femme criant d’abord de douleur puis de plaisir lorsqu’il sortit sa bite de son cul pour l’enfourner dans sa chatte, sous des coups de boutoir violents.

Michel me dit : « Ta femme est insatiable , je ne suis pas sûr que notre jeune chasseur la satisfasse suffisamment».  J’étais en effet dubitatif.

Michel se mit alors à chanter « Au rendez-vous de la Marquise, ils étaient 80 chasseurs…. Dans le lit de la Marquise ils étaient 80 chasseurs.. ; »

Puis, s’adressant aux cinq autres chasseurs, il ajouta : « Il ne sera pas dit que vous serez rentrés bredouilles, baisez la Comtesse »

 

Lors du dîner qui suivit, ma femme étant allée se refaire une beauté et s’habiller plus convenablement, un toast lui fut porté. Elle répondit en levant à son tour sa coupe de champagne :

– J’avais des préventions contre la chasse,… je ne peux que reconnaître que j’avais tort. 

 

Le texte de l'amant : Conversation du lendemain

 

– Michel, je peux vous poser une question ?

– Oui, bien sûr à condition que je puisse y répondre.

– Hier soir, je vous ai attendu... pourquoi vous n'êtes pas venu ?

– Parce que vous étiez trop occupée à baiser avec les chasseurs. Je ne voulais surtout pas vous déranger !

– Vous savez très bien que vous ne me dérangez jamais... Sincèrement, j'espérais que vous seriez aussi de la fête !

– Parce que vous appelez ça une fête ! Moi, j'emploierais plutôt le mot "tournante" !

– Comme dans les caves des immeubles ?

– Exactement... Et je vais vous faire une confidence : je ne suis pas passionné par la chasse. D'ailleurs, vous ne me verrez jamais avec un fusil à la main. J'aime trop les animaux, je suis un sentimental.

– Mais c'est bien vous qui avez organisé cette partie de chasse en Sologne !

– Pour faire plaisir à votre mari et à ses amis... Dans cette affaire, je ne suis qu'un prestataire de services : je livre une partie de chasse clefs en main : le domaine, le gibier, le gîte et le couvert... TTC !

– Vous m'avez aussi livrée sans aucun scrupule à cinq mâles en manque de sexe !

– "Sans scrupule " est exagéré car, si je ne me trompe, vous aviez accepté les règles du jeu et vous avez même souhaité relever le défi. Rien ne vous y obligeait !

– Je l'admets... Mais voyez le résultat, dans quel état ils m'ont mise..

– Je vois, en effet !... Si j'étais d'humeur coquine, je dirais "L'œil était dans la tombe et regardait Caïn".

– Très drôle ! Vous n'avez jamais pensé que ça pouvait être vous que j'attendais.

– Non... J'en suis désolé.

– Pas autant que moi... mais vous pouvez encore vous faire pardonner.

– Comment cela ?

– Donnez-moi votre bouche pour apaiser mes souffrances, léchez-moi partout, votre salive sera le plus doux des remèdes... Que vos lèvres soient fraîches, que votre langue soit souple, qu'elle lave ma souillure, qu'elle me guérisse... Je vous en prie, ma chatte et mon cul ont le mal de vous

 

   

 

 

 

 

 

 

 



Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 8 mars 2024 5 08 /03 /Mars /2024 08:00

"L'affaire Léon Sadorski" est un roman policier de Romain Slocombe paru en 2016 aux Éditions Robert Laffont, puis dans la collection Policier Points n° P4640 (476 pages)

Ce roman est le premier d'une série en 5 volumes qui suivent les agissements de Léon Sadorski, inspecteur spécial des RG chargé des "questions juives" dans Paris occupé. La saga couvre la période avril 1942-août 1944. Ce roman a reçu le Prix Polar libr'à nous

Extrait page 396 : Sadorski qui est marié à Yvette dont il est follement amoureux vient de se rendre compte que sa femme l'a trompé avec un officier allemand. 

" Ils (les Allemands) sont les plus forts. Nous rampons devant eux. Nous léchons leurs bottes, leur ouvrons notre cul, quémandons leurs faveurs tout liquéfiés de trouille dès qu'ils se mettent à gueuler. Ils gueulent presque toujours, du reste. Hurlent leurs ordres, Schnell, schnell, Schweinen Französichen ! Plus vite, plus vite, cochons de Français ! Crachez votre fric, pissez le sang, cédez-nous vos filles ! Cholies Françaises... Cholie lingerie... Sardoski sanglote en se rappelant son Yvette. Yvette, Yvette... Comment as-tu pu faire cela ? Permettre à ce nazi blond de te souiller, d'éjaculer son foutre germanique entre tes cuisses... Laisser la queue boche s'introduire dans la chair douce qui est, ou était, mon domaine, mon territoire... Mon refuge sacré, à moi ton Léon, ton biquet d'amour, ton petit mari, ton poulet affectionné... Sardoski pleure en répétant tout haut les sobriquets ridicules et touchants qui sont sa joie, ses secrets... qui étaient leur joie, leurs secrets. Il y avait aussi les petits jeux...Yvette le grondant, sur ordre : "Je t'interdis de jouir... Petit garnement, je t'interdis de jouir !..." Et le canon du pistolet braqué sur sa tempe... les poignets liés... l'urine de femme – l'averse bienfaisante, la pluie d'or – aspergeant son visage... Bon Dieu, en a-t-elle parlé à Albers ? "Mon mari est un peu spécial... si tu savais ce qu'il me demande..." Les paroles, les rites... Quelle honte ! Mais comment serait-il possible que tout cela n'existe plus ? Que cette intimté soit violée, annihilée, foulée sous les talons du vainqueur, du conquérant ?... C'est trop ignoble, trop insupportable..."

sadvorski

Pour accompagner cet extrait, je vous ai choisi un dessin d'époque, anonyme, sans doute réalisé par un amateur allemand, qui illustre bien les relations dominant-dominé (occupant-occupé) entre les deux communautés.  

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 5 mars 2024 2 05 /03 /Mars /2024 08:00

"Love.Baba" est un roman (187 pages) de Macha Méryl paru en 2000 aux Éditions Albin Michel

Ce récit nous conte l'errance parisienne de Barbara Baron, 50 ans, ancienne championne de natation, plaquée par son compagnon et ruinée, qui découvre la galère des petits boulots et de la déchéance sociale. Mais, sans pathos : l'histoire est résolument optimiste. Pas de scène de sexe à proprement parler, sauf :

Extrait page 36. Il fait nuit. Barbara est garée devant un bar.

" La porte vient de s'ouvrir. Un couple sort, un grand Noir et une jeune mulâtre. Elle porte un tablier de forgeron. Ils s'approchent de l'arbre près duquel je me suis garée, ils ne m'ont pas vue. Ils s'embrassent, se caressent, nom d'une pipe ils vont faire l'amour ! Je me tapis sur mon siège, dans l'ombre, et j'observe toute la scène. De l'angle où je suis, je ne vois plus leurs visages. Elle est adossée à l'arbre, elle remonte une jambe, je vois leurs fesses et leurs sexes, très près de moi. Je retiens mon souffle pour ne pas bouger. Je regarde avec froideur. Cela n'éveille rien en moi. Les lions et les lionnes qui s'accouplaient au Kenya me faisaient plus d'effet. Je reste sèche. Ma libido est à plat."

Extrait page 115. À propos de l'absence de désir

" Je m'allonge sans me déshabiller, par laisser-aller, et pour éviter mon corps. Je suis en mauvais termes avec lui, il ne m'intéresse pas, il est neutre, absent. Dans les films, on montre les femmes fébriles qui vont se masturber quand elles sont en manque. Emmanuelle Riva dans Hiroshima, mon amour rêvait la main entre les jambes. Alida Valli dans Senso, déchirait les draps de son grand lit à baldaquin. Ava Gardner s'éreintait à cheval dans La Comtesse aux pieds nus. C'est faux, c'est complètement faux. On a du désir quand on est en éveil, quand on pense à des moments vécus avec un homme. Quand on est seule et qu'on déprime, le désir s'estompe. On a un bout de bois à la place du corps."

babalove emmanuelle riva

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 1 mars 2024 5 01 /03 /Mars /2024 08:00

Le 2 février dernier, je vous avais présenté un premier détournement anonyme du célèbre tableau "Jeune fille à la perle" de J. Vermeer. Voici maintenant ce qu'en avait fait Alex Varenne (1939-2020)

JFALP 3 varenne

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Mardi 27 février 2024 2 27 /02 /Fév /2024 08:00

Trouvé dans le Canard Enchaîné5388 du mercredi 14 février 2024, ce dessin de Diego Aranega qui revient sur un sondage qui révèle que les Français(es) font de moins en moins l'amour.

canard enchaine 14-02-24

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Vendredi 23 février 2024 5 23 /02 /Fév /2024 08:00

Le saviez-vous ? # 149

Avez-vous déjà entendu parler d'une paraphilie nommée asthénéophilie où une personne, qu'elle soit femme ou homme, ressent une excitation provoquée par le fait d'être malade. Je pense que sans en connaître le mot nous sommes nombreux à avoir été au moins une fois dans notre vie atteints de cette fièvre très particulière qui donne envie d'une activité sexuelle.

savoir 149

En illustration, je vous ai trouvé une image ancienne, sans doute du début du XXème siècle où l'on voit un malade blessé et alité en proie à cette fièvre, pour le plus grand bonheur de son infirmière aux petits soins pour son patient. Notez dans le décor tous les indices de la maladie : la courbe ascendante de la poussée de fièvre punaisée au mur, le flacon de sirop sur la table, la tasse de bouillon de légumes posée sur la table de chevet.

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Mardi 20 février 2024 2 20 /02 /Fév /2024 08:00

"Femme nue, femme noire" est un court roman de Calixthe Belaya (189 pages) paru en 2003 aux Éditions Albin Michel, puis en Livre de Poche (n° 30310)

Le roman écrit à la première personne raconte l'errance dans une métropole africaine (Congo ?) d'une jeune femme noire nommée Irène, petite délinquante gourmande de sexe.  

Extrait pages 70-71 : Dans une case surchauffée et sale d'un quartier très pauvre, vit Madonne une veuve qui cohabite dans sa "maison" avec ses deux beaux-frères. Ousmane, un ami d'Irène, y est invité:

"– Je te présente mes deux beaux-frères ! On vit ensemble depuis la mort de mon mari. Veux-tu boire quelque chose ?

Il (Ousmane) réclama un verre d'eau. Il aurait pu demander n'importe quoi d'autre, parce que le destin s'obstinait à lui refuser l'essentiel : la joie d'être père.

S'il ne vit pas le  moment où Madonne se déshabilla, il la vit nue, à quatre pattes. Ses longues mamelles touchaient le sol ; ses cuisses cellulitées tremblotaient ; son ventre boursouflé de graisse ballottait dans le vide. Elle semblait trouver évidente cette position obscène. Les deux beaux-frères caressaient cet amas de viande à l'aveuglette : " Ah, maman ! Gentille maman !" Ils écartaient ses fesses, offraient à tout regard indiscret une vision panoramique de son gigantesque pubis. Son clitoris  était accroché au centre tel un fruit solitaire. Elle avait les poils si longs qu'on aurait pu les tresser. Ils beuglaient en la fourrageant, soumis à cette frénésie folle que procurent les femmes monstrueusement perverties par un physique spécial. Ils la pénétraient à tour de rôle avec une violence inouïe. Sous leurs assauts, elle gémissait telle une ânesse prise par les douleurs de l'enfantement. Par moments, épuisée mais comblée par ces deux pilons, elle s'écroulait. Ils attrapaient ses hanches pour l'escalader et mieux la faire recevoir cette force. Puis, se souvenant de la présence d'Ousmane, ils l'interpellèrent :

– Viens donc t'amuser avec nous !"

calixthe belaya


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Vendredi 16 février 2024 5 16 /02 /Fév /2024 08:00

 

les seins de lola

Anaphore : les seins de Lola

Les seins de Lola sont les oreillers de mon cœur

Les seins de Lola sont la voie lactée dans le ciel de notre lit

Les seins de Lola gonflés comme les melons d'eau de ma soif

Les seins de Lola dressés aux antipodes de ses fesses nues

Les seins de Lola, le juste destin de mes mains égarées

Les seins de Lola sont les hémisphères de sa planète sauvage

Les seins de Lola : le bonheur du jour et la douceur de la nuit

Les seins de Lola, les témoins attentifs de nos sexes fiévreux

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Mardi 13 février 2024 2 13 /02 /Fév /2024 08:00

L'article signé O.P. est paru en page 8 du Canard Enchaîné5385 du mercredi 24 janvier 2024. L'article revient sur l'annonce de la baisse inquiétante de la natalité en France et du "réarmement démographique" proposé par le chef de l'état. Parmi les mesures envisagées, en voici deux pour le moins étonnantes :

"Un "bilan de fertilité" (est) sérieusement envisagé pour tous et toutes les jeunes patriotes de 25 ans afin de détecter une éventuelle paresse reproductrice "avant qu'il ne soit trop tard". Les filles sont promises à un examen gynécologique offert par la Sécu. Quelle chance ! Les garçons seraient invités à pratiquer une masturbation en laboratoire (avec de trois à cinq jours d'abstinence préalable) pour que soit récupérée la précieuse semence nécessaire à un spermogramme.

L'éjaculation citoyenne, c'est l'avenir du pays. On a d'abord cru à une blague. Un gadget ? Mais non, c'est bien " une piste ... et une bonne" s'est réjouie candidement la sous-ministre Aurore Bergé, chargée de l'Égalité femmes-hommes (sur France Inter, le 21-01-2024)

denatalite

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Vendredi 9 février 2024 5 09 /02 /Fév /2024 08:00

"Lignes de faille" de Nancy Houston est un magnifique roman paru en 2006, édité en France aux éditions Acte Sud. Il est disponible en collection de poche Babel n°841 ( 483 pages)

Extrait pages 363-365. 1962, Sadie a 7 ans, elle habite à New-York avec Kristina, sa maman qui est chanteuse sous le nom de Erra et son beau-père qui est aussi son impresario. Un jour où son beau-père est absent, sa mère reçoit la visite inattendue d'un inconnu. Elle envoie Sadie dans sa chambre. Par le trou de la serrure, la gamine regarde ce qui se passe dans le salon :

" C'est comme une pièce de théâtre. Maman et l'inconnu restent encore un moment sans bouger, sans parler, puis maman s'avance vers lui à pas lents comme une somnambule et il lui ouvre ses bras et elle se jette dedans, l'inconnu blond referme les bras sur ma mère et l'écrase contre sa poitrine en sanglotant. Maman commence à pleurer elle aussi, et puis elle se met à rire en même temps. Ce qui me perturbe plus que tout, c'est qu'elle s'adresse à ce monsieur dans une langue étrangère. Ça pourrait être le yiddish ou l'allemand, ils se parlent par bribes tout en pleurant et en riant, ils respirent fort et se regardent au fond des yeux.

Ça dure un bon moment et pendant tout ce temps, dans la rue derrière moi, la neige continue de tomber. La main de maman remonte pour caresser la pommette de l'homme blond et elle dit une chose qui ressemble à "Mon Yanek, mon Yanek", mais au lieu de dire mon elle dit mein, et lui aussi murmure son nom à elle – son vrai nom, pas Erra – sauf que dans cette langue qu'ils parlent ça sonne différemment, ça ressemble à "Kristinka". Il tire sur le bout de sa ceinture qui est une corde orange, le nœud se défait et il ouvre lentement sa robe de chambre, dénudant ses seins, et l'embrasse sur le cou, la tête de maman se renverse en arrière il l'embrasse à la base du cou et je n'arrive pas à détacher mes yeux de la scène, elle lui dit des mots dans cette langue qu'ils partagent et qui m'exclut et maintenant, tout en embrassant l'homme sur la bouche, elle défait les boutons de sa chemise, il met les deux mains autour de sa tête de Petit Prince, et elle remue les épaules et sa robe de chambre tombe par terre. Maintenant, ma mère est totalement nue avec cet inconnu qui est toujours habillé. Elle va ouvrir le canapé-lit (le même lit qu'elle partage toutes les nuits avec papa) et pendant ce temps l'homme se déshabille avec des gestes lents, après quoi il est nu lui aussi et je vois son truc qui est debout et se balance.

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Il se met à genoux sur le lit et à mon horreur ma mère se met à genoux devant lui et prend ça dans sa bouche, ce qui me donne la nausée alors je m'éloigne un moment de la porte, le cœur battant fort, et essaie de me calmer en regardant les flocons de neige qui flottent dehors dans l'auréole des lampadaires, et quand au bout d'un long moment je m'agenouille à nouveau ma mère a tourné le dos à l'inconnu, il lui tient les mains serrées derrière le dos comme pour la menotter et pendant ce temps il entre et sort de son corps par derrière comme Hilare (le chien de son grand-père) avec le caniche nain sauf que ses mouvements sont plus lents et au lieu de gémir il lui dit des mots étrangers à voix basse. Ma mère se cambre et j'entends un son inouï lui sortir de la gorge, tout ça est totalement insupportable alors j'allume la lumière et me mets au lit en tremblant de tout mon corps."

Illustration signée loïc Dubigeon


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