Mardi 31 mai 2022 2 31 /05 /Mai /2022 08:00

 

Le dernier service, # 1

 

Pour Anne et Jacques

 

1 ) Fin septembre 2019, pour fêter le vingtième anniversaire de notre rencontre, nous avons décidé de nous offrir une semaine de vacances, hors saison. Comme la météo s'annonçait très clémente sur la façade atlantique, nous avons opté pour une escapade à Pornic où nous avons réservé une chambre dans un hôtel face à l'océan.

Arrivés sur place en milieu de semaine, nous avons passé les premiers jours à marcher main dans la main au bord des vagues, à dépenser un peu d'argent dans les machines à sous du casino, à manger des fruits de mer en terrasse, à traîner le soir dans les bars, à nous coucher tard et à faire sagement l'amour avant de nous endormir.

Le dimanche, il y avait foule sur les quais du ria : les Parisiens et les Nantais étaient venus en nombre passer le week-end sur la côte pour profiter des derniers beaux jours. Aussi, la nuit venue, lorsque nous nous sommes mis en quête d'un restaurant, nous avons eu la désagréable surprise de nous voir opposer toujours la même réponse : " Désolés, mais nous sommes complets et c'est le dernier service."

dernier service 0

Vers 22 heures, dans une ruelle parallèle, un peu en retrait des quais, nous avons poussé la porte d'un petit restaurant à la façade discrète. Comme dans les précédents, la douzaine de tables étaient toutes occupées mais, devant la mine déconfite d'Anne, le patron qui venait de nous renvoyer s'est brusquement ravisé :

– Vous êtes pressés ?

– Pas spécialement, du moment qu'on finisse par manger...

– Alors, il y aurait peut-être une solution. Attendez-moi ici, je vais demander au chef. Je n'en ai pas pour longtemps...

On a quand même patienté un bon quart d'heure. Finalement, il est revenu, le sourire aux lèvres.

– C'est possible. Mais comme vous pouvez le constater, toutes les tables sont prises. Je vais vous installer provisoirement dans une petite salle près des cuisines. Si vous voulez bien me suivre...

Nous nous sommes faufilés entre les tables vers le fond de l'établissement où il a ouvert une porte avec une plaque qui affichait "PRIVÉ", puis nous a précédés dans un couloir jusqu'à une petite salle très confortable avec une grande table ronde, un canapé, deux fauteuils en cuir et un grand écran de télé au mur. Voyant notre étonnement, il nous a expliqué :

– C'est la salle à manger du personnel. C'est là que nous prenons nos repas, avant ou après le service. Comme la saison s'achève ce soir, on vous propose de partager ce dernier dîner avec nous. On pense que les derniers clients devraient partir vers 23 heures. Vous serez nos invités. Ça vous tente ?

Anne était enthousiaste.

– Alors, en attendant, installez-vous dans le coin salon. Je vous propose un cocktail maison : rhum, curaçao et fruits exotiques.

Quelques minutes plus tard, il était de retour avec deux verres colorés et une coupelle d'amuse-gueule sur un plateau. C'était un homme corpulent d'une cinquantaine d'années, aux cheveux noirs coupés court, aux mains puissantes, à la voix ferme et posée, au regard bienveillant.

– Je m'appelle Loïc. Et vous ?

– Anne et Jacques.

– Très bien. Je vous laisse, je dois retourner en salle. J'ai prévenu les autres de votre présence, ils vont passer vous voir dès qu'ils en auront le temps. À toute à l'heure!

Après son départ, nous nous sommes regardés. Les yeux d'Anne pétillaient d'une impatiente curiosité comme si elle avait compris qu'elle allait vivre une soirée insolite. Par la porte restée entrouverte nous parvenaient les échos assourdis du brouhaha de la salle du restaurant, des bribes de conversations mêlées, des cliquetis de couverts. Ce soir-là, comme la journée avait été exceptionnellement chaude, Anne ne portait qu'une robe de cotonnade mauve très légère et une paire de sandales de cuir fauve. Le hâle de l'été ombrait encore ses jambes et ses épaules nues. Sous sa robe elle avait enfilé une petite culotte blanche avec un nœud de soie violette sur le devant au-dessus d'un voile de dentelle très ajourée. Je me suis souvenu qu'elle ne portait pas de soutien-gorge. Pour ma part, j'étais en bermuda et tee-shirt noirs, chaussé de tennis de toile blanche.

– Tu as regardé le nom du restaurant ? m'a demandé Anne.

– Non, je n'y ai même pas pensé.

– Moi si : ça s'appelle "La Balancine". Tu ne trouves pas que c'est original pour un restaurant ?

– Ce ne serait pas plutôt "la Balançoire" ?

– Non, c'est bien "La Balancine" !

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 27 mai 2022 5 27 /05 /Mai /2022 08:00

À son retour d'exil en 1871, après l'effondrement du Second Empire, Victor Hugo jouit d'une énorme notoriété et exerce une véritable capacité de séduction sur les femmes. Ses carnets secrets témoignent de ses aventures.

Ainsi, au cours des années 1872-73, il entretient simultanément plusieurs relations.

- Céline Alvarez Bàà est une "pacotilleuse", originaire des Antilles. Lors d'un séjour à la Barbade, elle croise la route d'Adèle Hugo, la fille cadette de Victor, alors à la poursuite d'un amour impossible pour un officier anglais Albert Pinson dont elle est follement et vainement amoureuse. En 1872, prise de pitié pour Adèle, devenue à moitié folle, Celine Alvarez Bàà la ramène à son père qui ne tarde pas à en faire sa maîtresse qu'il décrit dans ses carnets dans ses carnets comme une femme "puissante et fessue".

- Albertine Seran, jeune actrice née en 1858, et âgée de 25 ans lors de sa rencontre avec Victor Hugo qui en a alors 71.

- Judith Gautier (1845-1917), écrivaine, poétesse, chanteuse, fille de Théophile Gautier et épouse de Catulle Mendès, homme politique.  Après la mort de son père, Judith devient la maîtresse de Richard Wagner et de Victor Hugo avec qui elle a entretient une relation dès 1872

VH Judith Gautier madame Catulle Mendès-Atelier Nadar

- Blanche Lanvin (1849-1909). Servante auprès de Victor Hugo, elle est sa dernière maîtresse connue. Elle le rencontre en 1872, elle a alors 23 ans. Leur dernier rapport sexuel noté par Victor Hugo date du 5 avril 1885 . Il décède le 22 mai de la même année à l'âge de 83 ans.

VH blanche lanvin

Par michel koppera - Publié dans : jadis et naguère - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 24 mai 2022 2 24 /05 /Mai /2022 08:00

"Le goût des garçons" est un court roman (172 pages) paru en 2022 aux Éditions Grasset dans la collection "Le courage". Joy Majdalani est une auteure née en 1992 à Beyrouth et qui vit depuis 2010 en France.

Au Liban, la narratrice a tout juste 13 ans. Elle est scolarisée en 4ème au Collège  Notre-Dame de l'Annonciation. Malgré (ou à cause de) une éducation très puritaine et répressive, elle ne pense qu'à une chose : les garçons !

Page 95-96 : la narratrice, le soir, seule dans son lit, explore son corps nu

"J'étais tourmentée dans ma couche par mon imagination. Pour chasser l'excitation, je tâtais sans conviction la surface de mon pubis. J'avais entendu à la télévision, lu dans les magazines du salon de coiffure, que les femmes mûres s'adonnaient volontiers à cet exercice. Je descendais vers des régions que je connaissais peu. Si j'y avais aventuré un doigt ou deux, j'avais vite été rebutée par les broussailles. La tristesse me coupait l'appétit : je ne viendrais jamais à bout d'une pilosité aussi dense. Je pouvais dompter les poils qui poussaient sur les surfaces lisses et exposées de mon corps, mais cette touffe-là, je ne saurais jamais par quel bout la prendre, ni jusqu'où s'enfonçaient ses racines. Je me disais alors que ma vulve était laide. Ce foisonnement préfigurait la monstruosité qui grouillait entre mes jambes, signalai une anomalie qui serait bientôt découverte. Je n'avais pas le cœur de mener cette expédition vouée à l'échec. Je pensais parfois être privée de trou : mon pubis avait cicatrisé, la peau ne comportait aucune entaille, aucune crevasse pour les garçons. D'autres fois, j'étais persuadée que mon vagin était si large, béant, ouvert, qu'à peine effleuré il perdrait son hymen et vomirait le sang et le pus qui y macéraient. Il valait mieux ne pas le titiller. Même lorsque les soupirs précipités d'Alex (son petit ami du moment) m'enflammaient le sexe et les tétons, je laissais l'excitation couler, déployais de grands efforts de concentration pour la maintenir dans mon corps le plus longtemps possible avant qu'elle ne s'évapore." 

majdalani

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 20 mai 2022 5 20 /05 /Mai /2022 08:00

La photo

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"Cap' ou pas cap' ? "

C'est le genre de photo qui semble le fruit d'un pari : se montrer quasiment nue dans un lieu public. Que l'initiative en revienne au modèle ou au photographe importe peu. Il n'en reste pas moins que l'acte est illégal et la démarche trangressive.

Le contexte : La photo semble avoir été prise en France, peut-être en Bretagne (je pense à une ville comme Locronan dans le Finistère). Au vu de la tenue des passants, il fait assez froid. Le cadrage de la photo est très simple : à gauche, l'arrière-plan avec les rues pavées, les vieilles maisons de pierre, les commerces et une scène de la vie quotidienne : à droite, les murs austères et nus de l'église et une jeune femme qui, à l'abri des regards, le manteau ouvert, s'exhibe en bas, porte-jarretelles, talons hauts et soutien-gorge à balconnet.

Ma lecture : L'intérêt de la photo réside essentiellement dans le contraste entre le décor de vieilles pierres et l'arrière-plan qui représentent la tradition  et, à droite, la jeune femme qui incarne une certaine forme de liberté (elle se se contente pas de s'exhiber affublée d'accessoires érotiques, elle pose aussi les seins nus et sans petite culotte !). En plus d'être audacieuse, la jeune femme est très belle.

On pourrait faire une lecture politique de l'image, y voir l'opposition de deux mondes irréconciliables, deux mondes qui s'ignorent : d'un côté une société tournée vers le passé, le conservatisme, la nostalgie de l'avant ; de l'autre une société plus libérale, sans tabous, plus jeune aussi, qui revendique le droit au plaisir.  

Par michel koppera - Publié dans : storynet - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 17 mai 2022 2 17 /05 /Mai /2022 08:00

La photo

duo10

Les textes 

1) Le mari

 Le confinement avait empêché Michel de venir nous voir. Le temps avait paru long pour lui qui adorait baiser mon épouse, pour moi de les voir et pour Hélène qui prenait du plaisir en nous satisfaisant tous les deux.

Il allait bientôt arriver et ma femme, assise sur un fauteuil crapaud vert, remontant ses bas, me montrait comment elle avait choisi de s’habiller : un contraste entre un soutien-gorge et un string de dentelle blanche que lui avait envoyés Michel, et des bas noirs, en partie masqués par des cuissardes en cuir noir d’un célèbre bottier parisien.

Elle me précisa : "J’ai eu Michel au téléphone, c’est dans cette tenue que j’irai lui ouvrir, vous attendrez ici dans le petit salon. Nous avons décidé que votre rôle de cocu sera largement évoqué pendant nos ébats."

 

C’est donc ainsi que la Comtesse de La Motte-Veuillé remonta dans le petit salon avec Michel, très souriant, qui avant même de me saluer l'embrassa sur les lèvres avec gourmandise, leurs langues s’entremêlant dans leur bouche.

Il me dit ensuite quel plaisir il avait de nous revoir, Hélène lui dit : « Cher ami, venez dans la chambre conjugale, me baiser devant le cocu. » Il la suivit et moi derrière, qui m’assis dans un coin de la chambre.

Elle le déshabilla en le caressant, chemise, pantalon, chaussettes hautes, et enfin le caleçon. Elle s’agenouilla et lui prit la bite pour la sucer avec volupté. Elle était déjà d’une raideur plus que convenable.

En même temps elle jetait des regards éloquents vers moi et lorsqu’elle s’arrêtait, c’était pour me dire : «Mon chéri j’adore sa queue, il faut dire qu’elle a quelques bons centimètres de plus que la tienne ! »

Michel la remit debout, lui dégrafa le soutien gorge et fit glisser le string .Ma femme était nue en bas et cuissardes. Il lui caressait les seins et elle gémissait en me regardant. Sa main descendait entre ses cuisses.

« Vous imaginez comme elle ne me refusera rien, n’est-ce pas cocu ? »

Je ne pus que répondre « oui »

il la fit s’allonger sur le lit et lui écartant les cuisses, vint coller sa bouche contre son sexe, ayant préalablement écarté ses grandes lèvres pour que sa langue vienne doucement puis avidement caresser son clitoris. Connaissant ma femme pour être clitoridienne et vaginale, je savais qu’elle allait commencer à jouir, ce qu’elle fit prenant la tête de son amant pour que sa langue la fouille. Sa jouissance fut bruyante et elle me regardait.

Maîtresse d’elle-même, et voulant me satisfaire aussi, elle me dit : « Tu as vu cocu comme j’ai joui ? » Je hochais la tête, mon sexe déformant mon pantalon, mais j’avais évidemment l’interdiction de tout mouvement.

Michel la mit ensuite en position de levrette en face de moi afin que je ne perde rien de leurs regards.

Il la pénétra et allait et venait en elle sans aucune difficulté, l’orifice vaginal de ma femme étant largement humide. Michel me dit : « Que c’est bon, cocu, de baiser votre femme devant vous et de la faire jouir.

Effectivement elle jouit bruyamment après avoir exigé que Michel la bourre sans retenue et qu’elle entende ses couilles frapper ses cuisses.

Michel encore en elle lui dit : «Vous allez me donner ce que vous ne lui donnez pas. »

« Ah non ! » s’écria-t-elle. Trop tard évidemment, Michel encula la Comtesse qui après avoir poussé un hurlement, me regarda et me dit : «  Vous voyez, cocu, il n’y a que Michel, qui puisse disposer, pour lui ou pour ceux qu’il a choisis, de mon cul . »

Michel très satisfait, de soumettre ainsi la Comtesse, lui ordonna : « On ne peut pas le laisser comme cela, déboutonnez sa braguette et achevez-le »

Il savait qu’Hélène avait horreur du sperme en bouche, aussi lui tint-il la tête alors qu’elle me suçait et je lui tapissais la gorge de mon sperme.

« Décidément Comtesse, vous aimez ce que l’on vous en impose, alors j’irai beaucoup plus loin la prochaine fois. »

 

 2 ) l'amant

Après-midi de printemps. Hélène m'avait dit au téléphone qu'elle aimerait bien qu'on parle ensemble cinéma. La connaissant un peu, je m'attendais à ce qu'on évoque Truffaut ou Sautet. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand elle m'a reçu au petit salon en tenue vintage de putain de luxe. Elle était merveilleuse !

Elle avait revêtu la panoplie complète : les dessous chics en dentelle, le chemisier de soie, les cuissardes de cuir à talons hauts, les bas noirs, le maquillage genre "parce que vous le valez bien"...

– Toute petit déjà, j'aimais les déguisements. Avec mes cousins, on jouait à la mariée, de la cérémonie à l'église à la nuit de noces... J'attendais le moment où ils soulèveraient ma robe blanche pour enlever ma jarretière... Vous avez déjà regardé des films Marc Dorcel ?

– Sans doute... C'était pas du porno un peu kitch ?

– Exact, et c'est justement ça qui me plaît, le côté décalé. Les titres d'abord comme "Ma femme est une putain" ou "Les nuits d'une bourgeoise". Tout un programme ! Et puis, les manoirs ou les luxueux appartements parisiens, les éclairages tamisés style "Les feux de l'amour", les bouquets de pivoines, les maîtresses de maison en tailleur et escarpins mais salopes à l'extrême, qui baisent et sucent dans des salons cossus, qui s'envoient en l'air avec des bellâtres aux bites infatigables. Des femmes mûres qui portent des colliers de perles mais qui se font enculer par leurs domestiques et pissent dans la bouche de leurs invités... C'est tout ça qui m'excite... Rien que d'en parler, j'en suis toute mouillée... On va se regarder un bon vieux DVD ! Je vous laisse le soin de choisir dans notre collection privée.

– "Madame de Bon Plaisir", ça vous va ?

– Parfait. Eteignez le plafonnier et venez vous installer tout près de moi... Pendant le film, je vous demanderai sans doute de me caresser, de me branler et même de me bouffer la chatte... À la fin, si le film vous a donné des idées, vous pourrez me baiser par tous les trous, je vous promets que je ne dirai pas non...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 13 mai 2022 5 13 /05 /Mai /2022 08:00

"Le Conformiste" est un roman paru en Italie en 1951. Il n'est édité en version française qu'en 1985 chez Flammarion. Aujourd'hui, on trouve ce roman de 340 pages dans la collection de poche GF (Garnier-Flammarion) n° 415, dans une traduction de Claude PONCET et une préface de Gilles de VAN

Rome au milieu des années 30. Marcello est un jeune fonctionnaire affecté dans un ministère chargé de surveiller et neutraliser les opposants au régime fasciste de Mussolini. 

Extrait pages 131-132. Marcello rend visite à Julia, sa fiancée. Les voici, seuls en tête-à-tête, chez la mère de Julia

" Julia était, à vingt ans, plantureuse comme une femme de trente ; ses formes trop abondantes manquaient de finesse et de distinction, mais sa fraîcheur et sa santé révélaient à la fois sa jeunesse et on ne savait quelle exubérance charnelle. Elle avait le teint très clair, de grands yeux lumineux, sombres et languissants, d'épais cheveux châtains tout ondulés, une bouche en fleur, très rouge. En la voyant venir à lui, vêtue d'un tailleur de coupe masculine, dans lequel ses formes épanouies paraissaient comprimées, Marcello pensa avec satisfaction qu'il épousait une fille vraiment normale, tout à fait dans la moyenne, assortie au style même de ce salon qui lui donnait, un instant auparavant, une impression de sécurité. (...) Marcello la regarda et remarqua qu'à l'impétueuse désinvolture de son entrée, avait succédé une contrainte subite, signe indubitable d'un trouble envahissant. Puis, tout à coup, elle se tourna vers lui et lui jetant les bras autour du cou, elle murmura : – Embrasse-moi !

Marcello la prit par la taille et la baisa sur la bouche. Julia était sensuelle et dans ces baisers qu'elle était toujours la première à réclamer de Marcello, plus réservé, il y avait toujours un moment où la sensualité s'éveillait, se manifestait, modifiant le caractère chaste, concerté, de leurs rapports de fiancés. Cette fois encore, leurs lèvres allaient se disjoindre, quand elle eut comme un sursaut de désir lascif et passant brusquement ses bras autour du cou de Marcello elle colla fortement sa bouche contre la sienne. Il sentit la langue de Julia s'insinuer entre ses lèvres, frémir sur sa langue, en caresses rapides et savantes. En même temps, Julia lui avait saisi la main, la guidait vers sa poitrine et la posait sur son sein gauche. Son souffle était ardent et le bruit de sa respiration avait quelque chose d'animal, de primitiif, d'insatiable."

moravia conformiste

Illustration de Ludwig Bock (1886-1976)

erratum : Un lecteur m'a informé qu'il possédait une édition de poche du Conformiste dans la collection J'ai lu datant de 1971 avec un copyright détenu par Flammarion depuis 1952. Cette édition en français faisait suite à la sortie en 1970 du film adapté du roman par Bernardo Bertolucci (avec Jean-Louis Trintignant dans la rôle titre et Stefania Sandrelli dans celui de Julia)

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 10 mai 2022 2 10 /05 /Mai /2022 08:00

Lu dans le Canard Enchaîné5295 du mercredi 4 mai ce court article :

Le corset, gaine ultra-serrée censée mettre en valeur les formes féminines, connaît "un étonnant retour en grâce auprès des moins de 25 ans", affirme Le Figaro (27 avril), citant l'historienne Catherine Örmen : " Les jeunes filles l'affichent comme le dernier accessoire à la mode. Elles l'essaient par curiosité, ne serait-ce que pour ne pas mourir idiotes."

corset

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Vendredi 6 mai 2022 5 06 /05 /Mai /2022 08:00

"Faites entrer l'accusé" est une émission française diffusée pour la première fois en 2000. Chaque épisode retrace une affaire criminelle française déjà jugée. 

De 2000 à 2011, ce magazine fut présenté Christophe Hondelatte, puis jusqu'en 2020 par Dominique Lantieri. Depuis le debut, le journaliste Dominique Rizet est chargé de donner les informations techniques sur les circonstances du crime (armes utilisées, conclusions des autopsies et des investigations de la police scientifique... )

De ses débuts jusqu'en 2020, l'émission est diffusée par France 2. Depuis 2020, c'est la chaîne RMC Story qui a pris le relais, avec un budget revu à la baisse et un nouveau duo de présentateurs : Dominique Rizet et Rachid M'Barki (tous deux venus de BFM télé). Des rediffusions des épisodes sont programmées quotidiennement sur la chaîne Planète+ Crime Investigation.

Pour plus d'info, consultez le site Wikipédia Faites entrer l'accusé

Note : comme dans toutes les émissions consacrées aux affaires criminelles, le procès de l'accusé est un moment fort de la narration

faites entrer accuse


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Mardi 3 mai 2022 2 03 /05 /Mai /2022 08:00

"La plus secrète mémoire des hommes" est un somptueux roman de 457 pages paru en 2021 aux Editions Philippe Rey/ Jimsaan et couronné par le prix Goncourt.

Extrait pages 380-381 : Diegane, le narrateur, se souvient de sa nuit précédente aux côtés de son amie Aïda

" Il n'y a pas de calme avant la tempête.

Hier soir, pendant que nous faisions l'amour, j'ai regardé à l'intérieur d'une gouttelette qui coulait le long du corps d'Aïda. J'étais en-dessous d'elle. Je cherchais son visage, mais sa position le dérobait à mes yeux. La vigueur de la cavalcade tendait avec brutalité son buste, et je voyais nettement l'arc sensuel de son dos. Ses longs cheveux me flattaient les cuisses et lui caressaient la naissance des fesses, le bas du dos. Dans cette tension, je distinguai ses côtes, les plissures de son abdomen, le dessin de sa cage thoracique, les deux coupoles de ses seins. Entre des deux dunes de chair, son menton s'avançait comme une petite pyramide. C'est là, à la pointe du menton, qu'apparut la goutte.

Elle glissa lentement et ressembla bientôt à une petite stalactite accrochée à la paroi du menton. J'attendis avec anxiété qu'elle en tombât. Un mouvement des reins plus intense d'Aïda la précipita sur sa gorge, et son odyssée sur ce corps commença. Quand elle s'engagea entre les deux seins, je commençai à discerner à l'intérieur d'elle, comme dans l'orbe d'une voyante, de confuses visions. Un homme suivait une femme dans la rue où ils étaient seuls ; et l'homme l'appelait, mais la femme ne se retournait pas, sans que je sache si elle l'ignorait ou ne l'entendait pas.

La goutte passa le plexus. Je vis l'homme courir, lentement d'abord, de plus en  plus vite ensuite, vers la femme. L'homme, en courant, en continuant à crier, dans le silence de la rue, le nom de la silhouette qui ne semblait toujours pas l'entendre ou se décider à lui répondre, se mit à pleurer, et cette scène était si désespérée, elle me rendait si triste, que je crus un instant que j'allais pleurer aussi, et l'aurais fait si je ne m'étais pas secoué et retenu.

Le nombril approchait maintenant après que la goutte venait de traverser une forêt de grains de beauté sur l'abdomen d'Aïda, dont les mouvements devinrent plus patients, longs, précis, vitaux, ce qui, je le savais, annonçait toujours chez elle la jouissance. Je sentais les lents spasmes de son sexe autour de ma verge, et la crue grossissant en elle, et l'étoile blanche en elle qui allait bientôt exploser et éclabousser l'univers jusqu'en ses confins inconnus. Dans la goutte, dans la rue, la femme se retourna enfin, et son visage était beau, bien qu'elle parût surprise de voir cet homme qui courait derrière elle en criant son nom. L'homme arrivait presque à hauteur de la femme. Mais au lieu de ralentir pour s'arrêter, il continua à courir et à crier le nom d'une femme.

La goutte passa de très près au bord du gouffre du nombril mais n'y tomba pas. Elle glissait désormais vers le pubis. Aïda se pencha vers l'avant et ramena la tête près de mon visage, que recouvrit la masse brune de ses cheveux. Son corps se crispa dans une brutale contraction, elle colla son front au mien, ses mains se joignirent sous ma nuque, la serrèrent, et le cri qui jaillit non de sa gorge, non de sa bouche, non de sa poitrine ou de son ventre, mais d'elle tout entière, s'accompagna d'un souffle qui me rappelait que j'étais et serais à jamais exclu de le comprendre, mais seulement admis à former son cortège ou son ombre."

mm sarr memoire des hommes

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 29 avril 2022 5 29 /04 /Avr /2022 08:00

Lu pour vous dans l'Obs du 14 avril : Alors qu'en France les crop tops (hauts courts) qui laissent voir le nombril sont très souvent interdits dans les écoles et collèges "pour cause d'indécence", au Japon, ce sont les queues-de-cheval que les collégiennes et lycéennes n'ont plus le droit de porter car cette coiffure est "considérée comme trop affolante pour les hormones de leurs camarades masculins".

pony tail

Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour - Communauté : Arts érotiques
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